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 Fevronia Roksana

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Fevronia Roksana

Fevronia Roksana


Nombre de messages : 1
Age : 37
Date d'inscription : 03/04/2008

Fevronia Roksana Empty
MessageSujet: Fevronia Roksana   Fevronia Roksana Icon_minitime1Jeu 3 Avr - 20:01

    Il ne suffit pas d’une naissance pour bénéficier d’un nom et d’une renommée, tout se joue parfois dans une action, un instant, la simplicité d’une voix ou la réponse offerte à la plus belle énigme jamais posée. Après tout, cette idée, Fevronia l’avait depuis longtemps assimilée à force d’obéissance et de complaisance pour chacun des membres de sa famille. « Deviens la fille modèle dont nous rêvons tout », voilà la seule phrase dont elle parvenait encore à se mettre en tête à cet instant, cet instant où la jolie blonde ignorait parfaitement quelle réaction avoir, comment mettre en place le choix crucial face auquel elle devait faire face, choisir entre un être aimé et son propre père, qu’était-ce donc que pareille torture ? Pourquoi avoir sans arrêt écouté les conseils de son père, les conseils qu’on lui donnait quand elle entendait de la bouche de l’être aimé qu’elle devait aller au bout de ses rêves, et pourquoi à l’instant le destin lui même lui forcait à enlever une vie pour en laisser une autre continuer à prospérer. Dans les flammes grandissantes, par le feu mordant qui commençait déjà à envahir chaque pièce, son regard émeraude ne pouvait que parcourir la planche recouvrant le corps d’Eric, ce garçon qu’elle ne cessait de prendre pour l’homme de sa vie et qui lui offrait du bout des lèvres un « va-t-en » pour se tourner ensuite vers son père, bloqué par une planche ayant cédé sous son poids et qui, quand à lui, préférait lui offrir d’autres mots, bien différents :

    « Viens là et oublies moi tout de suite ce raté ! Obéis, et dépêches toi, laisse le crever, c’est tout ce que mérite cet inconscient et fais ton devoir de fille ! »

    Imaginez-vous qu’un père puisse réagir d’une façon aussi lâche face à la mort et à la vie d’autrui, pensez-vous qu’un choix aussi cornélien ne demande pas une longue réflexion ? Pourtant parfois, le temps n’est pas présent et il faut parer au plus rapide, parer à ce que vous dicte le sentiment présent et à la meilleure solution apparente. La vie présente parfois des injustices qui décident éternellement de votre destin, et Fevronia commençait déjà à subir les conséquences de ses actes par le torrent de larmes s’écoulant sur son visage et par la chaleur des flammes les laissant disparaître presque aussi vite qu’au moment de leur apparition. Un pas en avant et la décision était prise sans un regard pour celui qui allait alors y perdre la vie.

    ***


    Mais voilà, il reste encore à se demander ce qui avait bien pu advenir après tout pour qu’une telle chose advienne. Resituons les choses, remettons donc tout en place pour oublier le feu mordant et l’horreur d’un choix. Fevronia, fille d’une famille russe immigrée depuis déjà un bon siècle en Angleterre bénéficiait encore des avantages et inconvénients du rang de la noblesse, après tout on ne choisit pas toujours son rang ni les enseignements suivis, ceci expliquant certainement le fait que la jeune fille, à l’âge de ses 17ans, ignorait encore parfaitement le sens du mot ruse, amour et liberté d’expression. Baignée depuis sa plus tendre enfance dans un flot de paroles continues déversées par son père au sujet de la bonne éducation, jamais un seul faux pas ne fut exercé par notre chère noble, pas un seul, bien au contraire, à chaque demande, à chaque obligation, elle n’avait pas perdu l’occasion d’obéir à merveille au demande d’un père autoritaire et y avait certainement perdu la moindre possibilité d’expression qu’elle n’avait, après tout, jamais cherché, ignorant parfaitement le but et l’intérêt de ce genre de choses. Dans un monde dicté par des règles plus strictes les unes que les autres, où le sentiment et la pensée sont proscris, apprend-on à désobéir par intuition ? Loin de là ! Voilà donc qu’une jeune fille au teint pur et à la belle chevelure dorée révélant à chacun de ses regards la douceur d’une Russie plutôt poétique malgré sa petite taille et à la voix aussi fine qu’un cristal de bohème ne prit jamais le courage de rêver à un avenir, acceptant celui déjà tracé par son père à sa naissance. Pas un pas de travers, jamais, et des résultats exemplaires dans chaque enseignement, un parfait soldat en somme, une sorte de robot, certainement ce qui lui valut le surnom de « sans cœur » sans qu’elle ne parvienne pour autant à décrocher une seule larme. Quand on apprend pas à comprendre le but des larmes, sait-on encore pleurer pour autre chose qu’une douleur physique ? Allez savoir, mais peut-on empêcher un enfant de ressentir la moindre chose lors d’un parcours scolaire entourée d’autres éléments plus différents les uns que les autres. C’est certainement en ne comprenant pas le moins du monde pourquoi elle n’était pas acceptée par les autres que la jeune fille développa une tendresse timide et bien cachée à son père, c’est en apprenant à mentir parfois que les meilleurs sentiments prennent place dans la vie d’un être. Peut-être grâce à ce sentiment bénéfique, elle apprit vite à rejoindre les rangs d’autres élèves qui firent preuve d’une camaraderie touchante. Ainsi se déroulait donc la vie d’une demoiselle à son sens : apprendre à écouter les siens et connaître la nouveauté du « sentiment » en leur compagnie pour ensuite se faire au mensonge à son retour dans cette grande maison vidée de toute âme et ne renfermant qu’un père certainement malheureux, c’était bien là la seule raison qu’elle trouvait encore pour excuser son éducation à son égard : il devait regretter sa défunte mère et ne plus supporter le moindre sentiment à l’égard de la moindre personne. Piètre excuse pour un homme à ce point manipulateur, mais quel homme peut encore le soupçonner ?

    Mais il y a bien des choses qui mènent à la perte d’une jeune fille, et l’amour en fait partie, surtout pour un être fragile encore trop incapable de saisir ce genre de choses. Il suffit parfois d’un regard dit-on, celui d’Eric en valait des milliers à son sens, il y avait là une chose fascinante, un regard remplit par un millier de choses qu’elle ignorait encore, ce genre de choses où l’on a un peu de mal à mettre un nom, selon elle, le mot était bien « sentiment », ce mot remplit d’interdit et de défi. Il y avait ce quelque chose chez cet étudiant de Griffondor, ce quelque choses inexplicable auquel elle n’avait put résister et sous l’impulsion du moment, elle n’avait pu retenir les premières rougeurs sur ses joues et ce premier sourire intimidé. C’était certainement là le plus tendre début d’une idylle d’adolescent à qui l’on laisse libre court pour apprendre du mot sentiment tout ce qu’il peut renfermer en tentant pourtant d’oublier le négatif de ce dernier. Voilà d’où partait donc cette double vie couplant des moments d’une perfection intense aux mensonges les plus douloureux qui soit et à l’habitation la plus pénible possible. En lisant un peu plus chaque jour, Fevronia avait découvert un livre du nom de « Roméo et Juliette » qu’elle appréciait particulièrement du fait de son histoire d’amour, et puis entendre l’homme de vos rêves vous répéter qu’un talent peut se cacher en vous derrière une si belle voix et une âme comme celle-ci, comment ne pas s’y faire, comment ne pas le croire et finir par rêver et partir dans des divagations étranges même en présence de celui qui ne devrait rien entendre à ce propos. Voilà comment les secrets se dévoilent et comment les jours funestes arrivent. Cette journée avait tout de banal, tout d’habituel derrière le manque d’entrain de la demoiselle à rentrer chez son père pour oublier ses histoires du moment et ses bonheurs éphémères jusqu’à ce qu’elle se trouve au devant d’une situation étrange et particulièrement affolante : les flammes, les flammes léchant avec un plaisir non dissimulé les murs de la maison. Qu’avait-il donc bien put se passer ? Comment le feu avait-il put se déclencher d’une telle façon ? Comment ? Accablée par une centaine de question, elle n’avait pas eu le temps pourtant de trouver la moindre réponse et portée par un courage inconnu ou une certaine inconscience, sentiments méconnus pour la jeune fille, elle se mit à courir en direction des voix retentissant dans cette maison pour finir par rejoindre l’étage plus affecté que toutes les pièces de la maison et se retrouver au milieu de son père et de son petit ami, y avait-il donc là un remake raté d’un film des années 40 forçant le héros à ne pas saisir un seul instant ce qu’il advenait ? Comment avait-il donc bien put se trouver dans cette maison ? Comment tout cela était donc arrivé ? C’est en entendant la voix rauque de son père semblant sortir d’outre-tombe que Fevronia fut sortie de ce cauchemar du moins en partie seulement.

    « Ce fou a mit le feu à la maison, aide moi ma fille ! »

    Même pas dans un instant comme celui-ci, même pas perdu par le désespoir il n’aurait prononcé un mot tendre, et comment Eric aurait-il put faire une chose comme celle-ci ? Toute l’histoire manquait bien de logique, mais comment réagit-on face à ce genre de choses quand l’éducation reprend ses droits ?

    ***


    Ce pas était-il mené par le désespoir ou par les années où la pauvre jeune fille avait été formatée par son père ? Elle n’avait sut que se diriger vers ce monstre pour le tirer des flammes et le sortir des lieux sans un regard pour celui qu’elle aimait tant alors, de ces amours d’adolescents qui vous marquent pourtant à jamais. A bout de bras, elle était parvenue à sortir son père de là et le porter non sans difficulté dans leur jardin tout en observant la maison s’effondrer sous les flammes. Elle venait de le perdre, et naissait en elle une douleur inconnue, une explosion de sentiments intenses et des larmes de plus en plus puissantes s’écoulant longuement sur ses joues noircies par la fumée. Impossible d’en arrêter ce flot constant et encore moins de regarder son père toussant à en perdre haleine qui commençait enfin à reprendre de la contenance. C’était cela avoir un cœur ? C’était cela le sentiment en lui même ? Menée à souffrir mais fallait-il pour autant le regretter ? Elle avait apprit non, apprit la beauté de ces choses mais pourtant, elle était là découverte face à sa plus grande crainte : son père qui lui lançait encore ce regard accusateur si connu. Il allait parler et elle attendait là une remontrance sévère, pourtant, les mots vinrent plutôt l’étouffer avec ferveur :

    « Va-t-en et ne remets jamais les pieds ici, une fille, je savais que ça ne m’apporterai rien de bon, tu n’es qu’une raté comme ta mère, je ne veux plus avoir affaire à toi… »

    Un regard, un seul regard vers celui qui s’amusait alors à prononcer ces paroles avec un calme qu’elle ne lui connaissait que trop bien. Face à l’étonnement, elle ne pouvait prononcer là le moindre mot si ce n’est un balbutiement parfaitement idiot tout en serrant de ses petites mains les pans de sa jupe sans encore avoir remarqué la brûlure parcourant son bras.

    « Tu n’as pas compris, déguerpis, dégage ! Allez ! »


    Par quoi pouvait-elle donc bien être portée à cet instant ? Elle ne prit pas la peine de réfléchir et le ventre noué, le cœur brulant de désespoir, elle se mit à courir à en perdre haleine, semant à chacun de ses pas des larmes brûlantes de vie. Fallait-il un tel drame pour qu’une jeune femme existe enfin ? Elle avait éclot dans la douleur mais la bonté de cette âme n’avait plus là à se cacher, elle ne trouverait après tout plus qu’un refuge auprès d’une population faite de sentiments et de bienséance, dans cette école où elle avait apprit à vivre contrairement à cet ailleurs auquel elle avait été habituée. Maintenant, sa voix cristalline saurait faire entendre ses désirs et ses envies sous un flot de sourire et de tendresse sans jamais ne perdre l’idée de protéger les êtres aimés, de façon à ne pas réitérer les erreurs du passé. C’est là tout ce que son esprit brûlé par la tristesse parvenait à lui dire tout en lui murmurant tout de même que le destin avait parfois des façons bien cruelle de s’exprimer mais que la culpabilité était bien loin d’être un sentiment bénéfique à la moindre évolution. Une fleur peut parfois naître d’un tas de cendre.


    2 102 mots


    • Hors RP


    Prénom : Marie-Carmen

    Âge : 20ans

    Avatar : Modèle photo (attendez je retrouve le nom)

    Que pensez-vous du forum? Il est très beau et original de toute évidence

    Avez-vous lu le règlement? Méfaits accomplis
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Fevronia Roksana
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