Impero :: The damned Souls
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 Ce feu qui brûle...

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Lucius A. Malefoy
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Lucius A. Malefoy


Masculin Nombre de messages : 105
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Année et âge du perso : En septième, 17 ans
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Coeur ? : L'a-t-on simplement déjà atteint?
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Citation - dicton: Il n'y a pas plusieurs manières de combattre, il n'y en qu'une, c'est d'être vainqueur
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MessageSujet: Ce feu qui brûle...   Ce feu qui brûle... Icon_minitime1Dim 2 Sep - 8:01

[Je viens de pondre ça en une heure, mais une envie
irrépressible de vous partager mon songe. Bonne lecture!]


Auteur ::
Moi-même
Titre ::
Ce feu qui brûle
C'est sur? ::
Un homme
Genre ::
Un peu mélodramatique
Pairing ::
//
Nombre de chapitre ::
Je ne sais pas si c'est OS, pour l'instant
Terminée? ::
C'est à voir


L’enfer, c’est les autres
-Jean-Paul Sartre


Endormie, elle ressemble d’un ange. Un tout petit ange au creux d’un immense lit. Toute petite dans l’énormité du monde. Lui regarde par la fente qui sépare la porte et le mur, et observe ce spectacle silencieux. Comme elle est petite. Comme elle est jolie. Il n’y a que lui pour ne cesser de l’observer dans le plus calme sentiment qui soit; la plénitude. Cette enfant est la plus belle chose qui lui ait arrivée. Elle l’a sans doute remis en question quelques fois, à savoir s’il était digne d’une personne comme elle. Maintenant, il ne voit plus le monde sans cet enfant qui se blottie tout contre elle-même. Se pelote sous les couvertures qui l’enveloppent. Il sourit. Elle est magnifique.

Il ose un pas, puis un second. Il ne veut pas déranger cet enfant qui s’est joint aux bras de Morphée plusieurs heures auparavant. Lui, revient du travail. Lui, ne rêve que de rejoindre son lit douillet. Lui qui, pourtant, n’a pas su passer devant cette chambre sans y pénétrer. La petite respirait doucement, et on voyait le mouvement singulier de sa poitrine qui se soulève pour mieux se relever à chaque inspiration. Quelques mèches blondes lui mangent le visage. Son pouce repose sur ses minces lèvres rosées. Nouveau sourire. À croire qu’il ne fait que cela, avec elle. À croire qu’il n’y a d’yeux que pour elle. Melody Prudence Wagner. Son petit trésor. Sa merveille. Son enfant. Il s’assoit le plus loin possible. Il ne veut pas la déranger, elle qui dort si profondément. Entouré de ce monde d’enfant qui est le sien. L’insouciance et la crédulité enfantine. Il dépose un léger baiser sur le front brûlant de sommeil de sa fille. Sa fillette. Son enfant. Comme il en est fier. Il ne se rappelle plus la vie sans la petite. Sans elle. Il se relève, et referme la porte, non sans se retourner quelques fois. Son enfant. Sa fille. Sa vie.

Il n’a plus la force de se diriger vers la salle de bain. Pourtant, l’envie irrépressible de soutirer de son corps l’odeur tenace de l’hôpital le tenaille. Il voudrait tant retirer cette odeur de mort et de souffrance, pour faire sentir à sa toute petite la vie et le bonheur qui lui est du. C’est pourquoi il préfère revenir si tard. Elle n’a pas à subir l’assaut de cette Faucheuse qui caresse les âmes sans tache. Lui n’y survivrait pas. Elle est tout ce qu’il a. Elle est, tout simplement. Il sourit, Melody occupe toutes ses pensées, et la savoir à quelques mètres le rassure. Il peut retirer sa chemise en toute quiétude. Il peut retirer ses pantalons à son aise. Il peut sentir à nouveau l’odeur caractéristique de sa chambre contre sa peau légèrement hâlée. C’est un pur délice de se glisser avec lenteur et délicatesse dans le rôle de parent pour quitter celui du médecin. Du docteur Wagner. Du chirurgien Xavier Zachary Wagner deuxième du nom. Cela lui détend les muscles, relâche les nerfs et calme les esprits. Il ferme les yeux avec délice et se glisse dans les draps fins de son lit somptueux. Il y croise une silhouette vaporeuse et chaude, elle aussi en proie au sommeil. La mère de ses enfants dort tout prêt. Olivia est si profondément endormie qu’elle semble paisible. Encore une fois, elle semblait l’attendre. Pourtant, Xavier n’a pas la force de la déshabiller. Il n’a pas la force ni le goût de rien, sinon se plonger dans un sommeil réparateur…

C’est avec une cruelle déception qu’il voit le jour arriver trop rapidement. Encore une fois, il a vu filer une autre journée. Un autre jour qu’il passe loin de sa vie, loin de sa fille. Dans un monde qui lui a plut, autrefois, mais qui désormais laisse un goût amer dans sa bouche sèche. Il déteste s’éloigner si longtemps de Melody. Sa pire crainte est que cette dernière finisse comme lui. Lui qui n’a jamais connu son père. Trop préoccupé par sa carrière, le médecin réputé a laissé derrière lui cinq étrangers à sa mort. Une femme et quatre enfants. Deux filles, deux garçons, dont le cadet qui en a le plus souffert. Xavier. Il a pourtant suivi les traces de son père. Il n’en avait guère le choix. À croire qu’il était né pour devenir l’énième docteur de la famille. Ses deux sœurs sont médecins, et son aîné cardiologue. Une véritable lignée. Il est le seul, cependant, à être un chirurgien d’urgence. Un chirurgien. Saveur âcre et douceâtre. Lui aime son métier, mais adore sa vie plus que tout. Sa vie, c’est sa fille. C’est sa femme. C’est cet enfant qui grandit au creux du ventre de cette dernière. Le jeune homme de trente et un ans ne connaît rien de la vie, sinon ce qu’il a vu à l’Université. Il n’a jamais pu passer quelques vingt-quatre heures complètes avec sa femme et sa fille, ces trois dernières années. Il travaille, ne fait que cela. Le supplice le consume. Xavier doit désormais faire un effort pour se lever, matin après matin, nuit après nuit. Ce travail qui l’enchantait prend une tournure différente. Ce travail le consume, et il carbure à sa propre perte.

Le déjeuner est prêt, mais il est seul. À nouveau. Olivia est partie à la garderie pour aller y déposer Melody. Personne ne lui a demandé son avis. Personne ne lui a demandé s’il aurait voulu la garder, lui. Comme cela lui aurait fait plaisir. Lui aurait plu. C’était impensable d’avoir le cœur déchiré pour un enfant dont on ignore tant de choses, mais dont on connaît la valeur. Inestimable. Incomparable. Comme il aime cet enfant, mais qu’il n’a pas l’occasion de le lui démontrer, à l’exception de ces petites visites nocturnes. Le bambin est trop jeune pour comprendre –à peine deux ans- mais Xavier a toutes les raisons de croire que sa Melody est différente. Un baiser sur le front la fait sourire jusqu’aux oreilles, comme si elle reconnaissait la douceur des lèvres de son père. Le début de barbe qui hirsute jour après jour. Il ne voit plus son visage dans le miroir. Il ne veut plus le voir. Quelques cernes salissent son visage brillant. Xavier avale tout entier le premier d’une série de café noir. Il carbure au café, à la détermination aussi. Il attrape le journal et y jette un coup d’œil sommaire. Lui qui sauve jour après jour des vies ne voit pas comment s’intéresser à autres choses. Il fait le meilleur métier du monde, mais il ne sait même plus pourquoi.

Xavier jette un regard à l’horloge sur le mur. Plus que deux heures, et il retournera là-bas. Il a tout juste été neuf heures à la maison, en ce jour de Septembre. Un sourire ironique s’affichera sur le visage du médecin. Ce n’était pas la pire des journées, ni la meilleure. Il espérait cependant ne pas avoir de cas lourds à traiter, car il avait déjà son cœur lourd à supporter, aujourd’hui. Se dirigeant vers la salle de bain, il fut pris par l’odeur capiteuse des parfums d’Olivia qui résident encore, pourtant près d’une heure plus tard, dans la salle de bain. Pincement au cœur, depuis quand ne l’a-t-il pas pris dans ces bras. Depuis quand n’a-t-il pas eu l’occasion de l’entendre parler de ces dernières causes défendues. Depuis quand n’a-t-il pas eu droit à un seul de ses baisers. Trop longtemps, cela allait de soi. Tout lui paraissait noir et gris, aujourd’hui. Il aurait aimé mieux rester à l’hôpital et recommencer dans quelques heures, dormir dans son bureau. Cela lui aurait évité ces désagréables picotements dans la poitrine. Une maladie incurable le ronge. Le détruit. Le consume. Cette maladie s’appelle regret.

Il regrette d’être absent. Il regrette de ne pas pouvoir discuter avec sa famille. Il regrette de ne pas être là. Il regrette de ne pas avoir vu les premiers pas de Melody. Il regrette de ne pas avoir été présent à la crise d’Olivia. Il regrette ces moments privilégiés en famille qui lui sont désormais hors d’atteinte. Il regrette tout, si ce n’est que sa famille. Sa rencontre avec Olivia. Sa progéniture, sa Melody. Cette mémorable et inspirante mélodie qui, doucement, redonne un peu de couleur à son teint de plus en plus pâle. Pourtant, il est toujours aussi hâlé. C’est l’intérieur qui se ronge. C’est l’intérieur qui se meurt. Son travail est pourtant de sauver des vies, pourquoi ne réussit-il pas à faire de même, avec la sienne?

Ce n’est pourtant pas sorcier. Un sourire, et hop. Le problème est réglé. En apparence, du moins. Xavier n’en peut plus. Il tremble. Il en est à sa cinquième tasse, ce matin. Encore. Il doit se tenir éveiller pour son douze heures de garde. Douze longues heures à tenir, à nouveau. Douze longues heures à vouloir être ailleurs. N’importe où, mais sans porter cette blouse blanche qui l’associe maintenant au malheur et au désespoir. Il ignore s’il pourra continuer à tenir longtemps, à ce rythme-là. Il carbure sa jeunesse, mais le temps continu d’avancer. Le temps ne recule pas pour lui donner une chance. Xavier n’avait qu’à la saisir en devenant résident à un autre hôpital. Il n’aurait pas eu ces heures nocturne. Il n’aurait pas eu ces horaires irréguliers. Il aurait eu ses week-ends. Il aurait eu ses vacances. Il aurait eu, en somme, une existence propre. Se différenciant du docteur Xavier Wagner II. Il serait également Xavier, l’homme souriant, doux et charmeur dont Olivia est tombée amoureuse. Il ne serait pas sombre comme le Xavier de maintenant, qui n’a jamais d’énergie ni de motivation, triste et qui semble ignorer désormais ce qu’est un sourire. C’est que ça lui brûle à chaque fois. Chaque mensonge le consume un peu plus. À ce train-là, autant mourir sur une table, lui aussi.
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