Face Cachée... [Eli de mon coeur] [X..D]

Assis dans la salle commune des Rouges et Or, le jeune Nathaniel Duncan lisait un livre sur les Runes. Il cherchait en vain à déchiffrer les runes qu’il avait vues précédemment dans un reflet. Ce livre vieux qu’il avait pris dans la partie interdite de la bibliothèque était une mine intarissable de renseignement sur les Runes. Mais comme toujours le fait de ne pas trouver ce qu’il cherchait rendait Nathaniel particulièrement en colère. Il n’avait jamais été patient avec les recherches il fallait que tout aille particulièrement vite, que tout suive un courant continu. Que ses découvertes soient nombreuses et utiles. Ce qui n’était pas le cas pour l’instant.

Les yeux du jeune homme semblaient naviguer sur la page comme des fantômes. Son regard était insensible, et dénué de vie. Comme si les reflets de l’âme s’étaient eux même recouverts d’un voile flou qui empêchait quiconque d’atteindre Nathaniel en plein cœur. C’était un de ses plus brillant stratagème de défense. Toujours se dissimuler derrière des barrières invisibles qu’il se créait pour survivre. A aucun moment se montrer à visage découvert, toujours porter haut le masque des Ténèbres. Pour mieux cacher son appartenance aux forces Lumineuses. C’était ainsi que Nate voyait la vie, un grand mensonge, où tout le monde se cache derrière un masque pour mieux vous poignarder dans le dos. Cependant lui, avait un masque plus impénétrable que les autres. Se camoufler dans les Ténèbres qui n’avaient rien à voir avec lui était une façon supplémentaire de cacher aux autres sa force. Derrière la fragilité se cachait la force, derrière les Ténèbres la Lumière, derrière l’impassibilité une grande émotivité.

Après cette maigre analyse de lui-même Nathaniel se leva. Il n’en pouvait plus de cette ambiance pesante qui régnait depuis peu dans la salle commune des Gryffondors. Il courrait presque dans les couloirs, comme s’il essayait d’échapper à une poursuivant invisible, mais en réalité il se fuyait lui-même. Quelle idée étrange n’est ce pas… Parfois il se faisait peur, comment pouvait-il montrer un visage si différent aux autres sans pour autant tomber dans les ténèbres complètement et se laisser consumer ? Cette idée le rebutait, il ne voulait pas être souillé à son tour par les ténèbres. Si les autres voulaient être des pions dans l’immense partie d’échecs se jouant actuellement sur l’immense échiquier qu’était Poudlard il leur laissait le devoir d’incarner à chacun leur tour le fou. Le pire c’était que les Serpentards semblaient croire qu’ils avaient un avantage dans les Ténèbres. Quelle ironie ! Pour la plus grande majorité d’entre eux cette ambiance noire était effrayante, mais ils n’osaient pas l’avouer car ils se devaient de faire face. Les viles qui se prétendaient tous futurs mages noirs étaient en fin de compte tous particulièrement effrayés à l’idée de voir la magie des ténèbres prendre contrôle de leur pauvre vie.

Bientôt Nate poussa les portes de bois qui le retenait de goûter à l’air frais de l’extérieur. Pendant un instant il ferma les yeux pour mieux savourer les odeurs de la nature environnante. Il pouvait sentir l’odeur de la rosée qui était tombée quelques heures plus tôt et qui n’avait toujours pas disparue. Il sentait également le parfum des petites fleurs odorantes qui prenaient place près de l’entrée du grand château. Dieu que c’était bon de se sentir vivant. S’il s’était laissé aller il aurait même ri aux éclats tellement ces sensations étaient ennivrantes. Mais il se contenait, ayant l’impression qu’une aussi grande manifestation de sa joie serait susceptible de laisser s’échapper la lumière qu’il avait en lui. Aussi il se contint, conservant pour lui seul la lumière dont il se voulait le plus fervent défenseur.

Bien que le temps fut habituelle pour la saison beaucoup d’élèves étaient maussades. Nathaniel n’était pas de ceux là, il n’avait pas l’impression que Poudlard avait perdu sa vie, elle avait juste changé. Comme tout le monde pendant ces vacances. Poudlard avait évolué, en bien ou en mal il ne saurait le dire, les forces inconnues avaient violé l’intimité du lieu magique et maintenant elles souillaient peu à peu les élèves. Nate cherchait donc une sorte de réconfort et seul lieu qui semblait encore inhabité par les ténèbres était le lieu le plus sombre de l’école de Magie. La forêt interdite ne semblait pas plus sombre que dans le passé. Mais Nate ne s’aventurait pas dans cette partie trop sombre de Poudlard, il préférait contempler l’étendue aquatique du Lac. Le Gryffondor se souvenait des heureux après-midi qu’il avait passé ici entre baignades et contemplations muettes. Depuis que les Ténèbres possédaient Poudlard le Lac Noir portait son nom mieux que jamais.

En effet maintenant qu’il était assis au pied d’un arbre entourant le lac il se rendait compte que même cette étendue d’eau froide qu’il aurait voulu garder intacte, avait été souillée par le flot des Ténèbres. L’eau semblait plus noire, et les profondeurs plus abyssales. Nathaniel ne pouvait s’empêcher de se comparer au lac… Car lui qui avait déjà nagé dans ses profondeurs s’était rendu compte que bien qu’il y ait une vie plus ou moins négative dans ce lac il recelait de trésor. C’est ainsi que les profondeurs du lac représentaient pour Nate son âme et que l’apparente noirceur représentait son masque.

Le jeune garçon s’allongea dans l’herbe légèrement humide après avoir placé son pull en boule sous sa tête. Il ferma les yeux se laissant aller à ses sensations. Il sentait l’air frais qui lui battait le visage, comme il sentait la brume légère se mouvoir autour de lui au contact de sa peau, il entendait quelques gouttes de pluie tombant sur le lac. Ces sensations s’estompèrent pour ne plus rien lui faire ressentir. Il se sentait vide, hors de son corps. Comme s’il était… Mort. Instant de panique il rouvrit les yeux pour se rendre compte qu’il n’avait pas bougé mais qu’il s’était juste laissé trop aller et qu’il avait perdu le contrôle de lui-même le temps de quelques secondes. Pendant cette brève intervalle de temps ses sens l’avaient complètement submergés. Il essayait maintenant de reprendre une certaine contenance.

[J'espère que ça te conviendra, y a longtemps que je n'ai pas écrit, alors j'espère que ça sera correct Very Happy

]

Invité

C’est quand l’ennui devient habitude,
Que notre temps n’est plus que liberté,
Que les autres font leurs apparitions,
Et viennent bouleverser notre champ de vision.

Le Temps est une mesure incontrôlable. Une mesure que l’homme à créer pour nommer une chose qu’il ne contrôle pas et qui pourtant existe depuis toujours. Le temps, les secondes, les minutes, et les heures. Cela passe toujours trop vite pour l’être humain. Mettant fin à sa vie avant même qu’il ne s’en aperçoive. Ne lui laissant pas les minutes nécessaires pour faire ce qu’il avait prévu. Coupant court aux rêves de l’homme si il le désire. Accélérant ou ralentissant au gré de ses envies. Car oui, le temps est trompeur. Notre perception de cet élément insaisissable change à tout instant. Quand vous vous ennuyez le temps semble s’allonger indéfiniment, se faisant le plus lent possible pour ne pas mettre fin à votre torture mentale. L’ennui, qui peut plonger certains dans la dépression ou rendre fou. De la même manière le temps peut s’accélérer, passer à une vitesse folle quand vous vous amusez. Ecourtant ainsi vos moments de bonheur. Oui le temps est bien une de ces données de la vie que l’homme ne contrôle pas. Non, c’est lui qui, dans une certaine mesure, contrôle l’homme.

Ce temps qu’Eliane aurait voulu accélérer. Ou le contrôler pour remonter dans le passé. Elle ne savait pas trop. Mais ce qui était sûr c’est qu’elle en avait assez de parcourir de long en large les couloirs de son école. De sentir le temps s’étirer indéfiniment. Et que son ennui s’agrandisse à chaque seconde qui passait. Il n’y avait plus rien à faire à Poudlard. A part vagabonder et réfléchir sans fin. Ou aller à la bibliothèque. Mais celle-ci était inintéressante. Et la jeune Stephens n’osait pas remettre les pieds dans la réserve depuis la drôle de rencontre qu’elle y avait faite. Le trouble qu’elle avait ressenti en la présence de ce garçon lui faisait peur. Oui, elle redoutait un peu de le revoir. Parce qu’il avait vibrer son âme d’une manière qu’elle n’avait jamais expérimenté, même en présence de sa sœur. Certes, il avait profiter d’une faille qu’elle avait crée à la base. Mais le résultat était là. Elle s’était sentie vivre d’une manière inouïe. Alors elle préférait éviter de se retrouver dans une telle situation. Elle évitait la réserve et la bibliothèque comme si le lieu était contaminé. C’était une réaction débile, digne d’une enfant de cinq ans. La ténébreuse blonde le savait. Mais elle ne pouvait s’empêcher de fuir. Elle ne se sentait pas prête à faire face. Que ce soit ce garçon ou ses souvenir. Elle préférait enfouir tout cela au plus profond d’elle-même. Les enterrer encore plus profondément que ses sentiments. De toute manière, elle n’avait besoin que de sa sœur. Sa jumelle qu’elle ne trouvait pas.

La jeune philosophe marmonna un peu avant de poursuivre son chemin dans ce dédale de couloir. Peu important tout le temps dont elle disposait elle n’arrivait pas à voir plus souvent sa moitié. Comme si les murs du château leur jouaient un mauvais tour. Qu’au lieu de les rapprocher, ils les éloignaient l’une de l’autre. S’amusant à les décevoir en mettant sur leurs chemins divers personnes. En effet, malgré ses cinq années passé ici la jeune Eliane n’avait rencontré que peu de personne. Il fallait avoué qu’elle n’avait jamais réellement cherché à se lier d’amitié avec qui que ce soit. A part Sulphureus. Mais il était… spécial, un cas à part. En dehors de lui elle ne s’était intéressée qu’à ceux qui approchaient sa sœur, pour vite en oublier leur patronyme une fois qu’elle avait rempli son rôle de grande sœur protectrice. Sauf quand il s’agissait d’informateur dans la tour des gryffons. Avec eux elle entretenait des relations cordiale en échange de quelques indications sur la vie de Kim dans l’antre des rouge et or. Ces indics étaient rares mais existaient bel et bien. Et bien entendu sa lumineuse jumelle n’était pas au courant de leurs existences. Elle pensait simplement qu’elle s’était elle aussi liée d’amitié avec eux. Et c’était très bien ainsi. Car si sa sœur apprenait la réalité… Eliane n’osait imaginer dans quelle colère elle se mettrait !

Enfin, cela ne risquait pas d’arriver. Par contre, à errer ainsi dans les couloirs, elle allait très certainement tomber sur quelqu’un, à nouveau. Elle qui avait toujours été solitaire commencé à connaître des élèves dans toutes les maisons ! A croire qu’il suffisait de s’ennuyer et de perdre son temps à flâner dans les couloirs pour se voir entourer d’une horde d’inconnue. Bon, d’accord elle exagéré un peu. Mais ces dernières semaine elle avait fait plus de rencontre qu’en cinq ans dans cette école ! Et elle ne désirait pas en faire une de plus. C’est pourquoi son regard ne cessait de surveiller dans toutes les directions, cherchant à éviter toute personne qui aurait eu l’idée de venir par ici. Remarque, si elle voulait éviter les gens il lui suffisait de sortir. Les élèves se confinait entre les murs du château, certains que Poudlard leur offrirait la protection dont ils avaient désespérément besoin. Comme si cela était possible ! Ils semblaient avoir oublié que c’était entre les murs de l’école que les professeurs avaient été assassinés. Quelque soit le mal qui avait frappé Poudlard il était certains que le château n’était pas de taille à lutter contre lui. Enfin, qu’ils pensent ce qu’ils voulaient. De toute manière ils n’étaient pour l’instant que du bétail parqué dans un mobilier de luxe et qui attendait patiemment qu’on le mène à l’abattoir avant qu’une autre solution ne se présente. Eliane le savait très bien. Et elle comptait bien faire ne sorte que sa jumelle et elle-même s’en sorte jusqu’à que la sortie de secours se présente, ou qu’elle ai conclu un pacte avec ceux qui étaient aux commandes.

Néanmoins, ce dont elle avait besoin pour l’instant, c’était d’échapper aux foules. D’un pas rapide, que la poupée de métal utilisait rarement, elle se dirigea vers les portes du château. Elle commençait à tellement bien connaître l’école et ses passages secrets que cela ne lui prit que quelques minutes pour arriver à destination. La jeune fille ouvrit rapidement les portes du château et ne ralentit son allure qu’une fois bien enfoncée dans le parc. Maintenant qu’elle avait éloigné d’elle le risque de rencontrer un inconnu de plus elle pouvait se permettre de flâner à nouveau. Se demandant ce qu’elle pourrait faire pour parer à son ennui. Toute à ses recherches elle continua de marcher et ses pas la menèrent au lac de Poudlard. Le fameux lac ou les élèves aimaient se baigner quand il faisait trop chaud. Le maudis lac ou elle aperçu, pour son plus grand malheur, allongée dans l’herbe, une silhouette. Et ses pas qui continuaient de l’amener près de la personne alors qu’elle se rendait compte de la situation. Elle allait finir par croire qu’elle était maudite à force de rencontrer des gens à chaque ballade qu’elle faisait. Il ne lui restait plus qu’à espérer deux choses. Tout d’abord, que la personne ne la remarque pas. Et deuxièmement, que si elle la voyait, se soit au moins une personne qu’elle ‘connaisse’. Un de ses indics dans la tour des gryffons serait même la meilleur option qui pourrait se présenter sous ses yeux. Peut être pourrait elle ainsi enfin savoir ce que faisait sa jumelle.

Si tu savais bébé.
On est loin de tes dessins animés.

Dans l’esprit humain les idées défilent, les images et les souvenirs passent. L’homme n’en garde que des réminiscences , un goût amer dans la bouche. Selon ce qui se passe dans la tête de l’être que l’on regarde dans les yeux, on peut supposer que la réminiscence est plus ou moins heureuse. L’esprit humain est une chose complexe, beaucoup des actions de cet engrenage important à la vie de l’homme sont incompréhensibles pour celui qui le possède. Comme si le cerveau humain avait lui aussi une conscience qui lui était propre et indépendante de la conscience humaine. Nathaniel n’avait pas vraiment choisi de se construire cette carapace, ce bouclier impénétrable, cette coquille blanche, son cerveau avait fait le gros œuvre et une fois le rempart créé il était difficile de ne pas céder à l’envie de se protéger et de laisser les autres se heurter à une barrière invisible qui était aussi infranchissable. Alors cette supposée conscience du cerveau était elle justement la partie que la terre entière s’accordait à appeler « l’inconscient » ? Cette hypothèse satisfaisait Nate, qui trouvait ainsi une excuse à ce bouclier de noirceur qui protégeait la pâleur de son âme profonde. Ayant apprit à vivre avec cette idée de protection, il n’avait plus eu qu’à perfectionner le personnage, à se recréer un visage, moins innocent, moins candide, moins lui-même.

La vie avait brisé ses rêves, le sortant de l’idée qu’il s’était fait du monde extérieur. Il était loin le monde des dessins animés, qu’il avait tant espéré en sortant de son cocon vital, alors qu’il n’était âgé que d’onze ans. Le choc avait été rude, et la carapace était apparue comme une évidence une fois créée. Le Choixpeau l’avait envoyé à Gryffondor un pressentiment ? Une intuition ? Une prémonition ? Le fait était que maintenant Nathaniel était un membre de la maison des courageux. Erreur, oui il en avait l’impression, jamais il ne serait une personne courageuse ! Ce que les gens prenaient pour du courage était finalement une forme d’obéissance à son père, qui malgré tout était un homme aimant. Quel drôle de chose, un amour haineux, c’était là chose que ressentait Nathaniel pour son père. Il l’aimait car pour lui impossible de ne pas aimer son géniteur, celui grâce à qui il était là, à pouvoir penser à la vie humaine. Mais impossible aussi de ne pas le détester, le détester pour la culpabilité qu’il lui avait mis en fardeau comme cadeau pour un anniversaire, de le haïr pour toutes ses années où il l’avait modelé à l’image du guerrier qu’il voulait que son fils soit.

N’est ce pas le pire dans son histoire ? Le fait que son père ne le considère pas autrement que comme un morceau de pâte modelable. Et si tel était le cas ? Si sans même s’en rendre compte les gens qu’il connaissait -et qu’il craignait d’une certaine façon- l’avaient modelé peu à peu ?
Une boule se fit sentir dans sa gorge à cette pensée. La réalité le frappait de plein fouet, et il ne s’était pas préparé à un tel choc. Même sa barrière de ténèbres n’avait pas ralenti le choc comme l’aurait fait un airbag lors d’un crash test. Nathaniel se prenait de pleine face une des plus cinglantes réalités qu’il n’avait eu à affronter jusqu’ici. Il n’était ni plus ni moins qu’un morceau de pâte à modeler, que l’on modelé à volonté, et qui gardait la forme qu’on lui avait donné jusqu’à ce qu’un autre manipulateur le refaçonne à son idée. Bien que derrière cette faiblesse se cache une force démesurée, c’était la faiblesse que ressentait Nate. Car comme beaucoup il se sentait plus diminué par ses faiblesses que porté vers le haut par ses qualités.

La torpeur dans laquelle il était plongé avait été rompue quelques secondes avant par une jeune fille dont le visage lui était très familier. Elle ressemblait comme deux gouttes d’eaux à Kim, mais elle ne l’était pas, et cela se voyait à son regard. Un voile d’impassibilité régnait dans les océans de la soeur jumelle de la Gryffondor. Son regard était maintenant porté sur la jeune blonde. Eliane. C’était elle. Encore une des personnes qui avaient façonné le Rouge et Or. Il était pour elle un indic et un espion de Kim. Ce n’était pas très juste pour la plus innocente des deux, mais il aurait fait de même à la place de la poupée de métal. On ne pouvait pas perdre la parfaite innocence de la plus fragile des deux jumelles. Il referma les yeux, bloquant ainsi tout accès direct à son âme, particulièrement troublée à l’instant. D’un ton calme et très posé il envoya à Eliane:

« Tu viens au renseignements ? A moins que tu ne cherches la même tranquillité dans ce monde de fou que moi ? »

Ne pas être froissant avec elle était un acte tout à fait normal, avait-il d’ailleurs une seule raison d’être désagréable avec elle ? Il n’en voyait aucune, de plus, depuis la fin de la première année, alors qu’il commençait à connaître plutôt bien l’Innocente, la Métallique était venue le voir et ils avaient conclu d’un commun accord qu’il surveillerait la jeune fille et qu’il transmettrait des indications à son égal de chez Serpentard.

Un frisson le parcouru, les Ténèbres s’étaient faites discrètes jusqu’à maintenant, mais ce froid d’un coup lui rappela de ne pas baisser sa garde. Il avait bien trop sacrifié pour perdre maintenant sa Lumière. Ses yeux s’ouvrirent d’un coup, presque avec violence, et leur expression passée s’était muée en un profond puis de noirceur. A en juger par son regard, et par son regard seulement, on aurait pu croire qu’il n’était pas doté de sentiments. Ce qui n’était évidemment pas le cas.

Dans son esprit il imagina comment serait le combat des entités des deux jeunes gens présents sur le lieu de la scène. L’image de son interlocutrice apparut alors à son esprit entourée d’un voile grisâtre, quant à lui il apparut entouré de noir. Quelle ironie ce bouclier, tellement éloigné de lui que s’en était pathétique. Mais si cela pouvait duper les autres, son plan marchait à merveille et c’était parfait. Une face cachée, c’était de cela dont il s’agissait. La partie immergée de l’iceberg, le six caché par le un du dé.

Invité

Au-delà des apparences,
Au-delà des préjugés,
Chaque être humain est fait d’une matière,
Qui le rend Mystère.

Complexité et Paradoxe. Deux mots hautement appropriés pour définir l’être humain. Car aucun homme n’est simple, prévisible et d’une seule couleur. Même la plus cruche des filles où le plus simplet des garçons est complexe. Même si il nous est difficile de le reconnaître. Mais avouons le vraiment. Rien n’est ‘simplicité’ chez l’homme, car il est un enchevêtrement complexe de plusieurs éléments. Il est une âme qui ressent et pense, souffre et analyse, rit et stocke des souvenirs. Mais aussi un corps qui suit ses propres instincts animaux, qui peut perturber l’âme, diminuer notre capacité à réfléchir. Ces deux éléments sont les plus connus. Mais l’homme ne se limite pas à ça. Il est Un parmi des Autres. Un individu régit par les lois imposées par ceux qui gravitent autour de lui. Un homme à qui on a inculqué une éducation, qu’on a fait rentrer dans un moule sociale et morale. Et peu importe combien il est rebelle ou démoniaque, à un moment ou à un autre, dans un geste, une parole, un évènement, il rentre dans ce moule. Car il est impossible d’y échapper.

Ainsi l’Homme, de par sa construction elle-même, est un mélange d’éléments simples qui le rendent complexe. Régit par trois grands axes, trois chaînes qui l’enserrent et le rattachent à bien des évènements, des objets, des personnes. Et dont il est incapable de se défaire. Trois chaînes qui l’aident à évoluer tout en le bloquant à un stade primaire. Et peu importe notre volonté, à cette loi universelle on ne peut échapper, ces liens on ne peut les briser. Ils sont les propres de l’homme, sa malédiction et bénédiction.

Sachant cela, comment peut on ignorer le fait que tout être humain est complexité et paradoxe. Que derrière un visage d’ange et des airs de simplet se cache plusieurs facettes. Comme un diamant qui brillent de feux car on en aperçoit le bel extérieur Oh combien délectable pour le regard, sans faire attention aux multiples faces de la pierre. Chaque face irradiant d’une lumière bien particulière et qui, réunies toutes ensemble, nous donne ce sentiment d’admiration, de beauté que l’on ne peut s’empêcher de contempler. Mais après tout, ainsi la créature humaine est faite. Sa première apparence se contente de la façade extérieure de son vis-à-vis. Il ne cherche à le connaître que par sa facette la plus utilisée, la plus évidente. Et rarement il cherche à connaître ce qu’il y a sous la surface. Derrière le sourire niais ou le regard froid. Il se fie à la première approche, à la première couche, et croit tout connaître de l’autre. Croit pouvoir le juger, le critiquer, le définir simplement, car pour lui l’autre n’est que simplicité. Intérieurement chaque être pense être le seul à avoirs plusieurs visages, à pouvoir clamer la complexité comme une définition de ce qu’ils sont. Et oublie bien facilement que ce qui est vrai pour eux, peut l’être aussi pour les autres.

C’est pour cela que bien des gens se croyaient radicalement opposés alors que, si ils grattaient sous la surface, ils se rendraient compte qu’ils ont des points commun. Pour la même raison aussi que certains élèves de l’école de sorcellerie pensaient qu’Eliane était une machine froide et sans cœur doublée d’une hypocrite envers sa jumelle. C’était pour eux la seule logique pouvant convenir à son drôle de comportement enjouée, enfantin et rieur auprès de Kimberlay. Ils ne pouvaient, ne seraient-ce qu’une infime seconde, s’imaginer qu’elle possédait deux facettes, deux visages. Et encore, la ténébreuse jumelle savait qu’elle ne pouvait se définir par deux visages. Elle était plus complexe, elle possédait un comportement imprévisible, comme tout un chacun. Mais comme ses confrères elle avait décidé de ne se restreindre qu’à deux visages et enfouir les autres profondément en elle. Oui, en tant qu’Homme elle avait décidé de simplifier son caractère, de ne se consacrer que sur deux facettes de son être. Mais pourrait elle survivre dans sa ‘simplicité’ lors de ces temps troubles ? Ne sera-t-elle pas obligée d’évoluer, de laisser libre court à sa complexité, pour survivre à cette année ? Cela… seul l’avenir le dirait. Or elle n’était pas une voyante, elle ne connaissait pas l’avenir et ne pouvait le deviner. Elle ne pouvait que se fier au présent, comme tout les autres.

Et dans le présent son attention était demandée, comme à chaque instant qu’elle rencontrait quelqu’un d’autre. Ainsi était elle debout, derrière un élève, attendant qu’il se fasse connaître. Laissant son regard dériver sur le garçon avant d’observer le lac. Ce lac immuable, calme, mais qui pouvait receler le pire des dangers. Un peu comme elle. Mais elle n’approfondit pas cette analyse car le jeune homme se révéla à elle. Un Gryffondor. Mais au-delà de cela, un visage connu. Le meilleur ami de sa jumelle. Son plus précieux ‘espion’, et qui connaissait parfaitement son boulot. Il ne perdait jamais de temps à accomplir son ‘devoir’. Comme le prouva parfaitement sa question. Et la jeune fille ne perdit même pas de temps pour lui répondre, depuis le temps qu’elle connaissait Nathaniel… Sans même le vouloir, ni le savoir, le Gryffondor avait passé quelques une de ses barrières. Elle se sentait suffisamment en confiance avec lui pour ne jamais être totalement sur le qui vive.

- Je suis sorti pour échapper l’air lourd du château. Mais maintenant que je suis tombée sur toi je ne suis pas contre quelques renseignements.

Ainsi la poupée de métal avait elle parlé. Simplement, honnêtement. De la même manière elle vint s’asseoir près de lui, laissant tomber le rapport ‘supérieur - inférieur’ qu’elle aimait instaurer avec ses indics. Elle connaissait suffisamment Nathaniel pour enfin laissé tomber l’acte. Et puis… il était comme elle. D’une certaine manière. Un être à deux facettes, jouant avec ses visages, ne se définissant pas d’une seule couleur. Même si il était certainement bien plus lumineux qu’elle. Enfin, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Même si elle ne savait pas comment lui il la considérait. Et jusqu’à présent elle ne s’en était pas souciée. Mais les choses changeaient, Poudlard changeait, et elle-même commençait à changer. Son armure de métal commençant à fondre.

Un soupir involontaire s’échappa alors de ses lèvres. Quelque part, elle était lasse. Fatiguée d’être elle. Ce n’était pas la première fois. Ces moments de lassitude revenaient souvent. Mais elle pressentait qu’ils allaient se faire de plus en plus pressant, cherchant à accélérer son évolution. Le voulait elle ? ... Aucune idée. Avec un autre soupir elle s’allongea complètement dans l’herbe, observant les nuages dans le ciel. Se laissant totalement aller à la lassitude qui s’étendait dans son âme, et ce, devant le meilleure ami de sa jumelle. Jamais elle ne l’avait fait. Qu’elle serait sa réaction ? Bah, elle le saurait bientôt.

[HJ: Désolée pour le retard impardonnable. J'espère que cela te plairat.]

Eli n'étant plus de la partie j'ai la tristesse de déplacer notre sujet Sad