Impero :: The damned Souls
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 Somnolence [Orphée]

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MessageSujet: Somnolence [Orphée]   Somnolence [Orphée] Icon_minitime1Lun 13 Aoû - 20:57

L’après-midi tirait à sa fin, mais les élèves des différentes maisons ne semblaient pas vouloir rentrer. Comme si l’ambiance de l’intérieur du château pesait sur leurs épaules. Il faut dire que les crimes fréquents à Poudlard ne faisaient rien pour améliorer la tension qui abritait chacun d’entre eux. Sauf les responsables, bien sûr… Enfin, quoiqu’il en soit, les pensionnaires se sentaient plus détendus à l’air libre, au milieu de la foule, sous la rassurante lumière du soleil. Pas lui. La compagnie ne l’effrayait pas mais le… gênait. Il n’aimait devoir sourire à tout bout de champ à des inconnus, à ceux qu’il ne connaissait pas, juste parce qu’ils avaient besoin d’être rassurés, de sentir une ambiance conviviale. Il n’était pas comme ça. Montrer ses émotions à tous, montrer son « bonheur », ne l’intéressait pas. Etait-ce trop demander que d’avoir un peu de paix ? Il souhaitait simplement étudier tranquille, à la limite discuter avec ses rares amis. Sa confiance était si rarement accordée qu’ils étaient bien peu nombreux à pouvoir prétendre à ce titre. De toute façon, qui le souhaiterait ? Qui voulait de lui ? Oh, pas qu’il soit repoussant, loin de là. Nombre de personnes lui demandaient si il avait du sang de vélane dans les veines. Mais, il semblait trop indifférent au monde qui l’entourait, trop solitaire.

Et pourtant, il était loin d’être insensible. Son cœur était tout simplement resté vide trop longtemps. Il s’était trop souvent réfugié dans ses rêveries, dans un monde où la douleur n’avait plus d’atteinte sur lui, que revenir lui semblait impossible. Il vivait, bien sûr, et éprouver beaucoup d’émotions, mais son cœur était vide. Ce qu’il n’osait s’avouer, c’était qu’il souffrait. Oui, il se sentait seul, oui, son cœur serait toujours une plaie ouverte, oui il était un être fragile qui ne voulait connaître la douleur de l’abandon. Mais tout ça, jamais il ne pourrait se l’avouer. De toute façon, qui le connaissait vraiment ?

Il se morigéna de penser cela, de s’apitoyer sur son sort, et continua sa traversée du parc. Il attirait l’attention sur lui, comme à son habitude, et comme toujours, il faisait mine de ne pas le remarquer. Il évitait les filles trop entrepreneuses à son goût avec l’art de celui qui n’a fait que cela depuis des années. Il n’était pas d’humeur de se lancer dans un quelconque plan drague. Il couvait une légère migraine à force de supporter cette tension à l’intérieur, et avait envie d’un peu de tranquillité. A la limite, quelqu’un qui le connaissait et qui l’appréciait lui ferait peut-être du bien, mais il doutait qu’une telle personne existe vraiment. Bien sûr, quelques rares personnes avaient sa confiance. Une était même au courant de Emilie, de son statut d’orphelin. Mais comme pour toutes les relations de ce genre, il avait peur. Peur de la perdre, qu’elle ne l’apprécie pas vraiment. Il ne comprenait qu’on puisse l’apprécier. Il savait qu’il était beau, soit. Il n’était pas niais non plus. Mais la leçon gravée en son cœur par Emilie et sa mère adoptive lui rappelait chaque jour qu’on pouvait le laisser tomber.

Bientôt, il arriva en vue des serres, et fut bientôt submergée par l’humidité de l’air, et la fraîcheur qu’il y régnait, mais pour lui, c’était une bénédiction. Il se dirigea d’un pas assurée vers l’intérieur. A l’origine, l’entrée en était interdite, mais en l’absence des professeurs, qui viendrait le lui reprocher ? De toute façon, les interdits ne l’avaient jamais empêchés de faire quoi que ce soit, bien au contraire. Comme tout être humain, il était attiré par tout ce que l’on mettait hors de sa portée. La boue se déposa sur son pantalon noir, mais il n’y prêta pas attention. De toute façon, il en avait pas mal de ce style. Ah, le noir, le violet, le rouge, des couleurs qu’il affectionnait. Cela donnait un contraste saisissant avec ses cheveux blonds. Ses yeux violets, eux, ressortaient d’autant plus ce jour là qu’il portait une chemise mauve. Enfin, il existait quand même plus beau que lui ! [xD]

Il s’assit sous un arbre qui dégageait un agréable parfum de mousse, qu’il savait inoffensif. Il n’avait pour l’instant aucune tendance suicidaire, heureusement pour lui. Il préférait en conséquence se placer loin des plantes carnivores ou autres. Il bénit le Ciel de ce calme, de cette douce lumière tamisée qui apaisait son mal de crâne. Il posa doucement sa tête contre l’écorce de l’arbre, ayant presque l’impression que le végétal lui communiquait ses forces. Ce n’était, bien sûr, qu’une illusion. Il ne possédait pas le don d’aspirer l’énergie d’autres personnes. Il frissonna en y pensant. Il ne saurait que faire dans un cas pareil. Puis il eut un léger sourire, qui illumina légèrement son visage. Quelle stupidité de penser à des choses pareilles. Mais il ne pouvait s’empêcher de rêver, comme toujours…

Ah, cette tendance à laisser si facilement son esprit s’échapper dans des rêveries, dans un monde que seul lui pouvait connaître ! Il connaissait bien sûr la pratique de pénétrer dans l’esprit d’autrui, et il souhaitait plus que tout que cela ne lui arrive jamais. Ce monde de gris était devenu son seul refuge. Être mis à nu faisait couler des sueurs froides dans son dos. Cela serait terrible, si terrible. Et le pire, c’est que cela semblait si plausible… Enfin, pour l’instant, tout cela lui semblait loin. Il se sentait pris d’une douce somnolence. Cette fois, les images du corps de son frère ne venait pas le hanter, comme si la vie avait décidé de lui accorder un moment de répit.

Alors que ses membres se détendaient, son visage s’apaisa, lui donnant cet air angélique si beau qu’il perdait lors du réveil. Ses yeux se fermèrent, et sa tête se posa contre l’arbre. Il se serrait presque endormi si il n’avait senti une présence. Ses yeux se rouvrirent immédiatement pour dévoiler des iris violets qui, pour une fois, n’étaient pas insondables. Mais cela ne dura que quelques secondes. Bientôt il avait retrouvé son expression habituelle. Il croisa le regard de Orphée, et un sourire s’étala sur ses lèvres. Avec n’importe qui d’autre, il se serait montré froid, mais pas avec elle, pas avec celle qui avait su gagner toute la confiance qu’il était capable d’accorder, celle qui lui ressemblait tant…


« Hello… »

Lança-t-il avec une voix assez chaleureuse. Toutefois, il ne se départait jamais de cette note d’indifférence qui le caractérisait, même avec elle. Et oui, on ne change pas sa nature profonde, même avec ceux qui vous sont le plus proche…
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Orphée P
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MessageSujet: Re: Somnolence [Orphée]   Somnolence [Orphée] Icon_minitime1Mar 14 Aoû - 8:41

« Essaye un peu, juste pour voir.
Change un peu, juste pour un soir!
Cesse de vivre dans le désespoir,
Accroche toi avant qu’il soit trop tard… »


« On ne change pas sa nature, même pour les personnes qui vous sont le plus proche. » Tara, elle, semblait persuadée du contraire face à sa sœur. Comment empêcher un petit cœur d’aimer sans le faire souffrir? C’est impossible. Peu importe ce qui se passera, il finira en milles miettes. Et, par chance, quelqu’un finira par le recoller. Et si, par malheur, personne ne le pourrait, que se passerait-il? La personne changerait. Une nouvelle façade serait montrée. La personne se cacherait derrière une autre qui ne lui ressemble pas, en quelque sorte. Dans le cas d’Orphée, c’était ainsi. La personne qu’elle s’efforçait de laisser voir aux autres ne lui ressemblait que très peu. Une enveloppe sans âme. Personne pour lui dire quoi faire et où aller. Un simple pantin qui attendait son maître, quelqu’un qui saurait tirer convenablement sur les cordes qui reliaient ses membres entres eux. Sans trop le savoir, la jeune demoiselle dépendait de sa sœur. Elle jouait avec elle. Un jour, elle l’évitait. Et le jour d’après, elle faisait semblant d’être près d’elle pour mieux pouvoir la rejeter. Être aussi insensible avec sa sœur, c’est normal, ça? Oui. Dans le cœur de la Serdaigle, elle n’avait plus de famille. Tara n’existait que pour venir mettre de l’action dans les journées monotones. Une journée comme celle d’aujourd’hui…

Encore une fois. Sa sœur était venue la voir. Malgré tous les efforts que la jeune femme faisait pour se cacher, pour rester impossible à trouver, Tara, elle, finissait toujours par la rejoindre. Sa sœur était sûrement la personne qui la connaissait le plus. À son grand malheur. Orphée était loin d’être insensible. C’est seulement ce qu’elle souhaitait montrer aux autres. Elle ne voulait pas avoir à souffrir une nouvelle fois. Elle se refusait tous sentiments aillant un rapport, de loin ou de près, avec l’affection, peu importe la personne. Âme sans vie qui déambule parmi tous ces corps. Avoir une vie normale ne lui était jamais venu à l’idée. Jamais elle ne laisserait tomber. Jamais elle ne croulerait sous ces infirmités. Jamais elle ne se laisserait battre pas sa sœur. Ni par ce qui la rongeait lentement…

Dispute. Les tons de voix qui montent beaucoup plus haut que la normale. La jeune élève c’était, aujourd’hui, réfugiée dans la noirceur des greniers. Contrairement aux autres, elle, elle avait voulu rester en dedans. Cette tension…Ça lui fichait la trouille, elle ne pouvait pas le nier. Même la personne la plus forte ne pouvait pas rester insensible face à ce qui se passait. Le son familier d’un crayon qui passe sur la feuille ce faisait entendre. Régulier. Comme chaque fois que l’adolescente se remettait au dessin. Ces temps-ci, c’était plus que rare. Chacune des pages du petit livre qu’elle traînait avec elle avait un dessin. Parfois deux. Personne ne les avait vu. Ses dessins, c’était sa manière d’exprimer ce qu’elle ressentait sans avoir à parler aux autres. Ça l’empêchait également de sauter au cou de sa sœur pour mettre un terme à ses jours…Et c’est là que tout se corsa. Tara entrait dans les greniers. Silencieusement d’abord. Puis plus bruyamment. La poussière. C’était sale. Et qui ne savait pas que la jeune Parker détestait tout ce qui était sale? Lorsque la Serdaigle découvrit l’intruse, tout éclata. La colère qu’elle tentait de laisser au fond d’elle bondit comme un lion sur la gazelle. Et pour une fois, elle n’avait pas manqué son coup…Il n’y avait pas que Tara qui pouvait être blessante. On dit souvent que ce qu’on fait, c’est du donnant-donnant. Orphée sortait en trombe de l’endroit, laissant son cahier sur le sol, les larmes roulant amèrement contre ses joues…Oui. Elle pleurait, elle aussi. Encore une fois, elle venait de se faire blesser…

Une silhouette se dessinait dans le couchant. Une âme qui errait sans but, sans destination précise. Aller où bon lui semblait, c’est ce qu’elle semblait vouloir faire. De fines traînées blanchâtres parsemaient son visage. Et le tout était caché par une capuche noire. Pourquoi elle était là, elle? Pourquoi, à chaque instant de sa vie, elle devait venir la pourrir? Et pourquoi elle était toujours toute seule…Une bâtisse se dessina lentement. Ses pas la portaient où elle voulait. Sans même s’en rendre compte, l’étudiante c’était retrouvée dehors. Comme chaque fois qu’elle voulait se retrouver seule, c’est ici qu’elle venait. Un endroit calme où elle pouvait se laisser aller, sans avoir peur de se faire regarder de travers. C’est dur d’être incompris, n’est-ce pas? Ce retrouver seul, ainsi, ce n’est pas une façon de nous faire encore plus de mal? Cela ne fait que nous rappeler que nous sommes vraiment seul…

Sa main se posait délicatement contre la porte de la serre. Plus personne ne semblait y venir. D’autant plus que c’était le cours le plus ennuyant. Toutefois, un sentiment de bien-être envahit Orphée lorsqu’elle ressentit l’humidité s’immiscer en elle. Le froid qu’elle ressentait à chaque heure s’estompait en partie. Et les larmes qui coulaient sur ses joues séchèrent en un rien de temps, laissant toutefois les sillons blancs. Personne ne pourrait venir la déranger ici. Et elle broierait encore du noir…Elle aurait été prête à faire n’importe quoi pour se retrouver avec quelqu’un. Quelqu’un avec qui elle pourrait parler, se vider un peu le cœur…Sa main glissait doucement contre le rebord d’une table. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête pour relever la tête. Un sourire se réafficha rapidement sur son visage en voyant le spectacle. Là, assit au pied d’un arbre, il y avait Erwan, un jeune homme de sa maison. Ce n’était pas un élève comme les autres. Non, lui, c’était en plein la personne qu’elle souhaitait voir. Il avait sa confiance. Elle avait la sienne…Et c’était la seule personne à qui elle avait accordé sa pleine confiance. Allez savoir pourquoi… Ce visage angélique. C’était son ange à elle. Elle s’avança encore un peu. Jusqu’à ce qu’il ouvre subitement les yeux. Pouvoir lire en lui, ça arrivait tellement rarement…Et encore une fois, le jeune homme se voilait. C’est dommage…


« Bonsoir toi… »

Je te dérange? Je peux partir, si tu le souhaites…L’adolescente tira un peu sur sa capuche, de façon à couvrir un peu plus son visage. Elle avait pleuré, oui. Et elle ne voulait pas qu’il le sache, même s’il allait probablement le deviner. Et elle se dirigea vers lui, les yeux totalement vides d’émotions. Elle se laissait finalement glisser à côté de lui, laissant presque instinctivement sa tête à quelques millimètres de l’épaule du Serdaigle, à défaut de ne pas vouloir s’y appuyer. Peur de se faire, une nouvelle fois, rejeter. Le simple fait de se retrouver avec quelqu’un en qui elle avait confiance lui faisait du bien. Tout simplement parce qu’elle pouvait agir comme bon lui semblait. Être elle-même. Ses genoux furent ramenés contre elle. Puis un murmure s’éleva alors qu’un sourire se redessinait sur ses lèvres.

« Est-ce que…tu chercherais…à te cacher, par hasard?! »

Moi, c’est ce que je cherche à faire. Me cacher pour ne plus avoir mal. Ça ne fonctionne pas ainsi, j’en suis bien consciente. Mais c’est ainsi que j’ai décidé d’agir. Tu es la seule personne à me comprendre. Et j’aimerais bien savoir pourquoi…


[ J'espère que ça te convient... ]
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MessageSujet: Re: Somnolence [Orphée]   Somnolence [Orphée] Icon_minitime1Mar 14 Aoû - 17:09

Il remarqua sa façon de rabaisser un peu plus sa capuche, comme il remarquait chacun de ses gestes en sa présence. Entre eux, nul besoin de parler. Ils se comprenaient, et elle était bien la seule à réussir cette prouesse. Lui dont l’âme était si profondément caché, lui dont la vie se résumait à u monde d’indifférence lorsqu’il ne pouvait montrer sa sensibilité, lui, l’insondable, était mis à nu en sa présence. Et cela ne le gênait, non, au contraire. Plus besoin de jouer, plus besoin de faire semblant. Il avait passé toute sa vie dans un autre rôle, et maintenant, ne savait plus qui il était. Mais lorsqu’elle était là, tout près de lui, alors ses questions disparaissaient, parce que sans qu’il sache comment, elle voyait sa vraie nature…

Orphée, sa petite fée personnelle, qui en quelques mois était devenu tant pour lui. Donner sa confiance était devenu si rare avec le temps, que l’accorder l’avait soulagé d’un fardeau. Il lui avait même parlé d’Emilie… Oh ! Pas en détail non, parce que décrire ses émotions était bien trop dur, impossible. Mais elle avait compris. Comme lui devina en cet instant les marques de ses pleurs sur son visage, son besoin de réconfort. Et lorsqu’elle s’assit tout à côté de lui, hésitant presque inconsciemment à poser sa tête sur son épaule, il posa une main légère sur sa capuche, lui indiquant par ce simple geste qu’elle pouvait se laisser aller, qu’il était là.

Il décida de ne faire aucune remarque sur ses larmes. Il poserait la question en temps voulu. Si elle voulait en parler, elle le ferait. Il allait l’y encourager d’un seul mot, mais pas pour l’instant. Il voulait simplement qu’elle profite de sa présence. Il n’arrivait toujours pas à comprendre ce lien qui existait entre eux, comment elle pouvait l’apprécier. Cela resterait sûrement un mystère. Quoiqu’il en soit, il ne pourrait jamais assez pour la lumière qu’elle apportait dans sa vie. Alors il considérait que c’était son devoir de la soutenir, de l’aider. Et de toute façon, il en avait envie.

Ainsi, il réfléchissait à ce qui avait pu la mettre dans cet état, elle qui refusait toujours de pleurer en public, et la réponse lui vint assez rapidement. Tara. Cette sœur que Fée détestait tant, parce qu’elle était venue squatter dans sa famille. Bref quelles que soient ses raisons, le fait était là. Et cela la rendait parfois si triste que Erwan en avait le cœur brisé. Machinalement il descendit sa main jusqu’à sa taille en une étreinte presque protectrice, mais légère, si légère ! Sa main aurait presque pu sembler vaporeuse. Tout chez lui était un rêve, même son physique. Etait-ce du à son sang soi-disant vélane ? Il ne s’était jamais posé la question. Il s’était depuis longtemps résolu à ne pas connaître ses origines. Sa seule piste était ce médaillon où son nom était gravé. Il ne le portait que rarement, il ne lui allait plus. Mais chaque soir, il l’observait, puis se maudissait de cette faiblesse, se promettant de ne plus le faire. Et pourtant, le lendemain, il recommençait.

La question qu’elle posa le sortit de ses pensées, lui arrachant un sourire. Cela devrait être interdit de lire si bien en son cœur, mais de sa part cela ne le gênait pas. Oui, il se cachait, se cachait du jeu qu’il jouait, de la souffrance, des autres. Il se cachait de la douleur de la solitude dans la solitude… Et il souffrait toujours plus. Stupidité ? Non, l’habitude. Heureusement, elle était venue au moment où il avait besoin d’elle. Et il sentait que elle aussi nécessitait sa présence.

A n’importe qui d’autre qui aurait posé cette question, il aurait répondu que non, avec une telle sincérité que ses propos ne pouvaient être mis en doute. Mais pas avec elle. Non, cela ne lui effleura même pas l’esprit. C’est donc une légère note amère dans la voix, toutefois compensées par de l’amusement, qu’il répondit


« Je suppose que oui. Bien que cela soit bien inutile. »

Puis il lui décocha un regard sérieux, et passa une main légère sur sa joue où ses doigts trouvèrent sans problème la marque laissée par ses pleurs. Il ne lui ferait pas le discours que tous les meilleurs amis avaient tendance à faire dans ces cas là. « Je sais tout de toi, tu peux me parler… » et tout la baratin. Cela ne l’intéressait. Elle le savait déjà, ils n’avaient pas besoin de ces mots pour se comprendre. Alors il se contenta de dire d’un ton si doux, si caressant, que les arbres mêmes auraient pu se pencher pour écouter ses paroles.

« Tara ? »

Pas besoin de plus. Si elle se taisait, il n’insisterait pas, la laissant être réconforté par leur silence et leur proximité. Qui avait dit qu’on avait besoin de plus pour se sentir bien ? Certainement pas lui. Certaines paroles lui semblaient parfois si superflues ! Les gens bavards ne le dérangeaient pas non… mais il fallait qu’ils aient quelque chose de spécial, quelque chose qui l’attirait malgré ce défaut. Car sous ses grands airs insensibles, il n’aimait pas si dur que ça d’être apprécié de lui. Avoir sa confiance était bien plus dur. Pourquoi fallait-il qu’une autre personne qu’il appréciait soit… Tara ?
Et oui, cette même sœur que Orphée n’aimait pas, il l’avait pour ami. Il n’arrivait pas vraiment à définir ses sentiments à son égard. Il lui faisait moins confiance qu’à Orphée… Ah, que la vie était compliquée ! Pourquoi fallait-il que chaque bonne chose qui lui arrive soit altérée par une autre moins bien ? Elles étaient proches de lui, mais elles ne s’entendaient pas. Mais il ne comptait pas les forcer à s’entendre, non. Hors de question. Cela ne le regardait pas, il n’avait pas à juger. Les vrais amis ne jugent pas. Il voulait qu’on puisse compter sur lui, malgré tout ce qu’il avait fait dans sa vie, malgré son passé, malgré son attitude. Etait-ce donc mission impossible ?

Il savait que bon nombre de personnes s’approchaient d’abord de lui à cause de son physique, et non parce qu’il avait une réputation d’être amical. Bien au contraire. Peu de garçons lui parlaient, d’ailleurs, ce qui expliquait pourquoi la majorité de ses amies appartenaient au sexe opposé. Mais cela ne le dérangeait pas. Peu de choses l’embêtaient tout du moins. Enfin, en apparence. Comme toujours, il avait du mal à faire la différence entre ce qu’il était, et ce qu’il n’était pas. Mais bon. La vie était faite ainsi, et il ne pouvait changer son passé. Même si on lui en donnait l’occasion, que modifierait-il ? Car si il effaçait tout ce qui l’avait formé ainsi aujourd’hui, ne perdrait-il pas la belle Orphée ? Et ça, jamais il ne pourrait le supporter…
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Nathaniel Duncan
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MessageSujet: Re: Somnolence [Orphée]   Somnolence [Orphée] Icon_minitime1Lun 29 Oct - 18:09

Orphée n'étant plus des nôtres (du moins sous ce compte) je déplace le sujet:)
Sorry Erwan.
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MessageSujet: Re: Somnolence [Orphée]   Somnolence [Orphée] Icon_minitime1

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