Impero :: The damned Souls
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 Ce que tu désires {PV}

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MessageSujet: Ce que tu désires {PV}   Ce que tu désires {PV} Icon_minitime1Dim 16 Sep - 0:31

Minuit passé, et elle n'arrivait pas à s'endormir, se tournant et se retournant dans son lit en soupirant lourdement. Ses camarades de chambrée quant à elles, dormaient comme des bûches, et dans un dernier élan de bonne foi, Fay s'étendit sur le dos et essaya la dernière technique au point pour trouver le sommeil.


- Cent bouteilles de bièraubeurre sur un mur, si je prends une bouteille il reste quatre-vingt dix neuf bouteilles. Quatre-vingt dix-neuf bouteilles de bièraubeurre sur un mur...


Les minutes passèrent, et lorsque Fay arriva à "quatre vingt bouteilles" elle du se rendre à l'évidence que cette technique était au moins aussi inutile que celle des moutons. Etendue de tout son long, elle vira sans ménagement les draps qui lui tenaient trop chaud à l'aide de ses jambes et soupira de nouveau...avant de recevoir un coussin dans la figure.


- Hé !
- Tu fais autant de bruit qu'un scroutt à pétard Fay... rétorqua sa camarade, amusée par le sursaut de la jeune fille.
- C'est pas une raison pour me faire manger des plumes.
- Va faire un tour si tu n'arrives pas à dormir.


Le coussin vola de nouveau à travers la pièce, mais faisant le trajet inverse. Fay se redressa sur son lit, passa une main dans ses cheveux à moitié emmêlés et fixa sa camarade. La Serdaigle approuva immédiatement dans un haussement d'épaules, sauta de son lit et marcha à pas de félins vers l'armoire sans un bruit et ouvrit la porte -qui s'ouvrit dans un grincement à réveiller les morts-. Fay enfila rapidement un pull et un jean. Son amie se redressa dans son lit, l'air affolé.


- En fait je sais pas si c'est une bonne idée. Tu sais avec la.... disparition... des professeurs...et tout le reste...
- T'inquiète pas, je vais pas bien loin tu sais.
- D'accord....


Ce qu'Elisa ignorait, c'était que le don du mensonge et des cachotteries de Fay n'avait d'égal que l'affection que celle-ci portait pour son jeune frère. La Serdaigle n'avait pas l'attention de trahir son ennui dans la salle commune, à fixer mollement le feu crépitant dans la cheminée. Elle dut néanmoins descendre les escaliers pour s'y rendre, croisant au passage un elfe de maison nettoyant les immenses vitres. Fay n'en tint pas compte, jusqu'au moment où la créature en question l'interpela alors qu'elle allait passer le sueil de la porte de sortie.


- Excusez-moi Miss, mais Keurk pense que Fay Costigan Miss ne devrait pas sortir...
- Je sors si je veux.


Elle n'adressa pas un regard envers l'elfe, la main posée sur la poignée, le regard baissé vers le bas. Pourquoi haïssait-elle autant les Elfes de maison ? C'était un secret qu'elle gardait pour elle. Néanmoins les propos de Kreuk la fit réfléchir quelques instants, avant de finalement ouvrir la porte à la volée et de sortir de la salle commune. Pour une fois, elle n'avait pas menacé d'une chaussette un elfe, alors qu'elle en avait l'occasion.

L'obscurité régnant dans les couloirs, la jeune fille sortit sa baguette de sa poche avant de murmurer un Lumos. Elle frissona légèrement, ayant oublié qu'en automne déjà, seules les salles de vie étaient chauffées par des feux de cheminée. Les couloirs : rien, nada. Elle se frictionna les bras, jurant d'avoir aperçu un petit nuage de fumée au gré de sa faible respiration.



- Il gèle...
- Votre lumière jeune fille ! Abaissez-moi ça !
- Hmph...


Fay s'éloigna du tableau mal luné et s'en éloigna, ignorant complètement où se rendre. Ce fut à pas de chat qu'elle traversait le château, sans un bruit, prenant soin de respirer faiblement afin de ne pas se faire potentiellement repérée par quelqu'un d'autre, par précaution. Quand alors...

BAM !


- Ouch ! Saleté de .... marche.... !


Elle avait oublié cette satanée marche cassée et y avait mis les pieds dedans. Sa cheville y était encastrée si profondément qu'elle dû tirer dessus afin de l'en délivrer, malgré la douleur que cela pouvait lui provoquer. Fay entendit des bruits de pas venant vers elle, et se hâta de se délivrer de son piège de fortune. Après de longues, très longues secondes de supplice, la Serdaigle fut enfin libre et se dirigea à pas rapides vers d'autres couloirs, poursuivie par cette hantise affreuse d'être la prochaine victime après les malheureux professeurs. Le coeur battant, Fay tenta de reprendre son souffle. La paranoïa s'installait peu à peu, persuadée d'être la proie d'un tueur invisible. La Serdaigle reprit ses esprits, tentant de se persuader qu'elle était seule. Pour ne plus y penser, il fallait se concentrer sur autre chose. Explorer le château en faisait partie. De ce fait, Fay s'enfonça un peu plus loin dans les couloirs sombres, et rentra au hasard dans l'une des salles abandonnées.

La froideur régnante était encore plus glaciale qu'à l'extérieur. Mais moins prenante. Car au milieu de la pièce, un immense miroir prenait toute l'attention de ce lieu dépouillé de tout. Doté d'un cadre d'or sculpté, posé sur deux pieds pourvus de griffes, un drap blanc cramoisie gisait devant lui. Inscrit sur la cadrure dorée, une phrase étrange " Riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej"

Ceci lui était familier... La jeune fille enfouit ses mains moites dans une poche de son jean, et en sortit un morceau de papier froissé. Ses yeux de jais parcoururent la phrase étrange qui y était inscrite, et d'un seul coup un souvenir lui revint en tête. Un de ses camarades lui avait cédé ce bout de papier, lui certifiant que l'énigme qui y était écrite était liée à une des salles du quatrième étage.



- Dans "l'Histoire de Poudlard", il est dit qu'un miroir étrange est gardé dans une des salles du château.
- McLister, est-ce que tu te rends compte du nombre de salles qu'il y a ici ?
- Précisemment, et c'est pour cela que je te donne cela. Si un jour tu peux éclairer ça...
- T'es bien un Gryffondor


Un sourire se dessina sur le visage de Fay tandis qu'elle se remémorait la conversation avec Mc Lister, tournant de temps à autre la tête vers les lieux où elle pensait avoir entendu du bruit. Paranoïa, toujours.

- Riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej, lut-elle à haute voix cette fois-ci.


Fay baissa la tête, s'avança vers le miroir et tourna le papier froissé vers ce dernier. Lorsqu'elle leva les yeux, la première chose qu'elle vit fut le message, cette fois bel et bien lisible.


- Je ne montre pas ton visage....Mais... de ton coeur... le désir.


La phrase décryptée, Fay tourna les yeux légérement à droite au devant d'elle. John était là, à ses côtés, lui souriant tendrement. La jeune fille ne bougea pas, son coeur ne semblait plus battre dans sa poitrine, ce moment était comme figé. Il n'était qu'illusion, tout n'était qu'illusion, elle le savait, mais elle ne désirait pas partir. Rester ici toute la nuit, à l'aube, la matinée, l'après-midi, toujours. Y passer ses journées à le contempler... Soudain un bruit de grincement de porte vint la sortir de ses pensées, et Fay se tourna avec violence. Un jeune garçon se tenait dans la pièce, un Serdaigle qu'elle avait déjà croisé et qu'elle connaissait de nom. La paranoïa latente s'éveilla, ainsi que l'agressivité de Fay qui s'avança vers l'invité surprise.

- Qu'est-ce que tu fais là McShamir ? Va-t-en ! J'étais ici en première...


Se protéger derrière un masque d'associable... Il n'y avait que ça de vrai...
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MessageSujet: Re: Ce que tu désires {PV}   Ce que tu désires {PV} Icon_minitime1Jeu 20 Sep - 20:14

Pourquoi ? Pourquoi son cœur devait-il souffrir alors qu’il devrait être mort ? Le jeune homme n’avait-il pas suffisamment étouffé ses sentiments sous l’indifférence ? Ne pouvait-il pas rester insensible ? Comme il aurait aimé être indifférent à tout, rester dans ce monde gris construit au fil des ans ? Enfin… il ne savait pas ce qu’il souhaitait. Supportait-il ces regards étranges que lui jetaient ses camarades, presque effrayés de son visage fermé ? Oui et non. Il n’avait que faire de l’avis des autres, et avait quelques amis, suffisamment pour occuper ces moments de solitude qu’il souhaitait combler. Du moins en apparence. Car bien que la fin approche, il vivait toujours cette période remplie de doutes, de changements, communément appelée adolescence. Voilà pourquoi il se tournait, et se retournait dans son lit, cherchant un sommeil fuyant. Mais ses pensées le tourmentaient trop. Quels étaient-ils ? Le questionnement, comme toujours, mêlé à des souvenirs, et pour finir, la souffrance. Souffrance de n’être aimé que pour son sourire, que pour la pureté de ses traits. Certes, il ne faisait aucun effort pour se faire apprécier, et il en payait le prix aujourd’hui. La nuit, tout prenait une dimension différente, comme si le cerveau entrait dans un autre monde, celui de l’exagération. Et pour un jeune homme perturbé comme Erwan, il était difficile de supporter cette période. Alors il avait pris l’habitude de marcher là où ses pas le conduisaient, profitant de cet élément qu’il aimait et détestait à la fois, qui le torturait et l’apaisait.

Bref, lorsque tous ses compagnons de dortoirs finirent par manifester leur agacement assez bruyamment, il se leva, enfila un simple jean délavé, et une chemise noire qu’il laissa déboutonner. Inutile de prêter attention à son apparence. Cela avait du bon que les élèves se fassent assassinés : plus personne ne sortait sauf les inconscients, ou ceux qui n’avaient plus rien à perdre. Lui se classait entre ces deux catégories. Car quoi qu’il dise, il n’était pas encore prêt à quitter cette Terre. Mais cela, il n’y pensait pas, se contentant de laisser l’air des couloirs lui rafraîchir le visage. Il n’avait même pas sorti sa baguette pour éclairer son chemin, ses pieds nus connaissant chaque arrête de chaque couloir. Il ressemblait à ses ombres qui marchent en ne faisant que frôler le sol, dont les pas sont si légers, que lorsqu’on les entend, il est trop tard pour réagir… Sauf que lui ne souhaitait pas répandre le mal autour de lui. Les autres lui étaient souvent plus utiles en vie. Et puis, il aimait s’amuser avec ceux qui lui étaient proches, rire avec eux. Mais il ne se sentait pas prêt à aimer.

Un craquement, une plainte agacée. Il se figea, sortant sa baguette et se collant contre le mur qui semblait épouser le moindre de ses mouvements. Il n’était pas très loin du dortoir des Serdaigles, mais la probabilité qu’un autre élève insomniaque se promène dans les couloirs restait faible. Méfiant de nature, Erwan préférait se faire discret, et il hésitait à présent. Devait-il satisfaire sa curiosité, qui le poussait à se diriger vers l’origine de ce bruit ? Et oui, le jeune homme avait soif de savoir, et la source de tous ces évènements l’intriguait à un point presque inimaginable. Il voulait tout connaître, tout savoir. Il n’était pas ainsi à l’origine. Mais la douleur l’avait forcé à se rétracter sur lui-même, et son instinct de survie l’avait poussé à trouver une autre passion un autre petit quelque chose qui lui ferait conserver un peu de sa gaieté d’enfant. Et l’envie d’apprendre l’avait fait continué à vivre, ainsi que sa combativité naturelle. Ainsi s’était forgée au fil du temps ce besoin presque maladif d’en savoir plus, toujours plus, sans que rien ne puisse l’arrêter. Pourtant, il n’appartenait pas à cette classe de garçons impulsifs, au contraire. Il était plutôt pondéré, réfléchi. Mais les moments où les des sentiments contradictoires l’envahissaient se faisaient tellement rares qu’il ne pouvait généralement plus réellement se contrôler. Il se laissait simplement aller, porter par la vague de dizaines de sensations inconnues. Il en oubliait le danger de mort, pour simplement avancer vers l’inconnu, comme un enfant. Et oui, un jeune homme de 17 ans n’est pas encore adulte, quoi que l’on dise.

Mais cette fois-ci, il se battit. Le sommeil venait de lui être retiré à cause de sentiments malvenus, et il n’avait pas l’attention de se laisser encore battre. Et le temps déroula son fil invisible pendant qu’il réfrénait ses instincts. Et alors qu’il restait encore indécis sur la marche à suivre, il se rendit que seul le bruit de sa respiration accélérée troublait le silence. La personne responsable de ces bruits avait disparu, ou alors se cachait fort bien. Oubliée l’idée de passer une nuit à errer sans prudence avec pour seul but de passer le temps. Il allait devoir faire attention à la moindre lueur dans l’ombre, à chaque bruit. Mais il ne souhaitait pas retourner au dortoir pour autant. Il savait par avance qu’il ne pourrait dormir, hanté par trop de conflits intérieurs, d’images, de souvenirs… Alors il reprit sa marche nocturne, sa méfiance bientôt vaincue par le tourbillon de ses pensées. Il ne se rendit pas compte qu’il se dirigeait vers une salle à la porte fermée, d’où s’échappait une voix qu’il reconnut rapidement…

C’était cette même voix qu’il avait entendue quelques instants plus tôt. Et il s’énervait de ne pas savoir à qui elle lui faisait penser. Quoiqu’il en soit, il cessa de se battre, se laissa submerger par la curiosité, et poussa la porte. Quelle étrange image il devait donner, la chemise ouverte sur son torse quasiment dépourvu de poils, à la peau douce et lisse, pâle comme l’albâtre, avec simple autre habit un jean, la baguette levée. Il se fit immédiatement agressé, non pas physiquement mais vocalement. Ce qui, contre toute attente, le fit sourire, et lever les yeux au ciel. Car pour lui, qu’il ait raison ou tort, cela signifiait qu’elle avait peur. Ou du moins, qu’elle se méfiait. La logique lui soufflait que surprise par le grincement bruyant de la porte, stressée par cette pression, cette peur ambiante, elle ait réagie avec violence. Oh, il n’était certain de rien, trop peu habité par l’orgueil pour réellement faire confiance à son jugement.

Mais lui aussi devait se composer ce masque qu’il portait devant tous, sans exception. Même ses trop rares amis ne savaient sur quel pied danser en sa compagnie. Il connaissait de vue cette Serdaigle, mais ne lui avait jamais parlé. Elle ne ressemblait pas au style de filles qu’il détestait, superficielles à souhait, mais il ne se souciait pas des apparences. Rien ne lui semblait plus futile. D’autant plus qu’il était régulièrement poursuivi par son fan-club personnelle, ce qui l’agaçait au plus haut point. Alors l’étincelle de rire qui avait traversé son regard fut submergée par une mer violette insondable, mêlée au bleu de la nuit, tandis que des mèches dorées tombaient devant son visage. Il rangea sa baguette dans sa poche arrière, avant de hausser les épaules


« Si ma présence te gêne Costigan, libre à toi de partir. En ce qui me concerne, je me sens parfaitement bien dans cette salle »

Il venait en effet de remarquer le miroir placé quelques mètres derrière Fay. Sa curiosité reprenant le dessus, il se dirigea vers lui sans plus faire réellement attention à la jeune fille. Il passa une main légère sur l’inscription gravée, tandis qu’il se mordillait la lèvre en se rendant compte qu’il venait de découvrir le Miroir du Risèd. Et pourtant, il ne posa pas son regard sur le reflet, craignant de voir remonter des souvenirs dont il ne pourrait contrôler l’impact sur son mental… Car il savait qu’il y verrait les fantômes d’un passé souhaité que jamais il n’obtiendrait.
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MessageSujet: Re: Ce que tu désires {PV}   Ce que tu désires {PV} Icon_minitime1Dim 23 Sep - 0:34

« Si ma présence te gêne Costigan, libre à toi de partir. En ce qui me concerne, je me sens parfaitement bien dans cette salle »

Dans un haussement d'épaules, elle le laissa passer et acceder à son piédestal, le reflet de ses désirs. Celui-ci s'était probablement effacé lorsqu'elle s'en était éloignée, il ne resterait plus que leurs deux noms entrelacés qui pour Fay avait une aura sacrée. Son parfum la devança, elle posa une main frêle sur la poignée d'argent vieilli, tandis qu'Erwan passait à côté d'elle, indifférent à sa camarade. Il n'avait d'yeux que pour le miroir, ses cinq sens semblaient tous happés par cette chose intrigante. La jeune fille se retourna, mais à sa grande surprise le jeune homme ne daigna pas poser son regard sur le reflet qu'il pouvait renvoyer. Etrangement, l'estomac de la jeune fille se resserra. Ses prunelles habituellement feu, roc, glace, se muèrent en une brume légère et presqu'attendrie. Quel Homme devant ce trophée si attrayant pouvait ainsi en détourner les yeux sans se faire atrocement souffrir? Savait-il que s'il pouvait combattre sa curiosité latente ce soir là, elle se réveillerait tôt ou tard ?

Fay lâcha la poignée et observa son camarade. Son attention était fixée sur sa capacité à ignorer cet objet si atrocement fabuleux. Avait-il une détermination de fer pour ainsi en détourner son regard, ou simplement avait-il ce don de pouvoir ignorer ce qu'il jugeait dangereux ? Bien pire, peut-être ignorait-il ce qui lui semblait être inintéressant... La logique voulait donc que Fay faisait partie de cette catégorie. Et puisque l'agressivité l'avait si bien cachée derrière son masque de transparence, à tel point qu' Erwan était passé à ses côtés sans même un regard, autant faire tomber le voile. La jeune fille soupira. Allez savoir pourquoi. Sans doute trop de pensées en écho, ou bien cette horrible certitude d'être sans interêt. Une personne timide serait sans aucun doute partie, mais les mots du Serdaigle résonnaient en écho dans son esprit. Elle aussi, après tout, se sentait bien dans cette salle... Fay jeta de ce fait un coup d'oeil autour d'elle. Les murs grisâtres et froids enfermaient la pièce dans une bulle d'obscurité oppressante. Seul le miroir faisait figure présence bénéfique, bien qu'il n'en était rien. Non finalement, elle ne s'y sentait pas bien. Pourquoi était-ce le contraire pour Mc Shamir ? Pourquoi avait-il détourné le regard ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi... Autant de questions qui, paradoxalement, la poussaient à aller vers le jeune homme. Ce qu'elle fit sans attendre.


- Qu'y vois-tu ?

Question stupide en apparence. Une telle demande semblait signifier que Fay n'avait pas remarqué l'obstination d'Erwan à ne pas se mirer dans le reflet. Cependant elle en déduisit qu'il était fort possible que ses remords allaient le travailler, et bientôt le supplier de revenir dans cette salle afin de s'y miroiter. A contempler le miroir du Rised à deux, on en devenait sans doute moins fou, alors autant qu'il le fasse en sa compagnie. Personne ne pourrait comprendre le geste de Fay, celui qu'elle considérait comme salvateur pour le Serdaigle. A moins qu'elle se trompait, et que cela ne ferait que raviver une flamme de douleur dans ses tripes. En ce cas elle se prometterait non pas de le réconforter -chose quasimment impossible pour elle- mais au moins de le soutenir dans ce moment difficile. De plus, admettons le, sa curiosité y jouait un rôle considérable.

Bientôt elle regretta sa question. Sans doute lui demanderait-il un retour de réponse. Ainsi Fay s'était préparée à un mensonge, n'importe lequel, banal. Afin que ses souffrances ne soient plus que du passé. La jeune fille ne posa pas ses yeux de jais sur le miroir, son désir de s'y mirer pour l'éternité s'était envolé avec l'arrivée du Serdaigle qui inconsciemment, de par son geste sage à ne pas y plonger son regard dans l'abîme du Rised, l'en avait dissuadée. C'était sur Erwan que son regard se portait, avant de jeter une très courte oeillade sur le miroir afin de feindre son mensonge.


- Moi je suis Ministre de la Magie.

Paradoxalement, elle lui sourit. Fay n'était pas dupe, pas plus qu'Erwan qui n'avalerait certainement pas son mensonge. On ne trompe pas un Serdaigle si facilement. Etrangement, ce fut pour la jeune fille une sorte d'exutoire. Elle ne niait pas son désir, elle le détournait. Elle en modelait un pour en jeter un autre. Le reflet de John s'était effacé pour elle. En refusant de l'accepter, Fay se forgeait un nouveau désir. Ministre de la Magie après tout... Pourquoi pas ?

- Non en fait ... Disons que j'aimerai bien qu'il me renvoit ce reflet. Mais pour cela je devrais gommer des souvenirs... J'en ai pas envie...

Le sortilège d'oubliette était un sort fabuleux finalement. Plus d'une fois Fay avait pensé y avoir recours, mais la peur de voir tous ses souvenirs s'envoler avec l'en avait dissuadée. Elle n'aurait été plus qu'une coquille vide.
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MessageSujet: Re: Ce que tu désires {PV}   Ce que tu désires {PV} Icon_minitime1

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