Nom et prénom : Devann Keira
Age et jour de naissance : 15 ans, née un 30 août
Maison souhaitée : au Choixpeau de voir...
Origine / Niveau social / lieu d’habitation : De niveau aisé sans être riche, la famille de Keira vit dans une petite maison au sud de l’angleterre.
Sang : Keira s’est toujours cru d’origine moldue. C’est seulement à l’âge de quatorze ans qu’elle apprit que son grand-père maternel était également sorcier.
Baguette : 31 cm, peuplier, avec un crin de licorne
Année d’étude : les études ? elle s’en passerait bien, mais puisqu’il le faut, elle est en cinquième année
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Description physique
Petite, sans doute trop pour son âge. Menue et frêle, presque maigre. Keira a indéniablement l’apparence d’une de ces petites choses fragiles rattachées à la vie par un simple fil près à rompre… Elle ne fait non plus partie de ces filles à l’image nette et parfaite, ou de celles qui semblent être belles par nature sans aucune coqueterie... Jolie, pourtant, elle l’est, ou du moins elle l’a été, quand les cernes ne creusaient pas –ou plus- son visage.
Pour le moment, elle préfère faire abstraction de ces petits détails dérangeants –une peau trop pâle, un air parfois trop grave, un brusque instant de faiblesse qui la force à s’asseoir- et ne voir que ce qui fait qu’elle est réellement… Keira.
Ses cheveux châtains, tirant tantôt sur le châtain, tantôt sur le roux, qui lui arrivent maintenant aux épaules et qu’elle aime bien tresser.
De grands yeux en amande, d’un marron très doux, qui s’ouvrent sur le monde avec curiosité, comme l’enfant qu’elle n’est plus. Un regard vif dévoré par un feu intérieur et une rage de vivre. Un visage d’ange, imparfait mais tellement avenant qu’il en inspire d’emblée la sympathie.
Et un sourire, tout à la fois courageux, parce que ce monde n’est pas celui dont elle avait rêvé, et heureux, parce qu’elle a l’espoir qu’il le devienne un jour.
Et surtout parce que,
quelle chance, elle est vivante.
Caractère
La vie. Souffle éphémère, cadeau si précieux dont l’homme à tant de mal à mesurer la grandeur et l’importance avant qu’on ne le lui arrache.
Keira s’en était rendu compte à neuf ans, le jour où, allongée sur son lit d’hôpital, tremblante de fièvre et de peur, cherchant un souffle qui ne venait pas et des forces qui n’existaient pas, elle avait cru mourir. De cette expérience éprouvante était né un trait de caractère dont Keira n’avait jamais pu se débarrasser. Cette nuit-là, la combinaison de la perspective de mourir et du soulagement d’être finalement restée en vie avait donnée naissance à un optimisme et à un courage à toute épreuve.
Elle n’était pas naïve, loin de là. On est plus naïf quand on a passé en tout deux ans de sa vie dans un hôpital, qu’on a enduré trois « rémissions » et trois rechutes, et qu’on sait pertinemment que viendra un jour où aucune rémission ne suivra la rechute. Non, Keira Devan n’était pas une enfant innocente. Elle n’avait pas non plus ce courage proche de la témérité propre aux héros qui malgré tous les risques et les dangers se lancent quand même dans l’action –elle avait toujours préféré le calme aux grandes batailles, parce que les conflits n’entraînent rien de plus que vide et désolation.
Non, Keira n’était ni candide, ni téméraire. Elle était intelligente, certes, mais elle n’avait même pas assez de grandeur d’âme pour faire preuve de modestie.
A bien des égards, donc, Keira Devann n’était pas une jeune fille extraordinaire.
Elle était juste habitée par une force étrange, inébranlable, une lucidité et une ténacité hors du commun qui lui permettaient de garder les yeux ouverts sur un monde qui n’était pas celui que Keira la rêveuse avait espéré, et de tout de même trouver suffisamment de joie pour sourire.
Alors, ils pouvaient rire, les autres, ceux qui la montraient du doigt, elle, la petite fille chétive et maladive, toujours vêtue de manière originale. Elle rirait avec eux, sans jamais se montrer véritablement, sans jamais dévoiler la petite fille triste et mélancolique qui apparaissait parfois fugitivement, lors des instants de fatigue et doutes.
Parce que Keira aimait rire.
Et parce que, envers et contre tous, Keira aimait vivre.
Ce qu’elle aime, ses passions :Keira aime tant de choses. Tant de choses auxquels on ne fait guère attention, tant de choses qui ne rendent la vie que plus belle encore.
Le murmure des vagues et le chant de la mer. La caresse du vent sur sa joue. Le manteau blanc de l’hiver et la légèreté glacée de la neige sur sa paume. La chaleur d’une étreinte, la douceur d’un sourire, la profondeur d’un regard. La vie.
Beaucoup plus communément, Keira aime aussi parler avec ses amis -elle a horreur de la solitude-, regader les matchs de quiditchs, jouer du piano et griffonner su le petit carnet qu'elle transporte partout avec elle.
ce qu’elle n’aime pas, ses peurs :Keira a une certaine conception du monde selon laquelle le mensonge est l’un des pires fléaux existant, fléau qu’elle aime combattre en se montrant toujours d’une franchise à la limite de l’insolence. Les menteurs et les hypocrites sont donc les seuls types de personnes qu’elle ne peut pas supporter. Elle n'aime pas non plus l'action -elle est trop calme pour ça- mais adore cotoyer les gens hyperactifs.
D’une manière générale, Keira a peur des même choses que tous les adolescents. Se faire humilier devant des ennemis, perdre un ami, ou tout simplement de rater un examen… Parfois, lors de bref moment d’épuisements, elle a aussi peur du silence et de l’obscurité de la nuit. Mais ça ne dure jamais bien longtemps…
Signes particuliers : leucémique depuis l’âge de neuf ans
HISTOIRE
« Il était une fois une petite fille qui s’appelait Keira.
Elle avait des parents gentils et un grand frère génial, elle vivait dans une belle maison, elle avait des amis.
Keira aurait pu être normale, Keira croyait qu’elle était normale.
Seulement, voilà, elle ne l’était pas. »« Keira, arrête ! »Sans écouter son frère, la petite fille continua à avancer, un large sourire aux lèvres. L’eau du petit ruisseau lui arrivait maintenant aux mollets. Derrière elle, le jeune garçon d’une dizaine d’année, resté sur la rive, semblait exaspéré au plus au point. L’air boudeur, il regardait sa montre en grommelant qu’en plus d’arriver en retard, il allait se faire enguirlander pour avoir mal surveiller sa sœur.
La petite fille se retourna en pivotant sur ses talons, sa jolie jupe volant autour d’elle, et adressa à son aîné un sourire lumineux.
« Viens, Dany, elle est bonne. » « Certainement pas, rétorqua le Dany en question qui s’était assis sur l’herbe.
Regarde, tu es déjà trempée. »
La petite regarda son frère comme si elle avait à faire à un imbécile.
« Ben oui, c’est de l’eau. L’eau, ça mouille. » fit-elle avec la logique indéniable des enfants de trois ans.
« Arrête, Keira » répéta son frère, sans grande conviction cette fois.
« Nan. »Keira aimait beaucoup le mot « non ». C’était un très joli mot, qui sonnait bien et qui permettait d’exprimer très clairement son désaccord. Et, comme pour beaucoup d’enfants à son âge, être en désaccord était quelque chose de constant chez Keira Devann. « C’est l’esprit de contradiction » avait dit son père, fataliste –et Keira avait répondu non, même si elle ne connaissait pas le mot.
Ceci dit, l’esprit de contradiction de la petite Devann n’aurait pas été un problème s’il n’avait pas été combiné à une détermination absolue. Par exemple, en ce moment-même, Keira avait pour grande ambition d’aller cueillir la jolie fleur bleue qui, comme par hasard, se trouvait de l’autre côté du ruisseau que, théoriquement, elle n’avait pas le droit de traverser.
« Keira, reviens. »De l’autre côté, toujours assis, le grand frère se faisait de plus en plus impatient.
« Mais j’y suis presque. »Ce qui était faux. Elle était encore à un mètre de la rive et prenait tout son temps pour avancer. Soudain, alors qu’elle faisait un pas, le regard fixé sur l’eau, un tremblement dans l’air et un poids imperceptible sur sa main la firent s’arrêter. Elle leva le bras ? Là, dans sa paume ouverte vers le ciel ensoleillé, se trouvait une petite fleur bleue. Identique en tout point à celle qu’elle avait voulut chercher. Identique ? Un coup d’œil et son impression fut confirmée : identique, non. C’était la même.
Tout à fait inconsciente du caractère étrange du phénomène, Keira se retourna vers son frère qui s’était levé.
« Ah, enfin, tu l’as, ta fleur. »« La fleur, elle m’a sauté dans la main. » tint à préciser la fillette.
« Bien sûr que non, fit Dany avec un sourire indulgent.
Tu l’as cueillie. Allez, rentre. »« Mais c’est vrai ! insista Keira, les yeux pleins de larmes.
Elle était sur l’herbe, et puis tout d’un coup elle était dans ma main. »Dany grommela
« Si tu veux… » et commença à partir.
« Regarde » l’appela la voix cristalline de sa petite sœur. Il se retourna, près à lui dire pour une énième fois de revenir.
Se figea.
Debout, immobile au milieu de l’eau vive, Keira avait un air radieux. Et, à une vingtaine de centimètres de ses paumes ouverte, une petite fleur d’un bleu pervenche tournoyait doucement, insensible au vent, sans jamais redescendre.
Bouche bée, il regarda sa sœur d’un air hébété.
Keira lui renvoya un regard surpris.
« Ben quoi ? T’aime pas les fleurs ? »*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°
« Keira avait neuf ans quand sa vie bascula brutalement.
Neuf ans.
Un château de cartes qui s’effondre.
Un mot.
Leucémie. »Le mot résonna longtemps dans la pièce, comme si la vie s’était momentanément arrêtée pour leur laisser le temps à tous de réaliser ce qu’il signifiait. Assise au bord de sa chaise, le visage blême, Keira était perplexe. Les pensées tourbillonnaient dans sa tête sans qu’elle puise en saisir une de cohérente, une qui n’appartienne pas à cette immense plaisanterie qui se jouait ici.
Car ça ne pouvait pas se passer, ça ne pouvait pas être réel. Un mot, un seul, avait-il le pouvoir de balayer neuf ans de simple bonheur ? Pouvait-on, en à peine trois syllabes, détruire tous les rêves et espoirs d’une personne qui n’avait strictement rien fait de mal ?
Elle n’aimait pas la réponse qu’elle lisait sur les visages de ses parents et du médecin en face d’eux. Oui, on pouvait. Ce mot-ci, en tout cas, avait réussi à faire pleurer sa mère et à rendre son père incapable de parler. Et dans un éclair de clairvoyance apeurée, Keira comprit que ce mot-ci venait aussi de faire exploser en vol toute sa vie.
Leucémie. Tout un avenir remit en question.
Si avenir il y avait.
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Compassion, pitié, douleur, ou même… peur.
Il y avait tant de choses dans le regard des autres, mais aucune ne plaisaient à Keira. Elle aurait voulut leur hurler de la laisser tranquille, de ne pas la regarder avec leurs mines compatissantes… Et plus que tout, elle détestait en être incapable. Elle n’arrivait même plus à se redresser dans son lit, à lever la tête. La maladie, lentement mais sûrement, avait envahit tout son corps. La douleur insupportable, la fatigue intense… Tout ça n’aurait pas eu d’importance si elle n’avait pas eu l’impression de n’être plus rien qu’une coquille vide que la vie baladait à sa guise.
La vie…
Mais pour combien de temps au juste était-elle encore en vie ?
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Le plafond blanc, c’était maintenant tout ce que Keira était capable de voir. Le plafond blanc et froid de la petite chambre stérile. Les autres, autour d’elle –sa mère, son père, son frère, et bien trop peu d’amis-, elle ne les voyait plus. Parce qu’elle ne pouvait pas. Parce qu’elle ne voulait pas.
Elle respirait si faiblement à présent qu’elle ne pouvait même plus dormir. Le silence et l’obscurité l’entouraient, tels une nuée noire et ténébreuse qui n’attendait plus qu’un signe pour se jeter sur elle. Et, dans ses rares moments de lucidités, quand la fièvre descendait enfin, la petite fille sentait la mort se rapprocher, la frôler, se poser sur elle pour finalement s’éloigner jusqu’au jour, Keira le savait, elle l’emmènerait véritablement.
« Keira, ma puce, j’y vais. »La voix douce mais hésitante de sa mère troubla le silence dans lequel était plongée la petite chambre. Keira cligna des yeux. Elle aurait voulut crier, hurler à sa mère ne pas la laisser. De rester encore, juste un peu. Elle entrouvrit les lèvres. Comme toujours, le cri mourut dans sa gorge, et Keira laissa échapper un soupire que personne n’entendit.
Une main effleura tendrement le front de la jeune fille, et, après un sanglot étouffé, la fillette se retrouva seule.
Une vague de douleur, de terreur et de fatigue mélangées envahit soudainement Keira. Un étrange étau se ferma autour du cœur
Keira gémit. Ferma les yeux.
Elle pouvait presque sentir la mort se rapprocher, à pas de loup, fondant sur sa proie telle un rapace sur de sa victoire. Elle pouvait presque sentir son souffle glacé lui perforer les poumons, diffusant dans tout son corps une terrible sensation de vide. Et le courant chaud la vie qui s’éloignait et qui montait, doucement, vers ce plafond blanc qu’elle avait passé des heures à contempler.
A côté du lit, les machines sensées la surveiller se manifestaient en sonneries stridentes qui ne faisaient rien d’autre que résonner dans sa tête. Les médecins s’agitaient autour d’elle sans qu’elle puisse réellement les voir ou entendre ce qu’ils essayaient de lui dire.
Les yeux fermés, dominée par la douleur et la fatigue, Keira Devann mourrait.
Mais je ne veux pas mourir…Contours flous, vie se perdant dans le néant qui lui tendait les bras.
Et une voix, au loin, qui criait.
Je ne veux pas mourir.Douleur, douleur intense et absolue, mal à en mourir.
Et la voix qui continuait à crier.
Je ne veux pas mourir…Le froid de la mort qui desserrait son étreinte. Les yeux qui se rouvraient.
Et la voix qui criait, encore, encore, encore, de plus en plus fort.
Et cette certitude inébranlable qui brûlait en elle telle un brasier impossible à éteindre.
Je ne veux pas mourir…
Je vais pas mourir…
Je ne mourrai pas…_____________________________
Un miracle, avaient dit les médecins. Un véritable miracle –et Keira était d’accord avec eux.
Oui, allongée dans son lit d’hôpital, souriant à son frère, Keira était intimement convaincu du miracle qui s’était produit une semaine auparavant. Après tout, n’était-ce pas un prodige si, en ce moment-même, elle pouvait respirer, bouger, sourire… vivre ? Et quelle importance qu’elle puisse encore sentir l’odeur froide et morbide de l’hôpital qu’elle ne quitterai que d’ici quelques semaines –après tout, n’était-ce pas absolument prodigieux, de pouvoir voir ce rayon de soleil qui tombait pile sur les draps blancs, éclairant la petite pièce de la clarté du printemps, de pouvoir entendre le chant des oiseaux dehors, comme un rappel de la vie qui continuait à l’extérieur ?
Souriant toujours à son frère, Keira commença à ressentir à nouveau les effets de la fatigue.
Elle ferma les yeux.
Mais ça n’avait aucune importance puisqu’elle les rouvrirait.