Impero :: The damned Souls
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 G.M.W [libre]

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Méredith Hamilton
Serpentard
Méredith Hamilton


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Citation - dicton: Mourir fait partie de la vie. Et ceux qui ont peur de la mort sont aussi ceux qui ont peur de vivre.
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MessageSujet: G.M.W [libre]   G.M.W [libre] Icon_minitime1Lun 10 Mar - 21:21

    Elle, petite poupée de porcelaine, ses pas l’avaient mené là, là où personne ne va jamais. Endroit de solitude profonde. La solitude, probablement la seule chose vitale à Méredith. Des jours qu’elle était revenue, et des jours qu’elle avait compris qu’elle ne pourrait sortir d’ici. Lieu macabre et périssable…L’Enfer semblait s’être réincarné. Plus rien, mis à part la dérision n’hanter le Château. Ombre dans les couloirs, elle errait. Le silence de mort qui envahissait les longs et sinueux couloirs du château semblait interminable, comme un râle sans fin, un râle de désespoir profond. Que s’était il passé ? Conviée à un retour au Château, Méredith avait bouclé ses valises et quelle surprise que la découverte d’un lieu désert qui semblait dégager une odeur de mort. Tous avaient été surpris et les plus jeunes avaient tenté de quitter les lieux…en vain. Rien, plus aucunes sorties. Impossible de s’éclipser de ce lieu lugubre qu’était devenu Poudlard. La peur avait, peu à peu, gagné les élèves, les plus jeunes étaient pétrifiés, les plus âgés tentaient de comprendre… L’odeur âcre du sang semblait flotter dans l’air, comme une odeur indélébile qui révèle, inévitablement, la présence de la Faucheuse. Rien n’était normale et grand nombre d’élèves avaient compris, qu’il valait mieux, pour la sureté de tous, demeurer groupé. Stupide concept que Méredith avait refusé d’adopter. Malcom l’avait surpris un soir à roder dans les couloirs, par simple fait qu’elle ne parvenait à fermer l’œil…un savon mémorable, soldé par une gifle fulgurante de la jeune femme. Son frère ? il l’était…mais son père, Jamais. Elle faisait ce qu’elle désirait et puis s’il fallait mourir ici, elle préférait avoir exploré les recoins de ce château avant cela. La peur ? Mérédith ne la ressentait pas, seule sa curiosité était éveillée par ces évènements étranges et funestes. Curieuse d’en connaitre la cause, elle n’avait cédé à la peur et la panique, à quoi bon ?

    Méredith ne comprenait que mal cette appréhension qui flottait dans la salle commune des vert et argent. Une inquiétude générale, comme si les armées de Satan allaient envahir à tout instant leurs anciennes classes de cours. Tant et si bien que ce chaos général avait rendu les élèves beaucoup plus solidaires. Cette solidarité soudaine…grotesque conception et matérialisation de l’un des plus bas instinct animal…l’instinct de survie ! Tous restaient solidaires et groupés dans le seul et unique but de demeurer en vie le plus longtemps possible. Pathétique, puéril, inutile… Ce chaos avait presque fait disparaitre les anciennes querelles qui opposaient la maison du perfide Salazar à celle du vaillant Gryffondor…enfin presque. Comment oublier des siècles de combats détournés…
    Alors certains, jouaient les héros protecteurs, protégeant les plus jeunes contre un mal inconnu…quoi de plus facile que de devenir un héros durant des temps sombres, mais surtout de se battre contre une chose inconnue et qui semblait pour le moins immatérielle. A croire que certains s’étaient sentis investis d’une mission cruciale. De quoi écœurer le pragmatisme de la descendante Hamilton. Rien ne semblait ébranler Méridith, à croire que l’occulte qui s’abattait sur Poudlard ne touchait nullement la jolie brune. Elle se sentait distante de tout cela, et ainsi, non prête à céder à une quelque conque hystérie générale. Sans preuve du moindre problème et elle parlait de preuves concrètes, il était tout bonnement impensable que quoi ce soit puisse venir ébranler, entailler, entacher, la confiance de Méredith en elle-même ! Fière et orgueilleuse elle l’était…Réaliste tout autant.

    Digne et hautaine, elle traversait les couloirs, oubliant les chimères et balivernes que les élèves racontaient dans les couloirs. Tous s’étaient inventés une version ridicule de la situation, la dramatisant plus ou moins…Risible. Mérdith se montrait froide à tout cela et hostile à ce monde chimérique qui racontait presque, la réouverture de la mythologique Boite de Pandore. Purement grotesque. Ainsi donc, une fois encore, la jeune femme avait choisi de ne pas croire à la fantaisie et de ce fait à ces histoires fantasques que les élèves se racontaient pour s’effrayer davantage. Une chose était certaine l’imagination de certains était pour le moins développée… Des frissons parcouraient les foules d’élèves à la moindre brise, des sursauts au moindre bruit. La Peur faisait parfois avoir de drôles de réactions. Comme elle avait ri des histoires de son arrière grand-mère, Méredith, souriait face à la stupidité de certains de ses camarades et elle riait face à l’inquiétude palpable de son frère jumeau, qui tentait de la dissimuler derrière un air confiant et presque courageux.

    D’une démarche gracieuse, marquant son appartenance à l’aristocratie, l’aube se levant lentement, Méredith Ginevra Hamilton, avait pris dans l’initiative de sortir de son lit à baldaquin. La journée débutait et le sommeil l’avait abandonné depuis déjà quelques temps, Morphée semblant la refuser indéniablement. Vêtue d’une robe d’un émeraude profond et d’une cape d’un noir ébène, la jolie brune avait pris par automatisme, la direction d’une pièce qui lui était devenue familière depuis déjà quelques jours…son refuge en quelque sorte, un lieu où personne ne venait jamais. Un lieu macabre, sinistre, presque menaçant… une ancienne salle de torture. Un pièce dont beaucoup connaissait l’existence mais dont la majorité préférait l’oublier. Un lieu qui rappelait un passé lugubre de Poudlard, un passé non sans tâches et de ce fait pas très reluisant. Certains avaient racontés avoir perçu dans cette salle, les échos des cris d’antan…pures histoires burlesques et dénuées de tous intérêts pour Méredith. Cette pièce n’en était qu’une parmi tant d’autres…mais une pièce de pure tranquillité dont rien ne venait jamais troubler la solitude.

    Ce matin là lorsqu’elle poussa la porte, dans un grincement strident, une auréole de lumière berçait la pièce, lui donnant presque des allures chaleureuses et attrayantes…enfin si on omettait les chaines rouillées qui pendaient encore contre la pierre brute. Le temps les avaient usé, ou bien peut être était ce les anciens, et nombreux, détenus de ces chaines qui les avaient usé. Le frottement de la chaine, du métal râpeux sur la peau, la chair qui se rompait sous les frottements, le sang, comme brulé au fer…Comment imaginer la douleur, la crainte qui avaient du envahir les prisonniers d’Antan ? Quels avaient été les motifs de leurs présences en ces lieux ? Quels étaient leurs châtiments ? Tant de questions auxquelles Méredith n’avait pas la réponse…Car il n’était pas là des sujets régulièrement abordés en Histoire de la Magie. Qui aurait aimé savoir que des élèves, des êtres humains avaient pu souffrir dans un lieu si réputé que Poudlard l’était ? Personne, absolument personne, ou bien ceux qui, comme Méredith, ne croyaient qu’en la vérité et non en la lubie de certains sorciers. Toutes ses questions s’éveillaient, en la jeune femme, comme un poison foudroyant qui lui aurait brulé les veines, à chaque fois qu’elle faisait un pas en ce lieu emplit d’un passé dérisoire…

    Otant sa cape, dans un mouvement gracieux de l’épaule, dévoilant sa peau diaphane, la jeune femme s’essaya en tailleur sur une table. Un mouvement de baguette négligée, et elle fit venir à elle, un vieil ouvrage, qui semblait avoir traversé les siècles, et qui logeait au font de la pièce. Sa main fine en parcourue la couverture dans un mouvement qui mélangeait habilement tendresse et amertume. Amertume de souvenirs éloignés, tendresse d’un passé révolu. Trois lettres marquaient la couverture, comme une sceau indélébile d’une appartenance sempiternelle. : G. M.W. Allez savoir pourquoi cet ouvrage lui était revenu… Une preuve peut être que Gin’ n’avait jamais abandonné l’espoir que son arrière petite fille se décide à adopter ces idées grossières et mensongères…si ce n’était que cela…alors elle connaissait bien mal la dernière des descendantes Hamilton..Oh oui bien mal. Méredith était têtue et depuis bien longtemps elle s’était enfermée dans la Raison. Ginevra Molly Weasley. Ce vieil ouvrage, qui n’était autre que l’héritage de Mérédith, comprenait tout. Toute la vie de Ginevra…ou non plus exactement toute celle de sa lignée avant et après elle. Une sorte d’objet, de journal, qui se mettait à jour grâce à chaque génération. Comme si Méredith avait dans l’intention de perpétuer la tradition. Elle avait été élevé dans la bienséance et l’apprentissage du protocole, une éducation sans faille, mêlant rudesse et mépris…mais les traditions, Méredith s’en fichait, foutaises pures et simples qui ne l’importaient peu.

    Parcourant du regard les pages de l’ouvrage, elle l’ouvrit là où elle en avait arrêté sa lecture. Le soleil levant léchant sa peau d’un blanc laiteux, réchauffant son corps, l’enveloppant dans une douceur divine et la plongeant dans une plénitude édifiante. Quelques mèches de sa chevelure sombre, tombant sur son visage de porcelaine, alors que le reste de ses longs cheveux bouclés était retenu dans un chignon faussement négligé, qui dévoilait élégamment sa nuque. Ses iris envoutantes et pénétrantes parcouraient les lignes rédigées à la main. La Guerre. Batailles dans ce château même. La perte d’une famille, d’amis. Des temps bien sombres qui prenaient fin. La traque aux mages noirs qui débutait. Autant de récits qui plongeaient, Mérédith dans un autre univers, se perdant de ce fait dans le méandre de ses pensées, laissant l’astre solaire dévorer chaque parcelle de sa chair ivoire.
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Sherkane L. Aberkane
Serpentard
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MessageSujet: Re: G.M.W [libre]   G.M.W [libre] Icon_minitime1Sam 7 Juin - 20:19

    Poupée de cire, poupée de son... Non, poupée de glace. Aussi froide, solide, glissante et acérée que ce délicat matériau, telle était Sherkane. Aussi insaisissable, également. Impitoyable et si terriblement distante, hautaine et dédaigneuse envers tous ces misérables qui frémissaient de peur entre deux couloirs, l’orgueilleuse vipère impressionnait, il fallait bien le reconnaître. Les récents évènements survenus au château au cours des derniers mois n’avaient en rien entamé le moral de la jeune femme, toujours aussi souriante et impérieuse qu’à l’habitude, elle n’était que façade, apparence. Même de loin, sa silhouette gracile et élancée, sa taille haute étaient reconnaissables lorsqu’elle traversait un couloir, comme présentement. Ignorant superbement les frémissements qui se faisaient parfois entendre non loin d’elle, le gracieux serpent fendait la masse grouillante des élèves transformés en paquets de nerfs, ne prêtant aucune attention aux murmures qui couraient sur son passage. Ils étaient devenus habituels ; soupçons, rumeurs et superstition étaient devenus monnaie courante dans les allées de Poudlard, et bon nombre de ses « condisciples » la soupçonnaient même d’avoir pris une part quelconque dans la série de meurtres qui avaient ébranlé le pensionnat britannique. Le fait d'appartenir à la maison de Salazar Serpentard n'y était bien entendu pas complètement étranger, et les rivalités entre maisons, au lieu de s'effriter face au danger commun, n'avaient faites que se renforcer.
    Sherkane ignorait ces sottises comme quantité négligeable, mais celui qui s’avisait de prononcer un mot plus haut que l’autre devant elle avait généralement à en payer les conséquences. Toujours parfaitement courtoise, elle savait pourtant faire comprendre avec art et subtilité à ces gens tout ce que de telles calomnies pouvaient leur coûter d’ici fort peu de temps. Elle n’avait que mépris pour tous ces misérables et ne se gênait pas pour le leur montrer ouvertement, quitte à s’attirer des ennemis. Elle semblait aussi dure qu’une statue gelée, et ses yeux, prunelles océanes dans son visage d’ange, en avaient d’ailleurs la couleur. Les rares étudiants qui consentaient encore à lui adresser la parole se méfiaient d’elle et de ses sautes d’humeur régulières, préférant prendre contact avec des individus moins susceptibles, mais surtout moins antipathiques et plus faciles à cerner.

    Car, de fait, personne ne savait jamais réellement ce qu’elle pensait de telle ou telle théorie circulant dans l’établissement concernant l’identité des mystérieux meurtriers. Misanthrope comme on n’en fait plus, elle crachait sans chercher à s’en cacher sur les craintes ridicules et les vaines explications infondées inventées par la foule. Mais le plus étrange au regard de la populace n’était pas que la maligne fée ne sembla pas le moins du monde préoccupée par ces affreux évènements, mais que nul de ses amis n’avait encore été touché. Sous son masque de courtoisie et de délicatesse, sous son apparence de nymphe innocente et délicate se cachait certainement un monstre assoiffé de sang. Telle était à peu de choses près la teneur des propos circulant à son sujet.
    Fort heureusement, aucune de ses camarades de classe, hormis ses plus proches amies, n’avait appris ce que contenaient exactement les derniers rêves de Sherkane. Dans le cas contraire, elle n’aurait pas tardé à devenir la cible numéro 1 des ragots et des suspicions de Poudlard. Ces visions de meurtres et de massacres hantaient l’esprit de l’élégante jeune femme comme un refrain lancinant peuplant l’intérieur de son crâne. Au début, la verte et argent s’était imaginée que la douleur et les souvenirs finiraient par disparaître le temps passant, mais les semaines s’écoulaient les unes après les autres, et ces mêmes images demeuraient gravées dans sa mémoire nuit après nuit, le même visage inexpressif de ce garçon étendu sur le sol dans une mare de sang continuait de la fixer de ses yeux morts, ouverts à jamais. Elle entendait toujours cette voix, sentait encore le contact de la paume de Greyback sur elle. Cette lune-là, elle ne lui avait échappé que de justesse, et depuis, elle ne cessait de se retourner discrètement, croyant à tout instant avoir croisé son visage dans la foule...

    C’était précisément pour échapper ne serait-ce qu’un instant à ces moments atroces qu’elle s’était réfugiée ici, au plus profond des anciennes salles de torture. Poudlard avait jadis été un bastion féroce, et l’éducation moyenâgeuse n’avait jamais été très tendre. C’était la raison pour laquelle de multiples chaînes, menottes et instruments de mort s’offraient aux regards mi-curieux, mi-circonspects de Sherkane. A la longue, et à mesure que de tels châtiments perdaient en popularité avec la montée des lumières dans l’esprit humain, de telles installations étaient devenus démodées puis désaffectées. Depuis, plus personne ne venait plus dans cet endroit mal éclairé : ni les élèves, ni les professeurs n’aimaient généralement à avoir sous les yeux le spectacle de la fugitivité de la vie. Douce Eris, déesse de la discorde, un lent et profond soupir s’exhale de ses lèvres rosées, exprimant une intense lassitude, teintée d’une moquerie désabusée de l’être humain. Dans l’immédiat, ce manque flagrant de fréquentation des lieux se changeait en l’occurrence en garantie que la tendre vipère ne serait pas dérangée dans son repos. Ici, tout était paisible, silence satiné irrémédiablement isolé du brouhaha brouillon du reste de l’école. Un îlot de tranquilité sereine. Ici, elle était loin de ces voix obsédantes et tourbillonnantes qui saturaient son esprit comme un concert de criaillements venus de nulle part. Ici, peut-être pourrait-elle s’entendre penser. Dans ce lieu, nul ne viendrait la déranger, nul ne pourrait l’entendre... crier. Car Sherkane devait bien reconnaître que si les anciennes salles de torture étaient un excellent endroit de relaxation, il était aussi un repaire idéal pour d’éventuels assassins.

    Un peu de logique et de raisonnement élémentaires avaient fait conclure à la jeune femme que les meurtriers ne pouvaient être que des adolescents, ou du moins, en occuper le corps. Elle reniait superbement les ridicules croyances des autres élèves, défendait ardemment ses propres idées en la matière ; mais le résultat était le même: au fond, elle ne pouvait nier qu’elle accordait une certaine créance à tout ce qui se produisait au château. Une présence maléfique habitait les murs du pensionnat : quoi qu’on en dise, les cadavres atrocement mutilés des élèves disparus étaient là pour le prouver. Sherkane s’était interrogée, avait examiné les lieux où l’on avait retrouvé les corps, en quête de quoi, elle n’en savait rien. Un signe, un indice, une information... n’importe quel petit élément de déduction qui eut pu lui permettre d’avancer dans l’enquête qu’elle avait secrètement entamée dans le domaine. Il lui fallait trouver ces meurtriers, se mettre à leur service dans l’espoir de leur survivre, à tous. La verte et argent avait été jusqu’à partager son secret avec l’une de ses amies, mais même l’intelligence de celle-ci n’avait rien donné. Et les recherches de Sherkane, vaines et infructueuses, stagnaient dans le sang à mesure que les corps s’alignaient les uns après les autres.
    Et pendant ce temps, l’absurde et le grotesque s’étaient emparés du château, le ridicule et la dérision avaient été sacrés roi et reine, pour le plus grand dégoût de Sherkane. Poudlard n’était plus qu’une forteresse noyée, étouffée dans le sang, asphyxiée par la terreur et l’effroi de ses habitants, théâtre de la déchéance à son niveau le plus bas, le plus abject. Et la poupée de glace marchait, princesse anachronique dans ce sublime décor en décomposition. Droite, avançant tête relevée, l’éclatante demoiselle affichait le port altier d’une reine ; ses cheveux bruns, retombant en cascades légères et satinées sur ses épaules d’albâtre, ondulaient délicatement sous le déhanchement peu marqué de sa démarche princière. Ses yeux d’un formidable bleu caraïbes scintillaient à la faible lumière des torches, tandis que sa longue robe turquoise, semblable à une tunique grecque, dénudait un dos raide et sans défauts. Toute son allure dénotait une éducation aristocratique : le regard de la jeune femme respirait la conscience de sa propre valeur, et le dédain envers les gens de condition inférieure. Aucun doute, Sherkane avait toujours aimé son apparence, et s’était jusqu’à présent estimée gâtée par Dame Nature. Elle était fière de sa beauté, et tirait un immense orgueil de sa condition de sorcière. Elle avait été éduquée de la sorte: dans un sens, ce n'était pas sa faute.

    L'absence de tout son se faisait distinctement remarquer dans les étroits couloirs serpentant à travers les souterrains du château. Le moindre gravillon qu'heurtait la jeune femme du bout du pied résonnait à l'infini entre les vieux corridors de pierre, durant ce qui semblait à l'oreille des kilomètres, comme un caillou jeté dans un puit retourné à l'horizontale. Et Sherkane avançait lentement, goûtant la sérénité du paysage, dans le noir et les ténèbres bienfaisantes. Les épais blocs de granit qui composaient les parois pouvaient étouffer jusqu'au plus sourd gémissement, et, bien que cette absence apparente de moyens de communication avec l'extérieur eut du l'affoler, la jeune femme se réjouissait de cette atmosphère ouatée, comme assourdie. Un silence de cathédrale, ou plus exactement de tombeau régnait entre les chemins aux pavés disjoints, et Sherkane réalisa qu'elle aurait tout aussi bien pu se trouver déjà parmi les morts ou avoir épousé sa tombe sans même s'en apercevoir. Ce lieu avait décidément le don de lui inspirer d'étranges idées...
    La verte et argent aimait vivre, rire, sourire, même se moquer d'autrui. Elle adorait pour ainsi dire l'existence ; jamais une idée aussi macabre et saugrenue ne lui serait entrée dans la tête si elle ne s'était pas trouvée dans cet endroit sinistre mais mystérieusement reposant, tout à fait propre à ce type de songeries. Soudain, le gracieux serpent frémit, troublé par une pensée perturbante: et si elle restait enfermée ici, coincée à tout jamais entre quatre murs de pierre, sans aucune espoir d'échappatoire ? Était-ce donc cela, le véritable Enfer ? Dans ce cas, il avait un goût bien différent de ce qu'elle avait imaginé ; il était plus horrible, également.
    Allons bon, quand elle y réfléchissait plus attentivement, il n'y avait rien là qui dusse l'affoler plus que de coutume, surtout vu les circonstances actuelles. Même dans l'hypothèse où elle ne pourrait jamais sortir de ces cachots sinistres, ce ne serait jamais qu'une réduction infime de l'univers dans lequel elle évoluait. Après avoir été enfermée à l'intérieur de l'école de sorcellerie, elle resterait simplement confinée à l'intérieur d'une infime partie du vaste domaine. Strictement aucune différence dans son statut : elle resterait de toute façon une prisonnière, une captive, un reptile enfermé rampant dans son bocal. La peur ? Il y avait si longtemps que Sherkane ne l'éprouvait plus. La conscience même de sa propre résignation s'était atténuée, effritée avec le temps, à mesure que cet état d'enfermement devenait ce que l'on appelle finalement après un certain temps 'le quotidien'. Allons bon, quand bien même elle se serait obstinée à espérer, qu'aurait-elle bien pu faire de plus que les autres ? Elle n'était pas aveugle: nul doute qu'elle était un peu plus intelligente que la masse de bêtes de somme qui peuplait Poudlard – ou du moins le croyait-elle dans son infinie vanité – mais elle n'était certainement pas la plus savante ou la plus studieuse des élèves du pensionnat. S'il y avait jamais eu dans les leçons des élèves une quelconque notion précise qui eut pu leur permettre de s'extraire de ce clapier, ce ne serait pas de Sherkane qu'il faudrait en attendre la révélation, ceci était une évidence. Elle était une verte et argent, non une bleue et bronze: son art à elle, c'était de repérer les éléments les plus faibles du troupeau, jauger la situation et calculer instantanément comment en retirer le meilleur profit possible, voire comment tirer son épingle du jeu en empoisonnant ses proies par une apparence inoffensive. La réflexion, l'examen logique des issues et des moyens de secours qui leur étaient proposés, tout ceci était de la capacité des Serdaigle. Motiver les troupes et organiser une forme de vaine résistance, ceci était le rôle des rouge et or.

    En attendant, l'odeur tenace du sang collait à la peau de Sherkane comme le fruit d'une écoeurante mue. Depuis quelques temps, la verte et argent avait été amenée à se surprendre elle-même dans ses propres réactions ; depuis, elle examinait son corps, manipulait son mental pour en extraire le plus d'informations possible, avec la méticulosité d'un psychiatre penché sur l'une de ses expériences les plus intéressantes. Si toutefois elle survivait, elle aurait peut-être un jour besoin de ces notes et de ces impressions. « Connais-toi toi-même », avait dit Socrate. Après tout...
    Alors même que Sherkane comparait sereinement ses chances de survie dans un tel lieu avec celles d'un chat dans la niche d'un chien, elle entendit un son. Immédiatement, son visage élégant, aux traits fins et bien dessinés se releva, ses yeux portèrent leurs regards au-delà de l'obscurité du corridor suivant, comme un félin scrutant les ténèbres, tâchant d'identifier la source de ce bruit dérangeant qui venait interrompre ses méditations. Ses oreilles à l'affût analysèrent immédiatement la teneur de ces petits sons réguliers provenant d'une pièce située à quelques mètres à peine de l'emplacement où se tenait Sherkane. C'était un bruit de froissement, de crissement, comme celui du papier plissé négligemment. Se glissant silencieusement dans l'entrebâillement de la port de la cellule pour mieux observer, la verte et argent distingua progressivement dans la semi pénombre les traits familiers d'une jeune femme brune à la peau claire, aux cheveux bruns et soyeux et aux yeux d'un profond brun noisette, aussi froids, lisses et concentrés que la surface impénétrable du Lac Noir. Pourtant, plus rarement, Sherkane avait déjà pu voir à l'occasion ces pupilles noires s'illuminer d'un rire clair, gracile et hautain, à l'occasion d'une plaisanterie agréable. Face à une lecture plaisante, comme cela devait sans doute être le cas maintenant, elles s'illuminaient d'un éclat d'intelligence et d'intérêt que la vipère n'avait que rarement aperçu, même chez les verts et argent. Ces iris exprimaient pour Sherkane un calme tranquille et distant qui savait indifféremment la rassurer ou la distraire.


Dernière édition par Sherkane L. Aberkane le Dim 8 Juin - 0:54, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: G.M.W [libre]   G.M.W [libre] Icon_minitime1Sam 7 Juin - 20:20

    Meredith Ginevra Hamilton. Une verte et argent des plus indescriptibles, difficile à cerner pour le premier nigaud venu. Une jeune femme d'exception, au nom plus que réputé dans les parages de Poudlard et plus particulièrement de la maison Serpentard. Connue pour sa froideur, son caractère hautain et difficile, bien qu'exigeant fut pour Sherkane un terme plus approprié, Meredith attirait et effrayait tout à la fois. D'une beauté glabre et fragile que la jeune fée verte n'avait jamais vu que chez quelques rares poupées de porcelaine, elle avait acceptée la cadette des Aberkane parmi ses – rares, il fallait le reconnaître – amis. Et affirmer que Liz n'en était pas peu fière revenait à employer un bel euphémisme. En vérité, elle en était immensément fière. Meredith était sans doute la personne qu'elle préférait entre toutes à Poudlard, pour de multiples raisons, la plus évidente et simpliste étant qu'elle se reconnaissait en elle. De plus, il sautait aux yeux qu'elle était différente des autres, et nul mieux que Sherkane n'aurait pu savoir combien il fallait mériter son amitié pour l'obtenir. Elle, avait été choisie, rien de plus. Allez savoir pourquoi, Liz ressentait la présence de l'enfant des Hamilton plus intensément que celle des autres filles. Sa façon de raisonner froidement et logiquement, son dédain ostensible pour tous ceux qui n'étaient dignes ni d'elle ni de son rang plaisaient à la frêle nymphe des plaisirs. Les failles dans ses raisonnements, c'était Meredith qui les dénichait, avec une aisance et une évidence si naturelles que deviser avec elle devenait un véritable luxe, un plaisir authentique, riche et précieux.
    Comme elle, Meredith exécrait la banalité, les lieux communs, cherchait avec ardeur l'unique, l'original, la transcendance. Comme Liz, elle rejetait cette politique de la brebis que s'empressaient d'adopter les autres élèves circulant en groupes serrés ; comme elle, elle chérissait son indépendance et sa liberté de penser, de vivre et de se mouvoir comme son fils nouveau–né. Philosophe et raisonneuse comme aucune autre, jamais elle n'adoptait un principe sans en avoir de prime abord examiné les fondements les plus fragiles. Jamais non plus elle ne se laissait dicter sa conduite par qui que ce soit: elle était d'une fierté sans pareille, même parmi les verts et argent. Oh, elle n'était pas orgueilleuse, non: elle était simplement consciente de sa valeur, aurait-on dit.

    Comme Sherkane, Meredith avait un frère jumeau: Malcolm, aussi brun et ténébreux qu'elle-même. Contrairement à Lucian, le propre frère de Liz, il était à Gryffondor. Mais il avait de si nombreux points communs avec l'aîné des Aberkane: comme lui, il était excessivement protecteur, couvait sa soeur comme on prend soin de son plus beau et plus fragile vase de cristal ; comme Lucian, il était d'une possessivité des plus étouffantes. Et pourtant, comme Liz avec son aîné, Meredith ne pouvait s'empêcher de l'aimer, parfois avec amertume, souvent avec dépit. Peut-être était-ce pour cela que Sherkane n'appréciait guère Malcolm : trop proche de son lien avec son frère, la relation de Meredith et de son jumeau ne cessait de lui envoyer un reflet de son propre comportement. Toutefois, cette animosité de Sherkane pour l'héritier des Hamilton n'était pas suffisante pour expliquer la vive antipathie de ce dernier pour l'amie de sa soeur. Bien que la concernée n'ait jamais cherché à corriger cela ni même à réchauffer quelque peu ses entrevues avec Malcolm, elle avait une théorie: en vérité, le fils Hamilton la prenait pour la responsable du changement de comportement de sa soeur.
    Quoi qu'il en soit, leurs frères respectifs constituaient à eux deux un sujet sensible et délicat, dont Sherkane et Meredith parlaient peu, sauf en cas de nécessité impérieuse, par crainte peut-être de rouvrir de vieilles blessures. Mais une chose était claire dans l'esprit de Liz: Mere' était une amie, non pas l'une de ces bécasses qui se collaient bêtement à elle avec adoration, non: celle qu'elle avait choisie, celle qu'elle ressentait.
    Pour preuve de ce lien unique, souvent leurs réactions, leurs goûts même se complétaient: la cadette Hamilton elle aussi avait cessé de ressentir cette peur panique des lendemains d'horreur qui envahissait tous les coeurs comme un lent venin paralysant. Lorsqu'elle en parlait, Liz disait que c'était là le plus sûr moyen d'aliéner tout un groupe de personnes nombreuses. « Rien n'est plus efficace pour gouverner la multitude que la superstition », concluait-elle doctement, citant Quinte-Curse. En toutes occasions, Ginevra était restée pour Sherkane un appui sûr, une manière de raisonner plus clairement auprès d'une des rares personnes encore capables de conserver la tête froide. C'était tout naturellement elle qui aidait depuis quelques jours la jolie princesse dans son enquête sur la source de ces carnages dégoûtants.
    Sans se renfermer sur elles-mêmes – moyen le plus sûr pour laisser échapper de précieuses informations, elles en avaient convenues toutes deux – Sherkane et Meredith rejetaient allègrement et le plus possible ces alliances grotesques entre les élèves apeurés. Il ne leur restait déjà que peu de choses, il était absolument hors de question de perdre de surcroît dans ces sinistres affaires les quelques principes que les deux vertes et argent s'étaient péniblement donnés au cours de leur adolescence, et de s'abaisser au niveau de toute cette vermine grouillante.

    De manière générale, aucune d'elles n'avait l'étoffe d'une quelconque sauveuse ou protectrice. Protéger les autres d'un danger dont elles ignoraient tout n'était pour elles que sottises et preuve d'ignorance. S'exposer ainsi aussi bêtement sans rien connaître des risques encourus équivalait pour Liz à se placer soi-même entre les mains de l'ennemi, à quelques pas à peine, comme une cible bien en vue. Mieux valait dans un premier temps demeurer caché parmi la masse et se renseigner le plus discrètement possible. Et puis, sincèrement, Sherkane ne se faisait pas d'illusions: jamais elle n'avait eu l'étoffe d'une héroïne, ni même rêvé à l'âge de cinq ans d'être infirmière ou médecin, pour sauver des vies. Lorsqu'elle était enfant, elle, l'existence d'inconnus dont elle ne savait rien et qui n'avaient rien à lui apporter, elle n'en avait pour ainsi dire rien à faire. Son rêve de fillette, ç'avait toujours été de devenir une jolie princesse et de gouverner le monde. Chacun ses ambitions ; et lorsqu'on fait partie de la maison Serpentard et que l'on a son caractère, on revoit ses priorités. Tel était approximativement son credo. Ainsi donc, chacun pour soi au pays de Merlin, et haut les coeurs.
    Et ainsi en allait-il de Meredith. La cadette des Hamilton fendait le nuage épais d'ignorance et de superstition qui l'entourait comme la Raison toute droite éclairant les ténèbres. Cartésienne dans ses jugements, il n'y avait pas plus rationnelle que Ginevra: pour elle, tout était calcul mathématique, et chaque évènement trouvait son explication logique dans une quelconque source qu'il suffisait de découvrir en faisant bon usage de ses neurones. Cette philosophie accordait à Meredith une dignité capable de la soutenir dans toutes circonstances, et bien souvent, cette vision des choses rassurait Sherkane, bien qu'elle ne la partagea pas. Dans le fond, Liz craignait certaines choses, et parmi elles, la mort était sa peur la plus envahissante. Elle avait une trouille bleue de mourir, mais cela, elle ne l'avait jamais avoué à personne. Pour Meredith, toutes ces rumeurs n'étaient que fables de bonne femme, il suffisait simplement d'envisager la situation sous un angle rationnel, cartésien. De se baser sur les faits, et de ce que l'on savait de ces phénomènes. Il devait bien avoir une quelconque conclusion à tirer de toutes ces équations. Parfois, quand elle y réfléchissait, Sherkane songeait avec dépit qu'il aurait mieux valu pour Meredith qu'elle fut née homme: peut-être la cadette des Hamilton ne le savait-elle pas encore, mais Liz, qui durant toute son enfance avait eu sous les yeux le criant modèle à ne pas suivre de sa mère faible et influençable, soumise à son époux, Liz elle n'ignorait pas que son amie, sa rusée, brillante et calculatrice Mere' aurait à souffrir des critiques et des reproches des hommes, qui lui en voudraient durant toute sa vie pour la simple raison d'être plus intelligente qu'eux, et ce jusqu'à sa mort. Ah, si elle était née garçon, quel stratège, quelle glorieuse figure politique elle aurait fait !..

    Mais si Meredith avait appartenu à la gent masculine, sans doute aurait-elle perdu de son intelligence et de cette prodigieuse appréhension logique des choses qu'elle possédait. Cette seule pensée rassérénait Sherkane sur l'avenir de Ginevra. La véritable question en l'occurrence était : que pouvait-elle bien fabriquer ici ? Il était tôt, et la plupart des élèves sommeillaient encore plus ou moins paisiblement dans leurs lits à baldaquin. Toutefois, Meredith était connue pour ne pas apprécier les horaires habituels de ses camarades, ne se levant et ne se couchant que quand bon lui semblait – parfois à quatre heures du matin. À vrai dire, vu sous cet angle, Sherkane ne s'étonnait guère de la trouver en cet endroit: les cachots étaient le refuge, le repaire, l'antre même de la cadette des Hamilton, un lieu qu'elle avait fait sien et sur lequel elle régnait en maîtresse absolue. Tout comme Liz avait pris possession des étages supérieurs et de l'immense labyrinthe de greniers déserts qu'ils contenaient, considérant ces espaces abandonnés comme son territoire, Ginevra pour sa part s'était appropriée les cachots et les corridors inférieurs, souterrains. Air et Terre, deux éléments qui leur convenaient si bien. La ressemblance physique entre Liz et Ginevra était frappante, troublante même pour l'oeil extérieur: la même finesse de la taille et des traits, les mêmes longs cheveux bruns soyeux comme un opulent flot d'ébène, le même regard chocolat intense et pénétrant. La même sauvage et sombre beauté aristocratique. Pourtant, un regard avisé ne pouvait que s'apercevoir d'à quel point elles s'opposaient en réalité: une véritable paire de contraires. Le faciès de Sherkane était d'une pâleur mortelle, aiguë: ses moindres traits n'étaient que courbes graciles et vallées de chair douce, sa silhouette élancée se creusait en douces ondulations sous le doigt. Le menton pointu de Meredith donnait à son visage un aspect plus acéré, presque dur. Les joues de la cadette des Hamilton arboraient généralement un léger rose prononcé, particulièrement sur les pommettes. Il arrivait souvent qu'on confonde les deux jeunes femmes dans un couloir, pourtant, un examen attentif permettait de révéler que Sherkane était un peu plus grande que Meredith d'un ou deux bons centimètres environ. Mais l'héritière Hamilton compensait cet avantage: Aberkane était douceur et charme, poison suave et subtil, élégance trouble, elle, était passion sauvage, bastion à conquérir, poignard fascinant. Sherkane était nuit, beauté lunaire au rayonnement apaisant mais trompeur ; Meredith au contraire était tout ce qu'il y avait de plus solaire: elle semblait rayonner littéralement, au point qu'il était parfois difficile de la contempler ou de soutenir son regard tant elle était aveuglante, tant sa présence dans une pièce, quoi que presque naturelle, était puissante et impérieuse.

    Et c'était baignée dans son élément naturel que Sherkane la voyait en l'occurrence. Accoudée à une table, près de l'une des rares fenêtres des souterrains donnant sur l'extérieur, Meredith lisait. Pour tout dire, la jeune femme s'était souvent demandée pourquoi son amie si brillante, érudite et cultivée n'avait jamais été envoyée dans la maison des aigles plutôt que dans celle des serpents. Était-ce en raison de sa dureté de caractère ? Certains la disaient sans coeur, sans âme, incapable d'aimer qui que ce soit, mais Sherkane savait que toutes ces rumeurs étaient trop loin de la vérité pour mériter la plus petite attention. Meredith se protégeait, tout simplement. Elle fuyait son passé et son nom, s'abritait derrière la Raison comme derrière le plus solide bouclier qu'elle put posséder.
    Pourtant, c'était bien plongée dans la grandeur passée de sa lignée, de sa famille que Shery la percevait à présent. Gracieuse et aristocratique, baignée dans la lumière de l'astre solaire, elle incarnait à cet instant sans en être consciente toute la beauté, la gloire, la richesse et le succès de cette alliance dont elle résultait tout naturellement, celle des Weasley et des Hamilton. Quoi qu'on en dise, quelles que soient les croyances de la populace à ce sujet, Sherkane savait que c'était précisément à cet endroit que se creusait tout particulièrement sa principale différence d'avec Meredith: le nom. Quoi que vous en pensiez, votre nom, votre patronyme contiennent une histoire, un vécu, ils sont peut-être les premiers éléments qui paramètrent votre vie, règlent la direction de celle-ci avant même votre venue au monde. Ginevra était un alliage, le fruit précieux et désiré de siècles d'expériences : Sherkane, elle, n'était que l'ouvrage perfectionné du désir d'un homme faible, l'impérieuse exigence de sa bêtise.
    À cet instant, la Belle aurait pu tout aussi bien contempler son propre reflet: sa cape noire avait glissé des frêles et délicates épaules de Ginevra, dévoilant sa robe d'un intense émeraude, fort semblable à celle que portait Sherkane au même moment. La finesse de ses membres, la légèreté du moindre de ses mouvements la rendaient semblable à un subtil reflet de miroir renvoyé aux regards de Liz. Les cheveux de la brunette cascadaient sur ses épaules, obligeant la jeune femme à les relever régulièrement du bout de ses phalanges ivoire. Machinalement, Sherkane porta sa propre main à ses mèches brunes, troublant par ce geste la concentration de Meredith, qui ne l'avait pas encore remarquée jusqu'à ce moment. La présence des deux jeunes femmes, au beau milieu de cette pièce inondée de lumière, aux murs desquels pendaient de sinistres et macabres chaînes grinçantes, semblait presque incongrue, anachronique, comme provenant d'un autre temps. Leurs tenues mêmes paraissaient provenir directement du Moyen-Âge, leur prêtant l'aspect lointain de deux princesses, deux soeurs si semblables, et pourtant si opposées. Le regard noisette de la poupée de glace se détacha de celui de son amie pour détailler l'ouvrage tenu par celle-ci: ses iris océanes distinguèrent nettement les lettres « GMW ».
    Sherkane sourit, un sourire complice et entendu, qui se passait de mots. Ginevra Molly Weasley. Gin'. Ginny. L'illustre, mondialement connue et réputée grand-mère de Meredith. Un lourd fardeau porté sur les épaules d'une si jeune enfant, héritière de toute cette reconnaissance, de toutes ces attentes... toutes ces exigences. L'oeil de Meredith sur l'ouvrage est affectueux mais sombre, une amertume inhabituelle y perce. Tout naturellement, l'oeil caraïbes de Sherkane saisit le moment, l'imprime dans ses souvenirs, petit appareil photo indiscret. Nul besoin d'explications, Liz le sait: elle vient de capturer un instant, d'une rare beauté, minute de faiblesse, de vulnérabilité dans l'épaisse coquille de Meredith Ginevra Hamilton. Fugitif, disparu aussi vite que saisi.
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