Impero :: The damned Souls
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 Nothing else matters... [PV Lucius]

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Sherkane L. Aberkane
Serpentard
Sherkane L. Aberkane


Féminin Nombre de messages : 55
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Année et âge du perso : || 16 ans || Sixième année ||
Maison : Serpentard
Coeur ? : Aussi fragile et acéré que la glace, seuls les plus habiles sauront ne pas s'entailler dessus...
Date d'inscription : 16/09/2007

Feuille de personnage
Citation - dicton: Cher, seras-tu mon lapin blanc ? Joindras-tu la reine de coeur dans son thé de fous ?
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Dons: Ne jamais mentir. Il n'y a que la vérité qui blesse...

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MessageSujet: Nothing else matters... [PV Lucius]   Nothing else matters... [PV Lucius] Icon_minitime1Mar 10 Juin - 16:08

    « Je suis une pouffe. De celles que vous ne pouvez supporter ; de la pire espèce, une pouffe dans son manoir immense, mieux habillée que la maîtresse du Ministre de la Magie en personne. Si vous êtes militant dans une quelconque association caritative ou bien vendeur dans une boutique de prêt-à-porter pour mages et sorciers de luxe, vous me souhaitez sans doute la mort, à moi et à mes semblables. Mais on ne tue pas la poule aux œufs d’or, n’est-ce pas ? Aussi mon engeance insolente perdure-t-elle et prolifère-t-elle, encore et encore.
    Je suis le symbole éclatant de la persistance des différences entre classes sociales, l’incarnation des Privilèges, l’effluve capiteux de la Richesse. Embrigadée dans le tourbillon polycéphale des tentations ostentatoires, je suis la muse du dieu Paraître sur l’autel de qui j’immole outrageusement chaque mois l’équivalent de votre salaire ou de mille ans de votre argent de poche.
    Vous savez, le monde est divisé en deux, il y a vous, et puis il y a nous. Sibyllin, certes. Je m’explique. Vous avez une famille, un bon emploi, une maison que vous n’avez pas fini de payer. Réseau des cheminées saturé, boulot, dodo, si vous avez de la chance. Froid, mépris et mendicité dans l’Allée des Embrumes pour les moins bien lotis. Votre avenir sera banal, répétitif. Votre flopée de gosses, s’ils ne sont pas trop arriérés, obtiendra ses ASPIC, vous serez fier d’eux. A leur tour, ils vous amèneront leurs gniards en vacances. Vous êtes un Sang-Mêlé de basse catégorie, sans histoires. Au global, vous n’êtes qu’un bourgeois moyen, cela pourrait être pire. Vous pourriez vivre dans la rue, ou vous pourriez être des nôtres...
    Mais qui sommes-nous ?
    Nous sommes ceux qui peuvent tout faire, tout avoir, puisque nous pouvons tout acheter. Nés avec une petite cuiller en argent dans nos bouches VIP, nous enfreignons gaiement toutes les règles car la loi du plus riche est toujours la meilleure. Et, admettons-le, c’est jouissif d’agiter notre abondance-décadence devant la lie des Sang-de-Bourbe, sous le nez de la pauvreté roide et vertueuse. Avec hargne, ils jettent l’opprobre sur notre honteuse conduite. Ils veulent nous donner mauvaise conscience d’être fiers d’un patrimoine génétique qu’ils n’auront jamais, d’un fric qu’ils ne posséderont jamais. Raté. Moi c’est un peu différent, ma mère est une moldue, mais elle, elle est belle. Or, dans un monde où la laideur et l’impureté sanguine ont été épurées à coups de mariages consanguins, où l’esthétique et le superficiel alliés au compte en banque sont des maîtres mots, du moment que vous possédez de quoi vous offrir plusieurs manoirs et le physique avantageux adéquat, on ne vous posera pas de questions. Mais n’allez pas croire pour autant que je vis dans la facilité : ma popularité, c’est en m’imposant dans les bons milieux et en appliquant sur moi-même des principes rigoureux – toujours privilégier le beau, l’esthétique avant tout, jamais de vulgarité – que je l’ai gagnée. Sinon, qu’aurais-je été ? Probablement l’une de ces demi-mondaines arrivistes au Sang Mêlé destinées à se faire entretenir par un fils à papa au sang mieux bourré de millions, ou par un autre parvenu mâle. Somme toutes, j’aurais pu être comme vous, ou comme vos enfants. Sauf que je ne le suis pas, et ça, voyez-vous, c’est toute la différence. »


    Sherkane Liz Aberkane, fille d'Oona et d'Alastar Aberkane, reposa dans un soupir emprunt d'une sombre satisfaction sa plume de corbeau noire dans son encrier, puis relut d'un coup d'oeil léger les quelques lignes qu'elle venait d'écrire. Les petits caractères, étalés sur deux courtes pages parcheminées, jaunies par l'usure et le temps, se suivaient les uns après les autres, penchés en italique, sur le papier fripé. Une pouffe, oui. Jamais elle n'aurait toléré qu'on la nomma de la sorte, mais la jeune femme savait bien que c'était, hélas, le reflet qu'elle renvoyait. À vrai dire, elle n'en avait cure, voire même s'en moquait bien. Pire encore, elle en jouait. Plût à certains de la traiter de catin superficielle, que lui importait leurs jugements ? Oui, elle avait la richesse et l'esthétique de son côté, pourquoi donc n'en aurait-elle pas profité ? Oui, bien sûr, elle était descendante des classes aisées, de ceux qui avaient toujours à travers les siècles asservis les ouvriers, les travailleurs, autrement dit les basses classes. Oui encore, et cent fois plutôt qu'une, elle vénérait le paraître comme d'autres adoraient Merlin, ne laissait jamais au hasard le moindre, le plus infime détail de son apparence. Oui, elle avait de son allure et de son image un souci constant d'esthétique, recherchait l'originalité, le détail unique et irreproductible. Certes, elle se considérait comme nettement supérieure à la masse d'incapables et de brebis peuplant l'école. Bien évidemment qu'elle reniait superbement ces enfants de bourgeois ridicules à l'existence banale, ordinaire, sans goût. Elle était ainsi, avait été élevée de la sorte. Somme toute, ces principes s'étaient progressivement ancrés dans son esprit. Scrupules, remords et bonne conscience, elle ignorait allègrement le sens de tous ces mots. Qui tentait d'agiter sous son nez son idiote et sainte morale ne récoltait qu'un petit rire dédaigneux de princesse capricieuse. Que savaient-ils, tous ces prédicateurs pénitents, des efforts qu'elle avait fait pour en arriver là ? De son constant travail sur elle-même ? Eux tous, ceux-là mêmes qui lui reprochaient sa superficialité apparente, qu'ils jouissent de leur vulgarité, de la grossièreté de leur tempérament, jamais ils ne seraient capables de comprendre à quel point elle avait sublimé par ses propres moyens les défauts, les laideurs inhérentes à sa nature humaine.
    D'un geste sec et irrémédiable, comme pour mieux marquer la profondeur de sa rupture avec l'haïssable commun des mortels, Sherkane referma prestement dans un bruit mat le journal où elle consignait certaines de ses pensées les plus intimes. Elle n'écrivait pas pour quelqu'un, n'avait aucun espoir que son insignifiant recueil soit un jour découvert par une personne capable de mettre fin aux atrocités qui ébranlaient le vieux pensionnat anglais. Aucun désir non plus de retrouver son carnet bien des années plus tard, lorsqu'elle aurait atteint ses vingt ans ou plus. Non, elle n'écrivait que pour elle-même, pour figer l'instant présent, pour mieux se souvenir. Somme toute, rendre éternelles les expériences vécues, immortaliser son âme d'adolescente.

    Lentement, comme par crainte d'y percevoir un changement déplaisant, la fragile beauté de glace, caparaçonnée de froideur, releva la tête, examinant l'endroit où elle s'était abritée du monde, à la recherche d'un moment de solitude. Les grandes fenêtres ouvertes dans le mur laissaient voir les toits des différentes tours du domaine, offrant au visiteur une vue splendide sur le lac, le parc où se promenaient encore, malgré l'heure tardive, de rares étudiants imprudents, et les collines verdoyantes, au pied desquelles s'étendait la forêt interdite, peuplée de créatures étranges et maléfiques. Sherkane ne s'était jamais aventurée plus loin que la lisière de celle-ci, scrutant audacieusement les profondeurs abyssales de celle-ci, davantage pour sentir l'adrénaline pulser dans son corps et la crainte du danger faire palpiter son coeur plus vite que par réel désir d'en découvrir les moindres secrets. Ces sortes de souhaits stupides et insensés étaient l'apanage des Gryffondor, et elle était une vipère, noire, venimeuse, mais pas sotte. La poussière quatre fois centenaire répandue sur le sol indiquait la nature du lieu: Sherkane s'était abritée dans les greniers, dans les étages les plus élevés du château, là où personne ne venait jamais.
    Ces fameux greniers étaient d’ailleurs devenus le repaire favori de la princesse de glace : d’une beauté vieillie et ternie par le temps, ils contenaient nombre de trésors gracieux, élégants et qui occasionnaient chaque fois de véritables chasses pour la jeune fée. Les espaces presque illimités qu’ils contenaient offraient là aussi l’occasion de promenades prolongées et de folles poursuites entre elle-même et ses fantômes familiers. Ici, la mélodie aigrelette d’une boîte à musique poussiéreuse rythmait ses longues errances ; là, un buste moqueur, revêtu d’une robe de voiles aux couleurs défraîchies. Ne restait plus pour la contempler qu’un portrait à l’huile estompée que l’inexpérience ou la distraction du peintre avait crée sans regard. Tout en ce lieu était propice aux souvenirs nostalgiques : c’était avec son frère que Sherkane, lors d’une réconciliation éphémère, avait exploré pour la première fois cet endroit merveilleux ; le galop des rats au-dessus des plafonds, le glissement d’une lettre centenaire oubliée devenaient alors prétextes à des peurs désirées, à de rassurantes étreintes. Tous deux encore très – trop – proches de l’enfance prenaient plaisir au jeu lui-même, s’amusant ainsi à se courir après pour mieux se retrouver. Mais quand ils s’étaient rejoints c’était un trouble malsain qui prenait place entre eux, et ils s’écartaient avec une étrange indécision, embarrassés l’un par l’autre.

    Sherkane fronça les sourcils à l'évocation de Lucian : si son frère faisait un minimum d’efforts, les filles – et sans doute même les garçons – tomberaient à ses pieds comme autant de poires mûres. Elle aurait apprécié qu’il prît davantage soin de lui-même et de sa réputation, non seulement pour lui-même mais ne serait-ce que pour la sienne ; Lucian était la tâche dans sa perfection. Sa tâche, oui. Mais par là même, ne sublimait-il pas la splendeur et l’éclat du reste ? Et avait-elle vraiment envie de le voir devenir populaire, de, peut-être, voir à son bras et pendue à ses lèvres l’une de ces mêmes dindes qui lui servaient, à elle, de parterre d’admiratrices ? De paillasson sur lequel elle essuyait ses Doc Martens ? Non. Oh, non. Oser imaginer le regard triomphant, suprêmement supérieur de la volaille élue reine du poulailler posé sur elle ; pire que tout, imaginer son Lucian, son valet, son grand frère adoré trônant aux côtés d’une poule était au-dessus de ses forces. Proprement insupportable. Elle le tuerait plutôt que de laisser advenir un tel sacrilège. Elle était la reine, la seule à pouvoir infliger à Lucian de délicats supplices, l’unique à pouvoir extraire de ses lèvres les mots suaves de poisons insoupçonnés. Il était à elle, il était sa petite chose, il lui appartenait…
    Sherkane secoua violemment la tête. Merlin, elle devenait aussi possessive et obsédée que son frère. Elle tolérait de moins en moins, les jours passants, de voir une quelconque fille s'approcher de lui, proférait les pires menaces de mort et de torture à l'encontre de cette femelle qui lui volait sans scrupules l'attention et l'amour de son frère bien-aimé, parfois même elle faisait à Lucian des scènes retentissantes. Ses amis et ceux de Lucian ne parlaient plus que de l'étrange couple de frère et soeur qui passait son temps à se disputer pour aussitôt reprendre une éternelle, éphémère et très étroite réconciliation...
    Car l'aîné et la cadette ne cessaient d'être attirés l'un par l'autre comme deux aimants, bien que Sherkane par sa froideur et son caractère naturellement autoritaire et imposant résistât plus facilement que Lucian. La dernière fois qu'il l'avait enlacée, passant son bras autour de sa taille mince et promenant sa main dans son dos, elle l'avait repoussé loin d'elle pour mieux lui échapper comme quand, enfants, ils jouaient à se courir après pour s’attraper et qu’alors, toujours perdante, la petite Shery riait aux éclats sous les chatouilles de son grand frère. Mais aujourd’hui, la petite fille désormais presque femme ne souriait plus, le jeu était fini, et le naïf plaisir enfantin qui semblait ne jamais devoir se muer en douleur servait aujourd’hui la colère et la provocation.

    La verte et argent laissa échapper un profond soupir plein de désillusion. Elle se refusait obstinément à l'admettre auprès de ses rares amis, même à Meredith, mais son frère lui manquait, aussi bizarre fût-il. D'aussi loin qu'elle s'en souvenait, sa présence auprès d'elle avait toujours eu le don de la rassurer, de calmer son angoisse de la mort et sa terreur de l'abandon. Car la phobie de Sherkane n'était pas, comme tant d'autres, l'enfermement, l'eau, le feu, les fourmis ou quoi que ce soit, non: petite trouillarde, elle avait une peur bleue d'être délaissée ; telle était l'explication, la raison de cette présence permanente autour d'elle de toute une cour d'admirateurs et de camarades respectueux. Bien que Liz les détesta et n'éprouva, du plus profond de son coeur, qu'un franc mépris à leur égard, elle avait d'eux un besoin vital, essentiel. Besoin qu'elle maudissait par ailleurs chaque jour que Merlin faisait.
    Son visage glabre et aigu, excessivement pâle se releva vers la fenêtre, scrutant le manteau de la nuit qui lentement prenait possession de la terre et de ses habitants. Sous la lumière opalescente de la Lune, sa peau blanche et satinée, à peine teintée d’un léger rose, n’était pas sans rappeler un broc de délicate crème fraîche finement battue ; elle devait d’ailleurs en posséder la saveur. Sous le flot cascadant de ses cheveux couleur de nuit, il y avait les limbes de ses iris océanes, fixes et froides, inexpressives comme celles des statues, cruelles et dédaigneuse comme elles. Ce regard hautain, surtout, comme descendu des sphères d’un monde supérieur, glaçait par son indifférence, comme si même à l’agonie, il n’aurait cessé de se poser devant vous avec le plus égal stoïcisme, et peut-être au fond, une petite lueur d’amusement cruel.
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