La nuit porte conseil [Libre]

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La volière... Krystel se souvient de l'atmosphère qui y régnait l'an dernier encore, souvenir mélancolique et rêveur qui la hante depuis le début de cette année scolaire, depuis que tout a changé ici, à Poudlard. Les centaines de chouettes s'ébattaient dans l'air ou bien dormaient paisiblement sur les poutres de bois. L'animation règnait en ce lieu de trafic, un peu comme dans un aéroport où tous les avions se bousculeraient pour entrer en même temps. C'était plein de vie et cela rendait la jeune fille heureuse, avant. Maintenant, tout a changé. Les quelques rares oiseaux encore présents ne volent guère, à cause du fait que Poudlard ait été coupé du monde extérieur. Les chouettes n'ont plus le droit de servir de messagers, et Krystel semble comprendre leur tristesse. Elle, comme ces oiseaux majestueux, a toujours aimé la liberté. Depuis cette année, tous en sont privés...

Un soupir, une triste pensée qui effleure l'esprit de la jeune fille. Et si rien ne redevenait comme avant ? Si cet état demeurait à l'école ? Personne n'a le pouvoir de faire changer les choses. Personne ne peut en étant seul. Kristie se recroqueville en position foetale, le dos contre le mur et la tête enfouie entre les bras. Cette position lui fait du bien, elle la soulage, en quelque sorte. Le silence qui règne en ces lieux est soudain brisé, ce qui fait sursauter Krystie. Elle lève les yeux vers l'origine du bruit, partagée entre la réalité et le cauchemar qu'elle a l'impression de vivre depuis quelques temps. Ce qui lui a semblé une explosion dans le grand silence de la volière n'était en fait qu'une chouette qui s'envolait en battant des ailes, dernier espoir de liberté ici bas.

La volière... Un nouveau soupir. Autrefois, la volière était l'endroit où elle venait se réfugier, rassurant, bénéfique, salvateur. Maintenant, c'est une habitude teintée de mélancolie qui la pousse à revenir quand ça va mal. Comme ce soir. Après un long moment seule dans la chambre qu'elle partageait avec deux autres filles de son âge, elle avait à nouveau craqué et avait rompu sa promesse, celle qu'elle s'était faite à elle-même de ne plus jamais ouvrir sa boîte à musique. Cette boîte qui avait appartenu à sa grand-mère maintenant décédée et qui lui rappelait tant de souvenirs douloureux. Elle avait craqué, et voilà le résultat. La voilà maintenant seule à cacher ses larmes dans une pièce qui semble n'être habitée que par des souvenirs...

A nouveau, la tête entre les mains, elle laisse échapper une larme. Une seule. Si on la trouve, elle fera comme d'habitude, elle jouera la forte et ne montrera aux autres que son sourire. Elle cachera, elle enfouira tout au fond d'elle-même cette partie d'elle qu'elle considère comme sa plus grande faiblesse.

Un courant d'air, elle relève la tête. Personne. Pourtant, elle aurait juré que...

Une plume blanche tombe à ses côtés. Une seule plume, d'un blanc éclatant. Qu'est-ce que... ? Krystel tourne la tête, se lève, elle ne comprend pas, elle ne voit aucune chouette au plumage blanc immaculé. C'est alors que retentit à ses oreilles une musique qu'elle connaît hélas trop bien. Quelques notes fluettes jouées sur un clavecin, une mélodie de boîte à musique... Elle regarde la plume, puis lève de nouveau les yeux.

- Grand-mère...

Alors c'est ça, un esprit ? Ceux de Poudlard sont différents, plus... Enfin, moins... La silhouette devant elle est éthérée, lumineuse, elle lui sourit avec bienveillance. Sa voix retentit doucement, tel un murmure, une voix rassurante.

- Ma chérie... Garde espoir, tout ira bien. Continue d'aider les autres comme tu le fais...

- Mais, grand-mère, tu me manques tant... Je joue la comédie depuis si longtemps...

Le spectre lui lance alors un sourire plein de tendresse et répond :

- Sois heureuse...

Kristie ferme les yeux alors que l'esprit avance la main et lui effleure le visage. Lorsqu'elle les ouvre de nouveau, elle est assise, les jambes recroquevillées, comme un peu plus tôt. Un rêve , ce n'était donc qu'un rêve ? Non... Dans sa main, une plume blanche...

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Il faisait chaud dans le château…du moins, plus chaud que dehors et pourtant, Rose avait frissonnée lorsqu’elle avait passé le pas de la grande porte. Dehors, elle ne s’était pas sentie aussi oppressée, mais dès qu’elle fut rentrée, ce sentiment l’avait à nouveau gagné. Que pouvait-elle bien faire pour…oui, pour justement bien faire ? Il n’y avait là plus personne pour lui donner des conseils, ni professeurs, ni préfets, ni même son père, qui ne répondait plus à ses lettres…

Pourtant, Rose s’obstinait. Elle n’était pas décidée à abandonner la partie aussi facilement et, en somme, qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Elle n’était pas de celles qui se contentaient de s’amuser alors que le monde tel qu’il avait été s’écroulait autour d’elle, car elle aimait profondément l’ambiance de Poudlard – du moins, telle qu’elle l’était avant. Oh, bien sur, Rose avait toujours été la petite timide solitaire, mais désormais, cela lui importait peu. La Poufsouffle avait toujours été plutôt satisfaite de son sort, et tant qu’on la laissait tranquille, elle parvenait fort bien à s’occuper elle-même.
Son père avait joué un rôle capital dans ses occupations, puisque c’était pour lui qu’elle avait parcouru le château encore et encore afin de faire des photos de toutes ces choses insolites…une jour, lors qu’elle aurait enfin réunis assez d’argent, elle s’achèterait un vrai appareil de photo sorcier…avec les images qui bougent. Jusque là, Rose se contenterait de son polaroïd moldu seconde main.

Tout cela faisait partie des passe-temps de la Poufsouffle lorsque les choses se déroulaient bien, ce qui n’était plus le cas désormais. Aussi, Rose n’avait tout d’abord pas su comment occuper tout ce temps libre qui prenait des allures de plus en plus lugubre. La seule solution qu’elle avait trouvé à son dilemme avait été celle de ne rien changer : continuer à se balader dans le château avec son polaroïd, faire de photos, écrire à son père, encore, encore et encore…
Rose ne voulait pas entendre parler de la possibilité que tout ce qu’elle faisait ne servait à rien. Certes, elle avait compris que ses lettres ne parvenaient pas à son père, ou du moins, pas telles quelles, mais la Poufsouffle ne voyait pas d’autre alternative que de continuer. Peut-être que, avec un peu de chance, elle aurait son ennemi inconnu à l’usure.

C’est donc avec une nouvelle lettre – quelque peu chiffonnée, il est vrai – et trois photos faites le jour même (un elfe de maison aux grands yeux terrifiés, un couloir éclairé par la lumière blafarde d’une seule torche et une forme méconnaissable rencontrée dans le grenier) que Rose grimpa les escaliers qui menaient à la volière. N’étant pas du genre sportif, elle avait toujours souhaité rencontrer moins d’escaliers dans Poudlard, mais maintenant, cela n’importait plus, étant donné qu’elle avait bien assez de temps pour les monter à son rythme.

Rose avait quand même le souffle un peu court lorsqu’elle arriva enfin en vue de la discrète porte de bois. Elle ne savait pas si il y aurait un hibou à disposition, étant donné que les oiseaux s’étaient faits rares ses dernières semaines. Les hiboux avaient du sentier le danger bien avant tout le monde…et eux avaient des ailes, eux pouvaient s’envoler et laisser derrière eux ce château maudit.

Rose ouvrit la porte et passa la tête par l’entrebâillement. Elle ne vit pas de hiboux, mais une autre élève. Le premier réflexe de la Poufsouffle aurait été de retirer sa tête et de vite fermer la porte, mais il était déjà trop tard pour cela, car cette horrible porte s’était faite un malin plaisir de grincer.

La fille devait avoir un ou deux ans de plus qu’elle. Également blonde, elle portait pourtant les couleurs de Serdaigle. Rose se sentit rougir jusqu’à la racine de ses cheveux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Visiblement, elle n’était pas la seule à vouloir envoyer des lettres…ou à vouloir s’isoler.
« Je….euh…excuses-moi…je… », balbutia Rose, serrant sa lettre de toutes ses forces. C’est seulement à ce moment qu’elle remarqua que la jeune fille tenait une plume dans sa main. La Poufsouffle hésita…puis se força à reprendre la parole. « Je…voulais envoyer une lettre…est-ce que…tu sais où trouver un hiboux ? »
Rose se faisait pas trop d’illusion : si cette fille possédait un hiboux, elle n’allait sûrement pas le lui prêter alors qu’il y avait pénurie. Aussi, la Poufsouffle n’aurait jamais osé poser la question, mais cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas eu des nouvelles de son père…tellement longtemps.

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[Ouaiiiis ! Enfin une âme charitable pour rp avec moi ! Merci merci merci ! ^^]

Cela fait maintenant cinq bonnes minutes que Krystel tourne et retourne la plume dans sa main, l'observant sous toutes ses coutures. Elle essaye de comprendre. Comprendre ce qui s'était passé, était-ce un rêve ou bien réel ? Magique, sans doute... Comme tout ce qui se passe ici. Une illusion, peut-être, ou un effet de son immagination. Oui, ça doit être ça. Elle qui d'habitude est si rationnelle acette fois bien du mal à trouver une explication. A chaque fois qu'elle pense en avoir trouvé une, un "mais" vient toujours tout contrecarer.

Un nouveau bruit la fait sursauter. Décidément, elle est devenue bien froussarde, depuis quelques temps... Un grincement, comme celui d'une porte. Réflexe. Elle cache la plume, bien précipitament, et affiche son air habituel, à savoir le "je-vais-bien-tout-va-bien" de tous les jours. Un sourire, peut-être un peu forcé. Pas bien grave. Un regard vers la porte, il lui semble reconnaître la jeune fille, une élève de cinquième année, il lui semble. Rose QuelqueChose. Elle sourit à la jeune fille de nouveau lorsque celle-ci s'excuse.

"C'est rien, ne t'inquiète pas..."

Puis, à la réplique de Rose, elle remarque la lettre dans la main de celle-ci. La Poufsouffle veut donc envoyer une lettre ? Et bien... Krystel regarde autour d'elle, les quelques rares chouettes encore présetes semblent dormir, affaiblies et comateuses. Sont-elles encore nourries ? Comment font-elles pour sortir ? Le peuvent-elle, d'ailleurs ? Avec un air désolé, la Srdaigle pose de nouveau son regard sur sa camarade et lui répond :

"Je ne sais pas si les chouettes qui restent sont en état de voler..."

Un instant. Elle sort sa main de derrière elle et se lève, direction rose et la porte de la volière. Elle observe de nouveau la plume et Rose peut maintenant la voir elle aussi. Une plume d'un blanc lumineux, immaculé. On en voit rarement, ici, et ce soir aucune chouette n'a le plumage de cette couleur. D'où sort-elle donc ?

Elle arrive enfin devant la jeune fille, s'arrête, lui sourit. Elle est si rassurante. Pourtant, en réalité elle est aussi effrayée que tous les autres. seulement, elle joue les courageuses. Peut-être aurait-elle dû aller à Griffondor, en réalité. Parfois, c'est ce qu'elle se dit. Pourtant non. Enfin, sans importance. Krystel brandit finalement la plume immaculée devant les yeux de la jeune fille.

"Rose, c'est ça ? Dis-moi, tu n'aurais pas vu s'envoler une chouette de la couleur de cette plume ?"

Paraîtrait-elle folle si elle lui parlait de ce qu'elle avait vu ? Du moins, de ce qu'elle avait cru voir ? Possible. Elle avait besoin d'en parler à quelqu'un... Pourtant elle n'ose pas, elle n'en fait rien. Juste la plume; Après tout, peut-être l'oiseau existe-t-il vraiment ? Qui sait...

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HJ: Merci à ton tour de tolérer que je incruste ^^

La jeune fille blonde tourna la tête et posa son regard sur Rose, qui n’avait toujours pas bougé. Un sourire se dessina sur son visage, un sourire qui se voulait visiblement rassurant. Aussi, la Poufsouffle se donna beaucoup de mal pour le lui rendre, mais même sans miroir, elle savait que ses efforts n’avaient pas été à la hauteur. Peut-être qu’elle devrait désormais passer quelques heures par jour, un miroir à la main, à s’entraîner à sourire…si déjà elle ne parvenait plus à se rendre invisible et à se rendre dans des endroits où elle était sure de ne trouver personne.

"C'est rien, ne t'inquiète pas...", répondit aimablement la jeune fille, si bien que Rose pris son courage à deux mains et quitta la porte qui avait jusque là été comme un bouclier protecteur duquel seul la tête de la Poufsouffle avait dépassé.
Les yeux de la Serdaigle parcoururent sa camarade, si bien que Rose aurait payé cher pour se rendre invisible. Le regard de la jeune fille s’arrêta sur sa lettre. Rose réprima l’envie de la cacher derrière son dos, mais maintenant, une telle action aurait été parfaitement inutile. D’ailleurs, elle ne croyait pas vraiment que cette fille était la source de tous ces mystères. Oh, bien sur, elle pouvait se tromper, mais si cette fille avait vraiment disparaître tous les profs…eh bien, Rose n’aurait désormais plus de raison de se prendre la tête à se demander qui était le coupable.

Pourtant, sa camarade ne donnait pas vraiment l’impression qu’elle allait se lever et se jeter sur elle d’un instant à l’autre. Rose tenta de se rappeler ce qu’elle savait de cette fille. Pas grand-chose, à vrai dire : son nom lui échappait, mais elle savait que sa camarade ne prenait jamais de Porridge le matin, qu’elle s’asseyait loin de la cheminée, même en hiver, et qu’elle portait un bijou au nombril. Par contre, côté détails utiles…comme son nom, par exemple, Rose était en manque cruel d’informations.
Un instant, sa camarade leva le regard, et lorsque Rose l’imita, elle découvrit quelques hiboux ça et là, mais leur état prouvait que Poudlard avait décidément connu des jours meilleurs.
"Je ne sais pas si les chouettes qui restent sont en état de voler..."

Rose acquiesça lentement. Pourtant, elle allait devoir essayer d’en trouver une en état de voler, et la Poufsouffle se fit une petite note mentale de venir nourrir les hiboux qui restaient. Cette activité serait sans doute utile et lui permettrait de tuer le temps…et d’envoyer plus de lettres une fois que ces bêtes seraient rétablies.
Lentement, sa camarade ressortit la plume qu’elle avait cru utile de dissimuler au regard de Rose et la lui présenta dans toute sa blancheur.
"Rose, c'est ça ?", demanda-t-elle prudemment. Rose hocha lentement la tête. "Dis-moi, tu n'aurais pas vu s'envoler une chouette de la couleur de cette plume ?"

Rose n’avait pas besoin de s’appeler Sherlock Holmes ou Hercule Poirot pour savoir que cette plume ne provenait pas d’un oiseau présent dans cette pièce. La plupart des hiboux de l’école étaient bruns ou gris, très rarement blancs.
La Poufsouffle secoua la tête. "Non, désolée…je ne l’ai pas vue passer…mais…je viens d’arriver. Peut-être s’est-elle cachée dans une niche ou…sur une poutre ?"
Alors qu’elle parlait, Rose savait que ses hypothèses ne collaient pas. Dans les étroits escaliers qui menaient à la tour, il n’y avait que peu d’endroits où un hibou pouvait se cacher et Rose aurait sans doute repéré un oiseau au plumage aussi blanc.

"Est-ce que…c’est ton hibou ? Il s’est…échappé ? Je peux t’aider à le chercher…enfin…si tu veux. Si tu veux pas, c’est pas grave, tu sais…c’est juste si tu as besoin d’aide…"
Rose préféra se taire lorsqu’elle se rendit compte qu’une fois de plus, son discours s’enlisait. C’était…tellement difficile de prendre la parole face à quelqu’un que l’on connaissait mal. Pourtant, Rose aurait bien voulu aider cette fille à chercher son hibou. D’ailleurs, elle aurait été d’accord de l’aider à chercher n’importe quoi, tant que cela l’occupait quelque temps et lui donnait l’impression de pouvoir se rendre utile…et même si cette utilité consistait à chercher les animaux de compagnie de ses camarades, ce n’était pas grave. D’ailleurs, c’était toujours mieux que rien.

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La réponse de Rose à sa question laisse Krystel un tantinet embêtée. Elle n'a pas vu de chouette blanche. Bon, voilà qui remet les hypothèses à zéro. Si elle n'a repéré aucun oiseau immaculé en venant ici, et si la chouette en question n'est pas non plus présente dans la volière, alors cela voudrait donc signifier qu'elle... Krystie secoue la tête, comme pour chasser cette idée. Puis son regard se porte de nouveau sur la jeune fille à ses côtés. Un peu gênée, elle lui avoue :

"Non, ce n'est pas ma chouette. Mais à vrai dire, j'ai vu un truc étrange..."

Une hésitation. Doit-elle poursuivre ? Elle hésite, pèse le pour et le contre, et finalement, inspire un grand coup et se jette à l'eau. Autant passer d'entrée pour une folle, ça évitera les discussions inutiles. Son regard ancré dans celui de Rose, elle poursuit :

"Tu vas me prendre pour une tarée, mais... cette plume, elle est tombée de nulle part, et puis il y a eu cette musique, et ma grand-mère, enfin, son fantôme, et elle m'a parlé, et puis plus rien. Alors tu es arrivée, et je me suis dit que c'était peut-être un rêve. Et ensuite..."

Elle s'arrête de parler en réalisant que ses propos sont non seulement incohérents, mais surtout complètement incompréhensibles pour quiconque n'a pas assisté à la scène. Alors elle se tait et regarde Rose, semblant lui demander du regard si cette dernière comprend ce qu'elle dit ou non. Elle ne lui en voudrait pas si elle ne comprenait rien, après tout, quoi de plus normal ? Krystel se sent dans la peau d'une foldingue en plein délire...

Le regard baissé sur ses chaussures, à présent, Krystie hésite. Il est plus que rare de la voir comme ça. A bien y réfléchir, c'est plus que rare, c'est carrément la première fois qu'elle est dans cet état. Son regard se pose de nouveau sur Rose, comme si elle implorait son aide. Krystel Jones, la fille qui remonte toujours le moral des troupes, cette fois-ci on dirait bien que c'est son moral qui a besoin d'être remonté...

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L’espace d’une seconde, la jeune fille a l’air perdue… Déjà, Rose se demande si elle a réussi à dire quelque chose qu’il n’aurait pas fallu dire (pour ce genre de choses, elle est très forte, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle aime parler le moins possible), mais finalement, la Serdaigle reprend la parole :
"Non, ce n'est pas ma chouette. Mais à vrai dire, j'ai vu un truc étrange..."

Encore une fois, la fille hésite. Rose réprime l’envie de se mordiller la lèvre inférieure ou de tortiller une mèche de cheveux autour de son index. Puis, enfin, la jeune fille se résout à lui parler, même si Rose n’est désormais pas sûre qu’elle aimerait entendre tout cela. D’ailleurs, pourquoi la regarde-t-elle comme ça ? Pense-t-elle que la Poufsouffle lui a volé sa chouette ? Et où Rose l’aurait-elle caché ? Sous sa blouse peut-être ? Ou dans son sac, entre son manuel de Défense contre les Forces du Mal et un paquet de cookies déjà entamé ?

"Tu vas me prendre pour une tarée, mais...", commence-t-elle lentement, si bien que Rose se sent presque obligée de secouer lentement la tête. L’autre ne semble pas en prendre compte et poursuit sur le même ton : «…Cette plume, elle est tombée de nulle part, et puis il y a eu cette musique, et ma grand-mère, enfin, son fantôme, et elle m'a parlé, et puis plus rien. Alors tu es arrivée, et je me suis dit que c'était peut-être un rêve. Et ensuite..."

Rose ne peut cesser d’écouter. D’accord, elle comprend les mots, mais mis tous ensemble, ils ne semblent pas vraiment donner un sens logique – du moins, pas pour une personne qui, habituellement, parle en phrases cohérentes. Or, Rose a la (mal-)chance de ne pas faire partie de ce genre de personnes et, lorsqu’elle n’a pas d’autre choix que de parler à quelqu’un, ses phrases sont souvent encore plus hachurées et incohérentes que celles de sa camarade. Après tout, lorsque l’on se donne un peu de peine et que l’on prend le temps de se répéter chaque élément, le tout ne semble plus aussi incohérent…non… « improbable » ou « étrange » seraient désormais les mots qui conviennent.

Pourtant, après les avoir décodé comme l’aurait fait tout détective digne de ce nom, Rose rend le temps d’analyser les informations : la jeune fille prétend donc avait reçu cette plume du fantôme de sa grand-mère, qui lui serait apparu avec la Bande-son musicale incluse. Au premier moment, Rose serait tentée de secouer la tête, puis elle se souvient de la situation dans laquelle elle se trouve…elle et chacun de ses camarades.
Après tout…pourquoi cette fille serait-elle entrain de mentir ? Au mieux, la Serdaigle a véritablement vu un esprit ou quelque chose dans le genre, et au pire….au pire, elle set entrain de perdre la raison, ce qui n’est guère étonnant vu les circonstances.

Après toutes ces réflexions, Rose se sent prête à ouvrir la bouche.
« D’accord…tu as vu le fantôme de ta grand-mère…et…vu la situation dans laquelle se trouve l’école, c’est…plutôt bon signe, non ? Enfin…peut-être que cela veut dire que quelqu’un veille sur toi ici et, crois-moi, ce n’est pas du luxe… »
Un peu surprise par elle-même, Rose se tait. Ce n’est pas si simple de parler de ce genre de chose, surtout que cette tirade lui rappelle cruellement que son père est loin d’elle et qu’elle est désormais seule…
« Est-ce….est-ce qu’elle t’as dit quelque chose ? Enfin…si elle n’a rien dit, ce n’est pas grave…et…si elle a dit quelque chose et que tu ne veux pas me le dire, ce n’est pas grave non plus…en fait…tu peux rien dire du tout, si tu ne veux pas… »

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Bien que les propos de Krystel soient complètement dépourvus de logique, Rose semble les avoir assimilés tant bien que mal et résume la situation avec ses mots, plutôt justement, d'ailleurs. Bon signe ? Ca elle l'ignore, partagée entre l'idée qu'elle a vraiment vu sa grand-mère - idée qu'elle a beaucoup de mal à prendre comme réelle - et celle qu'elle perd complètement la tête, elle devient maboule à 100% - ce qui est bien plus probable, en fin de compte.

- J'avoue que je sais pas vraiment ce que j'ai vu. Je sais même pas si c'était vrai ou bien un rêve...

Rose lui demande ensuite si sa grand-mère lui a dit quelque chose. Oui, mais de là à se souvenir des paroles exactes... La jeune fille réfléchis un moment. Elle se repasse la scène dans sa tête. La musique, la plume, la silhouette de sa grand-mère nimbée d'une aura luminescente... Les paroles lui reviennent maintenant, plus claires, moins confuses... La voix résonne dans sa tête, et sa propre voix s'élève alors qu'elle répète d'une voix absente, comme pour elle-même, les paroles de la défunte :

- Garde espoir, tout ira bien. Continue d'aider les autres comme tu le fais... Sois heureuse...

Voilà ce qu'elle lui avait dit. Maintenant, Rose était au courant. Krystel aurait voulu le garder pour elle, mais c'était sorti tout seul, comme si ça avait été indépendant de sa volonté. Après tout, c'était peut-être mieux ainsi.

Elle regarde maintenant intensément Rose, se demandant quelle allait être la réaction de la jeune fille. Elle sait la Pouffy compréhensive et prête à aider son prochain, comme tous ceux de cette Maison, d'ailleurs, mais elle-même ne sait pas du tout quoi faire ni que penser. Elle espère seulement que la demoiselle saura lui prodiguer de bons conseils...

[C'est vraiment court, désolée...]

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Une fois de plus, la jeune fille semble hésiter. Rose ne sait pas vraiment ce qu’elle doit penser de tout ça, et l’idée que ses camarades commencent petit à petit à perdre l’esprit ne la rassure pas vraiment. Combien de temps devront-ils tenir, enferme de ce qui était autrefois, au yeux de Rose, l’endroit le plus beau du monde ?
Pourtant, la jeune fille – Krystel – se souvient-elle enfin, a l’air de se calmer quelque peu. Peut-être que cela a quelque chose à voir avec le fait que rose semble croire à cette histoire, et même si la Poufsouffle et loin d’être sûre, elle songe nullement à faire part de ses doutes à sa camarade.

« J'avoue que je sais pas vraiment ce que j'ai vu. Je sais même pas si c'était vrai ou bien un rêve... »

Lentement, Rose hoche la tête. Tout cela se tient…après tout, n’avait-elle pas eu l’impression d’apercevoir un monstre dans le grenier ? Pendant ce temps, Krystel lui résume en quelque mot ce que cette apparition lui avait dit :

« Garde espoir, tout ira bien. Continue d'aider les autres comme tu le fais... Sois heureuse... »

Sa camarade a maintenant les yeux rivés sur Rose, qui ne sait pas trop quoi répondre à cela et qui se sent donc une nouvelle fois virer au rouge jusqu’à la racine de ses cheveux blonds. Que peut-être bien répondre à cela ? De plus, elle a la désagréable impression d’avoir forcé la sphère privée de sa camarade, la forçant à révéler quelque chose qu’elle aurait proféré garder pour elle…
rose tente alors de réfléchir à toute vitesse, car Krystel semble attendre quelque chose de sa part : une réponse au mieux, un conseil au pire, car rose ignore ce qu’elle pourrait bien répondre à sa camarade. Inutile de lui suggérer qu’elle est entrain de perdre la boule, car Krystel semble elle-même s’en douter.
Mais…si tout cela était vrai ? Si certains proches, mêmes défunts, avaient véritablement réussi à venir au secours de leurs enfants, neveux, nièces et petits-enfants ? Tout cela avait quelque chose de rassurant…si seulement cela était entrain d’arriver vraiment…

« C’est…bien. Enfin…je veux dire…si cela c’est vraiment passé…ça aurait pu être pire, non ? Rose se maudit lorsqu’elle s’entendis prononcer ses paroles. Aïe…maintenant, c’était sans doute elle qui allait passer pour une folle. « Je voulais dire…ces derniers temps, on a vraiment besoin de soutien…peut-être que…peut-être que certaines…personnes…ont entendus nos appels à l’aide ? »

Rose aimait cette idée. Or, en ce qui la concernait, il y avait juste un petit problème : son père était bien vivant (pas ce cela constituait un problème en soi) et ne pourrait donc pas la rejoindre sous forme spectrale. Sa mère, quand à elle, aurait préféré, même morte, d’aller chanter sur Broadway plutôt que d’aller soutenir sa fille.
Si tout cela était don vrai, Krystel avait eu de la chance…beaucoup de chance, car en ces temps troublés, le soutien – quel qu’il soit – se faisait rare.

Invité

Si Rose lui avait posé la question, Krystel ne lui aurait pas menti. Oui, sa sphère intime avait été forcée, mais pas par la jeune femme. Non, Krystie l'avait brisée inconsciemment, et maintenant, elle s'en mord les doigt. Vraiment ? Hum... Non, car il faut bien avouer que ça lui fait du bien de s'être confiée, pour une fois. Aussi, même si Rose est plus jeune qu'elle, Krystel espère qu'elle pourra la conseiller, la soutenir. Car la grand-mère de Krystie a toujours été la seule personne en qui elle a vraiment eu confiance, la seule personne qui lui a toujours approrté son soutien, dans toutes les situations.

La réponse de Rose fait sourire la jeune fille. Après tout, peut-être a-t-elle raison. Il faut garder espoir, et c'est bon signe, cette vision, dans le chaos qui règne ici ces derniers temps. Elle hoche la tête, rassurée. Rose ne la prend peut-être pas pour une folle, après tout. En réalité, elle doit juste être perdue... Tout comme Krystel.

"Oui, tu dois avoir raison. C'est bon signe... Du moins je l'espère. Enfin, je veux dire... Il faut le prendre comme un signe du destin, sans doute... Mon Dieu, j'espère que je perds pas la tête..."

Cette dernière réplique, elle était pour elle-même plus que pour Rose. Elle venait d'exprimer tout haut ce qu'elle craignait au fond d'elle-même. Ni plus, ni moins.

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Pour la première fois depuis qu’elle avait croisé le chemin de Rose, Krystel parut soulagée. Poussant un soupir intérieur, Rose se félicita secrètement de n’avoir pas – du moins, pas complètement – mis les pieds dans le plat. D’ailleurs, qu’aurait-elle pu faire d’autre face à une camarade qui venait de lui dire quelle avait vu un fantôme et qui attendait des conseils ? Après tout, Rose n’était ni médium, ni psychologue, et pour un premier essai, elle estimait s’en être pas trop mal tirée.

"Oui, tu dois avoir raison. C'est bon signe... ", confirma Krystel, reprenant la théorie de Rose selon laquelle voir des fantômes amicaux était ce qui pouvait se passer de mieux en ce moment, juste après la horde d’éléphants roses que l’on croyait voir apparaître dans le couloir.
"Du moins je l'espère. Enfin, je veux dire... Il faut le prendre comme un signe du destin, sans doute... Mon Dieu, j'espère que je perds pas la tête..."

A cela, Rose ne pouvait guère répondre. Quelques élèves avaient, depuis que le château s’était transformé en prison, déjà "perdu la tête" et avaient vainement tentés de traverser des murs à la course ou de fuir en sautant par une fenêtre. Or, comparé à cela, les soi-disant hallucinations de Krystel étaient encore un moindre mal.
"Si tu n’as pas encore vu une Guggenmusique spectrale ou un éléphant rose qui fait des claquettes, il n’y a pas trop de soucis à se faire", répondit Rose en soupirant. "Je crois que, par rapport à ce qui est entrain de se passer dans ce château, le fait de voir des fantômes me parait encore relativement normal…"

Ne sachant plus quoi ajouter, Rose en profita pour se hisser sur la pointe de pieds et chercha à motiver l’un des hiboux décharnés de bien vouloir descendre, mais les oiseaux n’avaient pas l’air de vouloir coopérer. Ce n’est qu’après les avoir soudoyer à l’aide de quelques miettes de biscuits trouvées au hasard dans son cartable que Rose parvint enfin à en faire descendre un.
L’oiseau était dans un état déplorable. Visiblement, plus personne ne s’était plus occupé des hiboux après la disparition des professeurs, et c’est avec une mauvaise conscience manifeste que Rose attacha sa lettre à la patte de l’oiseau qui lui jetait des regards fiévreux.
La Poufsouffle ouvrit la fenêtre, laissa le hibou s’envoler et le suivit du regard jusqu’à ce qu’il ait disparu dans la pénombre. Enfin, Rose se retourna lentement vers sa camarade.
"Tu sais, tu n’es pas la seule qui a peur de…enfin…de perdre la raison. C’est…c’est mon cinquième essai depuis cette fameuse nuit et…toujours pas de réponse. Mais je continue. Peut-être qu’une lettre finira enfin par passer…"

Invité

Rose est vraiment une fille sympathique. Ouverte, ça c'est certain. Krystel sourit, et pour la première fois depuis de longues années son sourire est sincère.

"Si tu n’as pas encore vu une Guggenmusique spectrale ou un éléphant rose qui fait des claquettes, il n’y a pas trop de soucis à se faire. Je crois que, par rapport à ce qui est entrain de se passer dans ce château, le fait de voir des fantômes me parait encore relativement normal…"

Krystie éclate carément de rire à cette phrase. Un éléphant faisant des claquettes ? Non, elle n'est pas encore à ce stade, fort heureusement. Son rire cristallin résonne dans la volière et quelques hiboux secouent leurs ailes décharnées en signe de mécontentement. De quel droit trouble-t-on leur sommeil de manière aussi bruyante ?

Rose semble décidée à trouver une chouette. Krystel la voit se hisser sur la pointe des pieds pour essayer d'appâter un oiseau à l'aide de miettes de pain. Au début, il faut avouer que ce n'est guère efficace. Mais au bout d'un moment un hibou famélique décide de venir picorer les quelques miettes de pain, et Rose en profite pour lui attacher un message à la patte. Le pauvre oiseau la regarde comme pour lui signifier qu'il ne veut - et ne peut - pas faire ce long voyage. La serdaigle ne dit rien, mais elle regarde la Pouffy envoyer le pauvre oiseau en mission.

C'est alors que Rose se tourne vers Krystel et lui dit :

"Tu sais, tu n’es pas la seule qui a peur de…enfin…de perdre la raison. C’est…c’est mon cinquième essai depuis cette fameuse nuit et…toujours pas de réponse. Mais je continue. Peut-être qu’une lettre finira enfin par passer…"

La sixième année hoche la tête, un sourire empreint de douceur sur le visage.

"Ne t'en fais. Tes messages finiront bien par arriver à bon port."

Après tout, si elle avait pu recevoir la visite du spectre de sa grand-mère, pourquoi Rose ne pourrait-elle pas avoir des nouvelles de ceux à qui elle écrivait si souvent ?

Invité

HJ: Merci à ton tour de tolérer que je incruste ^^

La jeune fille blonde tourna la tête et posa son regard sur Rose, qui n’avait toujours pas bougé. Un sourire se dessina sur son visage, un sourire qui se voulait visiblement rassurant. Aussi, la Poufsouffle se donna beaucoup de mal pour le lui rendre, mais même sans miroir, elle savait que ses efforts n’avaient pas été à la hauteur. Peut-être qu’elle devrait désormais passer quelques heures par jour, un miroir à la main, à s’entraîner à sourire…si déjà elle ne parvenait plus à se rendre invisible et à se rendre dans des endroits où elle était sure de ne trouver personne.

"C'est rien, ne t'inquiète pas...", répondit aimablement la jeune fille, si bien que Rose pris son courage à deux mains et quitta la porte qui avait jusque là été comme un bouclier protecteur duquel seul la tête de la Poufsouffle avait dépassé.
Les yeux de la Serdaigle parcoururent sa camarade, si bien que Rose aurait payé cher pour se rendre invisible. Le regard de la jeune fille s’arrêta sur sa lettre. Rose réprima l’envie de la cacher derrière son dos, mais maintenant, une telle action aurait été parfaitement inutile. D’ailleurs, elle ne croyait pas vraiment que cette fille était la source de tous ces mystères. Oh, bien sur, elle pouvait se tromper, mais si cette fille avait vraiment disparaître tous les profs…eh bien, Rose n’aurait désormais plus de raison de se prendre la tête à se demander qui était le coupable.

Pourtant, sa camarade ne donnait pas vraiment l’impression qu’elle allait se lever et se jeter sur elle d’un instant à l’autre. Rose tenta de se rappeler ce qu’elle savait de cette fille. Pas grand-chose, à vrai dire : son nom lui échappait, mais elle savait que sa camarade ne prenait jamais de Porridge le matin, qu’elle s’asseyait loin de la cheminée, même en hiver, et qu’elle portait un bijou au nombril. Par contre, côté détails utiles…comme son NOM, par exemple, Rose était en manque cruel d’informations.
Un instant, sa camarade leva le regard, et lorsque Rose l’imita, elle découvrit quelques hiboux ça et là, mais leur état prouvait que Poudlard avait décidément connu des jours meilleurs.
"Je ne sais pas si les chouettes qui restent sont en état de voler..."

Rose acquiesça lentement. Pourtant, elle allait devoir essayer d’en trouver une en état de voler, et la Poufsouffle se fit une petite note mentale de venir nourrir les hiboux qui restaient. Cette activité serait sans doute utile et lui permettrait de tuer le temps…et d’envoyer plus de lettres une fois que ces bêtes seraient rétablies.
Lentement, sa camarade ressortit la plume qu’elle avait cru utile de dissimuler au regard de Rose et la lui présenta dans toute sa blancheur.
"Rose, c'est ça ?", demanda-t-elle prudemment. Rose hocha lentement la tête. "Dis-moi, tu n'aurais pas vu s'envoler une chouette de la couleur de cette plume ?"

Rose n’avait pas besoin de s’appeler Sherlock Holmes ou Hercule Poirot pour savoir que cette plume ne provenait pas d’un oiseau présent dans cette pièce. La plupart des hiboux de l’école étaient bruns ou gris, très rarement blancs.
La Poufsouffle secoua la tête. "Non, désolée…je ne l’ai pas vue passer…mais…je viens d’arriver. Peut-être s’est-elle cachée dans une niche ou…sur une poutre ?"
Alors qu’elle parlait, Rose savait que ses hypothèses ne collaient pas. Dans les étroits escaliers qui menaient à la tour, il n’y avait que peu d’endroits où un hibou pouvait se cacher et Rose aurait sans doute repéré un oiseau au plumage aussi blanc.

"Est-ce que…c’est ton hibou ? Il s’est…échappé ? Je peux t’aider à le chercher…enfin…si tu veux. Si tu veux pas, c’est pas grave, tu sais…c’est juste si tu as besoin d’aide…"
Rose préféra se taire lorsqu’elle se rendit compte qu’une fois de plus, son discours s’enlisait. C’était…tellement difficile de prendre la parole face à quelqu’un que l’on connaissait mal. Pourtant, Rose aurait bien voulu aider cette fille à chercher son hibou. D’ailleurs, elle aurait été d’accord de l’aider à chercher n’importe quoi, tant que cela l’occupait quelque temps et lui donnait l’impression de pouvoir se rendre utile…et même si cette utilité consistait à chercher les animaux de compagnie de ses camarades, ce n’était pas grave. D’ailleurs, c’était toujours mieux que rien.

Invité

Rose n’en revenait pas: elle avait véritablement réussi à être drôle, tellement drôle que sa camarade en riait. Jusqu’à présent, la seule manière pour elle d’être drôle se résumait à se prendre les pieds dans le tapis du Hall d’entrée et à effectuer un vol plané devant tous les autres élèves. D’ailleurs, Rose ne savait pas vraiment quoi en penser. Depuis cette fameuse nuit, elle avait lentement commencé à changer. Tout d’abords, elle ne s’en était pas vraiment rendue compte, mais plus l’étau se resserrait, plus cela devenait évident. Oh, bien sur, il ne s’agissait pas vraiment de changements importants, mais elle ne pouvait faire autrement que de réaliser qu’elle était toujours là et qu’elle avait réussi à garder toute sa tête, ce qui n’était de loin pas le cas de tout le monde. D’ailleurs, Rose se surprenait elle-même, n’ayant jamais pensé pouvoir faire preuve d’autant de résistance face au danger et au stress.

…Si seulement cette résistance avait pu avoir un quelconque intérêt, mais jusqu’à maintenant, cela lui avait simplement permis de se rendre compte à quel point la situation se dégradait rapidement.

"Ne t'en fais. Tes messages finiront bien par arriver à bon port."

Lentement, Rose se retourna, après avoir observé longuement le hiboux disparaître dans l’obscurité. A première vue, il avait réussi à passer la forêt, mais Rose ne pouvait malheureusement pas en être sure. Cela faisait cinq fois qu’elle essayait, et toujours pas la moindre réaction du monde extérieur...d’ailleurs, elle savait qu’elle n’avait de loin pas été la seule à essayer de prendre contact avec ses parents, mais jusqu’à maintenant, personne ne semblait avoir réussi. Peu à peu, les tentatives des élèves s’étaient faites plus rares, si bien que Rose avait l’impression d’être l’une des derrières à fournir cet effort régulièrement.

Rose se mordit la lèvre inférieure: si seulement cette maudite lettre pouvait arriver à bon port…
…et ensuite ?
Rose blêmit : elle n’avait pas encore vraiment songé à ce qui se passerait si, par miracle, son courrier parvenait à passer.

"Si seulement...", répondit Rose, soudain bien moins certaine du bien-fondé de son entreprise. Avec terreur, elle venait de réaliser qu’elle n’avait guère vu plus loin que le bout de son nez.
"…Mais même cela me fait peur. Mon père est moldu, tu sais, et il aura toutes les peines du monde à prendre contact avec le monde sorcier…et j’ai bien peur qu’il voit cela comme une perte de temps et qu’il puisse tenter quelque chose tout seul."

Rose secoua la tête. En fait, elle n’avait pas la moindre idée de la réaction de son père, mais le fait que celui-ci s’inquièterait pour elle suffisait amplement à lui faire ressentir de la mauvaise conscience. Certes, elle se disait qu’elle n’avait pas le choix et que tous les autres élèves tentaient la même chose qu’elle, mais Rose ne parvenait pas à se sentir mieux. Si il arrivait quelque chose à son père à cause d’elle…que deviendrait-elle? Devrait-elle aller habiter chez sa mère?

Je n’aurais pas du…[i],songea-t-elle amèrement.

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