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| Sujet: Cauchemar Jeu 25 Oct - 21:39 | |
| Auteur :: Foxy© (Moi, quoi.^^) Titre :: Cauchemar C'est sur ? :: La manière de voir la Mort approcher... Genre :: Horreur Nombre de chapitre :: Aucun, c'est juste une nouvelle. En revanche, trois paragraphes. Terminée ? :: Oui. Courir. Courir pour lui échapper. Sa voix résonne encore dans ma tête, grave, mélodieuse, menaçante. " Cours. Cours tant que tu peux, tu ne m'échapperas pas..." Alors je cours. Cours à en perdre haleine, regardant constament derrière moi. Je ne le vois pas, mais il me suit, je le sais. Il me piste comme un chasseur pisterait son gibier. La pluie battante fouette mon visage, mêlée à mes larmes de désespoir. Il m'aura, je le sais, pourtant je me raccroche à ce stupide, minuscule espoir qu'il ne me rattrapera pas. Les branches me griffent, lacèrent mes vêtements. L'une d'elles m'entaille même le front. Mon sang coule devant mes yeux, mais je ne m'arrête pas pour autant. S'il me rattrape, je suis perdue. Il me tuera. Il me tuera comme il en a tué tant d'autres avant moi. Je cours Ma course effreinée pour ma survie m'entraîne au-delà de la forêt, en haut d'une falaise. Je le sais, c'est un lieu que je connais très bien. Je l'ai trop rêvé. Mais cette nuit, c'est bien réel. Me voilà à l'orée du bois. Plus que quelques mètres et je sors de la forêt. Deux mètres. Un mètre. Mais qu'est-ce que... ?BAM !Au moment où je vois la fin de ma course, une branche basse me fait trébucher, comme si Dame Nature voulait me freiner en me faisant un croche-pied. Me voilà au sol. J'essaye de me relever, non sans mal. Un violente douleur, je me suis foulée la cheville dans ma chute. Ironie du sort... Je grimace mais tiens le coup. Il est tout proche, maintenant, je reconnaîtrais sa voix entre mille :" Où cours-tu ? Je suis là, je te vois..." Je tourne mon regard apeuré vers les arbres. Il l'a dit lui-même, il est proche...Me revoilà en train de courir. J'arrive en haut de la falaise. La peur me noue le ventre. Obligée de lui faire face. Je me tourne vers la forêt, résignée. Ca sera lui ou moi. Je suis au bord du gouffre. Un pas de plus et je tombe dans le vide...*
* *
Je reste là, face à la forêt. Cette forêt sombre et angoissante, berceau de mon malheur. Je l'entends approcher, ses pas résonnent sur les feuilles mortes. Il est là, je le vois. Il est juste en face de moi, maintenant. Je tremble de peur mais tente de ne rien montrer. *Ce n'est qu'un rêve, tu cauchemardes, Alicia...* Si j'avais une dernière volonté, ça serait que tout ça ne soit qu'un cauchemar. Je voudrais me réveiller en sécurité dans ma chambre, auprès de l'homme que j'aime. Mais non, c'est bien réel. Il est là, devant moi, son éternel sourire aux lèvres. J'aimerais pouvoir le décrire, mais le temps m'est compté. Il ne dit rien, se contentant de rester là, une lueur sadique, meurtrière, dans ses grands yeux couleur glacier. Pas un mot, pas un geste. J'ai peur. Je sais que ma mort n'est qu'une question de secondes. Bientôt, il va fondre sur moi comme un aigle sur sa proie. Bientôt, je serai dans les Limbes, prête à passer de l'autre côté du fleuve des morts...Il esquisse un pas ; je recule, me rappelant une fraction de seconde trop tard que derrière moi, il n'y a que le vide pour soutenir mes pas. Je tombe. Le temps passe comme au ralenti. Un cri vient à mes oreilles, je m'apperçois que c'est le mien. Le sol se rapproche lentement, trop lentement. Puis soudain, tout s'accélère. La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol. Le sol...*
* * [Extrait de la rubrique nécrologique de Paris Matin datée du 21 juillet 1983] "La jeune Alicia nous a quitté hier matin des suites d'une rupture d'anévrisme durant son sommeil, à l'hôpital principal. Toute notre tristesse accompagne sa famille. Les funérailles auront lieu..." |
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