On ne sait jamais sur qui on va tomber... [Tsuki][Classé X]

Tout homme normalement constitué doit parfois être tenté de cracher dans ses
mains, de lever le drapeau noir et de commencer à couper des gorges.
-H.L. Mencken

Vivre. Ce seul mot suffisait à Nate pour sentir de l’urticaire lui dévorer la peau. Il ne supporter pas qu’on lui dise de vivre sa vie, pour quelles raisons ? Sûrement à cause du fait qu’il était un garçon brimé, et qu’il avait l’impression que le monde reposait sur ses épaules. Enfin, pas le monde, juste le malheur du monde. Déjà à l’âge de six an alors que ses épaules étaient encore trop frêles sont père lui avait mis la responsabilité de la mort de sa mère sur le dos. Puis un jour on lui avait mis les échecs scolaires de sa voisine sur le dos. Une autre fois le fait qu’un enfant soit tombé dans les escaliers où on lui montra clairement qu’il était le coupable. C’est pour ces raisons que le mot vivre, sonnait aux oreilles de Nath, comme une déchirante injure.

Souffrir. Quelle ânerie. Les gens qui disent qu’ils souffrent ne savent pas ce qu’est la vraie souffrance. Lui, qui avait dès son plus jeune âge grandit sans mère, et presque sans père, pouvait témoigner. Grandir sans véritable appui était quelque chose de troublant, très tôt on apprenait à se débrouiller seul, et à ne pas prendre d’initiative trop incongrue. On n’était plus responsable pour un mais pour deux. En effet si on le demandait à Nate il s’était toujours sentit responsable de sa mère, elle n’était plus de ce monde mais il semblait qu’en lui elle vivait encore, par procuration. Quant à son père…C’était une autre paire de manche le père Duncan. Un homme froid et terriblement injuste qui n’avait fait que placer sur la route de son enfant des montagnes d’obstacles pour que son fils grandît vite et qu’il devînt rapidement un homme. Mais il ne fallait pas rêver, quand on a huit ans on n’est loin d’être un adulte. Même si Nathaniel était un enfant mature, responsable et intelligent, il lui restait une chose… Son innocence. Et ça même son père ne la lui retirerait pas. En effet les autres s’en chargeraient bien assez tôt.

Illusions déçues, rêves déchus, espoirs bafoués, ignorance gâchée, enfance écrasée, tout ça pour une innocence dévastée. Les gamins d’onze ans n’ayant pas reçu une éducation visant à les transformer avant l’heure en Grand avaient réussi à faire rentrer Nathaniel très rapidement dans cette caste réservée aux gens majeurs. Et s’il s’était enfermé dans des contes ce n’était pas par enfantillage. C’était par peur… Une peur terrible du monde extérieur. Alors évidemment un adulte qui verrait un enfant d’onze années lire un conte de fée s’accablerait en disant qu’il est resté dans le pays des mômes. Mais après tout n’en était il pas un - môme ? Pour les autres adultes, ceux de l’extérieur, ce côté enfantin s’attachant au monde de l’imagination eut un côté très attachant. Pour tous… Sauf un, son père, pour qui voir son enfant qu’il avait érigé sur un piédestal pour en faire un homme était une véritable honte que de le voir lire un livre qu’il classait comme étant : Un livre pour fillettes.

C’est ainsi que grandit le jeune Nathaniel Duncan. Dans la compassion des adultes et dans la haine de son père.

Honneur. C’est une des principales qualités que son père a tenté de lui éduquer, sans y parvenir vraiment puisque étant trop honteux de son statut de résistant, il préférait perdre la face et montrer un visage plus sombre que le sien. Il n’avait pas de quoi avoir honte mais pour ce garçon que l’on avait élevé dans une vision plutôt vieillotte des choses, il semblait que le fait de perdre pied n’avait rien d’honorant. Pour Nathaniel le fait de cacher sa véritable face au monde revenait à faire tomber les principes sous lesquels son dos croulait dans la boue. Après tout qui n’avait jamais eu envie de tout laisser tomber à un moment ou à un autre et de se mettre à hurler sa haine sur les gens qui le méritaient, à murmurer son amour pour l’être chéri. C’était un désir implacable qui ne lâchait pas un jour, pas une minute le jeune Nathaniel Duncan.

« AÏE ! »

Ce simple mot résonna en échos pendant quelques centièmes de seconde dans les vastes corridors de Poudlard. Ce fut la seule chose qui put s’échapper de la bouche de Nate à se moment là. En effet il venait de se prendre un mur qu’il n’avait pas vu arriver. Et le pas qu’il fit tout en claudiquant lui fit percuter l’angle du mur dans le dos. Nathaniel se refusa un second cri, et il glissa contre le mur, se qui eut pour résultat d’entailler sa peau de façon plus que superficielle. Sa mâchoire se crispa, et dans ses yeux perlèrent des petites larmes qu’il contint non sans difficulté. Malgré la douleur un autre sentiment l’emplissait. La colère, il était en colère contre lui-même de n’avoir pas regardé devant lui, et de ne pas avoir fait attention au mur derrière. Il sentait déjà le liquide de vie lui glisser entre les reins. Vite, la salle de bain, il fallait désinfecter ça et un bon coup de savon ne lui ferait pas de mal.

La salle de bain de situait justement à cet étage, une chance car chaque pas lui faisait ressentir une douleur grandissante. Il entra bientôt avec force et s’écroulant de tout son poids dans la salle. En face de lui se tenait un très grand bain, qui ressemblait à une piscine. Il savait qu’elle était là mais il n’avait jamais eu l’occasion d’y faire un séjour, et il n’allait pas commencer aujourd’hui. Il entra donc dans une des salles de bains dans laquelle trônait une magnifique baignoire, d’une taille peu commune. En effet pour quiconque cela ressemblait plutôt à une mini-piscine. Enfin il y avait de la place pour deux personnes, si toutefois ces deux là n’étaient pas très grosses. C’était une bassine assez volumineuse quoi. Il sentait maintenant le sang qui passait entre ses fesses, et cette sensation n’était pas agréable du tout, il fallait l’avouer. Il retira donc ses vêtements, et entra nu, dans la baignoire. Le premier contact fut froid, il n’avait pas encore ouvert l’eau et déjà le sang entamait la descente jusque sur sa cuisse. Quand il ouvrit l’eau la baignoire se remplit dans les quelques secondes. La mousse se fit voir comme un léger nuage blanc aux odeurs agréables. Il s’enfouit dans l’eau. Et cette dernière ne tarda pas à devenir rosée. Son sang coulait abondamment, il prit alors une coulée de savon bleu qu’il fit glisser sur la longue plaie.

« Argh… »

Fut la seule syllabe qu’il prononça. La profondeur ne cachait pas grand-chose de son corps, tout au plus le bas des cuisses. Nathaniel ne prenait pas garde, il se savait seul, enfin se pensait, et donc sa nudité ne le gênait pas. D’ailleurs en regardant bien il n’avait pas de quoi être gênait par son corps. Il était un athlète comme les autres, des muscles saillants mais pas au point d’en devenir vulgaire. Le niveau de l’eau montait, maintenant l’eau lui couvrait le haut des cuisses. Quand un bruit l’alerta, un bruit très innocent en temps normal il tomba dans l’eau, et resta sous l’eau deux ou trois secondes. Quand sa tête sortit de l’eau rien ne semblait avoir bougé. Mais sait-on jamais, peut être que quelqu’un était entré et se cachait… Un voyeur ?

Par peur d’être observé Nathaniel ne fit sortir que son torse. Il ne manquait plus qu’une personne étrangère voit ses fesses ou même son sexe ! C’était un peu gênant comme situation. Alors par humour et en se doutant qu’il n’y avait personne Nate lança un petit défi :
« Allez déshabille toi et viens me rejoindre ! »
Ce n’était pas une gaffe juste une blague à un courant d’air.

**N’empêche j’ai eu la trouille ! C’est quand même pas cool de se taper des frayeurs pareilles. Et le coup du viens me rejoindre, c’était un peu con de parler à des bruits que je n’ai même pas identifier, puis c’est pas comme si quelqu’un allait sortir nu pour me rejoindre si ?**

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