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| Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] Dim 12 Aoû - 13:49 | |
| « Quand le jour vient et qu'les putains Une à une éteignent leurs fesses Les chiens d'ivrogne vont au gratin En tenant leurs maîtres en laisse »
La voix criarde et peu sûre d’elle se fit de plus en plus faible, au fur et à mesure que l’homme qui la possédait s’éloignait, chancelant, une bouteille à la main. Puis, le silence se fit, au milieu de cette petite ruelle, éclairée par quelques lampadaires sales. La nuit prenait possession de ce lieu, et la brume étendait son tapis en son domaine. Nul ne serait assez fou pour sortir une fois le soleil couché. Trop de malfrats, de petite ou de grande envergure risqueraient de croiser votre route. Oh, cette rue n’a pas toujours été ainsi. Autrefois, avant la guerre, ses habitants étaient riches, parfois célèbres. On dit même que certains sorciers de sang pur y avaient élu résidence. Qu’ils étaient fiers, ceux qui avaient le luxe de vivre ici. Tous s’en vantaient lors de leurs dîners mondains. Rien ne pouvait les toucher, la misère humaine ne les concernait pas. Puis, la guerre les a frappé, réduisant leur fierté à l’instinct de survie. Aveuglés par leur réussite, ils n’avaient rien vu venir. Mais la mort n’épargne personne, et surtout pas ceux qui osent croire en leur immunité. Elle touche aussi bien les riches que les pauvres, sans faire de distinction. Cette fois-ci, elle est venue sous la forme de mangemorts, il y a de cela 150 ans, et depuis les pauvres vivent ici. Les fières villas ne sont plus que ruines. Quelques bâtiments modernes ont été reconstruits, mais rien de très entreprenant.
Mais ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Cette guerre qui fit rage ravagea la pays entier, cette île imprenable détruite par un cancer intérieure : la guerre civile. Mangemorts contre Aurors, chacun des deux camps possédant des hommes de valeurs, puissants sorciers. Même les moldus furent obligés de prendre part à ce conflit. De tous temps, les hommes se sont faits la guerre. Les années eurent beau s’écouler, puis les siècles, et enfin les millénaires, rien ne semble pouvoir changer cette donne. Mais qui saurait apprécier la paix sans la guerre. Si le mal n’existait pas, que serait le bien ? Ainsi les êtres humains ont toujours maintenu cet équilibre par leurs batailles. Mais plus le temps passait, plus leurs armes devinrent destructrices, terribles. Et la Terre fut ravagée de nombreuses fois. Mais à chaque fois, les hommes se redressaient, bâtissaient de nouveaux monuments à leur gloire sur les ruines de leur fierté. L’espoir, la joie, après la peur et la souffrance. Tout se déroula de la même façon 150 ans auparavant. Vous raconter l’histoire de toute cette guerre serait long et fastidieux. Sachez simplement que lorsque la mort déchira des couples, les sorciers de même camp se marièrent entre eux, abandonnant pour la plupart l’envie d’épouser ceux de la même classe ou du même statut qu’eux. Plusieurs lignées de sorciers de sang pur s’éteignirent. Bien sûr, ce ne fut pas le cas de toutes, mais lorsque le malheur les toucha, certains abandonnèrent leurs préjugés pour s’abandonner à l’amour qui brûlait en leur cœur, pour retrouver un peu de bonheur. Puis, tout se termina, la société se releva, comme toujours, et seuls les ruines attestent de ce qui s’est passé.
Enfin, revenons à cette petite ruelle, au milieu de ruines, d’anciennes villas délabrées habitées par des mendiants ou des familles sans le sou. Vous l’aurez deviné, il s’agit du quartier pauvre d’une plus grande ville. A la lisière de cette ruelle, pas très loin de maisons bien plus propres, se trouvait un petit bâtiment de pierres sombres, surmonté d’une croix de bois sale. Il s’agit de l’orphelinat pour tous ces enfants dont les parents sont soit morts à cause du manque d’argent, soit tellement ivres ou pauvres que leur bébé leur a été retiré. Cette institution est dirigée par un couple extrêmement sévère, dont le dernier sujet d’attention est les petits orphelins. Ils se fichent pas mal d’eux, de leur bonheur. Ils ne dirigent ce bâtiment que pour l’argent, pour être invités aux soirées où leur bonté est célèbre. Comme les nobles les admirent de recueillir des bébés et des enfants en bas âge. Ainsi, cette classe sociale leur délègue une petite partie de leur fortune, en échange de quoi ils sont rendus eux aussi célèbres. Certains couples, toujours dans ce même but, adoptent des enfants chez ce couple, plutôt que dans un orphelinat plus renommé. Bref, peu de personnes sont vraiment guidées par la bonté. Toutefois, une vieille femme travaillait dans ce bâtiment, au milieu de beaucoup d’autres. Son nom ? Emilie. Autrefois, elle avait été belle. Mais le temps et le malheur avaient fait des ravages. Aujourd’hui, elle se consolait en s’occupant de ces enfants, leur donnant autant d’affection et d’amour qu’elle possédait, autant dire énormément.
Ce soir-là, elle n’arrivait pas à dormir, tant la colère, si rare chez elle, avait pris possession de son cœur. Elle rageait de voir qu’un tel couple puisse s’occuper d’enfants, alors qu’ils les détestaient. Elle avait failli se faire virer, quand elle avait intercédé en la faveur d’un enfant battu. La seule faute du jeune garçon avait été de rencontrer le directeur dans un couloir. Ainsi elle marchait dans les couloirs, tandis que ses pas l’approchaient sans qu’elle le veuille de la porte d’entrée. Elle s’échappa à ses préoccupations en entendant des bruits à l’extérieur. Les pleurs d’une femme, puis ceux d’un bébé. Le froissement des couvertures qui étaient posées sur les dalles froides, puis des pas. Ayant vécu cette scène des milliers de fois, Emilie ouvrit la grande porte de chêne, devant laquelle, comme elle l’avait supposé, était posé un enfant. Elle chercha des yeux la mère, mais ne pu qu’apercevoir une forme sombre surmontée d’une chevelure dorée s’éloignant rapidement pour disparaître dans la brume. Elle posa à nouveau son regard sur le petit paquet à ses pieds et une exclamation lui échappa. Qu’il était beau, ce bébé ! Mais cette beauté semblait presque étrange, avec ces grands yeux passant du bleu de la nuit au violet profond, surmonté d’une petite touffe de cheveux blonds. Et ce regard calme et enfantin qui la contemplait curieusement, tandis que ses joues se coloraient de rouge avec le froid. La vieille dame sentit une bouffée d’affection montée en elle, car il était trop tôt pour qu’elle ressente de l’amour, et elle s’étonna de la rapidité avec laquelle ce bout de chou avait conquis son cœur. Elle le prit dans ses bras, le berçant doucement, et s’avança à l’intérieur du bâtiment, l’emmenant vers sa nouvelle vie.
1102 mots La suite viendra le plus rapidement possible, en espèrant que ce début vous plaise^^
Dernière édition par le Lun 13 Aoû - 14:16, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] Dim 12 Aoû - 18:13 | |
| 7 ans plus tard… « Petit chenapan ! Reviens ici immédiatement ! » Oh, mais c’était hors de question ! Si le directeur qu’il allait revenir se jeter dans ses bras juste parce qu’il l’avait demandé… il se mettait le doigt dans l’œil ! Il avait comploté pendant des mois pour réussir à chaparder le plateau repas de cet homme ingrat qui dirigeait leur orphelinat. Ou du moins, il avait réfléchi autant que le pouvait un enfant de 7 ans. Car si il était précoce, il n’avait pas pour autant la mentalité d’un adulte. Et il n’avait même pas songé aux conséquences de ses actes. Mais lorsque l’on vit au milieu de garçons, ou même de filles, prêts à tout pour vous arracher la moindre miette de fierté, la ruse se développe bien vite. Car, dans cet établissement, peu de personnes attachaient de l’importance au respect des uns et des autres. Tant qu’ils n’importunaient pas leurs « maîtres », ils pouvaient obtenir leur ration quotidienne de nourriture et d’eau. Mais dans le cas contraire… Heureusement, Emilie lui était très attachée, et elle lui donnait toujours de quoi se consoler lorsque, comme aujourd’hui, il se frottait au couple… 7 ans déjà que la vielle dame avait ouvert sa porte au bébé qu’était alors Erwan. Elle n’avait eu bien sûr aucun mal à le faire accepter du couple, qui aujourd’hui s’en mordait les doigts. Les années avaient passés dans la misère de l’orphelinat. De tout l’argent que les dirigeants recevaient, ils en gardaient la majorité, n’investissant une infime partie dans leur établissement que lorsque une personne influente passait, histoire d’avoir l’air le plus généreux possible avec leurs « chers » enfants. La vie y était dure, mais au moins, ils avaient un toit et de la nourriture passable. Et ils vivaient. Lorsque l’on sait que sa vie aurait été vouée à la pauvreté de leur quartier, qu’il auraient du travailler 24h/24 pour ramener quelques pièces pour payer leur repas, on se dit que finalement, leur destin n’est pas si terrible que ça. Le plus gros problème de l’orphelinat restait ses pensionnaires. N’ayant aucune éducation, ne comptant que sur eux-mêmes, seuls les enfants les plus forts physiquement faisaient la loi. Tous ceux dont la tête ne leur revenait pas verraient leur existence se transformer en enfer. Et ce fut exactement ce qui arriva à Erwan. Le petit bébé déposé sur le pas de la porte avait charmé Emilie au-delà du possible, et elle ne fut pas sa première victime. Plus il grandissait, plus son physique avantageux quoique encore enfantin, faisait craquer toutes ses rencontres. Ses grands yeux violets, ourlés de cils assez longs, étaient toujours allumés d’une lueur d’espièglerie, de joie de vivre, comme si son bonheur resterait à jamais inépuisable. Ses cheveux blonds cascadaient librement jusqu’à sa nuque. Ils semblaient parfaitement lisses, mais quelques mèches brisaient l’apparente sérénité de ce visage à la peau de nacre. N’allez pas croire qu’il avait le teint d’un cadavre. Il était simplement pâle, comme la majorité des jeunes hommes blonds. En le voyant, on pouvait être certain que l’homme qu’il deviendrait ferait des ravages. N’importe quel sorcier aurait interprété ça de la façon suivante : soit la nature avait été particulièrement généreuse avec lui, soit du sang de vélane coulait dans les veines de l’un de ses deux parents. Toutefois, il ne pourrait jamais le savoir, puisqu’il ne connaissait pas ses origines. Emilie lui avait révélé qu’il portait un médaillon sur lequel était gravé le nom Erwan, d’où son propre prénom. Il savait également que sa mère, ou du moins la femme qui l’avait déposé sept années auparavant devant l’orphelinat possédait une chevelure on ne peut plus blonde. Peut-être était-ce là l’origine de la couleur dorée de ses cheveux. Quoiqu’il en soit, malgré son très jeune âge, il possédait déjà un physique plaisant à regarder, et ceux qui commandaient aux bandes de l’orphelinat en prirent ombrage. D’autant plus que l’espièglerie et la provocation dont faisaient preuve Erwan les mettaient extrêmement en colère. En effet, le jeune garçon s’était découvert très tôt un don pour les farces en tout genre. Les années passant, il avait développé une véritable ingéniosité pour mettre en œuvre des scénarios abracadabrants. Pour faire semblait de vomir, il se servait d’oranges. Lorsqu’il voulait attirer l’attention sur lui lors de rares sorties pour que son complice vole quelque chose, il plaçait une brindille dans son pantalon, tombait en la faisant craquer, si bien qu’il donnait l’impression de se casser la jambe. Bref, un véritable comédien. Heureusement pour les autres pensionnaires, tout ceci était tempéré par l’innocence de l’enfance. Il ne lui venait pas encore à l’idée de s’en servir pour faire du mal. L’amour que lui portait la veille dame lui donnait une immunité que les autres ne possédaient pas, laissant libre cours à son envie de faire des farces. Encore une autre raison pour les autres de le détester et de le jalouser. Ainsi, ils le coincèrent un jour dans un coin, et le rossèrent de coups, jusqu’à ce que, suppliant et pleurant toutes les larmes de son corps, il fut abandonné là. Cette scène se reproduisit souvent, et il fut bientôt obligé d’obéir au doigt et à l’œil. C’est ainsi qu’il se retrouva dans ce couloir, 1 an plus tard, à courir comme un dératé, serrant contre son petit corps le précieux plateau qui lui permettrait d’échapper pour un soir à la rossée quotidienne. L’étincelle de joie qui illuminait ses yeux avait quasiment disparu, ne réapparaissant que lors de rares moments de paix en compagnie d’Emilie. Oh, comme il l’aimait, cette femme qui avait vu passé les années, les souffrances, sans jamais perdre cette divine bonté ! Elle représentait sa seule famille à ses yeux, la meilleure personne qui puisse exister. Dès qu’elle s’approchait de lui, tout son être enfantin se tendait de bonheur, pour se jeter à son cou. Mais, ces temps-ci, elle s’inquiétait pour lui. Les ecchymoses qui criblaient son corps ne lui avaient pas échappé. Elle voyait bien qu’il ne voulait pas en parler, et soigner ses blessures sans le questionner. Mais cela la peinait, qu’il ne se confie pas à elle. A cette pensée, une bouffée d’amour mêlée de tristesse l’envahit. Mais il ne pouvait pas partager ses malheurs avec elle. Pas alors qu’elle était menacée chaque jour de renvoi pour le défendre. D’ailleurs, elle ne comprenait pas, et désapprouvait ses farces. Elle le réprimandait toujours, le faisait promettre de ne pas recommencer, mais il ne pouvait tout simplement pas ne pas tenir sa promesse. Rien qu’en pensant à la bande de Josh, il frémit de peur. Oh, qu’il avait honte de ne pas avoir assez de force pour l’affronter, d’être assez lâche pour continuer à lui obéir ! Mais il n’avait pas le choix. Encore, si cela ne concernait que lui, mais récemment, ils avaient menacé de s’en prendre à Emilie…
Erwan secoua la tête pour chasser ces pensées, alors que les pas se rapprochaient. Il devait se rendre maintenant à la cache de ceux à qui il obéissait, avant que le temps qui lui était imparti ne soit écoulé. L’idée qu’on puisse sinon s’en prendre à celle qui était toute sa vie le fit accélérer, et au tournant d’un couloir, se retrouva devant une salle abandonnée. Il y pénétra, avant de se diriger vers le fond, pour enfin se placer devant un pan de mur ressemblant aux autres. Il frappa trois coups secs, laissa s’écouler trois secondes, puis tapa à nouveau trois fois, et ceci trois fois de suite. Le chef avait décidé de ce code à partir d’un livre qu’il avait lu, ou l’on disait que le chiffre du diable était 666. Josh se vantait d’être le seul à savoir lire, et Erwan était bien décidé à lui cacher qu’il déchiffrait les mystérieux symboles qui parsemaient les pages de différents ouvrages bien mieux que lui. Quoi qu’il en soit, le pan de mur s’ouvrit, découvrant une assez grande salle où était entreposé le butin de la bande, et surtout, où se tenait cette dernière…
Bien sûr, ce n’était pas les enfants de l’orphelinat qui avait construit ce passage secret. L’orphelinat était bâti sur les fondations d’un ancien manoir. Puisque la salle qui menait à la planque se trouvait dans les catacombes, il y avait fort à parier qu’il s’agissait en fait d’un des derniers vestiges de la demeure aujourd’hui détruite. Aujourd’hui, elle appartenait aux petits orphelins qui jouaient aux vrais brigands. La bande de Josh était composée d’enfants de 10 à 16 ans, qui n’avaient pas eu l’honneur de se faire adopter. Nombre de gamins se pliaient aux moindres désirs du chef de 16 ans, parce qu’il était le plus fort, et ne pardonnait pas les affronts. Et Erwan sentait la sueur froide de la peur couler dans son dos. Mais il ne montrerait pas sa peur. Il faisait ça pour Emilie, et il lui devait ce mince honneur. Aussi, lorsque Josh croisa le regard fier de Erwan, il fit signe à un autre gamin, qui se précipita pour prendre le plateau que celui-ci tenait fermement des deux mains. Avec une seule main, son trésor aurait tremblé, dévoilant sa terreur. Puis, le fier adolescent s’approcha du pauvre enfant terrorisé, et lui décocha un coup de poing en plein visage.
La douleur explosa dans sa tête, tandis que sa lèvre saignait sous l’impact. Le sol dur vint trop rapidement en contact avec son corps frêle, et il se recroquevilla sur lui-même, sous les rires, les huées, les moqueries du petit groupe qui assistait à une humiliation de plus. Mais il ne cria pas. Ou du moins, pas tout de suite. Un autre coup de pied dans les côtes lui arracha son premier gémissement, tandis que, sur un signe du chef, les autres s’approchaient pour battre cet enfant qui avait eu le malheur de naître beau.
Erwan n’aurait pu dire combien de temps passa, alors qu’il cherchait désespérément à échapper à la souffrance et à la honte. Pourquoi, pourquoi la vie l’avait-elle doté d’un corps beau, mais bien trop gringalet pour réussir à défendre cette étincelle de joie qui l’avait toujours caractérisé ? La beauté était-elle synonyme de douleur ? N’avait-il pas toujours essayé de ne pas faire le mal, de ne pas faire souffrir à travers ses blagues ? Devait-il montrer autant de cruauté que ceux qui le manipulaient à loisir. Oh, Dieu, comme il souffrait ! Puis, aussi vite qu’ils étaient venus, les coups cessèrent de pleuvoir. Il connaissait suffisamment cette scène pour savoir ce qui allait se passer. Tous allaient partir, pour le laisser là, à tenter de lutter pour ouvrir ses yeux si lourds, gonflés de larmes, pour faire fonctionner ces muscles qui semblaient l’abandonner quand il en avait besoin. Ses vêtements seraient déchirés, poisseux de sang par endroit. Tout son corps serait une immense plaie, et son cœur saignerait, s’abandonnerait à la douleur aussi physique que psychique. Puis, enfin, il partirait rejoindre Emilie, se réfugierait dans ses bras aimants et doux pour pleurer. Toutefois, cela ne se passa ainsi…
Certes, il était effectivement seul, et il du lutter pour sortir et aller voir Emilie. Mais cette fois-ci, elle ne l’accueillit pas à bras ouverts, mais avec un regard froid qu’il ne lui avait jamais vu. Il remarqua les bagages derrière elle, et les marques sur ses joues. Elle avait pleuré. Il allait ouvrir la bouche pour parler, raconter ses malheurs malgré tout, parce qu’il n’avait que 7 ans, et qu’il ne pouvait même imaginer ce qu’elle allait lui annoncer :
« Je pars »
Il cligna plusieurs fois, tentant de comprendre, tout en essayant d’échapper à cette réalité. C’était impossible ! Non, il devait faire un cauchemar. Oui, c’était bien cela, il s’était évanoui dans la salle secrète. Puis il se réveillerait et verrait la douce Emilie, la vraie Emilie. Cela ne pouvait tout simplement pas être réel. Mais une part de lui savait que c’était bel et bien la réalité, et son cœur, son pauvre petit cœur, se brisait. Les larmes vinrent, mais ne provoquèrent pas de pleurs qui soulageaient son esprit. Ceux-là ne lui apportaient qu’encore plus de douleur, ce qu’il pensait impossible. Alors il voulait s’approcher d’elle, goûter à son étreinte rassurante, se convaincre qu’elle restait près de lui. Elle le repoussa, et pour la première fois, lui cria dessus
« Va t’en ! C’est à cause de toi que je dois partir ! Sale égoïste ! Je me suis occupée de toi toutes ces années pour ne récolter que les graines de ta stupidité ! Je ne veux plus jamais te voir ! »
C’en était trop, beaucoup trop pour son âme d’enfant. Tout ce en quoi il croyait éclata en mille morceaux, qui jamais ne se recolleraient. Et à présent, il savait que cette scène appartenait à la réalité, car jamais, au grand jamais, il n’aurait pu imaginer entendre un jour cela de sa bouche, même dans ses pires cauchemars. Il avait fait cela pour elle ! Son être entier se rebellait sous les accusations infondées qu’elle lui jetait à la figure. Il aurait voulu lui dire, lui expliquer, mais les mots restèrent coincés dans sa bouche, tandis qu’il revalait ses sanglots, avant de faire demi-tour, comme un pantin. Il lui semblait que ce n’était pas lui, le petit garçon aux cheveux blonds et aux yeux violets. Il lui semblait voir ce qui se déroulait par d’autres yeux que les siens. Trop de chagrin, de peur, de colère, de honte, avaient engourdis son cœur. Et peu à peu, des pensées s’insinuèrent dans son esprit. Il aurait du faire preuve de plus de courage, affronter la bande pour elle, pour Emilie. Oh, Emilie, pourquoi ?!
2277 mots Je voulais poster plus, mais ça rentrait pas^^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] Dim 12 Aoû - 20:47 | |
| Le lendemain, alors qu’il s’était endormi les yeux rouges, son oreiller trempé par les larmes, il fut réveillé par la chef de l’établissement. Elle lui ordonna de se lever, et de la suivre. Si il avait été conscient de ce qui se passait autour de lui, il se serait étonné des évènements à suivre. Mais la réalité semblait si loin, comme si son esprit s’était réfugié dans un monde de gris, où la douleur ne pouvait l’atteindre. On l’emmena chez un médecin, qui soigna ses plaies. Puis, on lui fit prendre un bain, le coiffa, l’habilla avec goût. Il était bien plus beau ainsi, semblait un garçon différent. En le voyant, qui se serait douté de ce qui accablait son âme ? Une expression indifférente avait pris place sur son visage, et ses yeux étaient insondables. Il n’avait plus de larmes, plus de cœur. Il suivait, faisait ce qu’on lui disait de faire, sans rien tenter en farce. Ce qui rassura le couple. Car aujourd’hui, on allait l’adopter. Oui, ils en avaient assez de ce garnement si différent des autres, qui osait se frotter à eux. La blague de la veille avait fait déborder le vase, et ils avaient contacté une de ces familles aisées qui cherchaient un enfant. Il leur avait été si facile de le décrire comme l’enfant idéal, d’autant plus que sa photo avait immédiatement charmé le couple à qui il était destiné, qui avait décidé de le prendre chez eux pendant qu’ils rempliraient les formalités de son adoption.
La famille McShamir était sorcière jusqu’au bout des ongles. Les ancêtres de William McShamir avaient su profiter de la guerre pour développer leur propre société, permettant à leurs descendants un travail qui payait bien, assurant leur avenir. William avait fait son éducation à Poudlard, où il avait rencontré sa femme Rose, qui lui donna un fils. Cette femme était… superficielle. Elle semblait incapable d’aimer, éprouvant de l’adoration ou de l’indifférence. Son mari, fou d’elle exauçait le moindre de ses souhaits, se pliait à tous ses caprices. Mais avec les autres, il était totalement différent. Dur, à la limite du cruel, son fils John avait eu une excellente éducation dans tous les domaines. Il avait 15 ans, et étudiait lui aussi à Poudlard dans la maison de Serpentard. Mais Rose s’était révélée incapable de donner un deuxième enfant à son mari, alors qu’elle en désirait tellement un, que s’en était devenue une obsession. John, lui en était très heureux, souhaitant garder le monopole de l’attention. Aussi, à l’annonce de l’adoption de Erwan, l’avis fut mitigé dans la famille. La femme fut évidemment très heureuse de cette surprise que lui offrait son mari, sans être reconnaissante du tout. William s’en fichait royalement. Une gouvernante s’occuperait de l’éducation de ce garçon aux yeux violets, lui apprendrait les bonnes manières et tout ce qu’il fallait savoir. Leur fils, lui, fut pris d’une rage si terrible que les murs de la maison en tremblèrent. Mais les parents ne cédèrent pas, et ainsi commença une nouvelle vie pour Erwan. Il ne saurait jamais que le lendemain de son installation chez les McShamir, Emilie se présenterait à l’orphelinat pour s’excuser et le serrer dans ses bras, le réconforter. Non, il resterait avec la culpabilité, la honte, et un cœur brisé.
4 ans plus tard :
La cheminée de la locomotive du Poudlard Express sifflait, alors que le train se mettait en branle. Les discutions allaient bon train, mais c’est sans y prêter attention que Erwan traversa la foule. Comme il avait changé en 4 ans ! Ses yeux avaient définitivement perdu cette lueur d’espièglerie, pour devenir insondables, à la limite du froid. Ses cheveux blonds, autrefois mi-longs, ont été coupés plus court. Mais son attitude, sa carrure restent ce qui ont le plus changé en lui. Son maintien est plus noble, sans toutefois être très sûr de lui, un paradoxe lié à son passé… Ses muscles se sont enfin développés, bien que restant très discrets. Ce sont ceux des félins, longs, fins, mais puissants. Sa taille reste dans la norme, à la limite du petit, avec 1m78. Toutefois, il ne complexe absolument pas là-dessus, ceci étant la dernière de ses préoccupations. Aucun bijou ne vient alléger cette impression de tristesse, d’indifférence, qui émane de lui. Son esprit semble loin de tout cela. Il affectionne particulièrement les habits noirs, sombres. Pour qu’un vêtement d’une autre couleur lui plaise, il faut que celui-ci reste très sobre. Il a appris à passer inaperçu, ce qui explique cette tendance. Toutefois, ses cheveux si blonds et ses yeux violets attirent une attention désagréable pour lui. C’est ainsi que ce jour-là, il était vêtu d’un jean délavé, d’un T-Shirt noir, et de baskets. Bref, un accoutrement tout à fait banal pour un garçon de 11 ans. Il gardait les yeux baissés, sachant pertinemment que leur couleur s’accompagne d’une attention féminine dont il ne voulait pas aujourd’hui. Il voulait simplement être seul, pour profiter de l’éloignement de cette famille…
4 ans sont passés depuis que les McShamir l’ont adopté, juste après sa blessure au cœur. Cet évènement l’avait éloigné du monde, mais il crut pouvoir reporter son affection sur sa mère adoptive, lorsque celle-ci l’entoura de tant d’affection qu’il voulut oublier. Mais il avait peur d’aimer à nouveau, pour être repoussé. Mais Erwan était à un âge où les souffrances du cœur peuvent facilement être oubliées lorsque le bonheur les remplace. Et il finit par y croire, à cette ébauche d’amour qu’on lui présentait. Le père, très souvent absent, lui fit comprendre qu’il avait intérêt à se comporter sagement avec ses professeurs particuliers. Cela tombait bien, le pauvre n’avait plus aucune envie de faire des blagues. Il ne rencontra pas tout de suite John, qui suivait une scolarité Poudlard. Sa mère adoptive ne l’aimait pas réellement. Elle s’occupait de lui, son nouveau caprice, jusqu’à ce qu’elle se lasse. Ce qui ne tarda pas à arriver. Evidemment, ce fut un choc pour Erwan lorsque celle-ci devint brutalement froide, indifférente, agacée, voir même exaspérée par sa présence. Il ne comprenait pas, finit par croire qu’il avait vraiment un problème, et se renferma sur lui-même. Il s’échappa réellement à travers les livres, les leçons qu’on lui donnait. Le monde réel lui faisait peur, et il en vint presque à en vouloir aux autres de ce qui lui infligeaient. Sa seule consolation résidait dans le savoir qu’on lui prodiguait. Heureusement pour lui, il était à un âge où les enfants commencent habituellement les cours, à un an près, et pu sans problème rattraper son retard. Ses professeurs furent réellement enchantés de l’attention qu’il leur portait pour chaque matière, de cette soif qui semblait n’être jamais étanchée. Il finit par ignorer réellement sa mère, ne lui prêtant plus aucune attention, du moins, en apparence… Car bien sûr, un enfant a besoin de cet amour pour conserver son innocence, sa douceur. Au début, Erwan avait trouvé une figure maternelle en Emilie. Avec ses paroles et son départ était morte son innocence. Il fut forcé d’affronter la réalité, persuadé de sa lâcheté, qu’il ne méritait pas de vivre. Mais, trop jeune pour renoncer à la vie, il s’accrocha, apprit pour combler ses lacunes, pour faire plaisir à ses parents. Il cherchait désespérément leur approbation, testant tous les stratagème que son petit esprit pouvait inventer. L’espoir lui permettait de retrouver un semblant d’équilibre, jusqu’à ce que John arrive.
Il venait juste d’avoir 8 ans quand son frère par adoption vint passer les vacances de Noël avec eux. Lors de leur première rencontre, la peur que s’était interdit de ressentir Erwan réapparut, traversant son corps comme un éclair. Par son attitude, par son regard chargé de haine et de mépris, il ressemblait à Josh. Rien que leurs noms semblaient proches. Etait-il maudit ? Avait-il fait quelque chose de mal dans une vie antérieure ? Ces questions le hantèrent durant toute la durée du séjour de son « frère », car il lui semblait que sa vie à l’orphelinat recommençait. Les mêmes tortures morales et physiques, les mêmes blessures, la même honte. Sauf que Emilie n’était pas là pour lui offrir son étreinte chaude et rassurante. Le pire, c’est que ses parents adoptifs se fichaient de savoir ce qui se passait, le tenant pour responsable de ses habits déchirés et poisseux. Ces semaines se divisèrent entre punitions et traquenards de John. Mais, il devait repartir, et c’est dans cette idée que Erwan supporta cette ultime humiliation.
Lorsqu’il fut enfin libre de ses mouvement, il reprit ses leçons, ajoutant toutefois à son programme une autre matière : les arts martiaux. Il en avait assez de devoir se plier aux devoirs des plus grands, des plus forts, et était décidé à se donner cette puissance qui lui manquait pour pouvoir vivre tranquille. Et par cette envie de vengeance, il reprit conscience du monde extérieur. Toutefois, rien ne serait plus jamais comme avant. Il était aussi mature qu’il est possible de l’être à cet âge là, et malgré ce brusque retour à la dure réalité de la vie, il réussissait à s’échapper. Cela devint rapidement le seul moyen de supporter la souffrance pendant les vacances, lorsque Josh était là. Car il lui fallait plusieurs années avant de pouvoir mettre son art du combat à l’épreuve. Il était trop jeune, le rapport de forces, trop déséquilibré. Et quelques années ne suffisent pas pour apprendre les techniques nécessaires. Mais son esprit retors, futé et rusé, parvint à trouver une compensation à cette attente. Toutes les farces pour lesquelles il était si doué, autrefois, lui servirent à jouer de vilains tours à son frère, sans que celui-ci ne sache qu’il avait tout manigancé. Pour lui, son petit frère restait un imbécile sur qui il pouvait passer ses pulsions sadiques. Il ne se demandait même pas si Erwan réussissait ses leçons. Et c’était heureux pour le jeune garçon, qui dans le cas contraire aurait vu les soupçons de son frère peser sur lui.
Ainsi, les années passèrent sans grand changement, jusqu’à ce que la mystérieuse lettre arrive, l’invitant à suivre l’enseignement à Poudlard. Ses parents n’avaient jamais pensé qu’il pouvait développé la moindre aptitude à la magie, et cette nouvelle fut à la fois une bénédiction et une malédiction. Son frère avait fini ses études et ne vivait plus avec ses parents, revenant toutefois pendant les vacances, ce qui ne changeait donc rien en définitif pour Erwan. Mais le fait que lui aussi soit un sorcier rendit John malade de rage, et les jours précédant son départ furent les pires de ces quatre dernières années. Mais il était là, à présent, traversant la foule, s’attirant quelques regards indiscrets mais rien de bien méchant, pour enfin trouver un compartiment libre.
Il s’écroula sur la banquette libre, avant d’étirer ses jambes pour observer le paysage défilé à travers la vitre. Il n’avait jamais quitté sa petite ville de campagne, et Londres avait été pour lui une véritable source d’émerveillement. Il s’était senti retombé en enfance, qu’il n’avait pas encore tout à fait quitter. Les hauts bâtiments, le monde, ou même les voitures moldus, la gare… Bref, beaucoup de nouveautés, dont la liste serait bien trop longue à dresser. Et même si cela ne se voyait qu’à un léger sourire en coin, il était heureux. Enfin, il quittait cette famille de fous qu’était la sienne, pour se rendre en un endroit qui lui enseignerait tout ce qu’il voulait savoir. Il n’espèrait que peu se faire de nouveaux amis, persuadé au fond de lui qu’il n’était qu’un raté. L’orgueil n’avait pas sa place en un être comme Erwan. Trop d’évènements s’étaient associés pour éteindre toute étincelle de vanité. Avant, lorsque ses blagues réussissaient, qu’il séduisait par sa seule présence, oui, il était orgueilleux. Et si aujourd’hui ces donnes restaient vraies, d’autres éléments étaient à prendre en compte. Mais peut-être ce séjour permettrait à son cœur de soigner enfin ses blessures, à sa vie de regagner un équilibre. Il avait en effet décidé de ne rentrer chez lui que pour les vacances d’été, décidé à rester à Poudlard pendant le reste de l’année. Si il ne s’était pas interdit de ressentir la moindre once de peur, il aurait été effrayé à l’idée que le même schéma se mette en place ici, que des balourds se servent de lui. Il avait fini par croire que tous les endroits se ressemblaient, peut-être à cause de la naïveté de la jeunesse. Quoi qu’il en soit, en regardant défiler le paysage, il s’était résigné à son destin.
Rien ne se passa comme prévu. Déjà, plusieurs personnes qu’il rencontra avant la cérémonie de la répartition se montrèrent tout à fait charmantes, loin de ces brutes qu’il avait connues. Ensuite, Poudlard lui réchauffa le cœur, tant par la chaleur qui s’en dégageait, que par les couleurs vives qui parsemaient la grande salle, le faux plafond, les tables remplies de victuailles… bref, il était vraiment heureux, et le montrait, laissant un beau sourire éclairé son visage. Et peut-être était-ce du au soi-disant sang de vélane qui coulait dans ses veines mais ainsi, il incarnait presque la séduction. Quoi qu’il en soit, il se laissa aller à l’euphorie de la soirée, posa comme tous les autres le Choixpeau sur sa tête et fut répartie. Ainsi allait commencer une nouvelle vie qui, peut-être ne serait pas marquée par le sceau du malheur. Quoi qu’il en soit, rien ne pourrait changer le passé, mais qui sait ce que réservait le futur ? 2238 mots Allez, plus qu'une partie normalement, et j'ai fini! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] Lun 13 Aoû - 14:15 | |
| 6 ans plus tard : Les deux mains sous la tête, il contemplait le plafond du dortoir. La soirée était déjà bien avancée, mais il ne parvenait pas à dormir. Les évènements récents n’avaient de cesse de le troubler. Bon nombre d’élèves utilisaient des potions pour dormir tout en chassant les cauchemars. Jamais, même lors du temps des mangemorts, Poudlard n’avait connu une telle suite de meurtres à l’intérieur ! Jamais ! Des cadavres affreusement mutilés, la disparition des professeurs, et pour finir, leur enfermement à l’intérieur de l’établissement. Il semblerait que sa vie finisse toujours par devenir tragique… Et pourtant, tout avait si bien commencé ! Sa scolarité à Poudlard s’était extrêmement bien déroulée. Sa soif de connaissances ne s’était pas apaisée avec l’âge, bien au contraire. Plus le temps passait, plus son ignorance lui semblait grande. Il essayait d’en savoir le plus possible, dans tous les domaines. Aussi bien ceux autorisés par l’administration, que ceux un peu plus… illégaux. Bien sûr, pour ces derniers, cela restait très évasif. Il n’était qu’un élève, et ne pouvait pas obtenir énormément d’informations. Mais au moins, il essayait. Il estimait que tous devraient faire ainsi, et ne comprenait pas les personnes qui n’aimaient pas apprendre. Se cultiver, connaître les mystères du monde qui nous entoure, c’était l’un des plus grands bonheurs de Erwan. Bien sûr, en grandissant, il avait mûri, et apprit que son destin n’était pas forcément voué au malheur, au contraire. Il avait eu des amis, des aventures avec des filles, mais aussi des ennemis. La vie à Poudlard, c’était le paradis par rapport à ce qu’il avait connu. Jamais il n’aurait cru possible de pouvoir rire à nouveau, de se réveiller le matin avec l’envie de continuer à vivre.
Toutefois, ce qu’il n’osait pas s’avouer, c’était ce vide en son cœur. Jamais il n’avait connu l’amour depuis ses 7 ans, comme si cette blessure ne pouvait se fermer. La haine de ceux qu’il ne pouvait pas considérer comme sa famille l’attristait profondément, mais peut-être était-ce pire de les ignorer, de les considérer comme n’importe qui. Car il n’avait pas de famille. Personne, personne pour combler ce vide en lui. Comme si… comme si il n’était capable que d’éprouver des sentiments banaux, comme la joie, la tristesse. Mais en lui, il lui semblait que le gris dominait, l’indifférence. Le monde dans lequel il s’était réfugié en étant enfant semblait désormais l’avoir envahi tout entier. Rien ne semblait pouvoir guérir cette indifférence qui prédominait en lui. Et pourtant, il restait tout à fait capable d’éprouver tant d’autres émotions, de rire avec les autres. En présence d’inconnus, il pouvait même être tout à fait charmant au bout de quelques minutes de discutions. Mais ses yeux, ses yeux… semblaient si insondables. Peut-être son esprit s’était-il retiré si loin que seul quelque chose de spécial pourrait le ramener. Mais pour l’instant, rien ne le motivait assez. Il n’avait pas de but réel dans la vie, pas de camp, en fait, pas de vie… Aujourd’hui, il était en septième année. Il aurait du passer ses Aspics cette année, mais tous les professeurs avaient disparu. Morts, sûrement, mais il ne pouvait le savoir. En fait, il ne voulait même pas le savoir. A nouveau, il avait presque peur, mais tout ceci était mêlé à quelque chose d’autre. Excitation, curiosité ? Des émotions malsaines qu’il regrettait presque. Car il avait envie de savoir quelle était cette puissance, cette chose qui poussait des êtres humains à tuer d’une telle façon. Cela devenait presque une fascination macabre. Il voulait tout simplement comprendre. Pourquoi ? Qu’est ce qui se cachait derrière tout ça ? Etait-ce vraiment bien pour lui cette obsession du savoir ? Un jour, cela se retournait contre lui, il le savait. Mais, il n’avait rien d’autre ! Des amis, qu’il n’arrivait pas à considérer comme tels. Sa confiance était si dure à obtenir ! Tout dans sa vie semblait lui dire qu’il ne méritait pas ce bonheur que tant d’autres obtenaient en claquant des doigts. Bien sûr, il aurait pu oublier, redevenir lui-même, un garçon farceur et agréable, mais non. Quelque chose le bloquait, l’empêcher de retrouver cette « normalité » à laquelle il aspirait. Mais, cela pouvait être du au fait que chaque été, son calvaire recommençait. Il lui semblait redevenir le garçon de 7 ans. Peut-être était-ce à cause de l’accident…
L’année de ses 16 ans, alors qu’il venait de finir sa sixième année à Poudlard, il se vit obligé de retourner chez ses parents adoptifs, comme chaque été. Il avait patiemment attendu que ses talents en matière de combat s’aiguisent, bien que depuis qu’il étudiait toute l’année, suivre ses cours d’arts martiaux présentait une réelle difficulté. Mais lors de rares moments où il ne travaillait pas, il s’entraînait. Il ne se considérait pas comme prêt, en avait assez de n’obtenir qu’une menue satisfaction à l’aide de farces parfois réellement cruelles. Mais aucun remord ne l’assaillait. Mais un jour, son frère découvrit qui était le responsable de tous ces accidents fâcheux, qui parfois lui coûtaient un bras ou une jambe cassée, la haine d’amis proches ou la rupture de son couple. Il entra dans une colère noire, une rage dévastatrice. Il coinça Erwan chez leurs parents alors que ces derniers étaient absents, et commença à le battre, d’une manière plus terrible que jamais. Le jeune étudiant aurait pu se laissé faire, une fois de plus, pour l’aboutissement de son plan qu’il avait monté, mais John allait trop loin. Il sortit de sa poche une espèce de bâton en fer, et assomma son cadet avec. Puis, il l’attacha, soigneusement, fit un feu dans la cheminée, et fit chauffer le fer à blanc. Il réveilla Erwan, puis lui apposa le bout brûlant sur sa paume droite. Il cria d’abord, hurla même, puis se tu, refusant cette ultime honte, les yeux brûlants de larmes contenues et de haine.
Lorsque l’autre la détacha, il se jeta sur lui, avec rage, distribuant coups de poing et de pieds, oublieux de toute la douleur qu’il ressentait. Ce n’était qu’une souffrance de plus. C’est ainsi que le jeune garçon ressentit l’effet dévastateur de la colère, de l’adrénaline qui montait en lui, l’effet grisant de se sentir tout puissant. Lorsque enfin il s’arrêta, il découvrit avec une horreur mêlée de satisfaction, que son frère gisait dans une mare de sang, pas encore mort mais de justesse. Pris de panique, il s’enfuit, laissant derrière le corps, se lava les mains frénétiquement pour essuyer le sang, se les nettoyant presque jusqu’au sang, comme si il était souillé. La douleur le transperça lorsqu’il toucha sa paume droite. Alors il se rappela de cette brûlure, la banda, sentant pulser la souffrance mais ne faisant rien pour l’atténuer. C’était son châtiment. Puis il s’efforça d’oublier sa terreur, sa révulsion, et réfléchit. Ce calme, ce sang-froid qui le caractérisait pouvait peut-être lui sauver la vie. Il risquait la prison si son frère avouait à tous ce qu’il lui avait fait, comment il l’avait battu jusqu’au sang. Car même si Erwan révélait sa brûlure, John disposerait de l’appui de ses parents, alors que lui n’avait personne. Alors, la vérité lui apparut, claire, incontournable : il devait achever le travail, le tuer. Mais il n’avait que 16 ans ! Il ne pouvait tout simplement pas faire ça !
Il retourna voir le corps en soupirant, et c’est là qu’il comprit. Qu’il avait été stupide ! Avec le sang que son frère avait perdu, il était déjà mort ! Mais il ne s’autorisa pas une larme, continuant sa pénible réflexion. Une enquête serait menée, et on découvrirait qu’il était devenu un meurtrier. Que faire bon Dieu ! Il contemplait le cadavre en sang, désespéré, cherchant une solution. Puis, son esprit trouva enfin une idée. Pour commencer, il s’aida de quelques sorts pour transporter le corps. Ses parents étaient absents, et il pu le porter jusqu’à la porte d’entrée. Il avait appris récemment que John était plongé jusqu’au cou dans des affaires criminels, dirigeant un de ces gangs de malfrats qui pullulaient dans la partie pauvre de la ville. A l’aide de la poudre de cheminette, il se rendit au QG du pire ennemi de son frère, et déposa le corps dans un coin. Heureusement pour lui, il ne croisa personne en chemin. Puis il repartit aussi vite qu’il était venu, nettoya la pièce où tout s’était déroulé à l’aide d’un sort, de même pour ses habits. Nul ne saurait ce qui s’était passé. Lorsque ce gang découvrirait le corps, il en conclurait que l’un d’eux l’avait tué, et ne chercherait pas plus loin puisque cela représentait une bénédiction pour eux. Il cacherait le corps, les policiers blasés de la ville ne chercheraient plus dès qu’ils découvriront que cela avait un rapport avec eux, et tout serait terminé. Nul ne savait que John était venu le voir, puisque son frère avait gardé cela secret.
Ainsi la vie continua normalement, Erwan repartit pour Poudlard à la fin de l’été, laissant des parents démoralisés derrière lui, et s’étant coltiné une nouvelle cicatrice sur la paume, en cercle parfait. Et dans son lit, ce soir-là, il revoyait le corps de John devant ses yeux, ressentait à nouveau cette rage qui l’avait envahi, cette haine qui éteint tout son bon sens, son sang-froid qu’il ne perdait jamais d’habitude. Mais tout s’était passé comme il l’avait supposé, le dossier était fermé, et nul ne le soupçonnait. Et voici que cette année, des meutriers bien pires que lui agissaient, faisant tout ressurgir avec brutalité. Hélas pour lui, il avait une excellente mémoire visuelle, et toutes les images le hantaient la nuit. Et bien sûr, comme tant d’autres, il ressentait l’aiguillon de la peur. Mais cela restait une simple petite piqûre, rien de plus. Et il continuerait à vivre, à faire semblant, comme toujours… Questions Hors-Jeu Nom: McShamir Prénom : ErwanÂge du personnage : 17 ansÂge hors RP : 14 ansOù avez-vous connu le forum? : Sur SRComment trouvez-vous le forum? : Magnifique. Franchement, un forum au design soigné, à l'intrigue original et parfaitement montée, avec des membres qui sont de bon RPgistes... Que dire de plus? Chapeau bien bas!Star sur votre avatar? : Lee RyanAvez-vous lu le règlement? : Méfaits accomplis!Bon, je prie pour de l'indulgence, ce n'est que ma deuxième fiche RP^^' Au total, il y a 8880 mots |
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| | | | Erwan McShamir [Enfin terminée!] [Serdaigle] | |
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