Ce ne sont que des souvenirs [PV Tara]

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Depuis combien de temps est-elle alliée à lui ? Depuis combien de temps supporte t-il la présence d’un Autre ? Il ne le sait lui-même. Les jours défilent et Severus n’a plus aucune notion du temps depuis un moment déjà. On a toujours dit de lui qu’il n’était qu’une ombre, et bien ces gens là n’avaient pas tords. Il s’est toujours contenté de suivre le mouvement mais malgré tout il a toujours été différent. Simplement parce qu’il appréciait la Magie Noire, parce qu’il avait un physique étrange, et autres… Il en serait presque à rire aujourd’hui. De son passé, de son sort… De leur sort, une simple potion avait réussi un exploit pareil. Un bon dans le futur, le Prince de Sang Mêlé, car tel était son surnom n’aurait pu espéré mieux. Plus de Potter, de Maître… Plus personne, à part Sylla. Ame, fantôme du passé qu’il avait accepté. A présent il partageait son corps, son esprit avec quelqu’un. Quoi de plus dérisoire pour un Solitaire comme lui que de partager avec quelqu’un ? Il en serait presque devenu fou si sa raison n’avait pas repris le dessus sur lui.

¤ Sylla ¤ * Tu sais, je crois que tu deviendras fou si tu continue à te poser autant de questions Severus. *

Cette voix, il n’était pas rare que l’Ame Perdue se manifeste dans sa tête, qu’elle émette ses commentaires sur telle ou telle chose. Qu’elle lui dise ce qu’il devait faire. Mais Severus était Maître de lui-même, pour le moment. Jamais Sylla ne prendrait possession de son corps. Elle lui avait offert beaucoup certes mais Severus n’avait jamais été redevable encore quelqu’un, alors envers un Ame…

¤ Severus ¤ * Cesse d’intervenir pour des paroles qui n'ont aucun intérêt… Je pourrais aisément te mettre dans une petite fiole et t’y enfermer à jamais… Est-ce ce que tu souhaites ? *

Un demi sourire s’était affiché sur le visage du jeune Serpentard. Toujours ce même combat avec la Petite Voix. C’est ainsi qu’il l’avait nommé, cette Ame Perdue. Et dire qu’il pourrait être aisément prit pour Schizophrène à rester ainsi pendant quelques minutes, le regard vide de toute expression… Essayant de faire taire Sylla.

Bien entendu qu’il ne pourrait jamais mettre ses menaces à exécutions. Il avait eu beau être Maître de Potions et excellent Sorcier, ce qu’il est toujours d’ailleurs, enfermer une Ame qui partage votre corps n’était pas possible pour lui mais il ne pouvait qu’espéré que la Petite Voix le prenne au sérieux, ce qui apparemment était le cas puisque Sylla s’était tu… Probablement vexée de ne pas être écoutée. Et dire que Sylla pouvait être des plus aimables comme des plus désagréable, en particulier lorsque Severus a le malheur d’être en colère… Mais tout ceci n’était qu’ordinaire à ses yeux. Bien qu’il aurait tout donné pour que la Petite Voix ne soit pas dotée de parole.

Ce petit conflit avait probablement duré cinq minutes tout au plus mais assez pour que le Mangemort soit exaspéré. Et fort heureusement pour lui la voix s’était manifesté pendant l’un des rares moments où il est seul, autrement dit perdu dans les méandres du château.

Lucius, Bella et Fenrir… Severus aurait du se trouver avec eux, les Trois Autres… Mais il avait toujours été le plus Solitaire, le plus froid avec les autres. Même avec ceux qu’il connaissait depuis fort longtemps à présent. Mais jamais le mot amitié n’aurait pu qualifier la relation qu’il y avait entre ces quatre personnes, simple obligation de politesse… Parce qu’ils avaient été Mangemort et après ? A présent, leur Maître était mort, Severus aurait pu vaquer à ses occupations mais certaines choses l’en empêchaient, comme ce désir de vouloir les corrompre tous autant qu’ils étaient… De s’amuser, leur faire peur, de faire régner le Mal dans ce château… Tout ceci n’était du qu’à la présence de Sylla…

Voila à présent plusieurs heures que le Vert et Argent arpentait les cachots, ces lieux autrefois des plus redoutés par tous les élèves de Poudlard mis à part les Serpentards… Il était étrange de revenir sur ces lieux. Oh non pas que la nostalgie réussissait à prendre place chez Severus, loin de là d’ailleurs mais il ne parvenait à imaginer qu’il avait fait un bond de cent cinquante ans et que tout était resté de même, mis a part la disparition des enseignants… Il était passé devant son ancien bureau, qui l’avait occupé après lui ? Bien entendu qu’il n’aurait pas du se soucier de tout cela, mais Severus aurait voulu savoir… Juste par intérêt personnel.

Les cachots avaient toujours eu de quoi repousser les plus courageux, d’ailleurs il n’avait jamais croisé de Gryffondors. Mais quel élève aurait été assez fou pour oser tenter le diable et venir dans le dit repère du tant détesté Professeur Rogue ? Personne, peut-être Potter si on y réfléchissait bien mais après ? Il fallait être suicidaire en ce temps là. Toujours si humides et glacés, chose que Severus avait toujours apprécié.

Le jeune homme venait de s’arrêter devant une porte de chêne. Un sourire s’était dessiné sur ses lèvres. Non pas un sourire de joie, cela aurait trahi la personne froide qu’il est, mais un sourire amer. La salle de Potion… Lieu où toutes les maisons perdaient plus de points qu’elles ne pouvaient en perdre en une journée entière. Lieu où Severus s’en était donné à cœur joie… La main blafarde de l'ancien Directeur de Serpentard s’était posée sur la porte, la poussant avec une certaine nonchalance. La salle n’avait en rien changé, toujours identique à elle-même. A l’image du Professeur qu’il avait été. Ö combien sinistre et déplaisante.

Qui aurait l’idée de s’aventurer dans ces lieux ? Il n’avait espéré Personne. Mais justement c’est lorsque Severus se met à espéré que le contraire arrive. Des bruits de pas venaient de briser le silence imposé par les cachots, ces lieux froids et dénués de présence. Une personne approchait et cela pour le grand malheur du Mangemort qui avait tout fait pour fuir les autres étudiants… Tapis dans l’ombre, il attendait de voir si le perturbateur avait quelque chose d’intéressent…

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Les souvenirs... les souvenirs... Rarement intéressants à fouiller. Toujours pénibles à ressasser. Y a-t-il déjà eu une seule personne qui ait eu une vie uniquements composés de souvenirs agréables ? Cela m'étonnerait beaucoup. Et je ne crois pas que ça arrivera un jour. Tara non plus. Elle est songeuse. Cela ne lui arrive pas souvent. Elle est en train de les examiner, ses souvenirs. Elle les prend un par un, les décortique, les repose dans un coin et prend le suivant. Il y en a certains qu'elle aimerait mettre dans une Pensine à jeter au broyeur à ordures ensuite. Malheureusement, elle n'a pas de Pensine sous la main. Son regard est absent, parfois marqué d'une étincelle de fureur ou de tristesse. Elle déambule dans les cachots, ses chaussures claquent contre le sol de pierre froide. Elle marche depuis une bonne heure déjà. Elle n'a pas peur de se perdre, même si elle s'est enfoncé assez profondément. En réalité, elle ne s'en est même pas rendue compte. Un chatouillement qui affleure son bras gauche la sort brusquement de sa transe. Elle sursauta, brandissant sa baguette magique. Une toile d'araignée. Ce n'était qu'une toile d'araignée. Mais Tara frissonna. Elle s'éloigna rapidement à reculons, et se massa un instant le bras afin de faire partir la désagréable sensation qui l'avait assailli. Elle se rendit soudain compte que, perdue dans ses pensées, elle était allé beaucoup trop loin dans les cachots labyrinthiques. Elle alluma sa baguette et commença à marcher lentement, lentement... Un souvenir obsédant ne voulait pas retourner dans son tiroir. Il tournait à la surface de son esprit, refusait obstinément de s'en aller.

***En première année... à moins que ce ne soit sa deuxième. Oui, c'était ça. Sa deuxième année. Mais, c'était la rentrée... Elle se promenait dans les cachots, comme à présent. Un hululement la fait sursauter. Pas un hululement de chouette ou de hibou. Plutôt un houhou de fantôme, comme on en voit dans les films moldus. Bien évidemment, la jeune Tara n'a pas peur des fantômes. Encore heureux, puisque le château en est plein. Mais l'atmosphère est inquiétante. De plus, c'est la nuit. Oui, Tara n'a normalement pas le droit de sortir du dortoir. Mais quand on est pris d'insomnie, que voulez-vous faire, sinon sortir vous promener le temps que le sommeil revienne ? Bref. Tara est à présent dans les cachots, sur les nerfs à cause de ce bruit étrange. Il revient. Cette fois-ci, c'est plus quelque chose comme "Fffff" Un bruit de feuilles mortes. Ou une cape qui traîne au sol. Tara ne comprend pas d'où vient cette peur qui à présent lui étreint le coeur. Et puis, alors qu'elle tourne un virage, elle aperçoit… Orphée. Orphée, sa soeur, qui aborde un sourire sardonique. Elle est sale. Très sale. Couverte de terre. Et elle murmure d'une voix rauque, grave et ironique, une voix qui n'est pas la sienne :

- Tara... Je te hais... Je te déteste... Tu ne parviendras jamais à atteindre mes sentiments !

Orphée éclate d'un rire strident. Elle tend ses mains terreuses vers Tara qui n'ose bouger. Elle ne peut pas. Elle est pétrifiée par la peur. Les mains sales d'Orphée saisissent ses bras. Elle hurle de terreur. Elle est prête à s'évanouir. C'est ce qu'elle finit par faire. Elle se sent glisser sur le sol.
Lorsqu'elle se réveille, plusieurs heures se sont écoulées. C'est l'aube, à présent. Elle frissonne au souvenir du cauchemar qu'elle a fait. Sauf que ce n'est pas un cauchemar. Il y a de la terre, là, sur ses bras. Elle pâlit. Court aux toilettes. Se frictionne les bras, une fois, deux fois, trois quatre, cinq, six, sept fois. Elle se sent un peu mieux. Après renseignements, elle apprend qu'elle a rencontré un épouvantard cette nuit-là.***

Tara secoua la tête, voulant chasser cette idée irritante. Elle n'avait que douze ans, c'était normal qu'elle ait eu peur. Elle savait comment chasser un épouvantard, maintenant. C'était élémentaire. Un simple coup de baguette magique. Une malheureuse formule. C'était, si j'ose les jeux de mots un peu lourds, d'une simplicité ridicule. Curieusement, Tara commençait à ressentir la même impression de peur, qui s'infiltrait partout en elle. Elle brandit sa baguette d'une main ferme, et se dit à voix haute pour se donner du courage :

- Crystal, tu es une Parker. Une sang-pure. C'est pas trois couloirs de cachots qui vont t'effrayer. Tu y as déjà été plein de fois.

Elle continua à marcher d'un pas ferme, la tête haute. Aucun danger. Des épouvantard, elle en avait battu un certain nombre depuis cette mésaventure. Elle marcha encore pendant cinq minutes. Et brusquement, elle s'arrêta net.
Une porte qu'elle avait toujours vu fermée était... grande ouverte. Il était vrai qu'elle n'avait jamais essayé de l'ouvrir. Vrai aussi qu'il y avait une sacrée quantité de poussière sur la poignée, et quand bien même elle serait parvenue à la toucher, elle n'aurait pas vu l'intérêt d'aller dans ce qui était sûrement une ancienne salle de classe. Mais là...
Ses chaussures résonnèrent plus fort lorsqu'elle entra dans ce qui était effectivement une classe abandonnée. C'était assez grand. Tara constata la présence d'un placard à ingrédients dans le coin de la pièce. C'était sûrement une salle de potions autrefois. Curieusement, elle ne voyait personne. Elle baissa sa baguette, le pressentiment que quelque chose allait se passer ne l'avait pas quitté, mais... elle commençait à avoir mal au bras xD Après avoir de nouveau jeté un oeil dans tous les angles, elle se décida finalement pour un banal :

- Qui est là ?

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L’obscurité des lieux, une chance pour Severus. Le piège était en train de se refermer lentement sur cette jeune fille qui avait laissé la curiosité s’installer, l’amener à rentré dans la salle de Potions abandonnée depuis tant d’année et manifestement qui était condamnée. Pourtant il l’avait ouverte et cela sans aucune magie mais peut-être que Sylla y avait mit du sien… Peu importait il ne voulait pas entendre parler de l’Ame, pour le moment. Tant qu’elle ne lui sert à rien, Severus l’ignore. Un pacte, il devait être le seul à regretter, par instants.

Le pouvoir, la sensation d’être intouchable, certes tout ceci est plaisant, glorifiant mais encore une fois il avait scellé son destin par appât d’un pouvoir plus grand que jamais. Comme lorsqu’il s’était rallier au Lord. Le Mangemort l’avait trahi, allant demander de l’aide à Dumbledore, Sorcier qu’il avait tué, triste fin… Un simple Avada Kedavra, rien de plus, il aurait tant voulu s’amuser, montrer à Potter ce dont il était capable. Mais il était trop tard à présent et le gamin n’avait apparemment pas eu de descendant, ce qui était bien dommage, dans un sens… Aucune vengeance personnelle n’était possible. Oh, il trouverait bien un élève sur qui passer ses nerfs… Severus trouve toujours.

D’ailleurs cette jeune inconnue, qu’allait-elle devenir ? Un jouet pour Severus ? Ou une alliée ? Il n’était pas en mesure de juger pour l’instant. L’ancien Directeur de Serpentard se contentait de l’observer. Aucune peur dans sa voix, étrange. Severus fit un mouvement brusque, rapide, surprenant pour un humain dit normal. Il s’était retrouvé derrière la jeune Serpentard.

¤ Sylla ¤ * Une simple élève dans les sous sols de Poudlard, on pourrait s’amuser Severus, tu ne crois pas ? Regarde là… Vulgaire jeune fille, quelques sortilèges de tortures. La satisfaction de l’entendre hurler, n’est-ce pas ce que tu recherches ? *

La baguette du jeune homme venait de lui glisser dans la main. Il s’était approché plus que de raison, posant une main sur la taille de cette jeune personne, l’autre s’était posé sur son épaule, elle ne pouvait se retourner pour Le voir. Quoi de plus angoissant que de ne pas voir le visage de celui qui vous assaille ? De ne pas connaître l’identité de celui qui s’amuse contre votre gré ?

¤ Severus ¤ - On ose franchir les limites ? Pauvre petite. Un rictus s’était dessiné, lui donnant cet air qu’on lui connaissait autrefois, effrayant. Aimes-tu… Jouer ?

Les quelques torches qui ornaient les murs s’étaient allumées les unes derrières les autres, laissant alors apparaître la pièce dans toute sa splendeur, dans toute sa crasse acculée depuis tant d’années. Le Serpentard en aurait presque été furieux, sa salle de classe, qui était la limace putride qui avait osé un tel acte ? Un petit voyage dans le temps s’imposait, un petit voyage qui allait s’avérer impossible… Dommage pour Severus. Que celui qui avait fait ceci se sente chanceux.

Son regard onyx s’était reposé sur la jeune fille qu’il tenait contre lui, il ne lui donnait pas plus de quatorze ans, peut-être treize ? Severus ne pouvait savoir, mais là n’était pas le plus important… La mort frappe à tout instant sans se soucier de l’age ou du sexe de la personne. Alors que la demoiselle qui était contre lui meurt ou non, quelle importance ? Lui était la Mort en personne, délivrance pour certains, supplice pour d’autres. Quelle serait la réaction de la jeune imprudente ?

La porte du cachot s’était refermée brusquement, et cela sur simple demande, parce que Severus l’avait voulu, l’Ame avait exécuté l’ordre. C’était si plaisant, elle en deviendrait presque un bon larbin, avec le temps, il la dresserait. Pauvre d’elle, Severus n’était pas le plus facile à vivre. Mais plaindre une Ame serait démontrer sa folie… Douce pour le moment, qui commençait à s’emparer de lui, coulant peu à peu dans ses veines… Comme cette Magie qu’il affectionne tant… Noire comme les Ténèbres, fascinante pour les plus fous…

¤ Severus ¤ - Tant d’années ont passées et si vite. Qui es-tu jeune imprudente ? Que je puisse rajouter ton nom à ma liste.

Un rire léger, mais tout aussi glacé s’était échappé de ses lèvres. En fin de compte, il adorait cette nouvelle vie. Libre de ses actes, libre de tuer et de torturer. Tout ceci lui rappelait presque ses premières années aux ordres de Jedusor, du Seigneur des Ténèbres…

Les paroles étaient toujours murmurées au creux de l’oreille de cette jeune fille. Il se délectait de tout ceci, ces jeux auxquels il se prêtait si souvent. Ses lèvres avaient alors lentement quitter l’oreille de Tara, pour descendre vers son cou, simple baiser, celui de la Mort en personne. Et toujours avec cette même liberté de mouvement il s’était retrouvé devant elle, un sourire pour le moins moqueur affiché sur les lèvres. Son regard planté dans celui de cette inconnue pour le moins étrange…
¤ Severus ¤ - Une petite Vipère.

Une Serpentard, les maisons n’avaient plus d’importance pour lui, d’ailleurs aucun blason n’était affiché sur sa cape. Il prenait toujours soin de l’enlever. Le mot Serpentard en était presque collé sur son front, marquer sur sa peau… Inutile de le rappeler aux autres.

¤ Severus ¤ - Petite visite du château ? Est-elle plaisante ?

Le Serpentard s’était alors détourné de la jeune fille, il était inutile qu’il la maintienne, elle ne pourrait sortir d’ici que si il le voulait… Qu’elle hurle, frappe sur les murs, aucune importance. Il venait de s’appuyer contre un mur, nonchalant, un sourire toujours accroché sur les lèvres, pour le moins arrogant.

¤ Severus ¤ - J’en oublierais presque les politesses. Pauvre de moi… Je me nomme Severus. Enchanté.

Tout ceci n’était que mascarade, il voulait simplement jouer avec elle. Tara, petite Serpentard qui rejoindrait les Autres, ceux qui par malheur avaient croisé la route du Maître des Potions.

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Ce souvenir irritant l'avait enfin laissé en paix. Mais la peur, la même peur insidieuse que ce soir-là, à ses douze ans, l'assaillait de tous côtés, s'infiltrait en passant par chaque pore de sa peau. Ce n'était pas vraiment de la peur, par ailleurs, plutôt… un mauvais pressentiment. Peu de gens avaient eu la malchance de connaître la peur, la vraie, pas celle causée par une créature magique se cachant dans les placards… Tara ne la connaissait pas, la vraie peur. Elle avait connu beaucoup de sentiments déjà malgré son jeune âge. L'amour, la haine, la tristesse, la supériorité et les blessures de l'âme… j'en passe et des meilleures. Mais la peur, celle qui vous pétrifie, qui vous gèle le cerveau et les pensées, non, elle ne l'avait pas rencontrée. Du moins… pas encore. Severus et Sylla allaient-ils la lui faire connaître ? Qui sait… Tout dépendait d'elle et de son sang-froid. Allait-elle réussir à le conserver ? Ah ah.. C'est ce que nous allons voir…
La jeune fille sentit plus qu'elle ne l'entendit un mouvement furtif et rapide. Si rapide, en réalité, qu'à la simple lueur vague de sa baguette, elle ne vit rien du tout. D'autant plus qu'une baguette, même allumée, si elle prolonge un bras tombant le long du corps, n'est guère utile… Mais, même si la pièce avait été baignée de la plus vive des lumières, l'on aurait sans doute pu apercevoir qu'une vague traînée floue. La verte et argent tressaillit légèrement en sentant un torse frôler son dos. Quelqu'un de plus grand, beaucoup plus grand qu'elle. Tara n'aimait guère être dominée. Elle aimait encore moins la proximité qui s'était instaurée entre l'inconnu et elle-même. Tout se passa en une seconde à peine. Tara voulut se retourner, reculer, éclairer de sa baguette le visage de l'inconnu. Elle ne put rien faire de tout cela.
Le jeune homme l'enlaça à la taille de son bras gauche, empêchant tout mouvement de son bras à elle, et par là même la défendant d'utiliser sa baguette. Il l'enserra étroitement, l'emprisonnant contre lui, afin qu'elle ne puisse plus faire un mouvement. Son autre main alla prendre place sur l'épaule de Tara. Elle ferma à demi les yeux, ce maudit pressentiment allant croissant dans son esprit. Elle se rappelait les sombres événements qui avaient couverts Poudlard ces temps-ci. Il n'y avait pas si longtemps, une semaine, deux tout au plus ? un nouveau cadavre avait été découvert. Etait-ce l'inconnu la maintenant contre lui le responsable de ces mystères ? *Hey, calme-toi* se morigéna-t-elle. *C'est probablement un simple étudiant qui s'ennuyait et qui a décidé de faire une farce de mauvais goût.*
"Pauvre petite." Tara fit une horrible grimace à l'énoncé de l'adjectif. Quand bien même il n'aurait soulevé aucune allusion, ce qui était sans doute le cas, cela l'aurait énervée. Elle n'eut pas le temps de trouver une réplique suffisament cinglante que son assaillant enchaînait sur une question. Le ton en était affreusement ironique.

- Tout dépend à quel jeu… et quel rôle je possède.

Aucune peur ne s'entendait dans sa voix. Aucun frisson ne paraissait sur son visage. Mais toutes ses émotions du moment tourbillonaient dans ses yeux. Un éclair de stupeur traversa son regard lorsque toutes les torches de la salle s'enflammèrent, l'une après l'autre, et éclairèrent la scène dans toute sa splendeur – ou son horreur. La pièce était d'une crasse assez impressionante. Deuxième grimace de dégoût du côté de Tara. Elle voulut reculer un peu, s'éloigner de tous les nids à microbes qu'il y avait ici. Elle ne put évidemment pas, collée qu'elle était à l'étudiant.
Et un deuxième éclair de stupeur… La porte venait de claquer sinistrement dans son dos. L'inquiétude augmentait désormais au rythme de dix questions par seconde. Comment la porte s'était-elle fermée ? Dans les sous-sols, il n'y avait pas de courants d'air, et de toute les façons, elle était bien trop lourde… Etait-ce le jeune inconnu qui l'avait claquée ? Mais il n'avait pas bougé de derrière Tara, et sa baguette n'était pas pointée sur la porte, occupé qu'il était à interdire tout mouvement à la jeune fille. D'ailleurs, sa baguette était pointée en direction de la gorge de Tara. Peut-être juste une coïncidence. Il n'empêche que lorsque la verte et argent le remarqua, une impression désagréable lui traversa le dos. Celui qui a inventé les pressentiments aurait mieux fait de rester couché ce jour-là…
Rajouter son nom à la liste. Qu'entendait-il par là ? Un rire sans joie retentit. De la part de l'inconnu. Mais aussi de Tara.

- Ta liste ? Mais vas-y, explique-toi, je brûle d'entendre ce que tu comptes faire de moi…

Elle ne lui avait pas dit son nom. Elle ne se présenterait pas tant que lui n'aurait pas décliné son identité.
Elle sentait le souffle de l'inconnu contre son reille, puis sa bouche descendit vers son cou, pour y déposer un unique baiser. Nouveau frisson du côté de la cinquième année. Ce n'était pas un baiser d'affection, c'était un baiser porteur de promesses de souffrances. Et puis, aussi rapidement qu'il était arrivé derrière elle, il se retrouva devant. Tara vit enfin son mystérieux assaillant. Elle ne l'avait jamais vu. Quoique… En fouillant dans sa mémoire, elle se rendit compte que si. Un élève qui ne payait pas de mine, qu'elle avait entr'aperçu une fois, dans la salle commune, seul en train de lire un livre. De magie noire, malgré la distance, Tara avait reconnu la couverture. Sur le coup, elle ne s'en était pas inquiétée. Tant de Serpents lisaient des livres de ce genre… Mais cette petite information prenait à présent un tout autre sens. Il arborait un sourire moqueur, effrayant par l'absence de joie qui y figurait.

- Une petite Vipère.

Tara ne réagit pas. C'était une information, pas une question. Elle constata qu'il avait quant à lui retiré son blason. Elle se demanda pourquoi. Elle ne posa pas cette question futile. Elle s'en posait d'autres bien plus importantes. A défaut de vouloir pour le moment interroger le jeune homme, ce fut lui qui lui posa une question.

- Non. Petite visite de mes souvenirs. Plaisante ? Tout dépend de ce que tu entends par là.

L'inconnu s'était à présent adossé nonchalament à un mur. Tara pensa un instant à s'enfuir, mais elle avait eu un aperçu de la vitesse à laquelle pouvait se déplacer le jeune homme, si bien qu'elle n'essaya même pas.
Severus. Ce nom ne lui disait rien. D'une voix froide, elle répondit :

- Crystal. Pour ne pas vous servir.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça. Elle le regrettait presque. Mais il ne servait à rien de se lamenter, elle verrait bien la réaction de ce Severus. De toute les façons, elle sentait que cette rencontre allait mal finir depuis le début.

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Ce sujet est verouillé et entreposé dans le forum Pensine vu que l'ancien Severus n'est plus là.

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