Impero :: The damned Souls
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 Severus Tobias Rogue [U.C]

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AuteurMessage
Severus T. Rogue
As de ♠ - Psychop'artiste ♥
Severus T. Rogue


Nombre de messages : 76
Age : 32
Année et âge du perso : 7ème année // 17 ans
Maison : Serpentard
Coeur ? : Endurci
Date d'inscription : 02/03/2008

Feuille de personnage
Citation - dicton: Je me crois en enfer, donc j'y suis.
Relations:
Dons: Regard hypnotique // Insensible au champ de pensanteur // Lecture des pensées // Extrême rapidité

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MessageSujet: Severus Tobias Rogue [U.C]   Severus Tobias Rogue [U.C] Icon_minitime1Mer 5 Mar - 21:16

Chapitre I : Jamais seul.

« Je joue au dur chaque jour qui passe
Et les pierres de chaque mur un jour se cassent.
Je suis peut-être la roche qu'on croit
Mais je suis plus fragile que je veux qu'on ne voie. »



    Amy – « Tu ne dis rien ? »

    Que veux-tu que je dise ? Qu’à chaque seconde, je me brise un peu plus ? Que j’avance dans le vide, sans savoir où je vais ? Ou, peut-être préfères-tu que je t’avoue que je suis un monstre ? Peu importe, tu ne comprendrais pas, ils ne comprendraient pas…

    Severus – « Non. »

    Au moins, ça avait le mérite d’être clair. La jeune fille resta subjuguée face à ce ton indifférent, désintéressé. Elle eut un haussement de sourcils mais ne bougea pas. L’adolescent, quant à lui, resta les yeux rivés sur le sol, ses cheveux noirs mi-longs faisant de l’ombre à son visage.

    Que fallait-il faire maintenant ? Relever la tête, se décoller du mur et prendre la demoiselle mal à l’aise dans ses bras ? Non, ça, c’était la façon de procéder des gens qui n’y connaissaient rien, de ceux qui n’avaient jamais réellement souffert par amour. Rogue connaissait le sentiment de rejet, il avait été son plus fidèle compagnon durant quarante années de sa vie. Jamais il ne s’abandonnerait au bonheur de l’instant présent, jamais il ne croirait en la sincérité d’un moment, aussi vraisemblable soit-il. S’il devait savourer quelque chose, il le ferait intérieurement, seul avec lui-même… Seul ? Il ne l’était plus depuis quelques mois. Sylla était désormais une partie intégrante de sa personnalité, lui en déplaise. Que de regrets…

    Amy – « Si je te dérange, dis-le moi ! »

    Le ton de la verte et argent s’était fait plus dur, offusqué. Le jeune homme resta immobile, les traits figés dans cette éternelle expression indéchiffrable. Qu’elle s’en aille, peu lui importait. De toute manière, elle reviendrait, il le savait. Ca, c’était une grande nouveauté dans son existence, les filles. Elles étaient toutes folles de lui, de la jeune boutonneuse à la beauté mature, aucune ne restait indifférente. Jamais il n’aurait un jour imaginé pouvoir exercer un tel magnétisme ! Parfois, cet acharnement féminin l’inquiétait même, c’était pour dire ! Pourtant, il ne changeait rien à ses habitudes. Il restait seul – enfin presque – à longueur de temps, se faisait discret, préférait le silence aux bavardages, semblait renfermé, isolé…

    Amy – « Très bien, je m’en vais ! T’es vraiment con Sev’! »

    * Sylla – Tu vas la laisser te parler de la sorte ? Une fois de plus, tu vas te laisser piétiner par une femelle ? Espèce de raté…*
    * Severus – Elle n’en vaut pas la peine…*
    * Sylla – Tu mens ! Je le sens dans tes tripes, elles se tordent de la voir partir… Elle t’abandonne et toi, tu ne dis rien ! Tu n’essayes même pas de l’allonger dans ton lit, de profiter de sa virginité et de son innocence ! Mais qu’es-tu donc Severus ?*
    * Severus – Et toi, qui es-tu pour parler avec un tel irrespect ?*

    Et tandis que Amy s’éloignait, les yeux brillant de larmes, l’ancien maître des potions se laissa tomber à genoux, les mains sur le crâne. Les dents serrées, les yeux fermés, il grimaça de douleur. L’esprit clandestin faisait, une fois de plus, pression sur son système nerveux pour le punir de ne point lui obéir. C’était comme si chaque muscle était transpercé par une lame chauffée à blanc, comme si on lui brûlait doucement l’épiderme et qu’on y jetait ensuite un seau d’eau glacée. Il ne put s’empêcher de pousser un gémissement de souffrance et sa petite amie revint brusquement sur ses pas.


« Ne montre jamais tes faiblesses et dans le pire
Reste fort, ravale tes larmes,
Car ta fierté restera ta plus belle arme. »


    Cette fois, les larmes coulaient sur les joues opalines de la demoiselle, mais elle semblait avoir oublier ses récentes désillusions car, déjà, elle s’agenouillait près de son bien aimé et posait une main sur son épaule. Au contact de l’étrangère, Severus eut un mouvement de recul qui lui arracha un nouveau cri douloureux.

    Amy – « Qu’est-ce qu’il se passe ? Ca ne va pas ? Sev’, je t’en prie, dis quelque chose ! Bordel, parle-moi, je t’aime ! »

    Elle s’inquiétait pour lui alors qu’il était le prédateur. Elle n’avait vraiment rien compris… Qu’elle parte tant qu’il se contrôlait, qu’elle s’en aille et qu’elle pleure seule ! Ce n’était pas la mer à boire, il l’avait fait tellement de fois dans sa vie antérieure. Le seul moyen de protéger cette âme innocente était donc de la faire souffrir un peu plus, de remuer le couteau dans la plaie… Il rassembla toutes ses forces, releva la tête et lui dit, sur un ton glacial :

    Severus – « L’amour à sens unique n’apporte rien. Va-t-en. »

    Son visage aux traits carrés était déformé par la douleur, ses yeux étaient rougis par des larmes qu’il ne laissait pas couler et ses mains tremblaient sous l’effort.

    Amy – « Mais je… tu… tu pleures… et je… »

    Severus – « Je me fiche de ce que tu penses ! Tu es comme la poussière, partout, parasite et inutile ! »

    Elle éclata en sanglot et partit en courant, le visage enfuit dans ses mains. Rogue, quant à lui, tint encore quelques secondes, juste le temps que sa proie disparaisse, puis, il se laissa lourdement tomber sur le sol de la salle sur demande, le corps parcouru de spasmes.

    * Sylla – Pathétique...*

    Et dire qu’autrefois, il avait tant souhaité ne plus jamais être seul…


A suivre...


[C'est court, je sais, mais je me suis arrêtée quand ça ne coulait plus de source. silent ]
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MessageSujet: Re: Severus Tobias Rogue [U.C]   Severus Tobias Rogue [U.C] Icon_minitime1Ven 7 Mar - 20:56

Chapitre II : Le rouge et le noir.

« Des fois, je trouve l'amour dans les yeux de l'une,
Des fois, je trouve un jour dans les bras de l'autre.
Et à toutes celles qui m'aiment encore,
Qui m'aiment à tort, qui m'aiment trop fort,
Je vous dois ma survie, merci encore. »


    J’ai du sang sur les doigts. Etrangement, cette sensation m’est désagréable. C’est comme si l’impureté me recouvrait, comme si la peste m’enveloppait dans son putride manteau. Je n’ai qu’une seule envie, me laver, encore et encore. Mais, voilà des heures que je me frotte sous l’eau bouillante, m’irritant la peau, me griffant l’épiderme, et ce sentiment étouffant ne me quitte pas. Je ne peux retourner dans la salle de bain, on se douterait de quelque chose. Il faut rester vigilent quoi qu’il arrive, ici, chaque geste est épié et analysé. Depuis que les meurtres ont débuté, la paranoïa s’est emparée de Poudlard, jamais je n’avais vu une telle panique auparavant. Le plus proche voisin devient un potentiel assassin, on ne sait à qui accorder sa confiance. Moi, je ne l’accorde à personne. Je garde mes joies et mes peines pour moi seul, mes secrets et mon passé. La plupart me croient égoïste et renfermé alors que je ne suis que prévenant et rusé. A quoi bon partager mon savoir avec autrui si c’est pour être abusé ?

    J’ai du poison dans les veines. Il promet une mort lente et douloureuse, une autodestruction assurée. Je suis certainement l’alchimiste le plus doué qu’ait connu cet établissement et, malgré ça, je n’y trouve point de remède. Ce liquide bouillonnant qui empoisonne mon existence n’est autre que le dégoût. Dégoût des autres, dégoût de moi-même. J’ai vu maintes lâches, d’innombrables faibles voués à une vie de servitude. J’ai vu l’amour naître et se briser en quelques paroles, j’ai vu le Mal incarné, je l’ai senti dans ma chair, incrusté en une noire brûlure sur mon avant bras. J’ai vu le temps passer, les dégâts qu’il cause, le bonheur qu’il emporte, les cicatrices qu’il dépose. J’ai vu des hommes s’entretuer, des vies volées et des enfances arrachées. Moi aussi j’ai tué. Je n’avais point de remords, à quoi bon ? Je le faisais, selon moi, pour le plus grand bien. Oui, je me suis vu en meurtrier, fier autrefois, honteux aujourd’hui. Tuer n’est pas un crime lorsque la raison est valable, je tuais pour de mauvais idéaux.

    J’ai une lame dans le cœur. Il bat, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Comme le phénix, je me sens renaître de mes cendres et ça me déplait. Je respire, reviens parmi les vivants, doucement. C’est comme si je sortais d’un rêve, que je me réveillais, réalisant que le parcours effectué me ramène au point de départ. Impossible de faire demi-tour, impossible de changer le passé. Un passé révolu mais qui doit me servir d’exemple, m’aider à relativiser, à réfléchir à mes actes manqués. Est-ce cela que l’on nomme la deuxième chance ? Si c’est le cas, je suis fort étonné d’y avoir droit. Pendant des dizaines d’années, j’ai cultivé puissance et connaissance sans me soucier des autres. Je suis fier du pouvoir accumulé, mais quelle reconnaissance ai-je eu de cet acharnement ? M’a-t-on seulement féliciter pour quoique ce soit ? Comme tous les génies, j’ai toujours était incompris et le serai toujours. Alors pourquoi m’accorder une seconde session ? Pour me servir de mes expériences, révolutionner le futur ? Je n’ai nul besoin de m’encombrer de telles ambitions.

    J’ai un feu dans l’âme. Il incendie mes pensées trop bonnes, ne laissant place qu’à la noirceur de mon esprit. Les ténèbres sont tout autour de moi et, pourtant, je résiste. Je n’ai jamais réellement su choisir mon camp, ni tout blanc, ni tout noir, je n’ai servi que mon propre intérêt. Cependant, je ne pouvais bafouer le souvenir de l’être aimé, cette personne que j’ai trahie, jadis, pour me faire une place parmi les mages les plus noirs de mon époque. J’ai donc fini par rejoindre l’Ordre… mais ici, ai-je seulement quelqu’un à aimer ? Je n’ai ni envies, ni buts, après tant d’années de vie, je renais plus blasé que jamais. Ni la cruauté, ni le sadisme ne m’amusent, seul l’intérêt qu’on me porte me stimule encore. Toutes ces adolescentes qui me courent après, ignorant tout de moi jusqu’à mon prénom, me divertissent. Elles sont prêtes à tout pour un sourire, un regard, un geste attentionné… que je ne leur offre pas, cela va de soi. Je me fiche pertinemment de ces gamines aux hormones en éruption, ce que je recherche, c’est de la maturité. A quoi bon les faire souffrir inutilement ? Qu’elles rêvent, qu’elles tentent, qu’elles espèrent… mais qu’elles fassent tout cela seules.

    J’ai une barrière à ma solitude. Sylla ne me quitte plus, il devient un véritable parasite. Dire que j’ai cru qu’en m’associant à lui, ma vie retrouverait un sens, que je pourrais enfin goûter pleinement aux plaisirs d’une existence facile. Une fois de plus, mon désir de domination m’a aveuglé. Je n’en tire pas profit, mais lui, il m’utilise. Je suis son enveloppe, ses yeux, sa voix, ses jambes, ses bras. Un véritable pantin ! Je hais ses intrusions soudaines, je hais son âme dormante dans la mienne, je hais sa voix lugubre et acérée, je hais son rire tranchant… Et pourtant, j’aime sa puissance, son savoir, son pouvoir… Que faire donc ? Le dominer, à mon tour. S’il faut que je me fasse violence, je le ferai, mais jamais on ne décidera pour moi.


    La plume de corbeau cessa brusquement de gratter le parchemin. L’écriture était fine, italique, crochue. Un jeune homme aux yeux plus noirs que l’enfer et à la peau pâle se leva, son visage ténébreux éclairé par les flammes. Ses traits semblaient figés, impassibles. Il n’était pas bien grand et plutôt mince, sa silhouette était d’autant plus fine qu’il était habillé de vêtements sombres.

    Severus s’avança vers le feu, une main tendue en avant. Lorsqu’il sentit la chaleur réchauffer ses longs et fins doigts, il lâcha sa missive dans la cheminée brûlante. L’encre commença alors à couler, comme si le parchemin versait des larmes, larmes qui attisaient le brasier. Le papier se recroquevilla, noircit et disparut dans la bouche enflammée. Rogue prit conscience que son passé venait de mourir à l’instant, qu’il tournait enfin la page. Lui restait désormais à écrire son destin et quelque chose lui disait que l’encre serait plus noire encore que la précédente… avec quelques notes de rouge.


« Je pense à moi et à avoir le reste du monde
Car avec les années je me suis rendu compte
Que si c'est pas moi, ce sera personne,
Pas moi, ni toi, ni personne.
Ici-bas c'est chacun pour soi
Pour les pauvres et fiers solitaires comme moi. »


A suivre ...
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