Autour d'une bonne mousse au choco' ^^ [PV Milkam]

Depuis la posture chaotique de Poudlard, Marine privilégiait les instants passés au Parc, au Bord du Lac, ainsi qu’à l’orée de la Forêt Interdite à ceux cloîtrés dans le Château, qui ne lui rappelaient que trop la séquestration dont elle et les autres élèves étaient victimes. Qu’il était doux et bon de s’enivrer d’un air pur et frais, de lever les yeux sur un ciel crépusculaire aux tons pastels dominé par un soleil couchant, de ne pas être obstinément enfermé entre quatre murs de pierre grisâtre. A ce moment même, assise sur l’herbe consciencieusement coupée, son regard rivé à l’horizon ou les dernières et chétives lueurs du soleil mourrant miroitaient à la surface du Lac, elle en oublierait presque sa claustration forcée. Presque, oui. Parce qu’il était impossible d’oublier totalement la situation désastreuse et peut-être irrémédiable de Poudlard. Parce que Marine ne pouvait fermer les yeux sur les étranges disparitions, les meurtres…Le Mal inconnu frappait au hasard, funèbre choix du Destin qui s’abattait sans prévenir sur des personnes innocentes. Nombre d’élèves, prostrés, attendaient tristement leur tour, résignés à ne pas survivre à ces attaques maléfiques qui sévissaient et se succédaient plus le temps passait.

La jeune Serdaigle, elle, n’était pas de cet avis. Tant qu’il resterait un espoir, même infime, de sortir vivant de cet immense et atroce Enfer qui, jadis, avait été une fabuleuse et majestueuse école de sorcellerie, elle s’y raccrocherait. Tous étaient en danger de mort, ici, tous autant que les autres, alors autant se battre, se battre pour le droit à la vie et la liberté, et, si il fallait combattre, autant mourir vaillamment, sur un champ de Bataille que dans l’ombre, dans un coin reculé ou personne ne retrouverait notre dépouille. C’est cet instinct de fierté et de combat qui la liait avec les Gryffondor. Effectivement, la Maison de Serdaigle n’était pas celle qui, contrairement aux apparences, abritait le plus d’amis de Marine. La plupart faisait partie des Lions, que la jeune Bleue et Bronze appréciait pour leur hardiesse légendaire et leur loyauté ancestrale. Un de ses proches amies, Milkam, Kimie dans l’intimité, était une Rouge et Or et les deux jeunes demoiselles avaient rendez-vous ensemble aux cuisines ce soir.

Curieux endroit pour une rencontre amicale, au premier abord. Mais, il suffisait que l’on connaisse les deux jeunes filles pour que cela n’ait plus rien d’étonnant, paraisse même naturel. Elles étaient toutes deux atteintes au plus haut point du syndrome de la gourmandise et vouaient un véritable culte à leur péché mignon, le chocolat !!! Quel goût exquis, quelle sensation divine que de sentir cette douce sucrerie titiller nos papilles. De plus, c’est bien connu, le chocolat rend heureux !! Bien sûr, ce n’est pas miraculeux, et il ne redonne pas une pêche immédiate à un profond dépressif mais il stimule les hormones du bonheur et on éprouve une pointe d’allégresse, d’euphorie même parfois.

Consultant sa montre, qui lui indiquait 8h55, Marine eut un déclic et se rappela instantanément qu’elle devait rejoindre Milkam aux Cuisines dans précisément cinq minutes. Levant son séant de l’herbe légèrement humidifiée, elle s’éloigna du Lac, empruntant un chemin pierreux pour se rendre dans l’enceinte du Château et leva son visage vers les Cieux ou le soleil avait cédé sa place à une Lune opale, Blonde et scintillante, éclairant le chemin de son halo blafard. Les étoiles s’étaient incrustées par milliers sur la toile Bleue sombre, et cette étendue mouchetée apaisa Marine, et était une promesse d’une splendide journée demain.

Dans le hall, les semelles de Marines claudicant sur le sol au rythme de ses pas était comme une symphonie régulière qui résonnait et brisait le silence du lieu. En effet, à partir de huit heures, les couloirs étaient souvent désertiques. Les élèves qui y erraient le jour sans précautions étaient déjà considérés comme téméraires, alors, lorsque la nuit était tombée sur le Château, celui qui s’aventurait hors de sa Salle Commune était immédiatement qualifié de suicidaire. Marine ne voyait pas les choses sous cet angle. Pour elle, le danger était omniprésent, et elle pensait avec lucidité et raison que l’on couraient autant de risque en journée que dans la nuit, et que le Mal pouvait très bien venir les chercher dans leur Salle Commune. Personne n’était en sécurité, ou qu’ils soient dans ce Château, et certains semblaient l’oublier.

Après avoir dévalé les escaliers escarpés car Marine aimait la ponctualité, elle se retrouva dans les immenses Cuisines, éclairées d’une multitude de chandelles, avec même deux minutes d’avance. Son amie n’était pas encore arrivée. La faim tenaillant son ventre, elle ouvrit un placard qu’elle connaissait par cœur et en sortit un énorme saladier de mousse chocolatée. Plongeant une cuillère, creusant un trou dans la texture lisse, unie et aérée, elle porta le petit ustensile recueillant une petite dose de mousse à ses lèvres et réitéra le même geste deux ou trois fois encore, jusqu’à ce que le grincement de la porte se fit entendre. Elle cessa alors de s’alimenter et pivota sa tête vers l’entrée…

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Une ombre meumeumant (XD! Jte kiff l'âne!) une chanson et qui tournoit sur elle-même… Spectacle peu banale dans le château de Poudlard o le mot d'ordre était plus "discrétion" que "exhibiton" en ces temps sombres ou des élèves disparaissent mystérieusement.
Mais pourquoi s'en faire alors que l'on n'a rien à se reprocher? C'était là la philosophie de Milkam, 1er du nom. Les élèves retrouvés morts en bas des escaliers ou dans les cachots avaient certainement dus se dire la même chose mais le monde, parfois trop innocent, où baignait la Rouge et Or ne semblait pas être sali par l'atmosphère de terreur qui régissait maintenant l'école.
La jeune fille avait gardé ses petites habitudes et son excentricité qui lui permettait, à ce moment même, de jouer à la marelle avec les dalles de pierres du couloir du 2e étage sans pour autant avoir peur que l'on se moque d'elle…Et puis de toute façon dés que les dernières lueurs du soleil disparaissaient derrière les montagnes qui dominaient majestueusement la vallée, plus aucun élève ne sortait de sa Salle Commune. La pénombre était bien sûr l'allié idéal des prédateurs qui rodaient, invisible, dans cette prison de Pierre où des adolescents tentaient tant bien que mal de ne pas compter les heures, les séparant de leur mort prochaine.

Et Kimie dans cette histoire? Et bien elle vivait sa vie… Elle avait entendu parler d'un certain réseau de résistance qui se mettait doucement en place mais la perspective de combattre un danger inconnu ne l'enchantait guère… C'est sûr qu'elle trahissait un peu le légendaire courage des Gryffondors mais quitte à mourir autant que se soit en dernier!

Mais l'heure n'était pas à la peur, aux sueurs froides et aux coups d'œil lancés par-dessus l'épaule: la brunette ne voulait absolument pas gâcher le merveilleux rendez-vous qui l'attendait: une cuisine, des elfes de maisons, une amie et une mousse au chocolat… c'est romantique n'est ce pas? Et surtout, pas n'importe quelle amie: Marine de Valois, Serdaigle de son état. A l'origine de cette amitié… une potion raté! Si, si, je vous jure: Marine s'était retrouvée contrainte et forcé de supporter Kimie pendant deux heures de cours puisque cette dernière ne cessait de bavarder à tort et à travers. Et après finalement plusieurs tentatives infractueuses pour obtenir la couleur vert pomme, indiqué dans leur manuel, le cours se finit par une explosion sonore qui obligea tous les élèves à sortir du cachot au risque d'être asphyxiés. De là était né un formidable éclat de rire et puis… une amitié qui les liait depuis maintenant 3 ans.

Elle et Marine avaient convenus de se retrouver pour 20 heures dans les cuisines qui se trouvaient au sous sol mais comme la ponctualité n'était pas de mises pour les deux amies –enfin surtout pour Milkam- cette dernière prenait son temps pour compter le nombre de sorciers qui avaient désertés leur tableau pour une toile plus en sécurité ou les dalles fissurées. Ce petit jeu puéril la fit arriver dans le hall de marbre avec quelques minutes de retard, mais elle prit quand même un simple petit instant afin d'admirer pour la énième fois la beauté du hall. Un silence episcopale y régnait et rendait l'endroit encore plus impressionant. Ces murs avaient vus défilés des centaines de générations de sorciers mais aucun n'avait eu le même destin. Certains étaient voués à faire des découvertes inimaginalbes, d'autres à défendre leur opinion jusqu'à la mort mais la plupart avaient finis comme honnêtes sorciers travaillant au Chemin de Traverse ou tenant une auberge dans un village du Yorkshire.

Les rêveries de Kimie furent interrompues par le gargouillement de son ventre qui réclamait son dut: du chocolaaaaaaaaaat! Abandonnant les anciens élèves de Poudlard, elle se rua –sans aucune discrétion- au petit escalier caché derrière une colonne. Elle descendit les marches rapidement avant de surgir, un sourire aux lèvres, dans la cuisine.

Un sourire dédiée à Marine bien entendu, mais qui se transforma rapidement en expression d'horreur quand elle se rendit compte que la personne qu'elle qualifiait "d'amie" avait osé entamer leur précieuse mousse au chocolat!
Avancant de quelques pas, une mine hagarde sur le visage et les yeux rivés sur le trou qui défigurait désormais la mousse…

-Co…Comment as pu oser me trahir ainsi? Je croyais que nous étions amies… Tu me brises le cœur Marine!

Elle tomba à genoux en enfouissant sa tête dans ses mains. Cette mise en scène tragique ne dura que le temps de l'écrire puisque la gaminerie de Milkam reprit vite le dessus: cela commença par un pouffement qui finit rapidement par un véritable éclat de rire! La brunette se releva rapidement et s'empressa de coller un baiser sonore sur la joue de Marine avant de prendre une cuillère au vol et la plonger dans la mousse au chocolat et de l'enfourner dans sa bouche à une vitesse hallucinante. Elle ne se calma que quand elle sentit, enfin, la mousse fondre sous sa langue et envahir son palais. Elle se laissa ensuite tomber sur une chaise avant d'adresser un jolie sourire plein de chocolat à la blonde.

-Alors, alors comment est l'ambiance chez les Serdaigles? Toujours envi d'étudier comme des fous… Parce que je pense que le passage de nos ASPICS est un petit peu compromis.

C'est vrai que sans professeurs...

[Désolée de cet horrible retard, de plus, c'est vraiment pas terrible pale

]

On aurait pu qualifier cet instant de délicieux. Délice. C’était le mot tout à fait approprié au chocolat, denrée véritablement exquise qui , d’une simple cuillérée, réveillaient les papilles en extase de Marine qui ne gardait qu’un œil distrait en direction de la porte qui avait émit un grincement strident et désagréable. Si elle scrutait la porte aussi négligemment, c’est parce qu’elle avait l’intime conviction, était même absolument certaine que c’était la pimpante Gryffondor qui se trouvait derrière et non tueur diabolique assoiffé de sang et de haine. Ces intuitions se virent fondées en même temps que le visage rayonnant illuminé d’un large sourire de Milkam passa à travers l’embrasure de la porte. Cette jeune fille de sixième année n’avait tout d’abord pas inspiré une puissante sympathie à Marine. Elle fut au premier abord agacée de la présence instable et bruyante de Kimie qui troublait son extrême concentration en Cours de Potion, ou la préparation était atrocement difficile. Mais ses paroles légères, insouciantes, pleines de gaieté et les catastrophes qu’elle engendrait, comme la magnifique explosion qui survint en plein cours par sa faute avait fait découvrir à Marine une jeune fille pleine de vie et naturelle.

De cet explosif incident était née une solide amitié liant désormais les deux jeunes filles. La pétillante brunette et la discrète blonde formaient un duo joyeux et insouciant, qui semblait contraster indécemment avec l’air morbide et étouffant qui régnait sur Poudlard. Il arrivait même que, lorsqu’elles se promenaient dans les couloirs, la gaieté de Milkam en surprennent certains, en offusquent parfois. Pour la plupart, l’heure n’était plus aux rires et blagues saugrenues mais au deuil et à la peur. La véritable peur. Celle qui tétanise, ankylose les membres. Celle qui fait d’un homme sain d’esprit un être paranoïaque, sceptique au moindre bruit, au moindre geste. Celle qui est si forte qu’elle envahit à elle seule chaque parcelle de l’âme d’un être. Personne ne lui échappe, personne n’est à l’abri de cette effroi cruellement dévorant qui s’empare sournoisement de ses victimes impuissantes.

Mais l’heure était à la détente et à la relâche de l’anxiété intensive et permanente de Marine qui, avec un certain égoïsme, ne pensait plus aux atroces décès et aux mystérieuses disparitions mais à la douce conscience d’une vie paisible qui peut-être ne sera jamais plus. Ce soudain et brusque remord qui la surprit fut bref car il se trouva envolé, effacé par la délicieuse humeur de son amie qui venait de l’embrasser joyeusement avant de mimer à la perfection une personne scandalisée, outragée par le fait que Marine n’avait pas eu la patience d’attendre son arrivée avant d’entamer le précieux aliment. celle-ci éclata d’un rire bruyant, sans aucune retenue, sincère et joyeux avant de répondre sérieusement à l’impétueuse Gryffondor :

- Tu as un talent de comédienne impressionnant, tu sais, Kimie, même si tu ris chaque fois que je te l’avoues…

La Serdaigle regardait avec un sourire radieux accroché à ses lèvres la jeune Brune se ruant sur la mousse au chocolat comme une véritable affamée. Ce fut à ce moment qu’un petit Elfe approcha à petit pas timides vers les deux jeunes filles. Il restait là, la tête baissée dans une incroyable soumission, leur bredouillant si elles désiraient autre chose. Marine baissa le regard vers la petite créature en lui répondant :

- Je désirerais bien une Bièraubeurre, s’il te plaît…

L’Elfe parut d’abord interloqué de cette politesse, gentillesse et courtoisie dont il était si peu habituée, mais il se reprit bien vite et s’empressa de courir vers le fond de la Cuisine pour servir la jeune fille. Pendant le temps que mettait sa Boisson à arriver, Marine écouta Milkam qui se moquait gentiment de la soif de savoir et d’instruction qu’avaient les Serdaigle en général. Au passage, elle en profita pour en déduire avec un brin d’ironie que, sans professeurs, il était plutôt inutile d’étudier. Le sourire de Marine s’éteignit et sa voix s’assombrit lorsqu’elle répondit :

- N’en ris pas, tu sais très bien que ces disparitions sont très étranges. Il se passe des choses atroces et nous ne pouvons y échapper. Tu es intelligente, tu en est donc consciente, j’imagine…

Malgré la petite lueur de reproche, aucune colère ne venait entrecouper les paroles de Marine. Au contraire, elle aimait souvent la don inné que Milkam avait de dédramatiser toutes sortes de situations, embarrassantes, angoissantes ou encore horrifiantes. Mais cette fois ci, on parlait de meurtres, de tortures peut-être, c’est pourquoi la jeune Serdaigle ne préférait pas même en rire…

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Marine, comme tous les Serdaigles avaient souvent raison et surtout sur ce point là: La brunette ne savait pas rester sérieuse plus de… disons… 3 minutes! Et encore: j'exagère largement!
Pourtant… ça pourrait être utile de savoir contrôler ses émotions, de ne pas céder à ses pulsions naturelles, de garder son calme en toutes circonstances: ces techniques pourraient ouvrir à Kimie les portes de la manipulation, du contrôle des être-humains et du… Pff, franchement Kimie… Tais-toi! Sa aidera beaucoup ton entourage et puis moi aussi par la même occasion!

Abandonnant ses rêves de domination, la jeune fille en fit de même pour sa cuillère: elle avait des doigts… sa servait bien à quelque chose! Elle en plongea deux dans la mousse avant de les lécher avec délectation. Elle lâcha un petit rire face à la mine incrédule de Marine et elle s'assit lourdement sur la chaise voisine en lâchant un soupir de satisfaction. Qu'il était bon de retrouver l'atmosphère chaleureuse de la cuisine, ses elfes de maison et le bruit incessant mais léger des casseroles en cuivre qui s'entrechoquent. Les petits êtres qui y avaient élu domicile répondaient à la moindre exigence des visiteurs en un temps record, comme pour La Serdaigle. Celle-ci venait d'être accosté par un elfe à la tête tellement carré qu'elle semblait avoir était compressé des 4 cotés. Même son nez était rabattu sur son visage, se qui donna à Kimie un début de fou rire difficilement répréhensible. La jeune fille venait de demander une Bièraubeurre d'une façon bien étrange pour un elfe à savoir avec politesse. Le petit demi-humain se dépêcha de satisfaire la demande de la Serdaigle et se prit même les pieds dans une chaise avant de s'étaler au sol, de se relever rapidement et de continuer sa course.
Milkam éclata alors de rire devant son air ahuri et également catastrophé à l'idée de servir trop lentement la jeune demoiselle qui lui avait demandé une Bièraubeurre alors il devait lui ramener une Bièraubeurre mais il ne savait pas ou était les Bièraubeurres alors il allait devoir chercher les Bièraubeurres… Pauvre petit bout de chou: se traumatiser ainsi pour une boisson…
Oubliant l'elfe de maison, Kimie se concentra sur les paroles de son amie qui, sans lui faire un reproche, essayait de la mettre en garde contre ses vagues de violence totalement… inhabituel pour l'école de magie anglaise.

- Attend, ne me dis pas que tu prends tout ça avec le plus grand sérieux!? J'avoue que la disparition des profs est parfaitement étrange, voire même flippante. Mais ça se trouve, les élèves qui disparaissent réussissent simplement à sortir de l'école!

Son ton était posé avec un brin d'ironie mais au fond d'elle-même, elle ne croyait pas un mot de ses paroles: depuis la rentrée, elle tentait par tout les moyens de se forger une coquille dure sur laquelle les événements tragiques glissaient sans jamais l'atteindre. Montrer sa peur était certainement une idée des plus idiotes: les meurtriers qui sévissaient dans le château s'en prendraient d'abord au plus peureux vu qu'ils constituaient des proies faciles.
Etant resté lucide plus longtemps que les autres membres de sa maison, la jeune brune avait réussi à faire quelques analyses et en avait tiré quelques conclusions. Elle choisit alors de mettre Marine au courant. Elle laissa tomber son air faussement enjoué pour retrouver une mine plus sombre, air qui ne s'affichait que très rarement sur son visage, et se pencha vers elle.

- Ok… j'avoue que je suis inquiète. Je ne sais pas se qu'il se passe réellement et sa, sa me fiche la trouille! On ne sait pas si ce sont des élèves, des fantômes, ou même… Elle baissa le ton pour n'être entendu que de son amie ou même des elfes… Qui sait?

Elle se redressa contre son dossier et plongea, sans enthousiasme, sa cuillère dans la mousse au chocolat dont le niveau baissait peu à peu. Un sourire mélancolique resta sur ses lèvres et un éclat de tristesse passa dans ses yeux: certains élèves de sa maison avait déjà était retrouvé mort dans des couloirs déserts. Leur trop grande témérité leur avait certainement attiré la foudre des meurtriers. Il FALLAIT retrouver ses assassins! Bien évidemment, ne pas les attaquer de front mais si l'on découvrait leur identité alors peut-être s'enfuiraient-ils, de peur que les écoliers ne se révoltent. Si tuer une personne pouvait se révéler facile, en tuer 500 d'un coup n'allait pas être une mince affaire!

- Je… je pense que si l'on cherche parmi les élèves, il ne faut pas se focaliser sur les Serp…

Elle s'interrompit puisque l'elfe de maison avait enfin trouvé la boisson demandée par Marine. Il lui tendit en s'inclinant et resta à coté des deux jeunes filles. Mais sa présence gênait Kimie qui désirait mettre au courant son amie en toute discrétion, sans que personne ne les entendent. Elle fixa donc intensément le petit être pour lui signifier de déguerpir mais son cerveau ne comprit manifestement pas le message. Elle choisit donc de le virer d'une manière plus facile:

- Et pour moi se sera… Humm… Des fraises! Avec tout plein de chantilly!

Il se dépêcha de partir à la recherche des fruits désirés tandis que Milkam arborait un sourire satisfait: des fraises… en plein mois de Septembre… il en aurait pour un moment et laisserait les deux jeunes filles tranquilles.

- Je disais donc qu'il ne fallait pas chercher uniquement du coté des Serpentards: se serait trop facile. Ils ont beau être vils, rusés et mesquin pour la plupart, ils sont trop soupçonnable. Nan… je pense que Poufsouffle est une bonne maison pour les cacher: ils sont trop candides pour qu'on les accusent de quoique se soit, et surtout de meurtres.

Comment pouvait-elle imaginer à ce moment là, que toutes ces théories et hypothèses étaient complètement fausses? Pour la Gryffondor, cela ne faisait aucun doute: les coupables devaient avoir un déguisement imparable pour ne pas de se faire prendre et la maison des Jaune et Argent était une très bonne cachette!
Elle interrogea la jeune blonde qui lui faisait face du regard pour savoir son avis.

Bien sûr, Marine aimait beaucoup Milkam, bien sûr que sa pétillante joie de vivre était un réconfort absolu devant ce parcours mortuaire parsemé d’embûches qu’était devenu la vie à Poudlard et bien sûr que son amitié était d’une chaleur indispensable. Mais rire de certaines choses, Marine considérait cela comme un manque de pudeur ou de respect. Bien entendu, Milkam était sur ce point une jeune fille sérieuse et intelligente, car les greluches sans cervelles ne faisait pas partie du proche entourage de la Serdaigle. Son côté déluré avait beau remonter à la surface dans des dizaines et des dizaines de postures, elle ne parvenait tout de même pas à masquer une réelle lucidité et maturité qui ne parvenaient pas à rester totalement enfouis en la jeune Gryffondor.

Ses troublantes pensées furent interrompues par Milkam qui devait penser que les mains était le meilleur ustensile qui soit puisqu’elle dédaigna la cuillère de fer posée sur la table pour creuser un orifice dans la texture brune avec l’aide de ses doigts. Marine grimaça avant d’étaler un large sourire sur son visage de poupée de porcelaine en regardant son amie se lécher les doigts avec une indécence qui aurait offusqué les Professeurs, si ils avaient été encore là…

Décidément, la soumission était une seconde nature chez certaines créatures et lorsqu’elle vit le petit Elfe prendre la poudre d’Escampette et s’emmêler négligemment les pieds dans une chaise, ce n’est plus de la compassion qu’elle éprouvait, mais de l’exaspération. Quand elle voyait ces multiples associations qui luttaient vainement pour la Libération des Elfes de Maison, elle leur rétorquerait bien que ceux-ci étaient parfois un peu masochistes et qu’à l’évidence, ils aimaient être considérés comme des êtres d’une bassesse méprisable. Aussi, elle ne répliqua rien lorsque sa fofolle d’amie rit grassement devant la chute de l’Elfe, sans aucune méchanceté. Elle reporta son attention sur les paroles déversées par Kimie avant de répondre :

- Voyons, bannit cette fausse naïveté qui n’est pas tienne et accepte la triste réalité ; en admettant que les élèves aient réussi à s’enfuir, ne crois-tu pas qu’ils auraient immédiatement averti le Ministère de la Magie qui lui-même aurait envoyé une armée de ses plus puissants Aurors notre rescousse ?!

Soudain, le faciès de la jeune Gryffondor changea brutalement en un air sombre et sérieux qu’elle n’affichait qu’en de rarissimes occasions, et, avec un timbre de voix grave et inquiet, elle lui confia ses peurs et avoua les soupçons qu’elle portait contre toutes sortes d’habitants du château. Marine ne fut pas surprise de cette confidence. Cet air enjoué en toutes circonstances n’était qu’une carapace qu’elle s’était forgée. Une fois le masque tombé, on pouvait voir une Milkam apeurée, déboussolée et désorientée par les récents évènements. Marine attendit que son amie reprenne la parole. Elle pensait à ne pas se focaliser sur les Serpentards pour chercher les assassins, car la solution était, selon elle, beaucoup trop évident pour être réelle.

Sur cet avis, la Blonde était partagée ; bien sûr, les Serpentards seraient soupçonnés en premier lieu car ils sont mêlés à toutes les histoires effrayantes ou cruelles, mais, peut-être sont-ils si négligents sur la discrétion car ils se protègent par la peur qui nourrit les élèves de Poudlard. Marine ne savait pas, elle ne savait plus. Elle avait cherché des heures et des heures, fouillé la Bibliothèque de fond en comble depuis près de mois, et elle n’en savait rien. Absolument rien. La Brune fut coupée dans sa lancée par les yeux exorbités de l’Elfe qui ne perdait manifestement pas une miette de la conversation. Comme pour le congédier rapidement, elle eut la judicieuse idée de lui demander des fraises à une saison pas du tout propice à ce genre de fruits. Croyant avoir causé une paix royale pour bien longtemps, Milkam continua d’exposer sa théorie, accusant même les malfaiteurs de se cacher chez les Pouf souffle! Hypothèse certes un peu tirée par les cheveux, mais hypothèse possible quand même, à ne pas écarter.

Alors qu’elle prenait la tête dans ses mains, signe chez elle d’une extrême concentration, des petits pas précipités et une voix couinante se firent entendre et elle leva les yeux vers le petit Elfe de tout à l’heure, recueillant comme un trésor dans ses petits bras un énorme saladier empli de fraises, recouverte d’une épaisse et appétissante crème chantilly d’une blancheur immaculée. Le petit Elfe s’inclina devant Milkam qui était restée bouche bée et Marine éclata un grand rire sonore devant la mine figée de son amie.

Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que la crise de rire de Marine ne s’estompe totalement pour retrouver son air inquiet et répondre à son amie :

- Écoute, je suis d’accord avec toi lorsque tu dis qu’accuser les Serpentards serait d’une évidence et d’une facilité méfiante. Mais les Poufsouffles, tout de même, en as-tu déjà vu ne serait-ce qu’un seul faire du mal à une mouche ? C’est à croire que ce sont tous des pacifistes, alors, sincèrement, les voir en cruels assassins au sang-froid ?? J’avoue que j’ai un doute…Après, peut-être suis-je trop naïve.

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Ce fut par un soupir d'exaspération mêlée de fatigue que la jeune fille répondit au raisonnement de son amie. Mais n'était-ce pas se qu'ils espéraient tous? Un élève, plus malin qu'un autre, s'étant échappé, alertant immédiatement les communautés de sorciers alentour et ainsi, un véritable raid d'Aurors débarqueraient dans l'enceinte du lycée et par un moyen X ou Y découvriraient qui sont les coupables avant de les punir pour leurs atroces crimes.
S'ils étaient en manque d'inspiration alors pas de problème: Kimie avait déjà dans la tête quelques châtiments bien… amusant. La pendaison par exemple: simple, concis et l'avantage est qu'on peut revenir voir les cadavres se balancer lentement au gré du vent au bout de leurs cordes. Si on préfère rester avec des méthodes plus "sorcier" alors le sortilège Doloris était tout indique: on arrive au même résultat, la mort, mais au moins on a largement le temps de lui rappeler se qu'il a put faire endurer à ses pauvres victimes qui n'avaient strictement rien demandé!

Mais il faut se rendre à l'évidence et garder les pieds sur terre: personne ne pouvait s'échapper et ils devraient se débrouiller seul… Comment voulez vous que deux petites centaines d'élèves parviennent à découvrir d'où venait toutes ces abominations quand les deux tiers restent planqués dans leur salle commune à pleurnicher et que les tiers qui restent soit en profite à mort, soit reste dans le flou total. Milkam avait ouï dire par un autre Gryffondor ayant trouvé un cadavre qu'il n'y avait rien pouvant faire office d'indice. La victime n'avait pas était torturé, aucune effusion de sang et pas de traces de coup. Un sort donc… Mais le seul que connaissait la jeune fille étant assez capable pour ôter la vie à quelqu'un était… L'avada Kedavra… Et aucun élève encore adolescent n'aurai pu contrôler un maléfice d'une telle ampleur et si noir! Il fallait avoir une âme habitée par des pensées très sombres, endoctrinées depuis longtemps par la magie des ténèbres et avoir reçu un autre enseignement que celui qui était donné dans la célèbre école de magie anglaise, une éducation tout autre que celle d'un gentil petit sorcier "préfabriqué" à utiliser la magie blanche à des fins plus pacifique.

Kimie se laissa aller contre le dossier de sa chaise, laissant Marine à ses réflexions. Elle savait pertinemment que s'il y avait bien un moment où son amie détestait être dérangée, c'était quand elle réfléchissait. Elle jeta un pauvre regard vers la mousse au chocolat entamée de moitié et qui n'attendait que d'être finit. Elle semblait lui lancer un regard implorant pour que la jeune fille y plonge de nouveau sa cuillère mais elle n'en avait même plus envie, une nausée s'étant emparée de son estomac à l'évocation du chocolat. Elle détourna les yeux du plat en cristal et se retrouva nez à nez, ou plutôt nez à ventre vu la taille de l'elfe, avec son serviteur qui lui apportait… les fraises désirées. Milkam… bugga littéralement devant le prodige que venait d'accomplir le petit elfe.

-Co… Co… Comment as-tu pu…?

A vrai dire elle n'attendait pas vraiment de réponses: il ne devait pas franchement le savoir. Toujours ébahie, elle lui prit le plat des mains comme un automate et le posa devant elle. Elle releva la tête vers Marine qui tentait tant bien que mal de maitriser son rire et son allégresse ne tarda pas à gagner la Gryffondor qui ne tarda pas à éclater de rire elle aussi. Il se passa plusieurs minutes pendant lesquelles le rire des deux amies se fit entendre dans la cuisine. Plusieurs elfes de maison avaient relevé la tête, abandonnant quelques instants leur tache puis se remirent au travail. Le seul qui ne bougeait pas était celui venu apporter les fruits tant désirés par Kimie. Sa petite tête grossière exprimait bien sa surprise de voir les deux filles rirent autant d'un simple plat de fraise. Milkam choisit de "jouer" encore un peu avec lui avant de reprendre sa conversation avec Marine, redevenue pour l'occasion particulièrement sérieuse.

-Ecoute… Je voudrais que tu me ramènes… le seul truc qu'il n'y a pas dans cette cuisine! Débrouilles toi pour trouver se qui ne s'y trouve pas.

Ho oui, c'était sadique mais elle avait besoin qu'il y est quelques choses de drôle, enfin pour elle, par pour l'elfe, dans cette échange de point de vu avec Marine sinon elle n'allait pas tarder à déprimer complètement.

-Ok… On va dire que tu es trop naïve et que je suis trop paranoïaque. En fait… ils pourraient être dans n'importe quelle maison: Un Griffy aurait tout le courage nécessaire pour abattre quelqu'un, un Serdaigle… peut connaitre tous les sorts utiles pour que son meurtre soit le plus parfait possible. Quant aux Serpentards, se n'est même pas la peine de rappeler pourquoi seraient-ils coupables…

En fait se qu'il fallait c'était… espionner chaque élève présent pour voir s'il avait un comportement louche? Non… Idiot et Inutile…
Ou alors les faire tous passer un par un devant un comité chargé de les interroger jusqu'à ce qu'ils obtiennent des aveux?
Non… tout se qu'il fallait c'était attendre… faire attention et attendre…

» Milkam Kethi