¤ De la necessité de survivre ¤

¤ Les portes de Poudlard s'étaient refermées derrière Drew sans autre échappatoire que son aptitude à se débrouiller pour survivre à ce nouveau milieu qui allait indubitablement lui devenir hostile, elle le sentait.

Les premières heures du jour de la rentrée avaient semblé défiler comme dans un cauchemar. Les adultes responsables semblaient avoir tous disparus, mais pas l'organisation de la vie du château. Le banquet, les mots de passe, les préfets... Tout semblait comme avant... Les professeurs et autres personnels ne devaient pas avoir disparu depuis bien longtemps...

Drew était d'ailleurs allée voir son préfet espérant avoir une marche à suivre, quelque chose pour les guider, mais il semblait aussi perdu qu'eux... Ses conseils furent cependant sages... Une bonne nuit de sommeil serait prolifique en conseil et à la lumière du jour, ils pourraient faire le point et établir un plan ou ce qu'ils devaient faire...

Le lendemain n'avait pas vraiment été plus productif que la veille et Drew avait adopté le point de vue du "attendons de voir et pour le moment filons droit"... Elle avait envoyé une lettre à ses parents leur exposant la situation ou du moins le croyait... Ainsi avait commencé cette nouvelle année, entre attente et observation de ce nouvel environnement...

Le premier moment de surprise passée, Drew se retrouvait avec un sérieux problème sur les bras. Plus aucun adulte signifiait plus d'infirmier et plus de potion pour réguler son insuline et donc de graves ennuis de santé à venir si on ne les tirait pas de la rapidement... Croyant faire une rentrée normale, Drew n'avait emporté que peu de potion de chez elle, persuadée que l'infirmier avait déjà tout ce qu'il fallait et qu'il était inutile de se charger au risque de les briser pendant le trajet, cela aurait été du gaspillage pour rien... Et cela aurait sali toutes ses affaires... Sans parler de les abîmer...

A présent elle se retrouvait avec le problème inverse, son stock personnel n'allait pas durer bien longtemps et il allait falloir qu'elle se procure de cette potion rapidement et par n'importe quel moyen. Il devait bien en rester quelques fioles à l'infirmerie... Cela serait toujours cela de pris. Il allait falloir qu'elle trouve un moyen d'en recevoir d'autres, ou de les fabriquer elle-même.

C'est donc cette nécessité qui l'avait conduite à l'infirmerie ce jour-ci...

Elle était descendue tôt pour le repas cette fois-la, avait mangé ce qu'elle devait quoiqu'un peu plus rapidement que d'habitude et avant que les autres élèves n'aient quitté en masse la grande salle elle s'était faufilée dans les couloirs du premier étage menant à l'infirmerie.

Sur la pointe des pieds, telle une petite souris, elle avançait à pas feutrés. Silencieuse, comme une ombre, elle se fondait dans la pierre. Et dans la prochaine armure qui croisa sa route et alla se fracasser par terre dans un bruit assourdissant entraînant avec elle Drew. L'écho du couloir désert à cette heure là amplifia encore plus le bruit et le nez dans la poussière, Drew soupira...

Elle était vraiment trop maladroite...

Heureusement elle était vivace...

Elle releva la tête, regarda de droite et de gauche, sauta sur ses jambes et enjambant les débris de l'armure se mit à courir loin de tout ce foutoir pour gagner au plus tôt l'infirmerie.

Avant de passer le coin du couloir, elle se stoppa avec l'étrange impression d'oublier quelque chose. Elle regarda derrière elle, oupsss... L'armure... Elle lança un " Réparo " en direction de l'armure et une fois tout remis en place, repris sa course en direction de l'infirmerie, où elle ne se stoppa qu'en arrivant devant les portes de celle-ci.

Soufflant plutôt bruyamment, courbée en deux et les mains sur ses genoux, elle tentait de reprendre sa respiration en se disant qu'elle avait quand même eut de la chance que personne ne vienne voir qui avait fait tout ce raffut en passant dans le couloir à côté...

Oui, vraiment de la chance... ¤

Invité

Vianey venait de finir de manger ce soir-là. Il n’avait d’ailleurs que peu manger durant cette journée, ayant perdu l’appétit sans réelle raison. Il se décida à divaguer dans les couloirs de l’école pour vérifier qu’aucun autres évènements bizarres ne s’étaient produis. L’absence des professeurs et des grandes personnes en générales ne l’inquiétait pas le moins du monde. Au contraire, il était content de leur disparition, pouvant ainsi faire des choses à sa guise. Ce qui l’embêtait un peu plus, au contraire, était de se sentir enfermer dans l’école, mais bon, il faisait avec pour le moment. Il marchait donc tranquillement dans le couloir du premier étage, sans intentions, il réfléchissait. A quoi réfléchissait-ils ? A ce qu’il pourrait bien faire cette nuit là. Peut-être aller faire un petit tour dans le parc au clair de lune, ou peut-être qu’un bain de minuit lui ferait du bien. Oui, il était plus pour cette optique là.

Un bruit fracassant le sortit de ses pensées et il jura intérieurement. Qui pouvait donc faire autant de bruits à cette heure là ? Et qu’avait-il à faire dans les environs ? La plupart des élèves s’étaient déjà dépêcher de rentrer dans leurs salles communes, de peur certainement de se faire attraper par les ténèbres. Il eut un rictus intérieur, certaines personnes étaient vraiment minables… Sans s’en rendre compte, ses pieds l’emmenèrent vers l’endroit d’où provenait le bruit. Il sortit sa baguette de sa poche droite, à l’affût d’une attaque ou de quoi que ce soit d’autre, si bien tenté qu’il y ai eu quelque chose ou quelqu’un à ce moment là. S’approchant de la porte la plus près, qui s’avéra être une classe vide, la porte s’ouvrit à la volée lorsqu’il bougea légèrement le poignet. S’y avançant, il regarda à l’intérieur. Apparemment, il n’y avait personne dans cette salle.

En ressortant et la fermant derrière lui, il se glissa jusqu’à la prochaine porte, qui elle était ouverte. Un sourire cynique vient s’accrocher à ses lèvres tandis qu’il s’approchait dangereusement de l’entrebâillement de la porte. Il regarda discrètement, si rapidement que quiconque se trouvant à l’intérieur n’aurait pu le voir. Fermant un instant les yeux, il se laissa envelopper par les ténèbres qui étaient présents dans les couloirs. Il aimait utiliser l’aura de celle-ci qui permettait de vives choses assez surprenantes. Oui, le garçon utilisait la magie noire de cette façon. En une demi seconde, son corps eut traversé la porte de bois pour qu’il se retrouve derrière la jeune fille, comme dans un glissement extrêmement rapide. Ré ouvrant ses yeux devenus blancs à ce moment-là, il regarda la jeune fille courbée en avant qui se trouvait devant lui. Elle ne l’avait toujours pas remarqué, comme il l’avait prévu.

S’asseyant sur la chaise se trouvant à ses côtés, il la regarda un instant de plus et dit d’une voix feutrée, et encore tintée d’un soupçon de mystère :

-Voler pour vivre ? Etre raisonnable est une chose bien plus dure à respecter que l’on ne le croit, n’est ce pas ?

Pourquoi l’être humain s’acharnait-il à vivre sur cette terre ? Peut-être se trouvait-il après la mort ce que tout le monde cherche à réaliser avant celle-ci. La mort est une réalité à part entière. Une réalité de laquelle beaucoup de monde à part. Vianey ne faisait pas partit de ses gens là. Mourir n’est pour lui qu’une façon de se rapprocher encore plus de l’élément qui nous est le plus près. Finalement, la mort n’est pas plus utile que la vie. Faire appel à ce qui nous entoure lorsqu’on vit, que ce soit la lumière ou les ténèbres, cela revient à en appeler à une entité. Au sens physique du terme, une entité n’est pas un être vivant, c’est l’essence pure de toute vie, une ombre qui se balade à son gré. Le mélange des esprits qu’elle a pu capturer. Autrement dit une force sans égale…

Les yeux fixés sur la jeune femme qu’il avait reconnu du premier coup d’œil, il garda un air méfiant. Depuis le début de cette année, beaucoup de personnes avaient changé et Vianey n’avait confiance en personne, il n’avait plus confiance en personne depuis sa troisième année d’ailleurs et peu de personnes le connaissaient vraiment. Elles avaient généralement du mal à l’approcher car s’il ne voulait être trouvé, il n’y avait aucune chance d’avoir la moindre nouvelle de lui. Lorsqu’il rencontrait quelqu’un, cela venait généralement de lui-même, et si ce n’était pas le cas, il était rare qu’il reste en sa compagnie, sauf en cas de réel intérêt pour celui-ci.

Il avait connut Drew durant ses premières années à l’école et il n’oubliait jamais quelqu’un. Cela faisait maintenant environ deux ou peut-être trois années que les deux personnes ne s’étaient pas adressées un seul mot. Vianey ne savait ce qu’elle pensait de lui, si du moins elle en pensait quelque chose car les gens avaient appris à en ignorer d’autres. Il avait beaucoup changé depuis qu’il était gosse, se plongeant dans d’obscures pratiques, se laissant aller au gré des ténèbres, ne rencontrant plus personne. Certains le trouvait très mystérieux, il faisait peur à d’autre mais peu de personnes osaient s’approcher trop près de lui…

865 mots

¤ Respirant un peu bruyamment Drew était en train de se redresser quand elle entendit une voix en même temps qu'elle percevait du coin de l'oeil une présence qui n'y était pas quand elle était arrivée. Surprise, elle poussa un glapissement aigu en faisant un bond d'un mètre en arrière et repliant un bras et une jambe vers elle pour se protéger bien inutilement. Seulement derrière il y avait la porte ouverte de l'infirmerie et elle se la mit dans la tête. ¤

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHiiieuuuuuuuuuu....

¤ Sur le visage de Drew se peignit alors une grimace de douleur alors que sa main libre se portait à sa tête pour se masser la tête. Ouille ouille ouille... Ca faisait mal... Les yeux plissés, tachant de retenir les larmes qui lui montait elle dévisagea son vis à vis... Elle le connaissait lui... Ils étaient dans la même classe... Elle soupira. ¤

- Tu viens de me filer une de ces trouilles...

¤ C'était quoi son nom déjà ? Ah oui Vianey Sithen... Elle ne l'avait jamais trop côtoyé, ils s'étaient retrouvés une fois ou deux à devoir faire équipe dans un cours de potion ou autre mais c'était tout juste s'ils avaient échangés plus que ce que la courtoisie exigeait. Enfin... Il n'allait pas lui sauter dessus, elle pouvait se détendre un peu et répondre à ses fausses accusations d'ailleurs, maintenant qu'elle y pensait... Voler... Voler... Est-ce qu'elle avait une tête de voleuse elle ????
Pffff... Monsieur était tranquillement installé sur une chaise... Il était arrivé là elle ne savait trop comment et il l'accusait d'être une voleuse, manquait pas d'air pour un Serdaigle celui-la !

A moins...

A moins que ses paroles n'aient quelques sens plus profond et philosophique comme celles dont les Serdaigles aimaient bien s'entourer... Mouais... Elle n'était qu'une pauvre Poufsouffle, elle, et bien trop terre à terre ou plutôt avec un problème tout ce qu'il y avait de plus réel pour philosopher avec lui...

Tiens d'ailleurs, elle avait des potions à récupérer... Et elle n'était pas une VOLEUSE !!! Ces potions c'étaient les siennes... Elle releva le menton fièrement et dit simplement... ¤

- Je ne suis pas une voleuse... Je viens récupérer ce qui m'appartient... Il n'y a rien de déraisonnable la dedans...

¤ Mais en attendant elle était bien embêtée... Vianney risquait de découvrir son petit secret et ne connaissant pas vraiment le garçon ne savait s'il pouvait être digne de confiance ou non... Parce que bon... Elle n'avait pas fait tous ces efforts pendant tant d'année pour le cacher pour que tout soit si rapidement découvert...

Un peu mal à l'aise tout de même, elle tira sur la jupe de son uniforme pour être sûre que cela cacherait son tatouage, même s'il n'y avait aucun risque qu'il le voit... Il faudrait presque qu'elle enlève sa jupe pour qu'on le remarque ou tout au moins qu'on la soulève comme si on voulait l'ôter...

Mais tout cela ne réglait pas la question de savoir ce que LUI, faisait ici... Et pour le savoir autant poser la question, cela lui ferait gagner du temps s'il y répondait... ¤

- Et toi ? Que fais-tu ici ?

Invité

Il la regarda se masser la tête, se relevant peu à peu telle une vieille femme. Elle eut un instant l’air déboussolée et commença à soupirer. Il lui avait fait peur ? Il en était tout bonnement ravi. Mais qu’est ce qu’avoir peur ? Pouvait-on dire que l’on avait peur lorsqu’on était brusquement surpris, qui puisait si l’on faisait ou était à un endroit où l’on ne devrait pas. Il la tâta du regard, cherchant à savoir ce qu’elle pouvait bien cacher et être allée chercher à cette heure-ci. Alors qu’elle continuait de se reprendre et de se relever d’un air comme fier, qui fit lever un sourcil d’amusement à Vianey, elle se justifia devant lui. Alors comme ça elle venait récupérer quelque chose. Après un instant de réflexion, le serdaigle se dit qu’il y avait bien peu de choses à récupérer dans une infirmerie à part des objets pour la santé.

Ses sourcils se froncèrent, apparemment, elle ne voulait pas dévoiler ce qu’elle était aller chercher et elle en retourna même la question qu’on posait habituellement lorsqu’on rencontrait quelqu’un dans un endroit peu habituel. Que faisait-il ici ? Quelle question bien futile et si peu importante. N’aurait-elle pas pu réfléchir un instant avant de poser cette question ? Aurait-elle pu imaginer que quiconque ne l’aurait entendue avec le boucan qu’elle avait fait quelques minutes auparavant ? Les poufsouffles étaient à ses yeux d’une futilité navrante certaines fois, si navrante qu’il en soupira presque.

Cependant, sa franchise habituelle l’obligeait à répondre à cette question, mais on pouvait sentir dans sa voix de la déception et presque de l’ignorance.

-Le tintamarre que tu as provoqué n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Après un instant de plus à la regarder, il rangea sa baguette qu’il tenait encore dans sa main droite. Celle –ci alla impeccablement se placer dans sa poche, à l’endroit dans laquelle il la mettait d’habitude. Celle-ci était en bois d’érable, elle mesurait environ vingt-sept centimètres et possédait en son cœur un cœur de sombral. Quelle répétition littéraire inutile… la littérature, qu’est ce qu’il détestait cela. Lire des manuels pour en apprendre plus provoquait la plupart du temps chez lui de l’énervement car il détestait cette façon d’écrire. Cette façon si hautaine de se sentir supérieur par rapport à celui qui lit le livre. Cette impression de puissance par rapport aux autres. Comment se faisait-il que les gens arrivaient toujours à se faufiler dans une situation de pouvoir alors que la plupart de ceux-ci n’étaient que de pauvres sorciers plongés dans un univers que personne ne comprenait…

Sortant de ses pensées pour voir si elle avait réagit à ce qu’il avait dit, il regarda autour de lui. Cela faisait bien du temps qu’il n’était pas rentré dans l’infirmerie. Il ne se souvenait même plus de la dernière fois, tellement ce souvenir était lointain. Pourquoi donc serait-il aller dans un tel endroit ? Pour aller voir quelqu’un ? Il ne connaissait que peu de gens et les rares personnes qu’il connaissait n’avaient pratiquement aucun risque de se retrouver ici. Ou peut-être pour lui-même être soigné ? Les futiles blessures de l’existence humaine, il n’en avait que faire et la seule fois où un problème grave était survenu à lui, c’était à l’hôpital Ste Mangouste qu’il avait été transporté. Continuant à balayer la salle du regard, il réussit à se souvenir de la première fois qu’il était venu ici, lors de sa première année. Les circonstances avaient été atténuantes pour lui et il n’avait toujours pas eu le temps de se venger. Ce serpentard qui lui avait lancé un sort sans aucun complexe, quelle bêtise. Vianey avait toujours pensé que ceux qui s’attaquaient au plus faibles ou ne disaient la vérité possédaient la plus grande faiblesse de l’être humain, la peur de se faire avoir, la peur de ne plus pouvoir vivre comme avant, la peur de devoir se faire mettre en échec par un adulte. Etait-ce ce qui traversait l’esprit de son interlocutrice à ce moment présent ?

660 mots

¤ Il est une donnée très répandue chez Drew et que tout un chacun sait, au moins dans sa propre maison, c'est la période d'incubation de ses pensées. Elle n'excelle généralement pas les deux secondes et demi... Dans le jargon littéraire on qualifie ça d'Impulsivité...
Bien sur, si dans ce laps de temps apparaît un signal d'alerte, avec quelques efforts, Drew arrive à retenir sa langue le temps de se mettre à réfléchir. Ca lui arrive...
Pas souvent...
Mais ça lui arrive...
Malheureusement ce système du signal d'alerte n'est pas 100% fiable... Ce qui lui a valu quelques situations cocasses par le passé... En fait cela lui en vaut régulièrement encore... Personne n'est parfait comme on dit. Wink

Il était donc rare que Drew mente - elle n'était pas très douée dans ce domaine - et qu'elle réfléchisse avant de parler ou encore qu'elle ne soit pas sincère dans ses propos - ça, ça lui valait souvent des retours de batons pas très appréciables... Et pire que tout... Qu'elle arrive à garder un secret...

Face à Vianey, aucun signal ne s'alluma dans l'esprit de Drew durant ces deux secondes, aucune petite loupiote d'aucune sorte pouvant lui indiquer qu'elle pouvait aller sur un terrain glissant. Pas la moindre petite étincelle, esquisse de fusée de détresse. Rien. Absolument aucun signal d'alerte, si bien que sa langue, plus rapide, se délia et elle répliqua aussitôt au jeune homme qu'elle observait. ¤

- D'abord qu'est-ce qui te dit que c'est moi qui ai provoqué ce bruit ? Et ensuite, si c'était le bruit qui t'avait attiré ici, tu serais arrivé après moi et dans mon dos et je t'aurai entendu venir...

¤ Elle était peut-être à Poufsouffle mais elle n'était pas une imbécile ! Pas la peine de la prendre de si haut ou pour une conne... Rahhhhh c'était bien d'un Serdaigle ça.... Pétri de suffisance, avec la prétention de croire que son intelligence dépassait forcément celle des autres et pouvait par conséquent les déconsidérer ! Bon d'accord, c'était généralement le cas, les Serdaigle étaient plus fortiches qu'eux mais ce n'était pas une raison !! Il n'était pas le seul à savoir manier la logique !

Parce que comme elle venait de lui dire d'abord, il n'avait aucune preuve que c'était elle qui avait provoqué tout ce bruit... Il venait de la trouver essouflés devant l'infirmerie, cela pouvait servir pour une intuition, une corrélation à la rigueur mais en aucun cas une preuve...
Ensuite... Elle ne l'avait pas entendu arriver et l'avait trouvé, là, tranquillement assis, sur une chaise, nonchalamment, comme si cela faisait des heures qu'il était posté là. Il ne pouvait pas avoir été dans le couloir, l'avoir vu tomber avec l'armure et être arrivé là avant elle, alors qu'elle avait couru. C'était physiquement impossible... Elle n'était pas la plus rapide en course, c'était sûr mais dans ce cas la, elle aurait au moins du le voir la dépasser puisqu'elle avait pris le plus court chemin pour arriver ici... Non, physiquement impossible s'il avait pris un chemin détourné. Elle ne pouvait pas être si lente - elle savait qu'elle n'était pas si lente - et lui ne pouvait être si rapide... Humainement impossible... Elle le répétait...
Donc la logique voulait qu'il ait été déjà ici quand elle était arrivée et qu'elle ne l'ai tout simplement pas vu, caché dans la pénombre...

En plus, le bruit venait de deux couloirs plus loin, pourquoi se présenter à l'infirmerie dans ce cas ? Ce qui lui faisait réaliser que Vianey se moquait d'elle... Ohhh il pouvait bien se draper dans sa dignité de Serdaigle, en cet instant il n'en était pas un des plus fameux représentant... C'était du moins le jugement que portait Drew sans savoir qu'il lui manquait quelques éléments essentiels dans son raisonnement... Mais comment imaginer que quelqu'un puisse se déplacer dans les ombres ? Il n'y avait que dans les livres de vampire où l'on voyait ça... Et elle, elle n'avait jamais approcher de livres de magie noire de près ou de loin pour se méfier du quart de ce qu'il était possible de faire avec...

Seulement elle était loin de vouloir se laisser faire par Vianey et le laisser mépriser le petit esprit de Poufsouffle qu'elle était. Elle avait son orgueil tout de même ! Certes un peu mal placé mais quand même ! C'est dommage, il avait l'air sympa Vianey... C'était du moins ce que son observation du jeune homme alors qu'il laissait errer son regard dans la pièce lui avait apprit. Son intuition la trompait peu généralement mais on était jamais à l'abri. Il avait un visage plutôt avenant. Cependant bien décidée à enfoncer le clou, elle reprit. ¤

- En plus... Si c'était vraiment le bruit qui t'avait attiré ici, tu ne serais pas devant les portes de l'infirmerie mais quelques couloirs plus loin, là où il semblait provenir...

¤ Et voila pour la sacro sainte logique Serdaigle... Mais pourquoi elle avait l'impression d'avoir oublié un détail ??? Rohhh C'était agaçant quand même... Plus elle cherchait à s'en souvenir, plus il lui échappait... Bahhh.... Tant pis, si cela ne l'avait pas marqué, c'est que cela ne devait être guère important... ¤

- Donc je te dis au revoir !

¤ Lorsque Vianey avait reporté son attention sur Drew, elle n'avait toujours pas bougé, ses yeux couleur menthe toujours fixés sur le jeune homme, elle n'avait pas cillé, n'ayant pas pour habitude de baisser le regard et encore moins lorsqu'elle s'adressait à quelqu'un. D'ailleurs c'était quelque chose qu'elle n'aimait pas qu'on fasse avec elle, quand on parlait à quelqu'un on le regardait, règle élémentaire de politesse et puis elle préférait quelqu'un au regard franc plutôt que quelqu'un détournant le sien.

Mais cette fois ce n'était pas seulement le regard qu'elle détournait mais toute sa personne pour signifier que la conversation était close pour elle. Ca lui apprendrait de se moquer d'un esprit de Poufsouffle... Elle ne voulait plus parler avec lui. Elle était vexée ! Et sur ce, elle pénétra totalement dans l'infirmerie, le menton fièrement relevé et claqua la porte derrière elle au nez du jeune homme. Ce qui eut le don de la faire sursauter quand le bruit raisonna dans toute la salle. Elle leva les yeux au ciel, agacée par son propre comportement. Elle était vraiment irrécupérable... Enfin elle était venue ici avec un objectif précis, autant s'y coller. Et du regard elle fit le tour de la pièce pour y dénicher ce qu'elle était venu chercher... ¤

Invité

Sugar avait passé sa matinée à travailler. Elle avait passé en revue les trois quart des matières qu'elle aurait du avoir cette année. Mademoiselle Hurricane prenait son avenir très au sérieux. Enfin quand elle arrivait à se concentrer... Parce que les élèves, eux, profitaient, pour la plupart, de l'absence des professeurs. Certains, comme Sugar, travaillaient mais ils étaient en minorité. Elle ne cessait d'être dérangée. Après le déjeuner, elle décida donc d'aller se balader un peu avec Bella. Elles se rejoignirent devant le lac et commencèrent à marcher le long. Belinda, elle n'avait pas besoin d'apprendre, elle était naturellement très forte. Sugar l'admirait. Mais elle admirait surtout ses frères. Artemis et Nea n'étaient d'ailleurs pas très loin entrain, comme toujours, d'épater la galerie avec leur éternel jeux auquel tout le monde perdait : « Qui est Arty ? Qui est Nea ? ». Sugar adorait ce jeu-là et commenca à ralentir le pas en les écoutant rire au loin. C'était ce qui lui donnait envie de se lever le matin. Envie de vivre tout court. Mais Belinda la tira par le bras, le visage marqué par son dégoût habituel et Sugar n'eut pas la force de s'opposer à son aînée. Elle fit un bref signe de la main à ses frères qui ne la virent pas et s'éloigna entraînée par Bella. Sugar était mal-à-l'aise à cause de leurs relations. Elle tenta :

Little Rose - « Toujours aucune réconciliation ? »

Feather - « Non, aucune. Et personne n'en est mort. »

Son ton était dur et froid. Elles marchaient à présent en direction de la fôret et Sugar montra son mécontentement sur son visage. Voir sa fratrie se déchirer chaque jour un peu plus la rendait triste. Et quand Belinda se tourna vers elle, Sugar la foudroya du regard et s'enfuit en courant. Des larmes coulaient lentement sur ses joues. Puis, elle tomba. Elle s'éclata littéralement au sol. Plusieurs élèves rièrent aux éclats. Sugar se releva et repartit de plus belle. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre et s'enferma dans son dortoire. Sur son lit, elle déversa toutes les larmes qu'elle pouvait. Combien cela faisait-il qu'elle n'avait pas pleuré ? Quatre, cinq ans ? Toujours souriante, elle encaissait les coups moraux sans un mot. Elle ne se plaignait jamais, ayant constamment un sourire aux lèvres. Mais là s'en était trop ! Artemis l'avait fait souffir plus que tout et pourtant elle ne lui avait jamais fait remarquer. Elle trouvait que Nea était trop distant, trouvait que Bella devenait de plus en plus casse-pieds. Qu'elle trouvait débiles qu'une bonne cinquentaine de filles essaient de s'approprier ses grands frères... Tout cela faisait beaucoup. Dans sa chute, elle avait filée ses collants blancs, mit du vert dessus et s'était écorchée. Elle saignait un peu. Au début, elle regarda une ou deux gouttes tomber et imbiber ses collant blancs. Puis, elle se redressa, comme une petite fille essuya ses larmes et se dirigea vers l'infirmerie. Elle marchait doucement dans les couloirs où tous se tournaient sur son passage. Elle gravit tous les escaliers puis poussa la porte. Il y avait déjà quelqu'un dedans ! Une jeune fille qui se retourna en sursautant et cria.

The Girl - « Aaaaaaaaah !!! Ne me refait jamais ça ! »

Sugar fit un pas en arrière peu sûre d'elle. La fille allait-elle lui crier de partir ? Sugar baissa la tête, un air penaud. Elle paraissait vraiment embêtée.

Little Rose - « Pardon... Je... »

Quelques sanglots puis la jeune fille redevenant presque toute petite s'effondra à genoux. Visiblement, ça n'allait pas. Elle grimaça. Tomber sur une plaie ouverte, ça fait mal ! La fille s'approcha d'elle et la fit asseoire sur une chaise à côté et referma la porte. La petite rose ne savait que dire. C'était la première fois qu'elle pleurait publiquement et cela l'avait choquée elle-même. Elle se snetait presque humiliée quoique le mot utilisé ici est un peu fort mais c'est presque ça. Le rôle de Sugar n'était pas de pleurer sur l'épaule de quelqu'un mais d'écouter les pleurs des autres. Elle ne sentait pas du tout à sa place. Et c'est d'ailleurs bien normal. Sugar l'avait sentit arrivée, la dépression. Mais elle repoussait ses limites et voilà où cela l'avait conduite. Elle aurait dû pleurer seule il y a bien longtemps et au moins elle ne l'aurait pas fait aujourd'hui devant cette inconnue. Que devait-elle penser ? A 14 ans, on ne pleure pas pour un petit bobo. mais ce n'est pas un petit bobo ! C'est une énorme déchirure. Elle est gigantesque même. Mais il n'y a aucune colle pour la rafistoler, pour bricoler quelque chose. Sugar se releva d'un seule coup, redressa la tête, renifla et dit d'une voix tremblante :

Little Rose - « Tout va bien. »

HJ : Je n'avais pas trop d'inpi donc désolée pour la longueur du message.

Vianey Sithen n'étant plus des nôtres, je clos ce sujet et le déplace dans le Topic "Souvenirs, Souvenirs...".