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 Oh, douce folie! [Pv Kimberlay]

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Oh, douce folie! [Pv Kimberlay] Empty
MessageSujet: Oh, douce folie! [Pv Kimberlay]   Oh, douce folie! [Pv Kimberlay] Icon_minitime1Dim 23 Sep - 17:34

Douce lumière du jour qui, lentement, envahit la pièce, réveillant avec tendresse ses occupants. Un grognement échappa à plusieurs d’entre eux. Toutefois, la majorité sortit de son lit, les yeux cernés, n’ayant pu trouver le sommeil. Chacun de leurs gestes est marqué par la fatigue, la pression d’une nuit sans sommeil. Une demi-heure plus tard, tous ont disparu. Alors la couette du dernier lit se soulèva, et un jeune homme en sortit, et s’étira, tel le félin qu’il était. Oui, il était le guépard, le prédateur si rapide que ses proies ne pouvaient que succomber. Nu, mais resplendissant de puissance, il enfila rapidement une chemise noire, un boxer et un jean délavé. Un léger sourire carnassier étira ses lèvres après un rapide coup d’œil à sa glace. Il jeta un regard méprisant à la forme échouée sur son lit. Une femme, qui avait succombé à son charme. Une de plus. Il la releva sans douceur et la mit dehors. Les vaincus ne l’intéressaient pas. Seules trois personnes méritaient un peu de son respect. Ceux qui l’avaient accompagné dans le passé comme dans ce nouveau présent, ceux qui régnaient avec lui en maître sur ce château. Tous les autres méritaient à peine son attention. Ils n’étaient que victimes, cibles de sa cruauté. Il retrouva un léger sourire en repensant à la soirée d’hier. Quelle… délectation. Trouverait-il, un jour, un adversaire à sa taille ?

C’est sur cette question sans réponse qu’il sortit du dortoir des Serpentard, pour laisser ses pas le guider au gré de ses envies. Son esprit, lui était accaparé par les souvenirs, les images que ne cessaient de lui transmettre l’âme. Sylla. Etrange nom pour une incarnation du mal. Il lui semblait bien trop doux, trop… pur. Il ne convenait pas à l’idée qu’il se faisait d’elle. Pour lui, elle ne devrait pas avoir de nom. Elle n’existait qu’à travers lui, ne servait que ses propres intérêts. Oui, elle le faisait souffrir lorsque ces pensées impies traversaient son esprit, mais il s’en fichait. La souffrance, il la connaissait, l’avait fait sienne. Elle n’était qu’une autre face de sa personnalité liée à la folie. Qu’il était bon, parfois, de se laisser aller aux instincts les plus primaires, de s’abandonner à ses envies barbares avec minutie, intelligence. Un peu de doigté dans l’art de faire couler le sang, quoi de plus extatique ? Mais il ne devait pas tuer à tout bout de champ, comme semblait le souhaiter l’âme. Il fallait savourer l’attente, l’envie qui se faisait de plus en pressante, les frissons qui secouaient chacun de ses muscles, remontaient le long de sa colonne vertébrale… Et puis, la bête en lui était apaisée, ce matin. Il l’avait libérée la veille, et il la sentait encore ronronner dans ses entrailles.

Voilà pourquoi ce jeune homme était de si bonne humeur, bien que cela ne se manifestait chez lui que par ce sourire en coin et la flamme dans ses yeux noirs. Ah, ce puits insondable qui reflétait si bien son âme, hypnotisant à souhait. Le point culminant de sa beauté, de son charme. Oui, vraiment, qui saurait lui résister ? Quoiqu’il en soit, sachant qu’il ne trouverait pas la réponse de si tôt, il se décida à quitter sa rêverie éveillée pour se concentrer sur son environnement. Il reconnut évidemment en un clin d’œil le tableau marquant l’entrée du passage secret du quatrième étage. Combien d’années avait-il passé dans cet établissement ? Vingt ? Trente ? N’avait-il pas été le directeur de Serpentard, pendant au moins une décennie ? Si quelqu’un connaissait ce château sur le bout des doigts, c’était bien lui. Combien de fois avait-il emprunté ce passage pour espionner quelque dirigeant pour son ancien maître ? Qu’il avait été naïf, Dumbledore, de croire en la soudaine conversion d’une âme corrompue comme la sienne. Trop d’éléments s’étaient ligués pour le faire chuter dans les ténèbres. Il se plaisait à croire que dès sa naissance, il était prédestiné à vivre pour tuer, faire souffrir. Et quel plaisir d’avoir pu assassiné ce vieux fou, adorateur des moldus. Quel délice des sens de l’avoir vu le supplier du regard. Lui aussi s’était comme soumis à Severus. Quelle déception.

Guidé par ses souvenirs sur le chemin du passé, il entreprit de pénétrer à l’intérieur de ce couloir secret. Il devait sûrement être un des derniers à connaître la majorité des sorties. Toutefois, il lui semblait impossible de pouvoir un jour se repérer complètement dans ce labyrinthe. Mais cela, il s’en fichait pour l’instant. Il revivait ces instants exquis où l’adrénaline montait lorsqu’il espionnait Dumbledore. Car il savait que ce n’était pas sans risque. Peu de sorciers avaient osé défier cet homme à moitié fou, et pourtant si puissant et si intelligent. Peut-être quelqu’un d’autre que Severus aurait pu l’apprécier, mais certainement pas lui. Il ne pouvait que le mépriser. Après tout, n’avait-il pas succombé lui aussi ? N’aimait-il pas les ennemis du Vert et Argent ? Enfin, peu importe. Pas plus que tous ceux qui étaient tombés sous ses coups, il ne méritait de rester présent dans l’esprit du jeune homme.

Peu à peu, il pouvait presque sentir dans ses veines ce même feu qui l’habitait à l’époque, qui le brûlait, asséchait sa bouche. Imperceptiblement, son pas s’accélérait, suivant la marche folle de ses pensées. Puis il en venait presque à courir, savourant l’air frais sur son visage brûlant de connaître à nouveau ces saveurs si salvatrices pour son esprit, qui libéraient la folie, la jouissance. Il lui semblait chasser à nouveau. Mais cette fois, sa proie n’était pas humaine. Elle n’était constituée que d’idées, de sensations familières, et pourtant redécouvertes à chaque fois. Sylla se prêtait volontiers à cette perte de conscience, libérant de ses chaînes l’esprit du jeune homme, qui s’envolait sur des terrains connus et inconnus. Qu’elle aimait cela, l’âme. Cette perte de contrôle de la part de celui qu’elle possédait. Cet homme damné pour l’éternité, voué au mal et aux ténèbres. D’ailleurs, n’était-il pas la nuit ? Ne l’incarnait-il pas, avec son regard, ses cheveux, son sourire ? Sa peau d’albâtre ne faisait pas encore plus ressortir l’aura destructrice de son porteur ? Alors qu’ils succombent tous à sa démence, à ses caprices. La fièvre qui l’habitait, la frénésie qu’elle causait, tout cela n’était dû qu’à la haine. N’avez-vous pas encore compris que l’Homme ne peut supporter son fardeau seul ? Qu’il se sent bien plus rassuré quand un autre vit la même chose que lui ? Tout acte de torture vise à partager une souffrance trop longtemps contenue. Puis cette douleur devient plaisir, et c’est ce plaisir qui l’avait fait sombrer.

Puis, tout cessa. Aussi brusquement qu’il avait cédé, il redevint cet homme calme et réfléchi. Toutefois, il était pantelant, en sueur. Ses jambes tremblaient encore sous l’effet de ce brusque retour à la réalité. La cause ? Un bruit de pas. L’âme, déchaînée, souhaitait le voir tuer, baigner ses mains dans le sang de cet intrus. Et Severus peinait à reprendre le contrôle de son esprit, de son corps. Mais lentement, sûrement, il ramenait sa folie à ce qu’elle était quelques minutes auparavant : une partie de lui, mais enchaînée, cloîtrée dans un coin de son crâne. Ses yeux redevinrent insondables, hypnotisant. Mais une lueur y brillait toujours, attirante, comme la promesse d’une perte de soi. Il était le pêché, le fruit interdit, celui auquel on meurt d’envie de goûter. Mourez du désir pour lui, simples mortels, incapables de résister à cette aura. Ne sentez-vous pas le goût du pouvoir sur votre langue lorsque vous approchez de lui ?
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