¤A la recherche d'un echappatoire¤ [PV -- Orphée^^]

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Mao arpentait lentement les couloirs du château, un peu aux aguets étant donné ce qui se passait dans celui-ci en ce moment … Dans sa salle commune, il s’ennuyait ferme, beaucoup d’élèves y étaient et à vrai dire il n’avait pas vraiment envie de se mêler à l’ambiance joyeuse de la salle commune, il n’était pas d’humeur aujourd’hui. C’est ainsi qu’il se retrouvait seul dans les couloirs à la recherche d’un endroit où il serait quelques peu tranquille et pourrait faire le point sur sa vie. Ses chaussures claquaient doucement sur le carrelage froid du couloir, un petit vent frais s'était engouffré dans celui-ci et une humidité désagréable y régnait. Il resserra un peu plus sa fine veste autour de lui, et pressa légèrement le pas, ne sachant pas où il allait, mais ce laissant guider par ceux-ci. Tant de chose se bousculaient dans sa tête en ce moment, que son naturel joyeux avait un peu disparu, laissant place à une légère anxiétés sur les évènements tragiques qui se passaient à Poudlard. Il passa devant la gargouille qui annonçait que la salle sur demande n’était pas loin … La salle sur demande ! L’endroit idéal pour réfléchir en solitaire. Il passa trois fois devant le mur où se cachait la porte de la salle sur demande, en pensant très fort à ce qu’il désirait avoir dans celle-ci.

** Une pièce tranquille pour réfléchir … Une pièce tranquille pour réfléchir … Je veux un peu de calme !**

Une porte en bois massif apparut alors devant ses yeux, lorsqu’il les rouvrit. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, il allait enfin quitter le brouhaha incessant des élèves qui ne faisaient que de parler d’une seule chose depuis deux semaines… ce qui avait le don d’énerver considérablement le jeune étudiant. Il poussa fébrilement la porte de chêne et entra dans la salle, respirant profondément, soulagé. Une odeur de framboise vint lui chatouiller les narines, et il remarqua que plusieurs bougies étaient allumées autour d’un petit salon aménagé exprès pour lui, plusieurs poufs, des tapis confortables et une cheminée où crépitaient un feu doux. Exactement ce qu’il avait demandé, en mieux ! Cette salle était extraordinaire, et franchement pratique. Il se dirigea vers un des gros canapé, enleva sa veste qu’il jeta négligemment sur le fauteuil d’en face et s’essaya dessus, s’enfonçant légèrement dedans tellement celui-ci était moelleux. Il ferma les yeux, appréciant le silence qui l’entourait. Il se demandait qui serait la prochaine victime de Poudlard ... et combien il y en aurait encore! Certes, il n'avait pas peur, en fait pas grand chose lui faisait peur à vrai dire, il fonçait toujours tête baissée dans le danger et c'était un de ses défauts qu'il ne pouvait guérir. Il était comme ça, et il n'y pourrait rien changer. Il ne remarqua pas qu'il avait laissé la porte de chêne entrouverte, quelqu'un pouvait facilement entrer dans la salle vu que la porte n'avait pu disparaître derrière lui. Il entendit un léger grincement, celui familier de la porte de la salle sur Demande. Il tourna la tête, une pointe d'hostilité dans le regard envers celui qui osait le déranger maintenant. Mais très vite, il remarqua qu'il s'agissait d'Orphée, une très bonne amie à lui pour ne pas dire la meilleure. Son regard se radoucit considérablement à la vue de celle-ci, et un sourire amical se dessina sur ses lèvres. Orphée était bien la seule personne qu'il avait envie de voir en ce moment, et il était bien content qu'elle est entreprit de venir ici.

<< Ah c'est toi Orphée ! Qu'est ce que tu fais là? >>

Orphée était une très bonne amie à lui depuis toujours, à vrai dire elle avait été la seule personne qui l'avait comprise étant petit. En effet, son enfance fut assez difficile, il avait très vite montré une passion qu'aucun élève ne connaissait, et il fallait le dire franchement, il avait été un peu trop mature pour son âge. Ainsi, personne ne le comprenait, à part Orphée qui du moins avait essayé de le comprendre et lui avait souvent redonné le sourire. Sa passion? Elle était assez bizarre pour bien des personnes, même adulte! Il aimait lire des pièces de théâtre, et de la poésie tel que Baudelaire ... ou encore, il aimait les langues étrangères et avait tôt fait d'en apprendre deux de plus, pour lui seul, sans qu'on ne le lui demande. Et pourtant malgré ça, il était tout de même un garçon des plus normal, qui aimait le sport, la musique et pleins d'autres loisirs un peu plus courant. Tout ça pour prouver à quel point il tenait à Orphée sa seule amie durant de longues années, et qui ne l'avait jamais laissé tombé. Très vite, il se montra très protecteur envers la jeune fille, et dès que celle-ci avait un problème vous pouviez être sûr que Mao était là la seconde d'après. Son naturel protecteur s'en était renforcé lorsqu'il avait apprit que la leucémie d'Orphée était revenue, alors qu'il la croyait guérie pour toujours. Il fallait dire que cette maladie l'avait complètement bouleversée, et qu'au départ, il n'avait pas trop sû comment prendre la nouvelle qu'elle en était de nouveau victime. Peut-être avait-il mis plus de temps à l'accepter que sa jeune camarade? Il n'en savait rien car celle-ci n'en parlait jamais, alors lui faisait de même, ainsi c'était comme si elle n'existait pas. Et pourtant elle était bel et bien là. Il n'avait pratiquement peur de rien, mais il y avait une chose dont il avait réellement peur, s'était de cette maladie, que celle-ci s'aggrave et qu'il puisse perdre une des personnes à qui il tenait le plus au monde. Il repensa à sa mère, qui elle était morte d’une maladie grave, et le nombre d’années qu’il avait mis pour enfin se remettre réellement de cette perte. Par contre, ce fut son père qui ne s’en remit jamais, encore aujourd’hui il pleurait sa mort, et allait tous les jours au cimetière prier sur la tombe de sa défunte femme. Mao effaça ses idées morbides de sa tête et s’éclaircit quelque peu la gorge, s’enfonçant un peu plus confortablement dans le fauteuil.

[HJ: J'ai essayé de faire en sorte que cette amitié corresponde à ma fiche, et en même temps à la tienne, dit moi si quelque chose que je dis par rapport à toi te dérange, et je changerais ça =)]

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[ T'inquiète, c'est parfait! Et même chose pour moi, si quelque chose cloche, tu me le dis^^ J'espère que c'est correct... ]

Forgive me for what I wanna do.
Let me think that it’ll come true…

Depuis quelques jours, le temps faisait des siennes. La pluie s’abattait durement sur le château, forçant ainsi les élèves à rester cloîtrés en dedans. Quel bonheur, surtout pour la jeune adolescente. Pour elle, c’était…comme essayer de la tuer. Elle avait besoin de l’air frais. Elle avait besoin de respirer, elle. Tomber sans connaissance, ça lui arrivait souvent, et pas parce qu’il faisait chaud. Elle, c’était plus à cause de sa maladie…C’est pourquoi elle passait autant de temps à l’extérieur. Elle avait froid. Ça l’empêchait de faire un malaise. C’est pourquoi elle était sortie dehors, cette journée là. Pieds nus, avec rien d’autre que sa jupe et sa chemise. En quelques secondes, la jeune étudiante était trempée jusqu’aux os. Elle allait être malade. Tant pis. Au moins, elle n’avait pas à supporter les autres élèves de sa maison. Eux qui parlaient de ce qui se passait dans l’école. Que ces mots à leurs bouches…À croire que c’était la chose la plus importante. En fait, c’était la chose la plus importante. Comment se sortir d’ici? Comment faire pour ne pas être le prochain à perdre la vie? Ces questions persistaient. Les jeunes avaient peur. Et c’était totalement comprenable…Elle aussi, elle avait peur. Elle ne le montrait pas. Il y avait un meurtre? Elle se contentait de regarder le corps de la victime, les yeux totalement vide. Un meurtre de plus, et personne ne pouvaient faire quelque chose. Les parents de la victime ne seraient même pas mit au courant. Une autre famille qui n’allait pas s’en remettre…
Une rafale de vent eut vite fait de ramener Orphée sur terre. Le froid la clouait sur place. Ça faisait tellement mal…Dans un autre sens, ça lui faisait tellement de bien! Elle relevait la tête vers le ciel pour finir par faire passer des mains contre son visage. Complexe…Personne ne comprenait réellement la Serdaigle. Surtout parce qu’elle ne se dévoilait à personne…Elle était ainsi. Une seule personne en savait plus que tout le monde. Et elle ne voyait pratiquement plus cette personne depuis le début de l’année. C’est ce que ça faisait, le truc des maisons. Ça éloignait les gens. La petite fée se décida finalement à rentrer, poussée par le froid. Elle était déjà malade, alors pourquoi vouloir l’être encore plus? L’envie de voir jusqu’où elle pouvait supporter la douleur, sûrement…Ses pas résonnaient sur le carrelage. Le sol se mouillait sous elle. Elle ne prit pas la peine de monter à la tour pour se changer. Ça allait sécher, de toute façon. Avec l’humidité permanente du château, ça allait prendre un peu plus de temps…M’enfin. Ses pas la menèrent au septième étage. Elle n’était presque plus trempée. Mis à part ses cheveux, mais c’était un détail. Être au calme. Pouvoir se reposer un peu. Malgré tout, Orphée était extrêmement fragile. Une petite poupée de porcelaine. Une poupée cassée par la maladie…Une porte se dressait devant elle. La porte de la salle sur demande…Qui pouvait s’y trouver? Et qui pouvait bien avoir oublié de fermer la porte derrière lui? C’est ce qu’elle allait voir…Sa main se posa doucement sur la porte. Puis elle s’ouvrit, lentement, grinçant. Et la personne qu’elle vit lui fit décrocher un sourire. Mao…« Ah c'est toi Orphée ! Qu'est ce que tu fais là? » La Serdaigle refermait la porte derrière elle avant de s’y appuyer, fixant son ami. J’arrive de dehors, ça ne se voit pas?

« Je m’ennuyais de toi…Alors je t’ai suivi ! »

Le sourire de l’adolescente s’agrandissait encore un peu plus. Allait-il la croire? Peut-être… Mao. C’était lui, la personne qui en connaissait plus sur elle que quiconque. Elle le comprenait, il la comprenait…Ils étaient amis depuis leur tout jeune âge. Dès qu’elle avait un problème, Mao était là pour elle. Quand on est différent, on se comprend…Après tout, Orphée était différente. Elle avait sa maladie, elle…Cette maladie qui lui faisait tant de mal. Qui allait en faire encore plus à ses proches. Elle non plus, elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas…mourir. Le jeune homme avait une passion assez…bizarre? Intéressante. Orphée avait été une des seules à la comprendre. C’était normal. Ce qu’il aimait, c’était tellement beau! Avec le temps, elle s’y était habituée. Elle n’osait toutefois pas le dire. Dire qu’elle trouvait ça beau. Pour elle, Mao était comme un frère. Voir peut-être plus…Lorsque sa mère était morte, elle s’était rattachée à lui. Et même chose lorsque c’était son père qui avait rendu l’âme. Et lorsque sa maladie était revenue…Il était devenu encore plus protecteur avec elle. Contre toute attente, elle, ça ne lui dérangeait pas plus que ça. En fait, elle aimait ça, de le voir la protéger ainsi. Un sentiment de confiance en plus. Elle se sentait bien, lorsqu’elle était avec lui. Elle n’avait plus peur de rien. Elle pensait qu’elle pouvait faire n’importe quoi, que rien ne pouvait lui arriver. Erreur. Elle pouvait faire une faiblesse n’importe quand…Mao, c’était comme le journal intime de la jeune demoiselle. Dès que quelque chose n’allait plus, il était au courant. Elle qui était pourtant si réservée avec les autres, voilà qu’avec lui, elle se permettait de tout lui raconter. Dans le fond, c’est ce qu’il lui fallait. Une personne pour l’écouter et la comprendre. Quelqu’un qui ne la quitterait pas. Quelqu’un qui comptait plus à ses yeux que sa propre sœur…
La Serdaigle se dirigea vers lui pour finir par se laisser tomber sur le canapé. Ou plutôt, de renfoncer dans le canapé. Malgré son poids de plume, elle réussissait à couler dans les coussins^^ Ses grands yeux balayèrent la salle un instant. Ce que ça pouvait sentir bon! La framboise… Elle se dandina doucement pour pouvoir se rendre à côté du jeune homme. Tout contre lui. Puis elle posa sa tête contre son épaule, à la naissance de son torse, puis ferma les yeux. Une grande respiration. Mao était peut-être son seul vrai ami, finalement… Dans tout les cas, c’était lui qui avait le plus sa confiance. Sinon, elle ne lui aurait pas dit pour sa maladie, pour ses parents… Elle releva finalement la tête, plongeant son regard dans le sien.

« Mao-kun…Je ne me sens pas bien… »

La fin de sa phrase n’était qu’un simple murmure. Orphée et sa manie d’aller coller les gens qu’elle aime xD C’était plus fort qu’elle…Surtout lorsqu’elle n’allait pas bien. Et là, ce n’était pas à cause de la pluie…

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Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Mao, à la réponse que lui fourni Orphée. Elle avait les cheveux mouillés mais disait tout de même l'avoir suivi dans les couloirs. Il rigola légèrement, ses yeux se plissant, tout en se demandant ce qu'elle avait fait dehors par un temps pareil ! C'était bien elle ça, elle ne supportait pas d'être enfermée dans l'école et même par temps de pluie, elle sortait ... et habillée trop légèrement aux yeux de Mao. A part attraper une maladie, elle n'allait rien gagner de mieux. Voilà que son côté protecteur reprenait le dessus, et un regard quelque peu exaspéré se dessina dans ses yeux couleur de jais. Il fallait toujours qu'elle n'en fasse qu'à sa tête, mais cela l'attendrissait d'un côté. Il n’aimait pas cette pluie incessante, celle-ci baissait le moral de tous les élèves, et ça s’en ressentait vraiment dans l’ambiance du château. Toutefois, certains essayaient de garder le moral en se regroupant dans leur salle commune et en faisant des jeux diverses et en rigolant. Mao s’était déjà prêté au jeu, mais voilà qu’aujourd’hui, alors qu’un élève lui avait proposé de se joindre à eux il avait refusé l’invitation, sachant d’avance qu’ils finiraient inévitablement par tomber sur la même discussion que les jours précédents, c'est-à-dire les âmes damnées. Mais bon à présent Orphée était là, alors il n’avait plus besoin d’y penser.

- Tu m'as suivi en faisant un petit détour alors !Mais bon, je comprends que tu ne puisses pas te passer de moi ...

Il lui fit un clin d'oeil en rigolant légèrement. Il sortit sa baguette de la poche arrière de son jean, et la dirigea vers les cheveux mouillés de son amie. Il lança le sortilège qui permettait de sécher Orphée en un seul coup, et un petit sourire se dessina sur son visage rieur. Elle vint s'asseoir à côté de lui posant délicatement sa tête sur son bras. Il aimait bien se trouver avec Orphée, avec elle il se sentait toujours bien, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre par le simple fait qu'elle était avec lui. Il resserra ses bras autour d'elle, et pensa au fait que cette année, ils ne se voyaient pas beaucoup. Il trouvait vraiment dommage que tout deux aient été séparés lors de la répartition quelques années plus tôt, lui qui avait tant espéré être avec elle. Il fallait dire qu'au début, il l'avait mal accepté, mais à présent il s'y était fait, et puis il la voyait tout de même encore. En tout cas, il ne s'était pas lié d'une amitié aussi forte avec un élève de sa maison, même s'il avait de bons amis, Orphée restait quand même sa préférée... Et ça, ça ne changerait certainement jamais ! Il avait toujours considéré Orphée comme la personne la plus importante à ses yeux, et même lorsqu'il avait des aventures avec d'autres filles, il ne se sentait pas aussi bien avec elles qu'avec le jeune asiatique. Il trouvait ça vraiment bizarre, comme s'il ne pouvait pas s'attacher à quelqu'un d'autre qu'à elle. Peut-être était-ce parce qu’il se voyait en elle tout simplement ? Mais il ne lui en avait jamais fait part, de peur qu'elle réagisse mal à ça, même s'il ne voyait pas comment celle-ci pourrait y réagir mal. Lorsqu'elle lui dit que quelque chose n'allait pas, ses yeux s'assombrirent et une inquiétude immense s'empara de lui. Il espérait que ce ne serait pas en rapport avec sa maladie, il n'aimait pas savoir que celle-ci la faisait souffrir, il avait trop peur que ça s'aggrave. Il s'éclaircit la gorge et tourna la tête vers elle, pour la regarder droit dans les yeux.

- Qu'est ce qui ne va pas? Tu sais que tu peux tout me dire.

Il resserra légèrement son étreinte, comme s'il avait peur qu'on la lui enlève, ou qu'elle disparaisse. La dernière chose qu'il voulait, c'était de ne plus pouvoir lui parler, de ne plus pouvoir rire avec elle ou lui raconter ce qui n'allait pas dans sa vie. Sans elle, il n'imaginait tout simplement pas sa vie. Un petit frisson le parcouru, il enleva délicatement les bras qui se trouvaient autour d’Orphée et lui baisa la joue avec un sourire. Ensuite, il se dirigea vers la cheminée, qui avait bientôt finie de consumer tout le bois qui s’y trouvait avant. Mais comme la salle sur demande était tout simplement parfaite, il y avait du bois rangé à côté de la cheminée, qu’il suffisait de prendre et de jeter dedans. Il entreprit ainsi de prendre trois grosses bûches qu’il jeta au milieu de la cheminée. Puis, il retourna vers le fauteuil où il était assis auparavant et s’y mit à nouveau à l’aise reprenant Orphée dans ses bras. Depuis un certain temps, ce qui se passait à Poudlard l’effrayait, et il n’avait pas vraiment eu l’occasion d’en parler avec elle, le moment était propice à ça maintenant.

- Dit Orphée … tu penses quoi de ce qui se passe en ce moment ? Je veux dire, tu le vis bien ?

En fait il n’osait pas lui dire à quel point il avait peur pour elle. Quelques fois, alors qu’il était seul dans son dortoir, attendant de s’endormir, il se demandait ce que faisait Orphée, si elle allait bien et si rien ne la guettait. Il avait tellement peur que la prochaine personne qui soit victime des âmes damnées soit elle, que cela l’inquiétait au point d’en dormir mal la nuit. C’était comme une obsession, comme s'il était relié à elle et que si elle mourrait, il en mourrait aussi … Le lien entre les deux jeunes élèves étant tellement fort et complexe. Et venait toujours le souci de ne pas assez se voir. Pourtant, ils n’avaient plus cours puisque tous les professeurs n’étaient plus de ce monde … Mais malgré le fait de ne pas avoir de cours ils trouvaient toujours le moyen pour ne pas se voir. Il se rappelait de la réaction des élèves lorsqu’ils apprirent que tous les professeurs avaient été tués par les âmes damnées. Certain avait été réellement choqué, et ne s’en remettait pas maintenant encore ! Mao quand à lui, s’en était vite remis car il ne s’était pas attaché aux professeurs du château, mais le fait de savoir qu’ils avaient tous été tués de sang-froid l’effrayait tout de même.

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[ C'est pourrit, je radote un peu, voir beaucoup ~~normal, l'est 2h du mat ici xD~~ ]

Un sourire amusé c’était glissé sur le visage de son ami. Il ne la croyait pas, alors. Orphée et sa manie de toujours vouloir aller dehors peu importe le temps. C’était également ainsi qu’on avait su qu’elle avait la leucémie… Retrouvée couchée dans l’herbe, une fine bruine tombant doucement sur son corps… Mourir aurait sûrement été une solution plus facile pour elle. Au moins, avec la vie en moins, elle n’aurait pas souffert. Elle n’aurait pas eu à supporter sa sœur à tous les jours. Elle n’aurait peut-être pas connu Mao comme elle le connaissait maintenant… Non, finalement, la vie était la meilleure solution. Même jeunes, ils étaient déjà attachés l’un à l’autre. Mao ne s’en serait peut-être pas remis… Sa sœur non plus. Elle aurait peut-être été plus…bizarre qu’elle ne l’était maintenant. Un sourire c’était également dessiné sur le visage de l’adolescente à l’entente des paroles de Mao. Dans un sens, il n’avait pas tort. Que ferait-elle sans son ami, hein? Elle n’en mènerait pas large…Mao était peut-être qu’une simple personne comme les autres, mais pour elle, c’était lui qui avait le plus d’importance. C’était le seul à être capable de lui redonner le sourire. Un vrai sourire, pas le faux qu’elle montrait à tous les autres. Un sourire enfantin. Comme elle… Au fond, Orphée n’avait pas tellement vieillit. Sa maladie semblait lui avoir enlever l’envie de grandir. Rester petite pour toujours. Éviter de se faire blesser. Éviter tout… C’était peut-être ainsi que la jeune adolescente voyait le monde. Son monde à elle. Un monde de douleur, rien d’autre. C’est ce qu’elle ressentait depuis qu’elle était née. De la douleur. Cette sensation…Tellement bizarre. Orphée secouait doucement la tête, chassant ses mauvaises idées. Elle devait vivre au présent, pas penser au passé. Et présentement, c’était avec Mao qu’elle était. Elle était complètement sèche maintenant. Elle ne s’en était pas rendue compte. Mais elle avait tout de même froid. Elle avait toujours froid, en fait. Comme si c’était la seule chose qu’elle pouvait vraiment ressentir. Ça et le mal qui l’envahissait peu à peu…Ses mains se crispèrent légèrement sur le chandail de l’asiatique. Une façon pour elle de se dire qu’il était vraiment là, collé tout contre elle… Que lui, il ne la laisserait pas tomber. Un nouveau murmure s’éleva. Pratiquement inaudible.

« J’ai mal…Peu importe ce que je fais, j’ai mal. Et je ne dors presque plus… »

Je ne dors plus, tout simplement parce que ça fait trop mal. J’ai mal partout…Je respire et je viens toute étourdie. Tu comprends pourquoi je ne m’attache pas aux autres? J’ai peur de leur faire mal en finissant par partir… Orphée avait peur. Sans vouloir se l’avouer, elle avait peur de beaucoup de chose. De la mort. De l’eau. De sa sœur. De décevoir. De faire du mal… Ce n’était pas si dur à comprendre. Surtout lorsqu’on était malade comme elle. Ses mains se resserrèrent sur le chandail de Mao lorsqu’il se releva. Peur de le perdre… Elle ne serait rien sans lui. Chaque fois qu’il avait des conquêtes, elle restait plutôt effacée. Elle avait peur de le perdre pour de bon. Que cette fois-ci, la fille avec qui il était, c’était la bonne. Que pour lui, elle ne serait plus rien. Il ne se voyait pas beaucoup, surtout parce qu’ils n’étaient pas dans la même maison, mais aussi parce qu’il y avait les cours. Et maintenant? Les cours n’avaient plus lieu… Orphée préférait aller dehors. Avec la pluie qui tombait, personne n’osait sortir. Et ainsi, personne ne pouvait voir ses larmes qui se mélangeaient à la pluie. La Serdaigle suivit lentement son ami des yeux. Remettre du bois dans le feu…Avait-il comprit qu’elle avait froid? Où c’était parce qu’il avait froid? Peu importe. Un sourire vint de nouveau se dessiner sur ses lèvres. Ainsi, avec la lumière du feu en plein dans la figure, Mao ressemblait étrangement à un ange. Son ange gardien à elle… Jamais elle ne le perdrait. C’était sur et certain pour elle. Si elle le perdait, ce serait la perdre elle aussi. Elle ne s’en remettrait pas. Jamais personne n’avait réussit à lire en elle autant que Mao l’avait fait. C’était un exploit, surtout si on savait qu’elle ne donnait sa confiance que très rarement. L’asiatique vint finalement se rasseoir dans le canapé. Orphée ne se fit pas prier pour retourner se blottir contre lui, juste pour pouvoir sentir ses bras autour d’elle. Elle était bien, comme ça. Combien de temps c’était-il passé depuis leur dernière rencontre? Elle n’en avait plus vraiment conscience. Surtout parce qu’elle ne dormait pas beaucoup. Tous les bruits bizarres qui se faisaient entendre depuis le début de l’année… Et sa maladie. Sa tête se releva doucement à l’entente de la question. Lui aussi, il pensait à ça? Orphée, elle, préférait laisser le sujet de côté…Après tout, tout le monde parlait de ça! Ça commençait un peu à lui taper sur les nerfs.

« Je m’en sort. Je n’aime pas ça. Comme tout le monde…J’ai peur. Peur de voir quelqu’un que j’aime être fauché par eux… »

Son regard se posa un instant sur le cousin du canapé. « Peur de voir quelqu’un que j’aime être fauché par eux… » Une seule personne comptait vraiment pour elle. Et elle était présentement collée contre cette personne. Si Mao mourrait, Orphée se laisserait sûrement mourir…Un lien tellement fort les unissaient. Un lien que personne ne pouvait décrire, même pas eux! Elle ne savait pas pourquoi, mais dès qu’elle l’avait vu, ça avait cliqué. Elle se voyait en lui. Même origine, une passion pour quelque chose, il parlait plusieurs langues… Elle savait, juste en voyant son sourire, son visage, en sentant son aura, que cette amitié allait durée longtemps. Ce n’était peut-être même pas de l’amitié qu’elle ressentait pour lui…Aimer une personne autant, pour elle, c’était impossible. Elle n’avait jamais aimé personne autant, même pas sa mère. Même pas son ancien voisin, la chose qui lui servait de meilleur ami lorsque sa maladie avait été découverte. Ses grands yeux finirent par se poser dans les siens, un faible sourire dessinant ses lèvres. Murmure, encore une fois.

« C’est toi que j’ai peur de perdre… »

L’adolescente reposait son regard sur le canapé, rosissant. Elle tenait à lui. C’était la première fois qu’elle le lui disait, par contre. Démontrer son affection, elle le faisait à l’aide de ses gestes. Mais de là à le dire à voix haute…C’était plus complexe. C’était toutefois plus significatif.