Impero :: The damned Souls
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 Vos désirs font désordre... [PV Severus]

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AuteurMessage
Sherkane L. Aberkane
Serpentard
Sherkane L. Aberkane


Féminin Nombre de messages : 55
Age : 34
Année et âge du perso : || 16 ans || Sixième année ||
Maison : Serpentard
Coeur ? : Aussi fragile et acéré que la glace, seuls les plus habiles sauront ne pas s'entailler dessus...
Date d'inscription : 16/09/2007

Feuille de personnage
Citation - dicton: Cher, seras-tu mon lapin blanc ? Joindras-tu la reine de coeur dans son thé de fous ?
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Dons: Ne jamais mentir. Il n'y a que la vérité qui blesse...

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MessageSujet: Vos désirs font désordre... [PV Severus]   Vos désirs font désordre... [PV Severus] Icon_minitime1Mar 10 Juin - 16:03

    Lumière. Lentement, Sherkane ouvrit les yeux, posant ses iris océanes sur le feuillage mordoré d'un vieux chêne imposant étendant ses rameaux au-dessus d'elle. Sous sa main blanche et entre ses doigts fins glissaient les dernières feuilles mortes de l'automne disparu, pourries, noircies sur leurs bords déchirés, reflétant en quelque sorte les âmes épuisées des élèves après cet hiver glacial et éprouvant. Avec l'arrivée des grands froids, plus aucun étudiant ne s'était aventuré au-dehors des murs du domaine ; en dépit de ces précautions, les meurtres n'avaient fait que se multiplier, intra muros cette fois. Et la mignonne fée verte ne faisait aucun progrès. Ses recherches ne faisaient que se transformer un peu plus chaque jour en un champ de spéculations arides, où pas la moindre théorie plausible ne daignait apparaître. Allons bon, elle ne possédait peut-être pas la logique infaillible des bleus et bronze, certes, mais elle avait pour amie l'une des vertes et argent les plus intelligentes que pouvait bien compter la maison Serpentard. Bon Merlin, Meredith était un véritable génie de la raison, avec son aide, Sherkane aurait du finir par trouver... aucune machination, aucun crime n'était parfait ! Du moins, c'était ce que lui avaient appris les quelques romans policiers qu'elle avait eu l'occasion de lire.
    Mais le plus inquiétant n'était pas tellement l'effarante stagnation de ses recherches, non: Sherkane commençait à ressentir la solitude. De plus en plus claustrophobe les mois passants, elle ne supportait plus l'atmosphère de crainte étouffante qui sévissait au sein du domaine, et les angoisses de ses condisciples commençaient à la contaminer. En la moindre silhouette au coin des couloirs, elle croyait voir l'ombre des meurtriers. Entendre un camarade se plaindre, un membre de sa maison pleurer, lui hérissaient les nerfs et lui donnaient des envies de massacres.
    C'était pour échapper à ces tourments que la verte et argent s'était éclipsée aujourd'hui du château pour errer dans le parc désert. Les professeurs et le personnel disparus, Liz n'avait plus de comptes à rendre à personne et pouvait tout aussi bien aller et venir dans n'importe quelle partie du château, nul ne l'en empêcherait. Si elle tenait tellement à risquer sa peau, où qu'elle fut, ce ne seraient pas ses camarades qui viendraient la chercher, cela, elle le savait pertinemment.
    Et n'ignorait guère non plus que se promener seule en un lieu aussi désertique qu'était le parc à cette heure-ci était folie. Tout autant que s'allonger paisiblement au pied d'un arbre. Fermer les yeux comme elle l'avait fait, il n'y fallait pas songer. N'importe, elle était prête à tout donner pour quelques précieuses minutes de tranquillité, pour un moment d'isolement loin du sang et du carnage, jusqu'à sa vie pour une illusion, même vague, de normalité. Avec quel ardeur elle aurait accueilli son tombeau s'il lui avait été présenté sous le nez, quel bonheur elle avait à ces longues promenades lointaines...

    Mais le plaisir des jours d’errance résidait ailleurs. Cela commençait par le bain dans la salle des préfets encore sombre, à peine éclairée faiblement par la timide lueur du jour naissant, qui rendait ses moindres gestes aériens et emphatiques, quasi-théâtraux. Et de fait, c’était ainsi que Sherkane se sentait : grandie, supérieure, comme une actrice debout sur sa scène favorite. Le plaisir s’aiguisait au moment de récupérer sa cape dans la salle commune et d’éviter à la lumière vacillante des bougies mourantes les tables avec les cartes à jouer en désordre au milieu des bonbons et des liasses de parchemins vierge, avant d’apercevoir parmi elles la dame de cœur, qui semblait toujours lui souhaiter bonne fortune avec son énigmatique sourire entendu. Venait ensuite la traversée du parc immobile sous les mornes rayons gris du matin, dans un silence de cathédrale abandonné du chant des oiseaux, à travers lequel le moindre craquement de brindille faisait autant de bruit que l’explosion d’une bombe nucléaire. On était aussitôt loin de tous, dans l’espace et encore plus dans le temps. Poudlard avec ses tours et ses récents meurtres était à quelques mètres seulement mais elle semblait aussi ternie dans le souvenir qu’une vieille photographie aux bords jaunis, au cadre poussiéreux. Ses peines, sa luxure et son stupre en paraissaient seulement un peu plus insignifiants. Le vieux château, jusque-là demeuré un flamboyant bastion insaisissable, avait signé son ultime défaite, vendu son cœur au diable ou à bien pire, en collaborant. Les Serpentard, bien sûr, avaient courbé l’échine avec une sorte de tranquillité d’esprit, se sachant déjà par nature les prochaines victimes sur la liste de la lie plébéienne. Ils étaient les Serpents, les Cobras : ceux qui les remplaceraient seraient de petites couleuvres, des vipères vidées de leur venin.
    Mais dans ce combat de la chair et de l’esprit, cette lutte pour la survie, ils étaient tous mêlés ; pour preuve, déjà certains avaient rejoints le camp des « collabos » silencieux, des marionnettes, et on comptait dans leurs rangs des membres de toutes les maisons, sans distinction. La peur est universelle, le courage non.
    Toutes ces considérations passaient pourtant au-dessus de Sherkane, petite reine des orages au visage fouetté par le vent. Le plaisir tentateur mais mortel l’avait d’ores et déjà souillée au plus profond, substance et essence liées – corps et âme mêlés.

    Malgré tout, Poudlard restait proche, fidèle à lui-même ; avec ses tours, les coups de son saule cogneur, les souvenirs des anciens élèves et des quatre grands fondateurs peuplant les couloirs hantés par d’ancestraux fantômes, non pas menaçants et redoutables, mais vieux et familiers ; et l’impression qu’il donnait de pérennité de l’enfance, d’éternel refuge ; mais tout avait été transformé, métamorphosé de sorte que chaque objet, chaque chose semblait à présent une parodie grossière de ce qu’elle avait été. Les ombres menaçantes et pointues des toits du domaine semblaient des pals tirés des cauchemars d’une créature ni humaine, ni animale ; les arbres eux-mêmes, avec leurs branches tordues qui déchiraient le ciel de leurs doigts accusateurs, paraissaient participer de ce fantasme suintant et distordu. Les graffitis décolorés jaillissaient des murs comme des injures ordurières dans ce monde de terreur et de méfiance où les seuls sourires spontanés assez courageux pour apparaître mouraient bien vite. Poudlard, cet ultime bastion de l’équilibre des puissances du « Bien » et du « Mal », cette solide forteresse réputée imprenable, était tombée.
    Au-dessus de Sherkane, le ciel s’assombrissait, tuant les derniers rayons de soleil de cette fin d'après-midi et roulant derrière lui tout un cortège de lourds nuages noirs. L’atmosphère saturée d’électricité annonçait un orage du plus bel effet. Déjà, les premiers éclairs fendaient les ténèbres pour venir frôler le sol, laissant derrière eux une odeur d’herbe consumée qui irritait les narines de l’imprudente nymphe des bois. D’ici quelques secondes à peine, les premières gouttes cristallines s’abattraient sans merci sur le sinistre château, noyant sous l’eau boue et flaques de sang mêlées dans un bain purificateur, jusqu’à ce que le Mal grouillant revienne fureter dans les moindres recoins, se nourrir des angoisses de toute cette jeune viande adolescente. Pour un temps, le clapotis serein, la mélodie chantante, la fraîcheur de la pluie baigneraient Sherkane, au moins pour un instant. Pour un instant seulement.
    La lumière dansante, chaude et dorée des derniers rayons filtrant à travers les feuillages enflammait le rouge des dernières feuilles tombées des arbres, dans un ballet de couleurs vives et tournoyantes qui lui rappelait de façon répugnante les Gryffondor, mais également les cascades de sang qui se déversaient dans Poudlard en même temps que le rude soleil d’été, propre à attiser les passions renouvelées, avant la venue de l’insupportable canicule. La peur du temps qui passe et du caractère fatalement lourd et éphémère de la vie, plus que jamais soulignés en cette époque, provoquaient la multiplication des fornications dans les couloirs, le déchaînement d’un nouvel ouragan sensuel qui frappait Poudlard après la disparition des limites et des restrictions. La tiède mollesse de cette saison entre floraison des nouveaux êtres et dessèchement des âmes anciennes qu’était l'été persuadait et égarait les sens dans un tourbillon de spasmes glacés et de fantasmes moites, invitant aux nudités secrètes ainsi qu’aux terribles mots doux murmurés sur l’oreiller du lit de mort. Au cœur de Poudlard s’accomplissait une nouvelle fois cette brutale alchimie des corps, d’autant plus âpre et exaltée qu’elle n’était plus retenue. Les plaisirs obscurs du dix-huitième siècle libertin avaient eux aussi laissé leurs traces dans un Poudlard intemporel à travers les chaînes et les fouets encore présents dans certains cachots.
    Sherkane elle-même, mutine petite fée verte et serpentine, jouait très bien son rôle dans la symphonie de désirs qui résonnait dans l’immense château. Jolie poupée malicieuse, elle brûlait consciencieusement les cœurs et les corps dans on ne savait quel grenier démodé de l’édifice démesuré, dans un rire de mignonne succube poudrée. Elle dansait, jouait avec les âmes de ses camarades masculins, les retenant ou les laissant glisser entre ses doigts selon ses envies. Pour elle, tout ceci n'était plus qu'un triste jeu tordu aux règles détournées. Finalement, hormis les cours et le vide singulier des salles de classe, rien n'avait changé...

    Un craquement toutefois vint promptement distraire Sherkane de ses pensées. À cette heure-ci, nul ne s'aventurait à l'extérieur sans trembler, et pourtant, la verte et argent venait d'entendre distinctement des bruits de pas sur les feuilles desséchées. Qui donc parmi les étudiants pouvait bien oser braver la tempête et le danger pour une errance au coeur de la sauvagerie naturelle ? Le cas de Liz, lui, était un peu particulier: ayant renoncé à la peur depuis déjà plusieurs semaines, elle se refusait à perturber si peu que ce fût ses habitudes – étrange paradoxe, lorsque l'on savait sa crainte phobique de mourir.
    Un jeune homme. Ce n'était qu'un jeune homme, debout devant elle, à quelques mètres à peine, qui la dévisageait. Lentement, la poupée de glace se redressa en position assise, adossée contre le tronc du vieux chêne, sans cesser de scruter les traits de l'inconnu, ses jambes repliées sous elle. À bien y regarder, et vu de plus près, elle était sûre de le connaître, mais d'où ? Comment ? L'avait-elle rencontré, lui avait-elle déjà adressé la parole ? Sherkane n'en savait rien, ou plus exactement, elle ne se rappelait plus. Par un fait extraordinaire, elle n'arrivait d'ailleurs plus à se souvenir de rien, ne pouvant détacher ses iris caraïbes de cette silhouette inattendue, apparue là comme par... magie.
    Cette ironie dans sa réflexion parut la réveiller quelque peu, et ses facultés mentales lui revinrent en partie. Au moins, elle se souvenait de son prénom: Severus. Sa réputation l'avait précédé ; soudain, Sherkane frissonna, et ses doigts se crispèrent convulsivement, raclant la terre dure et sèche. Ce garçon avait la même réputation que Fenrir: tombeur de filles, qui d'ailleurs, à ce qu'on disait, ne s'en relevaient jamais... au sens propre. D'autre part, il irradiait de lui, bien que de manière plus subtile, la même aura que celle de Greyback, une aura que Liz parvenait à identifier à présent: celle du prédateur. À ce moment, l'adorable serpent aurait dû s'enfuir, courir à toutes jambes loin de ce meurtrier ou, du moins, loin de cet homme qui représentait pour elle un danger bien plus grand que ce qu'elle en pouvait même seulement pressentir.
    Mais, sans qu'elle sût précisément pourquoi, quelque chose dans ce physique l'attirait, la retenait contre son gré. Une impression de douceur et de délicatesse, oui, mais par-dessus tout, le sentiment d'une profonde, infinie mélancolie qui sourdait de la personne de Severus. Un arôme de souvenirs fanés, le goût d'une réalité vulgaire et trop présente. Toujours sans prononcer le moindre mot, Liz entreprit de détailler point par point son apparence: une allure svelte et mince, un torse aux muscles bien dessinés, nettement discernables sous le léger coton de sa chemise. Des cheveux noirs soyeux, à peine ondulés, dotés de longues mèches retombant en fines boucles sur sa nuque. Des yeux ténébreux, aussi noirs que le charbon, deux billes noires au creux d'un visage glabre, à la pâleur presque surnaturelle. Une façon de passer sa main dans sa chevelure, qui irrita Sherkane, et lui rappela tout ce que l'on disait de Severus, tout ce qu'il laissait voir de lui...
    Un bellâtre. Les iris azur de la jeune femme balayèrent brièvement la physionomie du garçon qui n'en était pas un, se posant avec répugnance sur ces lèvres fines et gourmandes, à la texture sans doute goûteuse et satinée, mais excessivement tripotées ; quelle jeune grue dandinante était donc passée dessus ? Quelle tristesse aussi que ce stoïcisme provocateur que la vue de Severus semblait attiser en Sherkane, insolente et moqueuse petite vipère. Les propres lèvres de ce charmant serpent farouche étaient, elles, charnues et d’un rose prononcé, la moue boudeuse qu’elles exprimaient achevait de leur donner l’air de deux framboises croquantes. Ses dents d’une blancheur un peu plus forte que la normale, parfaitement alignées et d’une propreté méticuleuse signe d’un soin particulier, qui mordaient la chair rosée, semblaient des graines de pistache parsemant cet onctueux dessert. Ses lèvres se plissèrent en une expression colérique mais résignée, tandis que ses yeux bleus, imposantes vagues sur le point de noyer leur interlocuteur, se posaient avec défiance sur Severus.
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