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| Eileen Nemerosa [Terminée] | |
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Invité Invité
| Sujet: Eileen Nemerosa [Terminée] Mar 28 Aoû - 15:19 | |
| "On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux…" (Saint-Exupéry)
Nom: Nemerosa
Prénom : Eileen
Âge du personnage : 16 ans
Âge hors RP : 14 ans
Où avez-vous connu le forum? : Je joue aussi Erwan^^.
Comment trouvez-vous le forum? : Superbe, magnifique... Que dire de plus?
Star sur votre avatar? : Rachel Bilson
Avez-vous lu le règlement? : Méfaits accomplis
Présentation RP :
« Quelle est votre réaction lorsque vous faites face à un aveugle ? Quels sont les sentiments qui prédominent ? Tristesse, compassion, peut-être même pitié ? A quoi servira cette histoire, si vous ne la croyez pas, restant borné, incapable de voir au-delà de vos préjugés ? Car les aveugles ne sont pas comme vous l’imaginez. Ils ne sont pas anormaux. Oui, ils ne voient pas. Et alors ? Ils entendent, sentent, ressentent. Leur vie ne se limite pas à leur appartement. Ils peuvent parfaitement sortir de chez eux sans aide. Est-ce difficile ? Bien sûr. Contrairement à nous, il leur faut apprendre, suivre des cours pour gagner la confiance nécessaire à la découverte de l’inconnu. Car eux aussi se déplacent, visitent. Et cela, sans l’aide de personne. Il n’y a pas un monde à part pour les aveugles. Nous vivons tous sur la même Terre, sentons ce même parfum des plantes, profitons de la chaleur du même soleil. Peut-être votre réaction se justifie-t-elle par… la peur. Oui, la peur de l’inconnu, de ce qu’on ne comprend pas. Mais si c’est cela, pourquoi n’essayez-vous pas de voir au-delà des apparences, de savoir comment ils font, comment ils vivent ? Rares sont ceux qui apprennent non pas qui est cet aveugle, mais qui est la personne qui se cache derrière.
Ainsi, une énième fois, ma plume se pose sur ce parchemin usé. Les mots sont futiles, ne suffisent pas pour décrire ce qu’elle a ressenti. Je sais mieux que quiconque, en tant qu’écrivain, que mes écrits ne me survivront pas longtemps. Que le temps aura raison de mon papier, que l’encre s’éparpillera, que mon langage se perdra. Alors pourquoi ? Pourquoi écrire à nouveau cette histoire ? N’ais-je donc toujours pas compris que ce n’est qu’un espoir futile que de croire que quelques uns liront cette vie, la comprendront ? Mais je ne suis qu’un être humain, et une fois de plus, je m’abandonne à l’espérance. »
Date : inconnue. Auteur : Inconnu.
16 ans auparavant
150 ans. Oui, déjà 150 ans que Harry Potter et sa bande ont affronté Lord Voldemort dans une guerre sans pitié dont le résultat n’a aucune importance. Pourquoi ? Tout simplement parce que le temps a effacé les peines, les douleurs, le passé. La vie continue, les villes se sont reconstruites, un gouvernement dirige toujours le pays, les enfants vont toujours à l’école… Bref, rien de nouveau. Poudlard aussi est toujours là, la célèbre école de sorcellerie, avec ses quatre maisons. Des générations s’y sont succédées, inlassablement, et rien ne semble devoir rompre ce cercle. Car chaque ancien élève contribue à amener quelques futurs étudiants. Ce ne sont pas Hélène ou William qui vous diront le contraire. Comme beaucoup d’autres couples, ils se sont rencontrés lors de leurs études, sont tombés amoureux, malgré leurs différences et leurs croyances. Lorsque l’on dit ça, on pense immédiatement que l’un d’eux était un sang pur ou quelque chose comme ça. Mais cela fait bien longtemps que la plupart des grandes lignées se sont éteintes. Ils n’étaient tout simplement pas pareils. Elle, riche, belle, adulée, populaire, descendante d’une lignée aristocrate française. Lui, pauvre, solitaire, froid, rêveur, petit sorcier sans importance aux lointaines origines italiennes, et pourtant puissant. Et malgré cela, malgré leurs familles, ils se sont aimés, et se sont mariés. Ne les voyez-vous pas, là-bas, au loin, se promenant dans le parc main dans la main ? La jeune femme aux longs cheveux blonds flottant dans le vent, aux traits purs, avec son visage en forme de coeur et la bouche étirée en un sourire radieux, il s’agit de Hélène. Lui, l’homme aux yeux bleus rêveurs et aux cheveux noirs comme les ailes d’un corbeau, c’est William. Ils s‘adorent, vivent ensemble, tout va bien.
La jeune femme semble nerveuse. Elle triture sans arrêt une mèche de cheveux, se mordille la lèvre inférieure, passe une main pensive sur son ventre. Son mari ne comprend pas la raison de son agitation. Il sait qu’il ne s’agit pas d’une mauvaise nouvelle, puisqu’elle sourit presque béatement. Elle ne sait pas comment choisir le moment parfait pour le lui dire, lui apprendre que leurs espoirs se sont réalisés, que ces 2 longues années de tentatives infructueuses ne se solderont pas par un échec. Il finit par lui prendre les deux mains, la mettre face à lui, et lui demander des explications. Elle hésite, bafouille, puis finalement, après une grande inspiration, lui annonce qu’elle est enceinte. Exclamations de joie, baisers, sourires, larmes… Le bonheur ne semble pas prêt de les abandonner. Ils essayaient depuis si longtemps d’avoir un enfant ! Ils avaient fini par croire que l’un d’eux était stérile, mais finalement, ils allaient bel et bien avoir un petit bébé à choyer, nourrir, aimer. Contrairement aux prédictions de leurs amis respectifs, ils continueraient à vivre ensemble dans la passion et la tendresse, avec un petit bout de chou sur qui porter une autre partie de leur affection. Et les voici mélangeant sourires et larmes au milieu de leurs rires. Lui qui ne montre jamais ce qu’il ressent prouve enfin toute l’étendue de ses sentiments.
5 ans plus tard :
Courir loin, très loin. Ne plus entendre leurs voies pleines de joie, ne plus penser à cette idée si effrayante. Non, ses parents ne lui appartenaient qu’à elle, et à personne d’autre. Ils ne pouvaient pas espérer avoir une autre petite fille, alors qu’elle, Eileen, était là, n’est-ce pas ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Avait-elle été méchante, insolente ? Avait-elle répondu à papa comme il le lui reprochait trop souvent de cette voix bourrue où se mêlait une affection en laquelle elle ne croyait plus. Du haut de son 1m05, elle avait vivement protesté avec ses mots d’enfant, son esprit se rebellant contre l’idée de devoir partager ses parents avec un bébé. Alors elle courrait aussi vite que le lui permettaient ses petites jambes, les larmes lui brouillant la vue, hoquetant de rage et de chagrin. Bien sûr, elle n’était qu’une enfant de 5 ans, et ne pouvait pas comprendre ou imaginer la venue d’un ou une autre dans la famille. Elle était simplement égoïste parce qu’elle ne connaissait encore rien de la vie en dehors du cocon familial.
Jusqu’à présent, la vie pour les Nemerosa avait eu le goût du paradis. L’enfantement n’avait causé que peu de difficultés à Hélène, qui avait pu contempler avec bonheur son mari tenir leur enfant dans ses bras. Ils l’avaient nommé Eileen en rappel du nom de sa mère, mais ceci en version anglaise, puisqu’ils y habitaient. Ils l’aimaient autant qu’il est possible, la chouchoutaient sans la gâter, savaient trouver le juste milieu entre la sévérité et la souplesse, lui offrant ainsi une éducation parfaite, si l’on puit dire. La famille était des plus normales, ni riche ni pauvre, possédant une maison dans une résidence. Au rez-de-chaussée se trouvaient un salon, une cuisine, une véranda et un bureau, et l’étage se divisait en quatre chambres et une salle de bain. Chacun d’eux avait un métier stable, avait du temps à consacrer à la famille… Bref, que demander de plus ? Ils avaient goûté à la joie d’élever leur petite fille, si angélique avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Elle ressemblait à la fois à son père et à sa mère, et était adorable. Bien sûr, elle faisait des caprices, pleurait, râlait, comme n’importe quelle enfant. Mais elle avait en elle cette pureté, cette douceur, cette innocence que connaissent les enfants des familles heureuses. Quoiqu’il arrive, jamais elle ne pourrait dire qu’elle avait eu une enfance malheureuse. Car elle n’était ni une enfant des rues, battue et solitaire, ni une enfant de sang pur orgueilleuse et lointaine. Elle resterait Eileen, tout simplement, et c’était déjà beaucoup.
Mais ses parents, sans qu’elle le sache, souhaitaient avoir un autre enfant. Une seule ne leur suffisait pas, et ils voulaient offrir à leur fille un compagnon de jeu avant que l’écart d’âge soit trop important. Et à nouveau ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient, puisque Hélène était à nouveau enceinte. Et ils l’avaient annoncé à leur petite fille, oubliant dans leur bonheur qu’elle ne le prendrait peut-être pas bien. Et c’est effectivement ce qui était arrivé. Elle avait couru hors de la véranda, gravissant les marches à toute allure pour se réfugier dans son lit, étouffant ses pleurs amers dans son lit. Bien sûr, elle leur faisait de la peine à réagir ainsi, mais ils considéraient que cela passerait avec l’âge, qu’elle comprendrait, et cela aurait certainement pu se passer ainsi, mais le destin en avait décidé autrement. Est-il vrai que toutes les bonnes choses finissent par se terminer ? Ce couple avait-il trop tiré sur la petite cordelette du bonheur ? Le ciel voulait-il les punir de leur prétention à ignorer le malheur ? Nous ne le saurons jamais. Les choses arrivèrent, point.
Ce jour là, Eileen pleurait donc dans sa chambre. Elle ne comprenait pas. Son esprit d’enfant refusait de croire à cette vérité qu’on lui imposait. Elle n’avait pas le choix, et se révoltait. Ses parents lui appartenaient, étaient heureux avec elle ! Pourquoi voulaient-ils introduire quelqu’un d’autre dans leur petit cocon ? Ils s’entendaient si bien tous les trois ! La vie semblait si belle ! Et puis elle n’était plus un bébé ! L’année prochaine, elle entrait en école élémentaire, et apprendrait à lire ! Ca, le bébé ne saurait pas le faire ! Alors pourquoi donc les encombrer ? Et voici tout ce qui trottinait dans sa jolie petite tête blonde, tandis que les larmes coulaient inlassablement sur ses joues. La rage se mêlait à la tristesse. Elle piquait une crise.
Plus tard, la porte s’ouvrit, la jeune enfant s’était endormie. Sa mère la réveilla en douceur, elles devaient partir faire leurs courses du samedi. Oui, c’était un samedi, pluvieux. Des trombes d’eau tombaient du ciel. Sachez avant toute chose que Hélène avait toujours aimé conduire une voiture, et malgré les protestations de son mari, en avait acheté une. Et c’est à l’aide de ce véhicule qu’elles décidèrent de se rendre à la superette du coin. La route était glissante, toute l’attention nécessaire pour éviter les obstacles ou les voitures arrivant d’en face sur ce chemin de campagne. Mais tout cela, Eileen ne le savait pas. Elle râlait, protestait, criait contre sa mère, à cause de l’enfant. Elle évacuait la rage et la tristesse, se laissait emporter, et proclamait des choses que son esprit d’enfant ne comprenait pas, avait juste entendu au coin de la rue. Sa mère, choquée, lui jeta un regard plein de larmes, ouvrit la bouche pour parler, n’en eut pas le temps. Une seconde d’inattention suffit pour que l’accident survienne. Les phares en face d’elles, l’exclamation du klaxon dans le noir de l’orage, le crissement des pneus sur la route, les cris, puis le noir, le silence. Et au-dessus de cette mer d’obscurité, un regard attristé, les yeux verts d’un être chéri.
Dieu ! Qu’elle avait mal au crâne ! Elle n’aurait jamais cri qu’il était possible d’avoir aussi mal. Immédiatement, les larmes montèrent, seule façon qu’elle avait d’extérioriser cette douleur, et elle ouvrit tout grand les yeux pour voir… rien. Absolument rien. Seul le noir l’environnait, l’étouffait, la faisait suffoquer. La panique monta, elle s’agitait, ouvrit la bouche pour pousser un cri de terreur et d’incompréhension…
« Maman ! Je ne vois rien ! Aide moi ! »
Des présences autour d’elle, des voies, puis celle de son père, plus distincte que les autres. Elle n’est pas comme d’habitude. Elle est déchirée, pleine de rage et de souffrance. Cette même souffrance qui envahit la jeune fille lorsqu’il lui annonce que sa maman adorée ne viendra pas, ne la réconfortera pas, parce qu’elle est montée là-haut, dans le ciel, et ne reviendra plus. Eileen a beau s’exclamé qu’elle est désolée de ce qu’elle a dit, que sa mère peut revenir, rien n’y fait. Jamais plus elle ne sentira autour d’elle les bras aimants. Et alors que son esprit s’enfonce dans un état d’hébètement tant la nouvelle l’assomme, elle apprend aussi que ses yeux ne fonctionnent plus, qu’elle ne verra plus jamais les oiseaux dans l’arbre ou les dessins qu’elle aime tant faire. Ce qu’elle ressentit, je ne pourrais jamais le décrire avec de simples mots, et même ainsi, vous ne pourriez le comprendre. Il faut le vivre pour connaître les émotions qu’elle ressentit à cet instant, tandis que la souffrance engourdissait son esprit et son cœur. Lorsqu’il lui semblait que la douleur ne pouvait être plus forte, que ses larmes s’étaient taries, d’autres arrivaient et son cœur plongeait encore plus profondément dans cette mer de douleur. Ses sanglots ne lui apportaient ni réconfort, ni soulagement. Non, ils la brûlaient comme de l’acide. Le noir autour d’elle la faisait sombrer encore plus profondément. Des bras la serraient, et elle n’en avait pas conscience. Seule l’obscurité de son esprit et du monde comptaient. Puis elle finit par sombrer dans l'inconscience, le néant...
Dernière édition par le Mer 29 Aoû - 13:01, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Eileen Nemerosa [Terminée] Mer 29 Aoû - 12:58 | |
| 6 ans plus tard :
« Eileen, ne pars pas si vite ! Tu vas te prendre les pieds dans les marches ! Attends, laisse moi t’aider à monter…
- Tatie, je dois apprendre à me débrouiller seule, tu le sais très bien. Comment ferais-je à Poudlard si je ne suis pas autonome ?
-Je sais mais… Oh, ma chérie, je suis si fière de toi ! Fais bien attention à toi…. »
Eileen s’extirpa des bras de sa tante pour avancer à travers la foule vers les marches du Poudlard Express. On l’aida bien sûr à monter, sans quoi elle aurait pu tomber. Elle ne se sentait pas encore très à l’aise avec les escaliers inconnus, même avec sa cane et sa nouvelle baguette. Ainsi elle réussit à se trouver un compartiment libre, à l’aide de ses oreilles. Ce ne fut pas facile, elle fut secouée, faillit tomber, mais elle y arriva. Enfin, elle s’écroula sur une banquette, déjà fatiguée, et surtout inquiète de quitter sa famille pour se retrouver seule dans un immense château. Dieu qu’elle était effrayée ! Elle sentait presque des larmes lui monter aux yeux tant elle craignait de ne pas réussir à se débrouiller sans aide dans ces escaliers que l’on disait interminables, doués d’une volonté propre. Sept étages dotés d’un véritable labyrinthe de couloirs… Elle n’aurait jamais du défendre son idée d’indépendance ! Certes, faire ses études dans cette école de magie était réellement important pour elle ; sans cela, elle ne pourrait jamais avoir un métier convenable ; déjà que ce n’était pas facile pour une aveugle… Tous les professeurs savaient qu’elle arrivait. On l’aiderait au début, jusqu’à ce qu’on oublie son existence au milieu de multiples soucis… Car elle ne se faisait pas d’illusions. C’est seule qu’elle devrait survivre à cette nouvelle épreuve, ce nouvel obstacle qu’on avait mis en travers de sa route. Il n’était pas question qu’elle se laisse abattre. Elle avait toujours su aller au-delà des difficultés, malgré son handicap, et même grâce à cet handicap. Car il lui avait donné la rage de vaincre, de suivre tous ses cours spécialisés pour les gens comme elles. Car il fallait leur apprendre à prendre confiance en eux, à se déplacer dans les lieux inconnus, à manger, à jouer, à lire le Braille, à l’écrire aussi. Et pour les sorciers aveugles, on devait aussi leur enseigner quelques sortilèges élémentaires pour ceux qui voulaient aller à Poudlard. Comme par exemple, qu’une plume ensorcelée notte en braille les cours que le professeur notait au tableau, un sort leur permettant de faire une carte détaillée de chaque lieu de Poudlard. C’est cette même carte qu’elle sortit pour se détendre, tandis qu’elle étudiait pour une millième fois l’immense bâtiment. Et parce qu’elle connaissait déjà tout par cœur, son esprit fut irrésistiblement attiré vers des souvenirs enfouis, vers le passé…
Après le terrible accident qui avait tué sa mère et lui avait ôté la vue, son père et elle avaient plongé dans la dépression. Sûrement seraient-ils morts si la sœur de William n’était pas venu à la rescousse, s’occupant d’eux deux. Bien sûr, Eileen, s’était senti terriblement coupable. Le fait qu’elle ne puisse pas voir l’empêchait de se plonger dans des travaux manuels, dans le dessin ou la musique, qui auraient distrait son esprit. Et elle ne cessait de revoir la scène, inlassablement. Elle s’enfonçait toujours plus dans la tristesse et le regret, la culpabilité et la honte. Peut-être que, si elle avait été plus âgée, cela aurait été irréversible. Mais elle n’avait que cinq ans, et elle finit par s’habituer. Elle était heureusement à cet âge ou le temps apaise les blessures, ou du moins les enfouit. Bien sûr, elle ne retrouva pas sa joie de vivre du jour au lendemain, loin de là. Mais avec l’amour de sa tante, le soutien de sa famille, elle finit par reprendre contact avec la réalité, à s’habituer à cette terrible obscurité. Ce fut hasardeux, long, mais elle y arriva. Son caractère ne lui permettait pas de s’avouer vaincu. Et même si il fallait tout réapprendre, elle le ferait, pour elle, pour sa mère, pour qu’elle soit fière d’elle.
Ainsi commença une nouvelle vie pour la jeune enfant. Souvent elle fut tentée d’abandonner, de rester là, surprotégée par sa tante et son oncle, mais elle ne le fit jamais. Ses moments d’abattements ne duraient jamais très longtemps. Bien sûr, elle fut forcée de grandir plus vite, et fut marquée à vie par la mort de sa mère chérie. Mais elle ne perdit pas cette innocence enfantine. Elle fut sérieusement chamboulée, sa pureté, mais ne disparut pas. Elle apprit à se distraire par d’autres moyens, à se trouver d’autres passions, comme celle d’apprendre, d’écouter de la musique. Elle réussit même à jouer du violon. Cela lui prit bien plus de temps que pour un élève normal, mais elle y réussit, grâce à son incroyable sang-froid et détermination. Et puis, elle voulait tant plaire à son père… Car William, lui, ne réussit jamais à se remettre de cette perte terrible. Sa femme avait été sa seule raison de vivre pendant si longtemps, qu’il ne pouvait réussir à reporter son amour sur sa fille. D’autant plus qu’il lui en voulait, terriblement. Il la considérait comme responsable, alors que ce n’était là qu’une faute d’enfant. Il devint dépressif, et son état physique fut bientôt lamentable. Mais cela, la charmante enfant ne le comprit pas, ou du moins ne voulait pas le croire, jusqu’à ce que l’odeur de l’alcool fut si forte que son nez devenu sensible ne pu que la capter. Et malgré tout, elle continuait à l’aimer, à chercher à attirer son attention, comme l’aurait fait n’importe quel enfant.
Plus le temps passait, plus l’oncle et la tante devinrent les parents de substitution de Eileen. Ils n’avaient pas d’enfants, et étant assez âgés, n’espéraient plus en avoir jusqu’au jour de l’accident. Alors évidemment ils l’avaient aimée, elle, petite orpheline. Mais parfois ils la considéraient trop comme une aveugle, et pas assez comme la petite fille qu’elle était. Mais malgré tout, ils lui apprirent tout ce qu’il fallait savoir pour survivre, lui payèrent tous ces cours nécessaires, jusqu’à ce qu’elle fut prête à affronter le monde. Alors ils commencèrent à l’emmener avec eux, partout, lui faisant découvrir mille endroits inconnus. Souvent sa tante ne venait pas, s’occupant de William, mais l’oncle s’occupait parfaitement d’elle. Et si au début elle eut peur au-delà de tout, s’agrippa désespérément au bras de son oncle, elle finit par prendre de l’assurance, aussi bien grâce à ses cours, à sa famille, qu’à elle-même. Car elle avait le tempérament de feu nécessaire pour surmonter tout cela.
Lorsqu’à ses onze ans elle reçut, à sa grande surprise, en lettre écrite en Braille lui annonçant son inscription à Poudlard, elle décida presque sur un coup de tête d’y aller. Car elle était ainsi la petite Eileen. Impulsive, mais aussi réfléchie, piquante, amusante, pleine de vie et de détermination. Timide la plupart du temps, ne faisant jamais le premier pas, elle se fera pourtant une joie de discuter avec quelqu’un lui adressant la parole. Bref, elle est pleine de traits contradictoires. Mais elle aime aussi apprendre, travailler. Alors cette école de magie lui avait semblé un excellent plan pour continuer à prendre de l’assurance, pour se trouver un métier stable dans le futur. Mais en ce moment-là, allongée sur la banquette du train, elle regrettait sa décision, et souhaitait de tout cœur pouvoir se blottir dans les bras de sa tante pour tout oublier, ne pas affronter ce monde extérieur si cruel avec ceux comme elle. Car vous n’imaginez pas à quel point cette pitié, cette gêne que tous éprouvent à l’égard des aveugles est gênante. Lorsque tous imaginent que ce n’est qu’un fardeau, alors que si certes cela est plus compliqué, on y survit très bien ! La preuve : n’était-elle pas là aujourd’hui ? Avoir une maladie mortelle restait bien plus lourd à porter. Elle souhaitait simplement que les élèves ne la mettraient pas à part…
5 ans plus tard, de nos jours :
*Une marche, deux marches, trois marches…*
Compter, sa vie semble se résumer à ça. Compter le nombre de pas qu’il lui faut faire pour atteindre la salle de cours, compter les marches de l’escalier qui mène à son dortoir… Heureusement, avec le temps, elle a appris à connaître le château par cœur. Voilà pourquoi elle se déplace ainsi dans les couloirs, sans difficulté apparente ; Si il n’y avait eu ses lunettes noires, elle aurait pu passer pour une élève normale. Elle ne se servait même plus de sa cane. Mais elle n’avait que peu changé au long de ses années
Aujourd’hui, elle portait une chemise violette et un jean assez moulant mais surtout décontracté. Quel dommage qu’elle ne puisse voir, elle ne saura jamais à quel point elle est jolie. Plutôt petite, avec son 1m63, elle n’y prête pas grande attention. Il faut dire qu’étant aveugle, l’apparence physique n’a que peu d’importance pour elle. Pourtant, elle sera toujours vêtue avec goût. Elle se souvient des couleurs, et s’en est fait sa propre interprétation, leur donnant à chacune une signification propre. Pour connaître la teinte de ses vêtements, il lui suffit simplement de passer son doigt à l’intérieur, ou elle est écrie en braille. Cela lui permet aussi de savoir si elle le met à l’endroit ou pas. Ainsi, elle a un style assez décontracté, privilégiant la sensation d’être à l’aise et non pas l’impression qu’elle donne. Les couleurs qu’elle choisit sont plutôt dans les tons pastel, puisqu’elle n’aime pas attirer l’attention sur elle. Toutefois, bien qu’elle ne s’en rende pas vraiment compte, elle a des formes agréables au regard, avec un corps quotidiennement entretenu par des séances de sport, des ballades, et assez gâté par la nature. Ainsi, on peut dire qu’elle est belle, bien qu’elle croie obstinément être à la limite de moche. Son visage à des traits doux, avec un nez légèrement retroussé lui donnant un air entre fripon et adorable, une bouche parfaitement dessinée. Mais tout ceci les gens l’oublient rapidement, tant ses yeux choquent, à son plus grand désespoir autrefois. Ils sont blancs, totalement blancs. On ne voit ni la pupille, ni l’iris. Après une légère observation, on peut toutefois remarquer un changement de teinte, très léger, à l’endroit où devrait se trouver l’iris et le contour de la pupille. La vérité est qu’à l’origine, ses yeux étaient bleus, mais avec le temps, ils sont devenus si pâles qu’on ne distingue quasiment plus le blanc du bleu. Sa peau est bronzée par des heures passées sous la chaleur rassurante du soleil, avec quelques tâches de rousseur sur le nez, et son visage est entouré par des cheveux châtains à la couleur assez banale, ondulés naturellement. Le tout fait encore plus ressortir le blanc bleuté de ses yeux. Elle porte souvent des lunettes aux verres teintés en noir, comme la majorité des aveugles, pour ne pas choquer.
Quand à son caractère, et bien lui aussi s’est développé au fil des années, mais est resté sur les mêmes bases. Sourire, voici son mot d’ordre. Pourtant, la vie n’a pas été forcément facile pour elle. Mais elle a appris à tout surmonter, à conserver sa joie de vivre et son espoir dans le bonheur. Elle sait qu’elle peut vivre une vie comme les autres. Bien sûr, pour compenser le sens manquant, elle sait écouter, capter le moindre des mouvements, des échos dans une pièce. Même si elle ne pourra pas connaître les petites maniées de ses interlocuteurs, elle pourra déchiffrer chaque variation de la voie, chaque changement d’attitude perceptible pour ses oreilles. Elle a donc conservé son attention pour le monde extérieur, et sa manière très réfléchie de voir les choses. En effet, elle adore apprendre de nouvelles informations sur le monde qui l’entoure. Rien ne lui fait plus plaisir que la découverte d’un nouvel objet, conté par une tierce personne. Toucher, sentir, vivre, elle aime tout cela. Dotée d’une immense joie de vivre, teintée parfois de mélancolie, elle cherche à profiter de tout. Apprendre est un de ses plus grands plaisirs. Elle peut faire la conversation sur n’importe quel sujet. Piquante, amusante, elle est aussi assez mature pour son âge, et cette impression est encore plus renforcée par sa culture. Elle possède aussi un sens très fort de l’amitié. Rares sont ceux qui se verront refuser quelque chose de sa part si ils se sont acquis son affection. Elle aime la nature, les animaux, et voue un profond respect à d’anciennes valeurs, parfois désuètes.
Dernière édition par le Mer 29 Aoû - 15:27, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Eileen Nemerosa [Terminée] Mer 29 Aoû - 13:01 | |
| Toutefois, n’allez pas penser qu’elle est naïve, loin de là. N’oubliez pas qu’elle a tout subi de la part des autres : mépris, pitié, ignorance, tristesse. Peu de personnes lui accordent un réel amour, se sentant trop mal à l’aise avec elle. Aussi, son affection ne va pas toujours de pair avec sa confiance. Peut-être est-ce là un de ses nombreux défauts : sa méfiance vis-à-vis de la nature humaine. Elle ne comprend pas ce qui motive l’homme, ce qui le pousse à tuer, à détruire. Elle cherche aussi à comprendre l’être humain, comme elle cherche à tout connaître. Son autre défaut est peut-être son trop grand sens du pardon. Elle oublie trop facilement les mauvais coups qu’on lui fait, ce qui fait de notre miss Nemerosa un étrange mélange de naïveté et de perspicacité. Mais lorsqu’elle se met en colère, prenez garde. Ne vous attaquer jamais à ses convictions, à sa famille, ou à tout ce qui lui est cher. Elle risque de s’entêter, de s’énerver, et de ne plus vous adresser la parole pendant quelques temps.
Pour résumer, Eileen est une jeune fille pleine de vie, perspicace, très attachée aux valeurs humaines, à la nature, au monde, très intelligente, pouvant parfois passée pour trop gentille ou trop généreuse, mais elle peut être parfois doublement aveugle avec ceux qu’elle aime. Timide, mais dotée d’une grande franchise, la petite aveugle est une jeune fille dotée de multiples traits contradictoires. Mais au-delà de tout, elle semble si pure, innocente. On lui dit parfois que si sa baguette contient un crin de licorne, c’est en accord avec sa virginité, sa pureté d’âme. Peut-être le fait d’être aveugle l’a préservé d’images d’horreur ?
Car c’est bien cette horreur à laquelle elle pense en déambulant ainsi dans les couloirs de Poudlard. Depuis quelques temps, tout a changé. L’école de sorcellerie n’est plus ce qu’elle était. Quel maléfice s’est attaqué au château ? Quelle entité a commis ces horribles meurtres ? Pourquoi les garde-t-on enfermés dans l’établissement, alors que les professeurs ont été tués, qu’ils n’ont plus aucun contact vers l’extérieur ! Comme sa tante doit s’inquiéter pour elle… Dire qu’elle pensait que cette année allait se passer merveilleusement bien. Tout s’était si bien déroulé jusqu’à maintenant. Et oui. Malgré son handicap, elle avait appris à connaître ce bâtiment gigantesque, à faire sienne les couloirs, les détours, le labyrinthe qui s’offrait à elle. Cela avait été dur. Au début, les professeurs, les élèves, l’avaient aidé, lui portant une attention parfois trop envahissante. Ne pouvaient-ils pas comprendre qu’elle souhaitait simplement apprendre à être autonome ? Enfin, de toute façon, avec le temps, ils avaient appris à respecter son désir de solitude. Et même si cela l’avait d’abord effrayé, et que toute sa première année avait été on ne peut plus difficile, elle avait finit par réussir à s’habituer. Alors elle avait pu se consacrer réellement à ses études. Apprendre l’avait passionnée. Il y avait tant de choses qu’elle ne savait pas ! Elle avait pu aussi connaître la vie en groupe, et les autres avaient certes du mal à l’accepter, mais elle avait l’habitude. Elle était ainsi, joyeuse, optimiste. Mélancolique, mais jamais très longtemps. Elle avait aussi continué l’étude du violon, et l’emmenait toujours avec elle pendant sa scolarité. C’était d’ailleurs la seule chose qui la réconfortait en ces temps troublés. Elle souhaitait de tout cœur ne jamais attiré l’attention de ceux qui commettaient ses meurtres. Un être si pur ne méritait d’être souillé par le mal, n’est-ce pas ?
4841 mots
Voilà, j'ai été obligée de poster cela en trois messages sinon ça ne rentrait pas. Donc désolé que la dernière partie soit si petite^^'. Cette fiche est moins longue que celle d'Erwan, et je ne la trouve pas super. Mais j'espère que cela vous plaira malgré tout! |
| | | Eliane M Invité
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