Impero :: The damned Souls
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 Lettres [LIBRE]

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MessageSujet: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Ven 5 Oct - 21:38

Rose était assise sur les gradins qui étaient, ce jour-là, désespérément vides. Ce n’était pas un temps pour mettre une Poufsouffle dehors, mais Rose avait décidé que l’ambiance à l’intérieur du château n’était plus supportable pour elle. Partout, il y régnait une tension qui devenait de plus en plus palpable, et la Poufsouffle s’était surprise à regretter la présence de l’austère bibliothécaire, dont les ancêtres avaient déjà veillé sur ces lieux depuis cinq générations, du concierge qui ronchonnait sans cesse dans sa barbe imaginaire, des professeurs qui surveillaient les couloirs in interceptaient les élèves trop bruyant, et même du garde-chasse dont l’un des ancêtres avait été un géant et dont Rose avait toujours eut peur.
Sans toutes ces personnes, Poudlard n’était plus le même endroit. Au début, certains élèves chahuteurs avaient trouvé tout cela très amusant. Imaginez ! Toute une école dépourvue de professeurs, tout un château gigantesque sans la présence d’un seul adulte ! Le rêve pour tout bon à rien en herbe! Les premiers jours, des fêtes spontanées avaient eu lieux un peu partout dans le château, qui avait raisonné au son de pétards géants en tout genre. Mais peu à peu, l’euphorie générale avait fini par s’estomper, car cette fois, on ne jouait plus, et les élèves avaient mis plus ou moins de temps à se rendre compte, mais maintenant, le message était suffisamment clair chez tout le monde.

Rose mâchonna l’extrémité de son crayon et ramena une mèche folle battue par le vent glacial derrière son oreille. Dans le château, elle aurait été sans doute plus à l’aise pour écrire, mais ces derniers temps, elle avait sans cesse la désagréable impression d’être observée. Ne supportant pas cette impression, Rose avait choisi d’aller voir ailleurs pour écrire sa lettre en paix. C’était la troisième qu’elle rédigeait cette semaine, mais elle n’avait toujours pas obtenu de réponse satisfaisante de la part de son père. Celui-ci se contentait de demander comment ça allait et si ses notes étaient bonnes, sans prendre en compte l’aide que sa fille lui demandait. Rose n’y comprenait rien…pourquoi son père ne venait-il pas la chercher ? Pourquoi, jusque là, aucun des parents d’élève n’avait réagi ? La Poufsouffle avait bien une théorie là-dessus, mais elle ne voulait pas y croire avant d’être absolument certaine que ses lettres n’arrivaient pas – ou du moins, pas telles quelles – à leur destination. Pourtant, Rose refusait de baisser les armes. Chaque fois qu’elle envoyait son hibou, elle le regardait s’éloigner jusqu’à ce que l’animal ne soit plus qu’une minuscule point à l’horizon.
Rose serra les dents: une de ses lettres finiraient bien par passer…


Cher Papa,

C’est la troisième lettre que je tente de te faire parvenir cette semaine. J’espère qu’elle te parviendra et que tu saura enfin qu’ici, rien n’est plus comme avant. En effet, nous vivons – non – nous survivons dans cet endroit qui n’as plus rien à voir avec l’école où tu étais si fière de m’envoyer. Depuis le premier matin de la rentrée, les professeurs ont disparu. J’ai cherché, crois-moi, j’ai observé tous les indices et élaboré toutes les théories possibles et imaginables, mais tout cela n’a mené à rien. Il y a trois jours…


Rose hésita. Elle ne savait pas si elle devait parler de ce que les elfes de maison croyaient voir rôder dans les couloirs. Son père ne comprendrait pas…et Rose osait à peine avouer qu’elle n’y comprenait pas beaucoup plus. La Poufsouffle hésita, puis reposa son crayon, et ce fut à ce moment qu’un brusque coup de vent lui arracha les feuilles des mains et les envoya virevolter un peu partout dans les gradins.
« Hey ! », appela Rose, comme pour rappeler ses feuilles à l’ordre, puis elle posa son crayon, sauta sur ses pieds et se mit à courir dans les gradins vides, coursant les feuilles de papier blanc qui avaient presque l’air de s’en amuser.
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Ven 12 Oct - 4:52

Vide vraiment ? Oh que non… Si Mlle Devaney avait mieux observé les gradins, elle se serait rendu compte que tout là-haut, là-haut, une autre Poufsouffle avait élu domicile et pour une tâche semblable en plus. Que de coïncidences, vraiment… Ce jour-là, le besoin de solitude, de s'isoler, avait été trop criant au sein de la jeune Maelys Whyte. Malgré les bourrasques et les averses qui rendaient inutiles l'usage de parapluie, la Poufsouffle avait décidé de sortir également… N'importe qui aurait fait la même chose que Maelys ! Et même à moins ! Tous ces professeurs, ces membres du personnel, porté disparus… Et ces imbéciles qui avaient transformé cette sinistre nouvelle en occasion de célébrer, les premiers jours qui avaient suivi. Bien sûr, Maelys ne se cachait pas d'avoir voulu partager cette euphorie généralisée un tant soit peu. Et son masque de jovialité avait été plus qu'utile. Elle avait ri, elle avait bu, elle avait célébré, comme l'aurait fait la plus digne des actrices dans telle situation. Mais c'était fini tout ça. Il fallait maintenant exorciser sa peine et sa douleur par un médium quelconque et essayer de communiquer avec l'extérieur. L'on chuchotait que les lettres ne se rendaient pas intactes, qu'elles étaient interceptées, puis modifiées. Sinon, comment expliquer la venue d'aucun Auror, d'aucun secours ? La belle affaire ! Les mots n'étaient pas le seul moyen de communiquer ! Il en existait de beaucoup plus anciens qui portaient le doux nom de peinture rupestre. Puisque les lettres ne se rendaient guère plus loin que les limites du domaine collégial, en serait-il de même pour une peinture remplie de symboles que seule Janice Whyte serait capable d'interpréter ? Maelys se devait d'essayer…

Un peu de bleu ici, du noir là… Le pinceau virevoltait sur la toile, comme porté par les ailes du papillon noir qui prenait forme lentement mais sûrement, un papillon synonyme de mort. La peintre tenait son matériel serré contre elle pour ne pas qu'il s'envole au vent. Cela faisait cinq minutes qu'il n'y avait pas eu de bourrasque, une allait venir à tout moment, d'une seconde à l'autre…


FOOOOOUUUUISH !

Aussitôt, Maelys se pencha et ferma les yeux pour garder sa peinture serrée contre elle, tant pis si ça tachait son coupe-vent marin. De toute façon, il n'en était pas à une tache près. Et puis…

« Hey ! »

Maelys sursauta. Était-ce quelqu'un qui venait de crier ? Mais la jeune fille ne put continuer sa réflexion bien longtemps puisque…

Paf !

Elle sursauta. Qu'était-ce donc ? Elle entrouvrit un œil, puis le second et elle se retrouva devant… professeurs ont disparu… De ce que Maelys en voyait, l'écriture était très jolie et féminine, a priori… Et si elle continuait à lire ? Maelys détacha la feuille de son visage et la recula à une distance beaucoup plus raisonnable. Cher papa, put-elle lire avant de s'interrompre. Ce n'était pas poli de lire le courrier des autres, et encore moins lorsque la propriétaire de la lettre n'était pas loin. Apparemment, toutes deux avaient eu la même idée; tenter de transmettre des nouvelles à l'extérieur. Maelys détacha ses yeux de la lettre et scruta les gradins à la recherche d'une jeune fille courant après ses feuilles. Et elle ne tarda pas à la trouver. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille en reconnaissant Rose, la discrète petite Rose aux cheveux si longs qu'il en faisait rêver Maelys, tellement qu'il lui était arrivé quelques fois d'attendre la jeune fille pendant qu'elle se démêlait les cheveux, au risque elle aussi d'arriver en retard en cours (mais à quoi bon aujourd'hui ? Il n'y aurait peut-être plus jamais de cours à Poudlard…). La jeune peintre s'amusait même à penser que Rapunzel était une ancêtre de cette compagne de dortoir…

Lorsque Rose fut à portée de voix, le sourire de Maelys s'agrandit et la mélancolie dans laquelle l'avait plongée sa peinture au papillon noir comme la mort laissa place à une bonne humeur feinte.


« Ne t'inquiète pas. Ta lettre est intacte. Mais je doute qu'on puisse faire grand-chose pour les autres feuilles… »


Dernière édition par le Sam 13 Oct - 22:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Sam 13 Oct - 21:57

Depuis toute petite, Rose aimait le vent. Elle aimait l’entendre souffler, s’infiltrer dans chaque petit recoin des ruelles étroites de son quartier, faisant grincer les vieilles charpentes usées des siècles antérieurs. Lorsque le vent se levait, Rose demandait à son père de lui raconter des histoires horribles, celles dont il avait le secret et qui donnaient des cauchemars aux touristes du monde entier.
Oui…tout cela faisait partie de ce que Rose aimait bien…lorsqu’elle était chez elle. En sécurité. Bien au chaud. Tapie au plus profond du vieux fauteuil qui perdait ses ressorts un à un. Par contre, le cas présent était bien différent. Cette fois, Rose se trouvait dehors, en pleine tempête, loin de son père et loin de sa maison avec pour seule compagnie une série d’histoires horribles qui avaient une nette tendance à devenir un peu trop réelles.

Écouter des récits cauchemardesques, c’était drôle. En vivre…beaucoup moins.

Et d’ailleurs, il y avait ce vent, le vent que Rose avait jadis apprécié. Maintenant, il ne se contentait pas d’ajouter une ambiance lugubre à la situation, mais il semblait se faire une joie de faire voler les feuilles de papier blanc dans toutes les directions, si bien que Rose n’avait guère espoir d’en attraper ne serais-ce qu’une moitié. D’ailleurs, le vent ne s’était pas contenté de s’attaquer aux feuilles, mais tiraillait de ses doigts invisibles les vêtements et les cheveux de la Poufsouffle. De plus en plus de mèches folles se défirent de ses tresses et volaient un peu partout, si bien que Rose du user d’un main pour les plaquer sur sa tête, cherchant à attraper au moins quelques feuilles de l’autre. Pas vraiment facile comme exercice…encore heureux que personne n’était là pour s’en amuser.

Déjà à bout de souffle, Rose s’était mise à courser une feuille qui semblait la narguer particulièrement, faisant un petit vol plané à chaque fois que la Poufsouffle n’était qu’à deux doigts de s’en saisir.
« Ne t'inquiète pas », dit soudain une voix féminine qu’on entendait à peine à travers les bourrasques. Rose sursauta, leva la tête et lâcha la demi-douzaine de feuilles qu’elle avait réussi à rattraper. A nouveau libres, les feuilles reprirent aussitôt leur course folle, mais cette fois, Rose n’avait pas bougé.
« Ta lettre est intacte. Mais je doute qu'on puisse faire grand-chose pour les autres feuilles… »

Celle qui avait parlé était également une Poufsouffle qui devait avoir approximativement le même âge que Rose. Le fait de n’avoir visiblement pas à faire à un grand Serpentard moquer relança les fonctions cérébrales de la Poufsouffle : elle connaissait cette fille, qui était dans la même année qu’elle. La fille aux cheveux auburn s’était trouvée deux rangées devant elle lors du cours de métamorphose de troisième année, elle était droitière, s’habillait un peu différemment des autres filles, riait beaucoup, transportait un sac qui paraissait toujours très plein et avait souvent des tâches de peinture sur les doigts, sur l’index et sur le pouce en particulier…ah oui : et elle s’appelait Maelys.

…Bref, mis à part le fait que sa camarade s’intéressait visiblement à la peinture, Rose ne savait pas grand-chose d’autre sur elle. Une fois, elle avait cru voir le reflet de cette fille dans le miroir de la salle de bain lorsqu’elle était entrain de se coiffer.
Lorsqu’elle baissa le regard, Rose réalisa qu’elle aurait dorénavant un nouveau point à ajouter à sa liste : Maelys avait sauvé – et visiblement lu – son courrier.

Rose sentis immédiatement le rouge lui monter aux joues, chose qui n’avait strictement rien à voir avec le froid. Ce qu’elle écrivait n’appartenait qu’à elle…à elle et à son père. Avait-elle eu le temps de tout lire ? L’espace d’un instant, Rose voulu ouvrir la bouche pour se justifier…pour se rendre compte qu’elle ne savait pas vraiment quoi dire. Aussi se contentât-elle de prendre la feuille que Maelys lui tendait et de la serrer de toutes ses forces entre ses mains.
« Les autres…ce n’est pas grave… », balbutia-t-elle. « De toute manière…cela ne sert à rien. »
Ce n’était pas de pessimisme. Pas vraiment. Peut-être était-ce simplement une brusque crise de réalisme qui lui avait fait dire cela. Toutes ces feuilles blanches n’auraient donné qu’un tas de lettres mortes en plus.
"Tu......tu prends l'air?", demanda Rose pour changer rapidement de sujet, consciente d'avoir tout juste posé la question du siècle...
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Lun 15 Oct - 4:25

Une autre bourrasque… mais le tout tenait bien. Maelys s’amusa à penser que si elle avait été plus légère, elle se serait peut-être envolée et elle aurait pu quitter Poudlard et son ambiance qui commençait à devenir drôlement oppressante. Elle aurait pu aller voler comme un oiseau, non, comme un papillon ! Un papillon aux couleurs chatoyantes, aux teintes pastelles… Aux grandes ailes déployées… Un papillon, comme sa maman, cette maman qui n’était plus qu’à demi vivante, qui ne lui restait plus que son imaginaire, ses émotions. (Entre vous et moi, elle avait gardé le meilleur.) Adieu pour toujours logique et raison, mots et chansons… Elle n’avait plus que la mélodie, que les arts comme seule compagnie. Et une fille avec qui elle partageait maintenant des secrets que personne ou presque ne pouvait comprendre. Et elle se rendit compte que même si d’aventure, la peinture se rendait intacte à Janice Whyte, cela ne lui serait d’aucune utilité. Tout au plus, elle recevrait un tableau rempli d’espoir de sa mère. Mais avec l’espoir, pouvait-on vraiment affronter les forces du Mal ? C’était décidé, elle n’allait pas envoyer cette peinture…

Maelys ne retint pas la lettre que sa compagne de dortoir lui reprenait un peu trop sèchement, et elle conserva une expression un peu lointaine pendant que toutes ces pensées moroses lui traversaient l’esprit. Le sourire joyeux et le regard doux pourtant ne changèrent pas d’un iota. À quoi bon réfléchir à tout cela ? Elle ne pouvait rien y faire de toute façon… Autant se changer les idées… Maelys porta un regard moins vague sur Rose. Cette dernière pensait peut-être qu’elle avait lu son courrier. Ce qui n’était pas faux, mais qui n’était pas vrai non plus. Peut-être le jeune peintre devrait-il dissiper le malentendu ? Oui sûrement… pour éviter le malaise, pour éviter les froids lorsqu’elles se croiseraient à nouveau. Et Maelys n’aimait pas être en froid avec les gens, même s’ils n’étaient pas nécessairement ses amis. Elle n’avait jamais eu d’anicroches avec quiconque, même pas avec les Serpentard et personne ne lui avait jamais rien reproché… Enfin… pas ouvertement, du moins. Bien sûr, il y en avait qui pouvait se moquer de son style enfantin, de ses goûts décalés et de ses croyances farfelues… Mais Maelys s’en fichait. Toutes ces personnes qui médisaient étaient simplement des gens aigris qui avaient abandonné depuis longtemps leur cœur d’enfant. C’était malheureux…


« Les autres… ce n’est pas grave… De toute manière… cela ne sert à rien. »

Maelys acquiesça lentement au balbutiement de la jeune fille. Peut-être… Peut-être… Elles en étaient venues à la même conclusion. Néanmoins, il fallait continuer d’essayer. L’espoir ne pouvait peut-être pas affronter ouvertement l’ennemi, mais il pouvait aider à ne pas sombrer dans la noirceur. Et pour ça, la jaune et noir revint sur sa décision et se dit que dès que la peinture serait terminée, elle l’enverrait à son appartement de Glasgow...

« Tu...... tu prends l'air ? »

Elle prit un air soudain beaucoup plus sérieux, mais le sourire était toujours présent. Étrange expression que voilà. Un sourire qui ne dégageait plus aucune chaleur, et des yeux soudain sérieux. Le ton s’était voulu léger, mais il sortit un peu trop sec et froid au goût de Maelys…

« Je n’ai pas lu ton courrier, si c’est ce que tu veux savoir. »

Même si l’envie avait été très forte. Mais ça, elle le garda pour elle. Maelys était curieuse certes, de cette curiosité qui animait les enfants, mais pas indiscrète. L’adolescente se rendit alors compte qu’elle n’avait pas été très aimable et elle prit lentement une teinte rosée, signe de sa gêne. Elle détourna la tête et son sourire s’effaça. À cet instant précis, ce n’était plus le masque qu’elle portait. C’était la vraie Maelys. Et ce fut à son tour de balbutier…

« Je… je m’excuse… Je ne voulais pas… »

…paraître froide, ou bien méchante… Mais le reste de la phrase mourut dans le fond de sa gorge. La Poufsouffle se mordit la lèvre, la tête toujours baissée.
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Mer 17 Oct - 21:12

Un bon moment, Rose avait les yeux fixés sur ses mains, comme si elle était entrain d’y tenir un véritable trésor et non une feuille de papier déjà passablement froissée. En temps normal, elle aurait jeté cette lette pour en écrire une nouvelle sur une belle feuille de papier, tout en prenant garde de faire le moins de ratures possibles, mais face à la situation actuelle, Rose allait tout de même tenter d’envoyer celle-là….et de la finir avant, bien sur, n’ayant toujours pas décidé ce qu’elle pouvait raconter à son père et ce qui ne pouvait pas être dit dans une lettre.

« Je n’ai pas lu ton courrier, si c’est ce que tu veux savoir », dit soudain Maelys, faisant mine de ne pas avoir entendu la question complètement bidon que Rose venait de lui poser. Celle-ci ne pu alors faire autrement que de lever les yeux vers sa camarade qui lui souriait et pourtant, Rose aurait aimé faire immédiatement demi-tour pour aller voir ailleurs, car si les lèves de Maelys souriaient, ses yeux, eux, ne suivaient pas. Peut-être que la plupart des gens ne s’en seraient pas rendu compte, mais Rose, qui avait l’habitude de chercher le petit détail qui échapperait à tous les autres, le vit très rapidement.
…Elle n’aurait pas du sous-entendre que Maelys avait lu son courrier. C’était très malpoli, et Rose le savait. Pourtant, l’espace d’un instant, elle n’avait pas pu s’en empêcher, et rien que l’idée qu’une autre personne puisse s’introduire d’une manière quelle qu’elle soit dans la relation entre elle et son père la rendait malade. Or, face à la réponse quelque peu cinglante de Maelys, Rose savait bien qu’elle n’aurait pas du agir ainsi. Après tout, sa camarade venait de sauver ce qui restait de sa lettre, aussi Rose voulu-t-elle s’excuser…pour se rendre compte que ce n’était pas si facile.
Lorsqu’elle ouvrit la bouche pour tenter quelque chose, sa camarade avait déjà été plus rapide.

« Je… je m’excuse… Je ne voulais pas… »

Maelys détourna soudainement la tête et soupira, tandis que Rose savait d’instinct que quelque chose n’allait pas du tout…oh, bien sur, le temps n’avait pas vraiment été au beau fixe depuis que tous les élèves s’étaient retrouvés prisonniers de cette école maudite, mais si les souvenirs de Rose étaient bons, sa camarade avait toujours été la sœur sourire de service…du moins, jusqu’à cet instant.

« Non, je ne voulais pas…enfin…je ne pensais pas que… », commença Rose, tentant en vain de rattraper le coup bien qu’elle était sans ignorer que l’affaire était déjà perdue d’avance.
« C’est ma faute, je ne tenais pas mes feuilles assez fort…je…suis désolée…merci de l’avoir rattrapée. »
Devant la tristesse désormais bien visible sur le visage de sa camarade, Rose cherchait à vain quelque chose à rajouter. Toute autre personne aurait certainement trouvé de quoi changer de sujet, mais Rose, quand à elle, était à court d’inspiration. Pourtant, quelque chose l’empêchait de simplement tourner les talons pour aller se mettre au sec.
Un instant, le regard de la Poufsouffle se posa sur ce que faisait sa camarade. Même si on voyait rarement Maelys sans son incontournable sac, c’était la première fois que Rose voyait une de ses créations. La moindre des choses à dire, c’est que Maelys était douée, même si le papillon noir qu’elle venait de peindre n’était pas du genre à combattre la morosité du moment. C’était pourtant une manière comme une autre de se manifester lorsque quelque chose n’allait pas et la Poufsouffle enviait sa camarade pour cela. Rose, quand à elle, avait le choix entre écrire des longues lettres à son père, aller photographier des ombres, des meubles et des elfes de maisons ou aller pleurer toutes les larmes de son corps…et parfois, il était possible de faire au moins deux de ces trois choses en même temps.

« Si tu veux, je te laisse peindre tranquille », murmura Rose, qui se rendit soudain compte que Maelys, tout comme elle-même, n’était certainement pas venu sur le terrain pour admirer la vue ou pour profiter de la météo, mais bien pour y être au calme, sans une autre personne qui la bombardait de feuilles blanches avant de l’accuser de lire son courrier.
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Mer 7 Nov - 15:13

Maelys fit un vague geste pour signifier à Rose que c'était bien, qu'elle ne lui en voulait pas. Après tout, elle ne pouvait pas savoir. Les deux jeunes filles avaient beau partager le dortoir depuis presque cinq ans, il n'en restait pas moins que l'une ne connaissait pas grand-chose sur l'autre, et vice-versa. Puis, l'autre Poufsouffle signifia qu'elle allait prendre congé et la peintre acquiesça vaguement. La vraie Maelys avait disparu; elle affichait de nouveau cette expression lointaine, rêveuse, quasi absente...

« Oui. Je crois que ce serait mieux,» répondit simplement Maelys.

Et elle fit un geste pour cacher sa peinture; elle retourna la toile en faisant gaffe de ne pas la coller sur ses genoux. Autant la lettre pouvait être personnelle pour Rose, autant la peinture l'était pour Maelys. C'était encore le seul lien qu'elle avait avec sa mère et presque toutes ses peintures, c'était pour Janice Whyte qu'elle les faisait. Bien sûr, il lui arrivait de peindre des délires passagers avec Shelley, ou de prendre le pinceau pour simplement dessiner, mais ce n'était guère aussi significatif que cette peinture de papillon noire, par exemple.

Maelys se rendit alors compte que, peut-être, la brève conversation avec Rose aurait pu laisser croire à cette dernière que les deux filles n'étaient plus en bons termes et que la chaude indifférence avait laissé place à une plus froide. Mais la Jaune&Noire ne voulait pas ça. Elle voulait continuer à s'entendre avec tout le monde. Comme ça, elle n'aurait pas de quoi se casser la tête avec sa vie sociale.

Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres et même ses yeux réussirent à suivre.


« Bon ! Eh bien… je crois que je vais rentrer. Peindre dehors, je ne crois pas que ce soit la meilleure idée que j'ai eue.»

La Poufsouffle se mit alors à ranger son matériel, ni trop rapidement, ni trop lentement. À une vitesse raisonnable qui signifiait « Je ne veux pas te fuir, mais je ne veux pas continuer la conversation non plus.» Une autre bourrasque se leva, venant jouer mesquinement dans la chevelure rousse de la jeune fille et elle ne fit aucun geste pour les plaquer sur sa tête. Tant pis s'ils s'emmêlaient; de toute façon, ils étaient dus pour être lavés. Ou comment faire des liens entre ses RPs. Mouarf. Tout était à sa place maintenant. Maelys offrit un dernier sourire chaleureux à la jeune fille puis se mit à dévaler les marches du stade de Quidditch à toute vitesse. Ça, c'était pour son plaisir personnel.

[Hj : Bon ben… pour moi, j'ai fini ! Rose, tu peux répondre et on pourra dire que le topic est terminé ! Wow ! Ce sera la première fois que je réussi à terminer un topic !]
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1Mer 5 Déc - 12:03


« Oui. Je crois que ce serait mieux,»

La réponse de sa camarade fut suivie d’un long silence qui n’était interrompu que par le hurlement du vent qui menait sa course folle autour du stade. Rose, quand à elle, ne savait pas quoi répondre à une prise de position aussi claire. Au moins, se disait-elle, elle savait à quoi s’en tenir, et bien que la réponse brusque de Maelys l’avait prise au dépourvu, il était peut-être plus sain de laisser la conversation là où elle était plutôt que de tomber dans des futilités qui ne les mèneraient nulle part, ni l’une ni l’autre.
Pourtant, Rose ne pouvait passer outre l’impression que c’était bien ce genre d’attitude qui simplifiait la vie à cette chose qui les menaçait. Peut-être que tout cela aurait pu être différent, un peu moins terrible peut-être, si les élèves avaient décidés de s’unir contre la menace. Oh, bien sur, Rose était tout sauf innocente à cette situation car c’était elle qui, la première, fuyait le contact de ses camarades, même celui des Poufsouffles.
Et pourtant…Rose ne parvenait pas à passer outre la déplaisante idée que les choses ne devaient pas se terminer ainsi.

Maelys sembla avoir entendu les pensées de sa camarade, car elle releva la tête et afficha un sourire qui, même si il devait l’être plus que jamais, paraissait à peine forcé.
« Bon ! Eh bien… je crois que je vais rentrer. Peindre dehors, je ne crois pas que ce soit la meilleure idée que j'ai eue.»

La Poufsouffle se mit alors à ranger son matériel très soigneusement, alors que Rose ne pouvait rien faire d’autre que de la regarder faire, même si quelque chose lui disait qu’elle aurait mieux fait de se détourner afin de rentrer, de sorte à ce que ce soit elle qui laisse sa camarade plantée là et non l’inverse. Pourtant, ce fut Maelys qui prit son départ, souriant à nouveau, un sourire auquel Rose ne parvint pourtant pas à répondre, et c’est avec un sentiment d’échec cuisant qu’elle regarda sa camarade s’éloigner d’elle.
Une brusque rafale fit sauter l’élastique qui retenait la natte de la Poufsouffle et en un rien de temps, la moitié supérieure de Rose avait disparu sous un nuage de cheveux blonds.


[Hj : TOPIC TERMINÉ ! --> Yes, Yes !]
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MessageSujet: Re: Lettres [LIBRE]   Lettres [LIBRE] Icon_minitime1

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